Toute un tradition fait de la vérité un devoir. Le christianisme considère que le mensonge, même celui pas omission, est un pêché. Le philosophe est censé nous dire la vérité, est-ce réellement le cas? Pourtant, on dit parfois que toute vérité n'est pas bonne à dire et que à certains moments, dire la vérité peut nuire à autrui. Que doit-on donc penser: Y a-t-il un devoir absolu de dire la vérité, ou doit-on ne rien dire ce qu'on sait? L'enjeu de cette question est celui de nos devoirs envers autrui, s'il est vrai que la parole est un acte social. Il est clair qu'il existe des circonstances où ne pas dire la vérité est une lâcheté mais faut-il en conclure que la véracité est un devoir c'est à dire un impératif universel ? Si on peut légitimer le mensonge par omission, alors en quelles circonstances et selon quels critères est-ce possible et quelles en sont les conséquences sur la morale ? Dans une première partie nous allons voir le devoir de vérité et en première sous partie nous allons étudier l'existence de vérité qu'on ne peut taire. Dans une seconde sous-partie, nous allons voir le devoir de vérité absolu. Tout d'abord, il existe des vérités pour lesquelles se taire serait une erreur. Comment appelle-t-on la qualité constituant à dire la vérité quand on la connaît? C'est la bonne foi. L'homme de bonne foi dit ce qu'il pense être vrai pour lui et pense vrai ce qu'il dit, c'est l'homme sincère. Or, souvent, on oppose la sincérité à l'hypocrisie et au mensonge. Il est clair qu'il existe des situations dans lesquels ne pas dire la vérité est une lâcheté et la dire est une forme de courage. Le devoir de vérité de l'écrivain est qu'il doit dénoncer tout scandale qu'il connaît, sinon ne rien dire, c'est-à-dire garder le silence est une sorte de complicité du crime. Dans beaucoup de circonstances, on reproche aux hommes de n'avoir rien dit alors qu'ils le savaient. Il semble, également, y avoir un devoir de dire la vérité en histoire. Celui ayant vécu les drames.
Voici un sujet extrêmement difficile à débattre et qui me revient souvent en question. Faut-il dire la vérité ou faut-il la cacher ?
C'est presque impossible de donner une réponse universelle, objective car toute situation est une situation particulière et subjective.
Cependant, on peut tenter de répondre en avançant dans une argumentation axée sur les conséquences.
Le problème de la vérité se pose essentiellement vis à vis de ceux qui sont importants à nos yeux : nos amis, notre partenaire, notre famille. Et plus cette personne à qui on devrait dire la vérité est importante à nos yeux et plus la question devient cruciale, entêtante et lourde de conséquences si elle est sue un jour, soit par nous mêmes, soit par autrui.
Dire la vérité c'est prendre un risque. Le risque de perdre l'autre, le risque de se retrouver seul, le risque d'être abandonné.
Ne pas dire la vérité c'est également prendre un risque. Le risque de devoir mentir puis le risque que cette vérité, accompagnée de ses mensonges soient dévoilés.
Dire la vérité va permettre de retrouver son estime de soi, son intégrité et remettre à plat la relation.
Ne pas dire la vérité va permettre de garder un contrôle (illusoire) et d'éviter le conflit.
Notre argument principal pour taire la vérité est souvent axé sur la peur de faire mal, la peur de blesser l'autre et la peur de détruire une relation. Mais c'est une fausse excuse qui permet de noyer son estime de soi dans un sentiment de moralité bienveillante.
Mais ce qu'il y a de plus lourd dans le fait de cacher une vérité est que l'on soit contraint de mentir pour continuer à la cacher. Et, quand la vérité est dévoilée, la pire douleur vient du mensonge.
Mentir, c'est s'engluer dans la trahison. Plus nous allons nous taire, plus nous allons devoir mentir et plus nous allons trahir. Celui qui ne dit pas la vérité et s'enferre dans ses mensonges souffre de ne pouvoir la dire. Plus il va mentir, plus il va tenter d'oublier cette souffrance pour continuer à mentir ou maintenir ses mensonges.
La vérité va provoquer un raz de marée d'émotions négatives chez l'autre et créer une distance terrible entre les deux parties. Plus que la confiance, c'est le respect qui va devenir branlant et chancelant. Il faut se préparer, rester ouvert et écouter.
Une fois dite, c'est la souffrance de celui qui reçoit la vérité qui va être sur le devant de la scène, qui va être au centre de la relation. L'un va se retrouver désemparé face aux émotions de l'autre, l'autre va se retrouver trahi et se croire sans importance aux yeux de l'autre. Le déséquilibre est total et englué dans toute une série d'émotions ingérables au prime abord.
Dire la vérité ou ne pas la dire est une affaire personnelle, mais quand on dit la vérité, il faut la dire complètement et ne pas se contenter d'un quart, d'une demie ou d'un trois quarts. Aussi terrible soit elle, elle doit être totale. C'est seulement à ce prix là que la relation pourra se reconstruire.
J'ai constaté que, parmi les couples qui viennent me voir avec un problème lié à une relation extra-conjugale, plus le mensonge est étalé dans le temps, c'est à dire plus la vérité est reçue par morceaux et plus lente et difficile est la reconstruction du couple. C'est comme s'il y avait, en plus de la trahison, un sentiment plus fort d'irrespect.
Un adage nous dit que toute vérité n'est pas bonne à dire. Je ne suis pas de cet avis, même si la douleur de la vérité à dire est immense et semble insurmontable.
Le bénéfice est tout aussi énorme, car la reconstruction, quand elle se présente est forte et porteuse d'avenir. La reconstruction est un vrai travail sur soi et sur la relation.
En général, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner dans ce travail pour que le conflit débouche sur sur l'authentique, sans oubli.
Le mensonge
Pour tous, le mensonge est une affirmation contraire à la vérité, faite avec l’intention de tromper. Cette capacité à mentir est souvent prise et comprise comme un vil défaut. On sait ce qu’est finalement le mensonge, tout le monde y a eu recours un jour ou l’autre, par besoin, nécessité ou simplement pour ne pas “avouer” une vérité. Il y a également le mensonge par omission, le petit mensonge ou le gros mensonge. D’acoutumée, une distinction est faite, il n’y a pas un mensonge mais des mensonges classés dans différentes catégories, avec différents degrés d’acceptation. Cet ouvrage tente de démontrer qu’il n’y a pas une vérité mais des vérités, qu’il n’y a pas une réalité mais des réalités. Tout est question de perception. Ce qui sera vrai pour moi ne le sera pas forcément pour autrui. Ce que je perçois, ma façon de ressentir et de vivre les choses ne sera pas vécu de la même manière par quelqu’un d’autre. Il en va de même pour le mensonge. Nous verrons qu’il perception décalée de la réalité. Le mensonge est un moyen de communication comme un autre, un discours à un autre degré. Lorsque le dialogue ne peut se faire au premier degré, c’est à dire en relatant un fait par une réalité et vérité communes à tous, il est déplacé vers un autre moyen d’expression. Que ce soit vis à vis de soi-même : on peut se mentir, ou vis à vis des autres : on ment aux autres. Le mensonge ne doit pas être forcément pourchassé et combattu. Il se doit avant tout d’être entendu puis expliqué. Et cela commence dès le plus jeune âge...