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La dérivation parasynthétique. La dérivation régressive.

Par la dérivation parasynthétique on comprend la formation de mots nouveaux par l'adjonction simultanée d'un suffixe et d'un préfixe : appontement ß pont — «ïðèñòàíü íà ñâàÿõ», empiècement ß pièce — «âñòàâêà íà ïëàòüå», souterrain ß terre, encolure ß col, encorné ß corne. Ce procédé paraît être productif dans la formation des adjectifs tels que : biailé, triatomique, transcontinental, polycylindrique qui sont en corrélation avec des substantifs puisqu'ils se laissent analyser comme « qui a deux ailes », « formé de trois atomes », « qui traverse le continent », « contenant plusieurs cylindres ».

La dérivation régressive appelée aussi « dérivation sans suffixe » ou « dérivation avec le suffixe zéro », consiste en la formation de mots par le retranchement de certains suffixes. Ainsi on a formé démocrate, aristocrate, autonome de démocratie, aristocratie, autonomie en rejetant le suffixe -ie.

 

5. Dérivation impropre (ou conversion). La dérivation impropre se définit comme « le procédé par lequel on tire d'un mot existant un autre mot en lui attribuant simplement une fonction nouvelle ».

La conversion est d’une richesse considérable dans le français d’aujourd’hui en tant que langue essentiellement analytique où les indices grammaticaux sont peu prononcés. La conversion est d’une grande productivité dans la formation des nominaux (substantifs et adjectifs).

Substantivation.

5.1.1.L’adjectifdevient facilement substantif ce qui s’explique par sa nature nominale : la Marseillaise, le beau, le sublime, le vrai,
le curieux
(d’une affaire), un sourd, un muet, un documentaire le calme, le rouge à lèvres (« se mettre du rouge ») ; le blanc des yeux, un jaune d'œuf, un collectif, un marginal, une hivernale - « course en hiver en haute montagne », un inconditionnel - « qui est un partisan sans réserve de... », l'hexa­gonal - « le français » etc.

5.1.2.Les participes (présent et passé) substantivés sont d’un large emploi dans le français d’aujourd’hui : un étudiant, un débutant, un militant, un participant, un manifestant, un représentant, un sympathisant, un collant, un déodorant, un enseignant, un tranquilli­sant ; le passé, un fait, un vaincu, un blessé, un détenu, un blindé, un mobilisé, une étendue, une mariée, une fiancée, un résumé, une tranchée, un permis, un reçu, etc.

5.1.3. La substantivation des infinitifsqui était très fréquente dans l’ancien français, est d’un emploi exclusivement rare dans le français d’aujourd’hui : le dîner, le souper, le goûter, le déjeuner, le pouvoir, le devoir, le vouloir, les vivres, le savoir, le coucher du soleil, le souper, un être, le parler (local) etc.



5.1.4.On rencontre des adverbes substantivés : le trop (de confiance), le peu (de connaissance) le bien, le mal.Les mots-outils substantivés sont fréquents en français : les pourquoi, un oui, un non, des car, des si, le pour et le contre, prendre le dessus, je ne veux pas de vos mais, « avec un si, on mettrait Paris dans une bouteille » (proverbe).

L’adjectivation

5.2.1.Les adjectifs tirés d’un substantif en apposition à un autre substantif sont actuellement d’un emploi extrêmement large. Comparez : une robe citron (cerise, lilas, chocolat, gris perle, prune, rouge brique, saumon, taupe, jonquille, grenat), un ruban rose, un chapeau paille, parti frère, république sœur, problème chef, des souliers sport, des bas nylon, une littérature adulte, des sujets bateaux; etc.

Les noms apposés devenus adjectifs restent habituellement
invariables ( pourtant une voix amie).

5.2.2.Les participes (présents et passés) deviennent facilement adjectifs : amusant, assourdissant, éblouissant, éclatant, poignant, palpitant, puissant, perdu, charmant, obéissant, suppliant, gratifiant, traumatisant ; fini, résolu, oublié, gâté, dissipé, blessé, effilés atomisé, habité etc.

5.2.3. Les adverbes peuvent devenir adjectifs : étage au-dessus, chambre à côté, la marche avant (arrière).

5.3. L’adverbialisation. De nos jours nombre d’adjectifsemployés adverbialement sont devenus de véritables adverbes. Ce sont tout d’abord les adjectifs de couleur : se fâcher tout rouge, voir rouge ; voir noir, rêver noir, regarder noir ; rire jaune, rêver rose.

Une quantité d’adjectifs qualificatifs sont devenus aussi de véritables adverbes. Ce sont les adjectifs monosyllabiques tels que (parler) haut, (parler) bas, (servir) chaud, (manger) froid, double, (voir) clair, (couper) court, (travailler)ferme, (parler) faux, (crier) fort, franc, (peser) juste, dru, (coûter) cher, (refuser) net, menu, (dire qch) sec. Leurs liens sémantiques s’élargissent de jour en jour.

Les adverbes peuvent aussi être tirés de prépositions : n 'avoir rien contre ; courir après ; travailler avec.

5.4.Les interjectionspeuvent être obtenues de substantifs : dame ! peste !, diable!; de formes verbales à l'impératif et au subjonctif: tiens!, va ! allons !, soit !

5.5.Les mots-outils peuvent être tirés des diverses parties du discours. Ainsi les substantifs pas, goutte, point sont devenus des négations. Les participes présentsdurant, pendant, concernant, touchant ont formé des prépositions, de même que les participes passés excepté, hormis.

Nombre de substantifs font partie des locutions prépositionnelles et conjonctionnelles : à cause de, faute de, histoire de, de peur que (de), de crainte que (de), grâce à.

Ainsi la conversion, ou la formation morpho-syntaxique des mots est un procédé intermédiaire entre la dérivation affixale (procédé morphologique) et la composition (procédé syntaxique).

Composition.

Ce procédé de formation, quoique moins productif que la dérivation affixale, occupe une place importante dans le système formatif du français d'aujourd'hui.

La composition française est un phénomène linguistique délicat et complexe.

Le composé français présente un tout unique au point de vue du sens, de la phonétique et de la grammaire. C’est un seul groupe rythmique, un seul terme de la proposition, un tout sémantique : arc-en-ciel (m). La majeure partie des composés français est créée par la lexicalisation des groupements syntaxiques. Seuls les composés savants sont formés à l’aide de l’adjonction de deux ou de plusieurs radicaux : agrochimie, électrochimie, radiotéléscopie, télécobalthérapie.

Leur orthographe est très variée. On trouve un nombre assez restreint de composés s’écrivant en un seul mot : bonhomme, lexicologie. La plupart des composés français s’écrivent avec un trait d’union : beau-père (m), belle-mère (f), chauve-souris (f), cache-nez (m), tourne-disques (m), brise-glace (m), oiseau-mouche (m), bateau-phare (m).

La classification morphologique des mots composés qui permet de les classer selon la partie du discours à laquelle ces composés se rapportent paraît la meilleure.

7. Abréviation.Le français parlé qui de tout temps a répugné aux mots trop longs continue à les abréger. Cette tendance à l'abréviation est très productive dans le français d’aujourd’hui, surtout dans la terminologie technique et politique, dans divers jargons professionnels. On distingue deux types d’abréviation : l’abréviation par coupure des mots (les troncatures) et par juxtaposition des lettres initiales d’un groupement de mots (les sigles).

Le premier type d’abrégés, l’abréviation par coupure des mots, est très répandu parmi les substantifs composés. On coupe habituellement la fin
du mot, sa partie initiale étant plus significative. Ce procédé s’appelle
l’abréviation par apocope. Le coupé se termine habituellement par o,
parfois par a ou e : métro[politain], sana[torium], huma[nité], ciné [ma] tographe], amphi[théâtre], auto[mobile], cyclo[moteur], baro [mètre], dactylo[graphe], kilo[gramme], loco[motive], micro[phone], phono [graphe], photo[graphie], polio[myélite], stéréo[phonique], télé[vision], télé [viseur], taxi[mètre], vidéo [phonie] Moins répandues sont les coupures de groupements de mots : boul’Mich [boulevard Saint-Michel], vel d’hiv [vélodrome d’hiver].

Parfois on remplace ces syllabes retranchées par un -o final qui représente un pseudo-suffixe populaire : anarcho ß anarchiste, apéro ß apéritif, camaro ß camarade, convalo < convalescent, mécano ß mécanicien, métallo ß métallurgiste, Montparno ß Montparnasse, pharmaco ß pharmacien, populo ß populaire, prolo ß prolétaire, proprio ß propriétaire

Parfois des mots simples ou les dérivés sont sujets à la coupure, en premier lieu dans les jargons professionnels : l’argot scolaire : prof[esseur], compo [sition], fac[ulté], bac[calauréat], récré[ation] ;le jargon technique : accu[mulateur], carburo[ateur] ;la vie sociale, économique, politique, culturelle, quotidienne : édito[rial], collabo[rationniste], deb[utante], imper[méàble], labo[ratoire], lino[léum], pub[licite], manif[estation], para[chutiste], philo[sophie], réac[tionnaire], frigo[rifique], hebdo[madaire], provo[cateur, -cation], rétro[grade], expo[sition] et même Saint-Ex[upéry]

Les aphérèses (abréviations par coupure de la première partie du mot) sont rares : [ca]pitaine, [auto]bus, [pe]tite, [garde muni]cipal, [Amé]ricain. Signalons aussi chandail formé de marchand d'ail.

Un autre type d'abrégés, les sigles, consiste en la juxtaposition
des lettres initiales des composants d'un groupement de mots. Ils se divisent aussi en deux groupes: alphabétismes qui se prononcent habituellement avec leur valeur alphabétique: C. G. T. [la Confédération générale du Travail], M. R. P. [le Mouvement républicain populaire], S. N. C. F. [la Société nationale des chemins de fer], D.S.A [Défense contre avions], TGV [Train à grande vitesse], GR [sentier de) Grande randonnée], RER [Réseau Express Régional], RTF [Radiodiffusion-télévision française], P.N.B. [Produit national brut], BD [Bande dessinée], HLM [Habitation à loyer modéré], PDG [Président-directeur général], S.F. [Science-fiction], ORL [Oto-rhino-laryngologue], et acronymes qui se lisent comme de vrais mots : O. N. U. [l'organisation des Nations Unies], I.G.A.M. [Inspecteur général en mission extraordinaire], Z.U.P. [Zone à urbaniser en priorité], C.A.P.E.S. [Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement secondaire], D.E.U.G. [Diplôme d’études universitaires générales] qui sanctionne le premier cycle de l'enseignement supérieur en France ; OVNI [Objet volant non identifié], Bénélux [Belgique, Néerlande (pays-Bas), Luxembourg»], TOM [Territoires d'Outre-Mer ], DOM [Départements d'Outre-Mer].

La classification des abréviation peut être représentée de la façon suivante :

 

 

Abréviations


Troncatures Sigles

       
   


apocopes aphérèses alphabétismes acronymes

 

8. Onomatopée. Par l'onomatopée qui signifie proprement « formation de mots », on appelle à présent la création de mots qui par leur aspect phonique sont des imitations plus ou moins proches, toujours conventionnelles, des cris d'animaux ou des bruits différents, par exemple : cricri, crincrin, coucou, miaou, coquerico, ronron, glouglou, froufrou.

 


Date: 2016-01-14; view: 2594


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