![]() CATEGORIES: BiologyChemistryConstructionCultureEcologyEconomyElectronicsFinanceGeographyHistoryInformaticsLawMathematicsMechanicsMedicineOtherPedagogyPhilosophyPhysicsPolicyPsychologySociologySportTourism |
Philippe Pétain
Philippe Pétain, né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais) et mort le 23 juillet 1951 à Port-Joinville, sur l'île d'Yeu, est un militaire, diplomate, homme politique, et homme d'État français. Chef militaire à l'action importante au cours de la Première Guerre mondiale, Pétain est généralement présenté comme le « vainqueur de la bataille de Verdun » et, avec Georges Clemenceau, comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917. Il est nommé commandant en chef des forces françaises et le reste jusqu'à la fin de la guerre, bien qu'en 1918, la direction de l'ensemble des armées alliées lui échappe au profit de son rival Ferdinand Foch. Pétain est fait maréchal de France en novembre 1918. Auréolé d'un immense prestige au lendemain de la guerre, Pétain devient académicien en 1929 et occupe brièvement les fonctions de ministre de la Guerre, de février à novembre 1934, puis d'ambassadeur en Espagne (1939). Rappelé au gouvernement le 17 mai 1940 au moment de l'invasion allemande, il s'oppose à la poursuite d'une guerre qu'il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Chef de file des partisans de l'arrêt des combats, il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud le soir du 16 juin et appelle, dès le 17, à cesser le combat. Il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec l'Allemagne d'Adolf Hitler à Rethondes, retirant la France du conflit. Investi des pleins pouvoirs constituants par l'Assemblée nationale le 10 juillet 1940, il s'octroie le lendemain le titre de Chef de l'État français, qu'il conserve durant les quatre années de l'Occupation allemande. Installé à Vichy à la tête d'un régime autoritaire, il abolit les institutions républicaines et les libertés fondamentales. Il engage le pays dans la Révolution nationale et dans la collaboration d'État avec l’Allemagne nazie. Jugé à la Libération pour intelligence avec l'ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice, il est, par arrêt du 15 août 1945, frappé d'indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, la cour recommandant la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République. Il meurt en détention sur l’île d’Yeu, où il est inhumé. Âgé de 84 ans en juillet 1940, Philippe Pétain reste à ce jour le chef d'État le plus âgé de l'Histoire de France. Pétain et Hitler à Montoire
Pétainisme : La Révolution nationale (RN) est l'idéologie officielle du régime de Vichy1. La volonté de « révolutionner » la société française et l'État expliquent l'intense activité législative du régime - avec 16 786 lois et décrets promulgués en quatre ans2. La législation du régime de Vichy se distingue par la rupture avec un certain nombre de principes républicains. Même si une partie sera abrogée à la Libération de la France par l’ordonnance du 9 août 1944, elle aura néanmoins une incidence certaine sur la France des IVe et Ve Républiques car « l’ordonnance du 9 août 1944 et les cinq ordonnances additionnelles qui valent pour le territoire métropolitain appliquent le principe inverse (tout en disant le contraire), à savoir la validation de la législation de Vichy, sauf exceptions limitativement constatées3 ». L'analyse de la législation « de société » du régime de Vichy, sous ses aspects économiques, sociaux, sociétaux, culturels, ne doit pas faire oublier les autres aspects du régime : la collaboration de la France avec l'Allemagne nazie et donc l'implication du régime, à des degrés divers, dans des crimes contre l'humanité. Le régime de Vichy porte une responsabilité dans la déportation de 76 000 Juifs de France (seuls 2 500 reviendront vivants) et dont 80 % ont été arrêtés par la police française, la mort de 3 000 Juifs dans les camps d'internement en France, l'internement de 3 000 tsiganes4, la déportation de 66 000 à 86 000 déportés politiques (résistants, communistes, républicains espagnols, exilés allemands d'avant 1940…5). À l'action directe des forces d'occupation allemandes présentes sur le territoire, s'ajoutent les victimes de la répression de la résistance par l'État français, répression judiciaire ou extra-judiciaire à travers notamment les crimes de la Milice, organe créé par le régime de Vichy le 30 janvier 1943. À cela s'ajoutent enfin d'autres crimes moins connus tels que les 40 000 personnes délaissées et mortes de faim dans les asiles psychiatriques6.
Date: 2016-01-14; view: 532
|