Home Random Page


CATEGORIES:

BiologyChemistryConstructionCultureEcologyEconomyElectronicsFinanceGeographyHistoryInformaticsLawMathematicsMechanicsMedicineOtherPedagogyPhilosophyPhysicsPolicyPsychologySociologySportTourism






A) L’école des sophistes

 

On désigne un type nouveau de penseur qui est apparu. Un sophiste (du grec ancien sophistès : « spécialiste du savoir », formé à partir de sophia : « savoir, sagesse ») désigne à l'origine un orateur et un professeur d'éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux dès le ve siècle av. J.-C. (en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne), et contre lequel la philosophie va en partie se développer.

Ce titre était donné à une profession, à des hommes qui enseignaient les connaissances utiles à la réussite sociale. Ce sont des professeurs qui mettent en avant la nécessité de former des têtes bien faîtes, l’élite mais en matière d’éducation les sophistes ont des prétentions polytechniques. Au cœur de leur discours, il y a cette idée, que prétendre tout connaître est un peu illusoire mais il faut au moins prétendre feindre tout connaître. L’instrument privilégié de cet art est la parole : parce qu’à leur yeux la parole est capable de tout même de paraitre vrai ce qui est faux.

§ l'analyse rationnelle des situations, des caractères, des lieux, des événements ;

§ l'étude non spéculative (comme celle des anciens physiciens d'Ionie), mais pragmatique de tous les domaines qui puissent être connus. En d'autres termes, face à un phénomène donné, la pensée traditionnelle faisait appel à la mythologie, les physiciens à une théorie sur la constitution du monde, tandis que les sophistes en faisaient une étude phénoménologique et posaient les questions : À quoi cela peut-il me servir ? Comment pourrais-je le maîtriser ? D'une certaine manière, les sophistes sont les ancêtres de la pensée technoscientifique.

§ l'analyse du langage, non pour lui-même, mais en tant que moyen de persuasion, c'est-à-dire la rhétorique ;

§ usage synonymique des mots, dans un sens strict, en vertu duquel chaque nom doit se référer à un seul et unique objet.

 

 

Les sophistes insistent beaucoup sur le fait que la science du plus grand des savants est absolument vaine si ce plus grand des savants n’arrive pas à se faire comprendre. Il faut savoir être compris. Protagoras, sophiste célèbre vit au 5ème siècle, un ami de Périclès, est l’auteur de très nombreux discours et écrits dont les textes nous sont pas parvenu, on connaît la pensée de Protagoras par des sources indirectes. Gorgias, grand théoricien de la rhétorique est un des premiers à avoir réfléchi sur la science du discours. « Si l’être échappe au discours le discours peut également échapper à l’être. » Prodicos est connu pour avoir été un des maitres de Socrate. En ce qui concerne le droit, les sophistes ont développé une théorie très intéressante qui est celle du relativisme juridique, sous la plume d’un autre grec célèbre qui est Hérodote connu comme le premier historien car il a fait une vaste enquête dans plusieurs pays, il a démontré le relativisme du droit, que les coutumes du droit sont changeantes et relatives. Il a aussi montré que cette mutation du droit pouvait s’opposer à la fixité de la nature. Hérodote nous invite à développer un certain avis critique, mais ce relativisme va être amplifié par les sophistes. « L’homme est la mesure de tout chose » ce principe a des répercussions en droit pour les sophistes si l’homme est la source de toute chose ça signifie que c’est l’homme qui est l’auteur du droit, ça signifie que c’est lui qui à travers la loi, la règle qui va édicter ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. La loi apparaît comme étant une convention humaine, posée pour rétablir la paix et la justice entre les hommes. D’après ces mêmes philosophes, les hommes doivent ensuite obéir à la loi car c’est une norme nécessaire à la vie sociale, à l’équilibre de la société. La loi n’est donc qu’une convention posée par l’homme. Elle est innovante dans la mesure où elle a des répercussions importantes, elle perd son caractère intemporel, elle n’est plus présentée comme l’expression d’une justice permanente, elle n’est plus présentée comme le reflet de valeurs.



Il n’y a pas de juste en soit, il n’y a pas de juste intemporelle, l’idée de juste peut changer par conséquent, il est normal que la loi change. On retrouve cette même idée chez un autre sophiste : Archelaos, maitre de Socrate, confirme cela à travers l’idée que le juste est juste Distinction entre nature et droit. Il explique que dans la nature on ne trouve pas de trace du bien et du mal, ces considérations sont l’œuvre de l’homme. Cette manière de concevoir les choses se traduit dans le domaine juridique par une confusion entre le juste et le légal pour les sophistes la loi est juste parce que c’est la loi et non pas parce qu’elle DOIT être juste. Pour les sophistes le juste se résume à l’opinion du moment. Une philosophie qui enseigne que la loi n’est ni transcendante car elle n’est pas supérieure à l’homme, elle est l’œuvre de l’homme et elle n’est pas éminente car elle n’est pas extérieure à l’homme. Ces sophistes ont des répercussions sur la perception de la loi puisque chez certains d’entre eux cela aboutit à dénoncer la loi par son caractère anti naturel. Tansymaque va protester, se révolter contre la loi qu’il assimile à l’intérêt du plus fort.

Une réflexion poussée sur la loi, le droit, son rapport avec la nature au temps. Ces sophistes ont été très critiqués par leur volonté d’user d’artifices oratoires ils sont aujourd’hui réhabilités par la critique moderne car on leur glorifie d’avoir fait de la philosophie un métier et d’avoir montrer toutes les possibilités du langage, du discours, on les considère aujourd’hui comme étant les précurseurs de la rhétorique, de la logique, a être des penseurs qui bousculaient un peu les idées de l’époque.

 

B) Platon

 

Il serait né vers 428 avant notre ère, semblerait-il à Athènes et il serait mort vers 348-347. Platon appartient à la haute aristocratie athénienne et comme tous il reçoit une éducation assez poussée qui mène musique et gymnastique c’est son maitre de gymnastique qui lui aurait trouver son surnom Platon signifie en fait le large.

Il apprend les arts et se forge un corps d’athlète. Il serait passé à la peinture, à la poésie. Il aurait jeté tous ses poèmes au feu quand il rencontre Socrate, il deviendra le maitre de Socrate. Platon qui aurait pu avoir une activité politique importante à Athènes va se désintéresser de la politique quand la société athénienne condamne Socrate à boire le poison. Il décide de se consacrer exclusivement à la philosophie. Il va voyager beaucoup et quand il rentre à Athènes il va fonder une célèbre école de philosophie : l’académie. C’est la qu’il philosophera avec ses disciples jusqu’à sa mort. On trouve sa pensée juridique dans ses écrits et on y trouve l’influence de son maitre, Socrate.

 

1) La République

 

C’est une œuvre rédigée par Platon 375 avant notre ère. Dans cet ouvrage, Planton entreprend de présenter ce que devrait être une société idéale qui serait construite en référence à un modèle humain : le modèle de l’âme juste. La vision qu’il présente dans son ouvrage est une vue de l’esprit plus qu’un ouvrage concret. D’ou ce lien constant entre l’état et l’âme juste. L’état sera finalement une image plus visible de l’âme juste or on trouve trois éléments dans une âme juste :

La raison qui délibère, la force qui combat, l’instinct - c’est à partir de ces trois éléments que Platon va construire sa cité idéale : trois classes qui seront le reflet de ces trois éléments : les gouvernants, les guerriers et le peuple. La raison sera représenter par les chefs (bergers) : ce seront des philosophes et ce sont eux qui seront chargés de gouverner la cité. La force sera représenter par les guerriers ou chiens de garde. Ces guerriers incarnent le courage, ils s’ont chargé de défendre la cité et ils sont entièrement voués au métier des armes. Platon préconise qu’ils vivent en commun et qu’ils soient nourris par les autres membres de la société pour qu’ils n’aient pas de préoccupation matérielle. L’instinct est représenter par les producteurs ou les troupeaux on va retrouver tout ce qui seront chargés de travailler pour la cité. Il parle assez peu de cette catégorie. Il précise néanmoins que ces producteurs ce partageront la richesse de manière égalitaire.

Quelle place Platon accorde t –il au droit dans cette société idéale ?

Une place très réduite, il affirme que dans une telle cité, les lois sont inutiles. Il propose un état sans droit car il considère que les chefs, les guerriers et les producteurs sont des philosophes et ont une parfaite connaissance de ce qui est bon de ce qui est juste, et par conséquent les lois sont inutiles. On a des gouvernants qui sont des philosophes et donc des hommes suffisamment supérieurs pour pouvoir se dispenser de lois.

 

2) Le politique

 

Ouvrage que Platon écrit environ 20 ans après la République, Platon va s’interroger sur l’homme d’état, sur ce que doit être, ce que devrait être un bon gouvernement. Et dans sa réflexion il arrive à la conclusion que le gouvernant ne peut qu’être un homme supérieur, un philosophe. Platon rappelle ce principe que le roi philosophe n’a pas besoin de lois. Il est un homme à «esprit étroit». Platon explique qu’il est absurde pour un maitre de gymnase par exemple d’établir des règles d’entrainement, il convient de les adapter aux personnes qui sont devant lui. Tout le monde considérerait comme fou le médecin qui appliquerait mécaniquement le même traitement pour tous les malades sans tenir compte de l’évolution de la maladie. Le bon gouvernant doit se donner pour règle son art lui même, sa propre connaissance, sa propre sagesse. Le gouvernement politique est toujours considéré comme meilleur que celui de droit.

Il estime que les lois ne servent à rien parce que soit la loi a été faite n’importe comment et il vaut mieux la décision d’un sage. Platon estime qu’un bon gouvernant peut très bien se passer du consentement des gouvernés. Il explique qu’on ne demande pas au médecin de faire plaisir de malade, on lui demande de guérir. Et aucun malade ne reprochera à un médecin de l’avoir soigné s’il l’a guéri. Ce qui vaut pour la médecine vaut également en politique. Or, à la fin de sa vie il quitte le modèle de l’utopie et gagne un modèle un peu plus possible.

 

3) Les lois

Ce traité est rédigé en 356 et est considéré comme une œuvre de jeunesse ou Platon tient compte de ses erreurs. C’est un ouvrage qui ne sera pas achevé la particularité est la place qui est consacrée à la loi. Platon affirme la nécessité des lois car il est contrait de reconnaître l’imperfection humaine. Il n’existe pas d’homme capable de gouverner la cité uniquement par sa science et sa sagesse. Il faut recourir à un code de lois. Cette loi est décrite comme indispensable pour Platon.

Des lois sont là pour unifier la cité en imitant autant que possible l’ordre naturel à la connaissance duquel les hommes les plus doués sont parvenus. Une fois établit il nous convient d’obéir à la loi, dit Platon, il y a même un culte de la loi.

 

C) Aristote


Aristote est né avant 384-385 avant notre ère en Macédoine. C’est le fils de Nicomaque. Son père était médecin à la cour. Il quitte sa Macédoine natale pour se rendre à Athènes et devient disciple de Platon. Lorsque son maitre meurt il ne laisse pas l’école à Aristote mais à son neveu. Il quitte Athènes car il est appelé à la cour de Philippe de Macédoine ou le roi le charge, il y restera 8ans. Lorsque Philippe meurt, Aristote retourne à Athènes ou il va fonder une école de philosophie concurrente à celle de Platon : le lycée ou il va enseigner pendant une douzaine d’année. A la mort d’Alexandre il y a une réaction anti-macédonienne qui se passe à Athènes. Il se réfugie sur une île et dans laquelle il meurt en 322.

Parmi ses œuvres : «l’éthique à Nicomaque», «la politique».

Une œuvre d’Aristote qui est beaucoup plus concrète que celle de Platon car il ne recherche pas à représenter une cité idéale. Aristote cherche à présenter ce qu’il voit et il compare, il commente. Aristote est connu pour sa typologie des régimes politiques. Le macédonien est partisan du régime mixte, il est persuadé que chaque régime quand il est pur est amené à dégénéré. Il croit à un mélange de genre, à un régime qui mêlerait démocratie et d’oligarchie, ce régime idéal Aristote l’appelle la Politeia. Aristote ne crois pas que tous les hommes soient égaux ils sont égaux de manière géométrique, c’est à dire qu’ils sont égaux dans un groupe, par palier. Ce type d’égalité exclut une pure démocratie puisque tous les hommes ne sont pas égaux. Il fait rentrer les individus dans les catégories par rapport à la fortune. La fortune est à ses yeux source de liberté, pour lui, être riche est d’avoir du temps, des loisirs. Il estime que l’homme qui est déjà riche ne cherche pas à s’enrichir. C’est l’idée qu’il faut privilégier une égalité géométrique et non pas une égalité arithmétique. Il croit qu’il y a dans le nombre une certaine sagesse. Aristote, c’est le philosophe de l’équilibre, du juste milieu. Au sein d’un bon régime quel est le rôle de la loi ? Pour y répondre il faut préciser qu’Aristote n’a pas écrit un traité, il n’a pas donné de définition ni de doctrine de la loi. Cela s’explique par le fait qu’il est moins intéressé par les théories philosophiques mais il préfère donner des idées abstraites. La loi est nécessaire pour garantir l’ordre et la justice dans la cité. Il n’y a pas de politea là où les lois ne règnent pas. La loi chez Aristote n’est pas représenté comme étant universelle qui aurait un fondement dans une nature idéale, intemporelle. Aristote ne croit pas que la loi doit être cela, il est plutôt partisan d’une loi subjective. Aristote insiste sur le fait que l’instabilité de la loi est dangereuse, car elle doit quand même s’installer un minimum dans la durée.

 

La pensée grecque va influencer les romains.

 


Date: 2016-01-14; view: 1916


<== previous page | next page ==>
I) Le droit à travers des poèmes homériques | I) La cité grecque
doclecture.net - lectures - 2014-2024 year. Copyright infringement or personal data (0.009 sec.)