B. Le texte et les autres textes

a. Intertextualité : roman est texte ouvert à d’autres textes

Ouverture intertextuelle du roman que Gracq ne nie pas : dans la Chartreuse de Parme, elle est présente. Mais dans la mesure où cet énoncé-là ne prend pas en compte l’intertextualité, il faut en parler. Mais il ne faut pas dire que Gracq n’en parle pas du tout (il en parle ailleurs), ce qui serait le présenter comme trop naïf. Il faut toujours rechercher en compagnie de Gracq, en nuançant et en complétant son propos, ce qui fait l’excellence du roman. Chez Bakhtine, idée du roman qui accueille en son sein des œuvres littéraires ou non. Cf. Barthes : intertextualité n’est pas faite que de textes littéraires. Caractère rhapsodique du roman (fait de morceaux rapiécés) se fait de morceaux d’autres textes littéraires et de souvenirs de discours populaires, de chansons, de romans à l’eau de rose, de littérature bon marché, etc… Intertextualité : étape par laquelle on passe quand on réfléchit sur le roman. Cf. Palimpsestes, Genette : il s’applique à « l’hyper-textualité ». Cf. cours et remarques sur le Télémaque travesti. Intertextualité est caractéristique principale du roman car celui-ci se distingue par l’image qu’il donne du langage. Cela apparaît dans le Paysan parvenu : caractère théâtral, passages de comédie qui font entendre diverses voix et des échos du genre de la comédie (scène du tribunal) et de la comédie de Marivaux : personnages sévères de la bonne société comme juges des gens sans le sous, comme dans Les Fausses confidences. Cf. aussi Les Amours de Psyché, de La Fontaine : réactualise le mythe de Psyché d’une façon galante. Intéressant pour l’ouverture intertextuelle : reprend un mythe en le réactualisant. Auteur de la préface examine le roman de La Fontaine à la lumière des théories de Bakhtine : alternance prose/vers, cherche une symbiose entre ces éléments. Fonctionnement de ce roman est problématique : roman qui fonctionne sur jeux d’échos. Groupe d’amis qui se regroupent, l’un arrive avec Les Amours de Psyché, et leur lit son texte. Le cadre de la première partie de son récit est le palais où va se retrouver Psyché, où elle va chercher son identité. Palais qui trouve son reflet dans celui d’Amour ; merveilles qui trouvent des échos dans ceux de l’Antiquité. Jeux d’échos horizontaux et verticaux, qui constituent le texte et lui donnent son caractère merveilleux. Rhapsodie à tous les niveaux.

b. Œuvre fonctionnant dans un cycle romanesque

Reprise avec échos internes et qui se réfléchissent d’une étape à l’autre du cycle romanesque : cf. Personnage de Vautrin dans La Comédie humaine, cf. Thérèse Desqueyroux de Mauriac.

c. Sens à travers ces reprises

Cycle et reprises qui sont un sens. Développement de la précédente. Personnage de Vautrin : clef de fonctionnement qui apparaît dans l’inter-intra-textualité (intertextualité dans les différentes œuvres d’un même auteur) : Vautrin apparaît à travers ses différentes scènes de séduction, qui donnent la clef du personnage : son homosexualité qui ne dit pas son nom. Jeu d’écho extra et intra-textuel qui prend tout son sens. Cf. aussi personnage d’Anne-Marie Stretter, dans l’œuvre de Duras : India Song, Le Vice-Consul. Cf. aussi personnage de Lol. V. Stein. Cf. aussi La Vie de Marianne : relation avec le récit de Jacob.

Date: 2016-03-03; view: 599