La cholécystite est l'inflammation de la vésicule biliaire.La cholécystite est liée à l'infection du liquide vésiculaire, suite le plus souvent à l'obstruction du canal cystique par un calcul biliaire : le liquide en stase, d'abord stérile, provoque une inflammation locale qui peut se surinfecter alors, le plus souvent avec des germes digestifs présents dans le duodénum. Si elle n'est pas prise en charge convenablement, la vésicule biliaire peut se gangréner et provoquer une péritonite.
L'épidémiologie est donc parallèle à celle des lithiases biliaires: prédominance féminine, association avec un surpoids ou des grossesses multiples, avec cependant un âge de survenue un peu plus tardif. Son incidence tend à diminuer du fait de la prise en charge plus précoce des calculs bilaires.
Le malade présente une douleur de l'hypochondre droit, d'apparition brutale, dans un contexte fébrile (fièvre > 38,5°C). Cette douleur est prolongée, la distinguant d'une simple crise de colique hépatique. Les nausées et les vomissements sont habituels. La palpation peut retrouver une masse douloureuse sous-costale droite, une défense ou simplement une sensibilité de l'hypochondre droit à l'inspiration profonde du malade. Le patient stoppe son inspiration forcée lors de la palpation de cette partie de l'abdomen signant le signe de Murphy (inhibition douloureuse de la respiration).
Les causes de la cholécystite sont maladies lithiasiques de la vésicule biliaire, le plus souvent ; maladies non-lithiasiques comme l'hépatite A, des parasitoses, très fréquentes en Asie du Sud-est ; cholécystite de réanimation: cause ischémique probable sur un bas-débit, pas de calcul retrouvé.
Complications : cholécystite gangréneuse; péritonite par perforation de la vésicule (biliopéritoine); abcès péri-vésiculaire ou intra-hépatique; fistule cholécysto-cholédocienne (iléus biliaire par fistule cholécysto-duodénale: le calcul migre dans le duodénum, et peut provoquer une occlusion en aval).
Un traitement antibiotique, ciblé sur les germes intestinaux, est prescrit en cas de fièvre, d'augmentation des globules blancs (hyperleucocytose) ou sur un argument d'imagerie en faveur d'une surinfection. L'antibiotique est débuté classiquement avant l'intervention chirurgicale.
Cholécystectomie en urgence ou différée après refroidissement (traitement médical par antibiotiques). Elle se fait presqu'uniquement par cœlioscopie (mini incisions abdominales permettant d'introduire les instruments et une caméra pour visualiser le champ opératoire; par contre le patient doit être informé d'un risque de conversion: incision classique, en sous-costale ou en médiane). L'intervention en urgences se fait de plus en plus couramment, permettant de réduire la durée d'hospitalisation et ayant montré une efficacité au moins égale à une intervention différée au prix d'un taux de conversion (transformation d'une cœlioscopie en une intervention classique) un peu plus élevé. La cholécystostomie, correspondant à un drainage par voie percutanée de la vésicule infectée, est utilisée si l'état général du patient ne permet pas d'envisager une intervention chirurgicale.