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Les enseignements de la grève des transports à berlin

 

La grève, décidée par 78 % des ouvriers, malgré l'opposition des cadres syndicaux et sur l'appel des communistes et des hitlériens, faillit constituer un événement décisif. En effet, par la nature même du métier des grévistes, toute la population ouvrière était mise en mouvement par la grève. Les ouvriers, les ouvrières de Berlin, non seulement vinrent apporter à manger aux membres des piquets de grève, mais encore les aidèrent à empêcher le départ d'autobus ou de tramways conduits par des jaunes. Cela, avec un plein succès, et pendant plusieurs jours, dans un pays qui compte près de huit millions de chômeurs. Un tel mouvement pouvait, d'un moment à l'autre, prendre un caractère politique ; aussi la Deutsche Allgemeine Zeitung jeta-t-elle un cri d'alarme, et réclama-t-elle une action vigoureuse de la police, laquelle devait être « couverte par ses chefs même en cas d'agression ». Il faut remarquer qu'en même temps le Vorwœrts présentait la grève comme une provocation des communistes et des hitlériens, provocation qui risquait de permettre à von Papen d'ajourner les élections. Pour le Vorwœrts, les élections sont bien plus importantes que l'action du prolétariat.

 

Cette grève, qui durait encore le jour des élections, amena, pour le parti communiste, à Berlin, un succès foudroyant ; un gain de 138 596 voix, grâce auquel il dépasse les hitlériens de 141 000 voix et les social-démocrates de 214 300 voix, tandis qu'il arrivait seulement au troisième rang en juillet.

 

Les nazis, eux-mêmes, du fait qu'ils ont participé à la grève, n'ont perdu que 37 000 voix ; ainsi, étant donné les 100 000 électeurs, venus sans doute des nazis, qu'ont gagnés les nationaux-allemands, les hitlériens ont dû, à Berlin, gagner des voix ouvrières.

 

Mais, aussitôt les élections passées, le parti hitlérien donna, comme il était à prévoir, le mot d'ordre de reprise du travail, en même temps que les cadres syndicaux accentuaient leur pression ; et le travail reprit aussitôt.

 

Cela montre que même à Berlin, même dans les circonstances les plus favorables, même au moment précis où il remporte une victoire éblouissante sur le terrain électoral, la puissance du parti communiste allemand, quand il s'agit d'une action réelle, est, dès qu'il est réduit à ses propres forces, exactement nulle.

 

On peut ainsi apprécier la sincérité ou le discernement de l'Humanité, selon laquelle les six millions de bulletins communistes représentent « six millions de combattants pour les luttes extra-parlementaires, six millions de futurs grévistes » .

 

 


Date: 2015-12-24; view: 802


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