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A. Fonctionnement romanesque et loi de la vie

Le roman gagne-t-il à fonctionner comme la vie ? Cf. Mauriac, qui regrette la complexité dont le roman ne peut donner qu’un pâle reflet, il déplore la nécessaire simplification du roman dans Le Romancier et ses personnages. Cf. Les Faux-Monnayeurs, écrit selon Martin du Gard « selon le caprice de l’heure » : Gide entend donner l’illusion du naturel, et s’en explique dans son journal : « le mieux est de laisser l’œuvre se composer elle-même, et de ne pas la forcer ». Rapprochement avec le fonctionnement de la vie. Réflexion aussi dans Le Journal des Faux-Monnayeurs : « la vie nous présente de toute part quantité d’amorces de drames ; mais il est rare que ceux-ci se poursuivent et se dessinent de la façon dont les tissent les romanciers ». Liens entre cette déclaration et la leçon de botanique de Vincent dans les Faux-Monnayeurs. Livre doit se défaire, non se boucler.

Dans L’Ere du soupçon, Sarraute, écho aux pages de Mauriac : elle tente de dépasser les limites balzaciennes en renonçant aux formes de clôtures déplorées par Mauriac. But du nouveau romancier est de faire du nouveau pour rendre compte de façon plus vraie de l’homme. Pas question d’évacuer l’homme, mais de s’approcher au plus près de l’homme en trouvant de nouvelles sensations. But de Nathalie Sarraute est « de trouver des sensations nouvelles ».

Système d’échos interne au roman est à opposer au fonctionnement de la vie. Pour Mauriac, cette limitation est un échec. Les échos renvoient à beaucoup d’autres échos, dans une richesse vivante inimitable. Echos de la vie refusent de se laisser enfermer dans cette enceinte.

b. Enceinte qui laisse pénétrer des objets extérieurs

Pour Gracq, enceinte doit empêcher toute entrée de la vie. Mais possibilité d’entrée de la vie dans le roman par le biais de particule, et agit comme un virus sur le fonctionnement interne du texte. Difficile de dire que le roman peut utiliser à sa guise ce qui lui vient de l’extérieur. Ce qu’il a fait sien reste venu d’ailleurs, et ne saurait se plier à tous ses caprices. Liberté interne du roman n’est pas infinie. Cette liberté interne est limitée : le romancier ne peut choisir en même temps les termes « désespérée » et « commanda du champagne » (à moins d’une explication psychologique).

Il en va de même pour la présence de l’histoire dans Quatrevingt-treize. Pas question de dire que l’histoire a sa part dans le roman ; mais comment, dans la mesure où c’est un roman historique, le mouvement du roman est infléchi par celui de l’histoire, l’histoire allant contre la chouannerie, l’histoire préfigurant la fin du roman. Ce mouvement, qui est celui de la dualité ombre/lumière, double idée qui se répercute sous des formes diverses, jusqu’à l’ambigüité finale, vient aussi de quelque chose d’extérieur présent dans le roman, qui peut influer dans son développement : le balancier dans la personne d’Hugo entre influence paternelle et influence maternelle. Lantenac s’échappe, les personnages eux-mêmes se rejoignent, malgré leurs options politiques différentes. Influence de la vie dans le mouvement historique, dans le fonctionnement de la vie. Cela mène à certains imprévus, déterminés par ce qui est extérieur à la diégèse.




Date: 2016-03-03; view: 603


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