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Acte II Scène IV Mamy, Suzon, Catherine, Pierrette, Gaby, Louise, puis Augustine et Mme Chanel

LOUISE, revenant de la cuisine. — La boite de mort aux rats a disparu !

GABY, — Qui a fait ça ? Qui a juré de nous terroriser à ce point?

LOUISE. — Moi, en tout cas, je ne peux plus respirer. Je fais mes valises.

PIERBETTE. — Ah non ! attendez. A partir de cet instant, il est interdit de quitter cette pièce.

AUGUSTINE, qui était revenue, avec madame Chanel. — Je suis de votre avis, si nous nous dispersons, l'assassin frappe une autre fois.

GABY. -— On croit faire un cauchemar ! Le téléphone coupé, la voiture détraquée, la grille fermée, les chiens empoisonnés... Vous direz ce que vous voulez : je ne trouve pas ça NORMAL ! Que me proposez-vous de faire?

MAMY. -— On pourrait peut-être crier ou appeler quelqu'un sur la route!...

GABY. — A travers la grille ? Avec cette tempête, qui s'arrêtera?

MAMY. — Mes enfants, c'est un vagabond, ça ne peut être qu'un vagabond.

Madame CHANEL. — Mais non ! Il faut se rendre à l'évidence. C'est une de nous huit!

SUZON. —- Je propose que nous restions dans ce salon jusqu'à ce que...

(Elle se tait.)

PIERRETTE. — Jusqu'à ce que... ?

CATHERINE. — Jusqu'à ce que l'assassin se trahisse.

MAMY. — Pour avoir une nouvelle vicime à pleurer ?

SUZON. — Non... En réfléchissant bien, on doit trouver quelque chose.

GABY. — Ma pauvre petite, tu passes ton temps à réfléchir et jusqu'à présent sans résultat.

SUZON. — Nous savons, au moins, à quelle heure papa a été tué.

MAMY. — A quelle heure ?

SUZON. — Après quatre heures du matin! Puisque je l'ai quitté vers cette heure-là.

PIERRETTE. — Ah ! ah ! Charmante façon de vous placer, à nouveau, hors du drame !

SUZON. — J'ai quitté mon père vivant, je voudrais que l'on me croie.

PIERRETTE. — On vous croit ! Seulement, chacune se dit innocente et il y a pourtant une coupable entre ces quatre murs.

SUZON, découragée. — Oui. C'est un cercle fermé...

CATHERINE. — Il n'y a pas de cercle fermé dans la mécanique policière ! Parmi nous, une ment, c'est l'assassin, oui ! Et ce qui l'aide à se cacher, c'est que tes autres mentent aussi, pour des raisons autres que le meurtre ! Croyez-moi, pour découvrir l'assassin, il faudra que vous vous découvriez d'abord...

(Un silence lourd.)

AUGUSTINE, agressive. — En tout cas, je préviens la meurtrière que je suis armée.

GABY. — Je la préviens que... moi aussi !

(Et soudain, ensemble.)

GABY et AUGUSTINE. — Dans ce tiroir, il y a un revolver !

(Affolées, elles se précipitent toutes deux vers le bureau en se disputant.)

AUGUSTINE. — Moi d'abord ! J’y ai pensé la première !

GABY. — C'est le revolver de mon mari ! Assez !



(Gaby se penche, fouille. Elle nous fait face, défigurée par la peur.)

AUGUSTINE. — Quoi ? (Elle constate à son tour) On a volé le revolver!

GABY. — Nous sommes perdues ! ! !

CATHERINE. — Je vous dis et vous répéte que nous avons la chance d’être cloîtrées et vous ne voulez pas en profiter ! Tant que l’assassin est entouré de sept temoins, il ne fera rien ! On est sept contre un. Si on se disperse, on est cuites... Tiens, vous avez entendu parler d’Horace, qui, pour tuer tranquillement les trois Curiace, les a séparés ? (Tu vois, maman, j’ai quand même retenu ça de mes études !) Et bien ! C'est pas le moment de jouer les Curiace et de se faire descendre l’une après l’autre... Si l’une de nous quitte la pièce..., Pfft! Nous sommes trois de moins dans un quart d’heure!

AUGUSTINE, soudain. — Ecoutez ! Je vais dire quelque chose...

(Et patatrac, elle s'effondre de toute sa hauteur.)

MAMY, — Augustine !... Elle se trouve mal...

(On se précipite.)

SUZON, à Catherine. — Tu vois ce que tu as fait ?

CATHERINE. — Oh ! La ! La !... Quelle mauviette !

(On a allongé Augustine sur le canapé.)

MAMY. — C'est son coeur. Il faut lui faire sa piqûre. Madame Chanel, faites bouillir de l’eau. (Madame Chanel sort. A Suzon.) Va chercher sa boîte d’ampoules.

SUZON. — Où est-elle ?

MAMY. — Dans le tiroir de sa table.

(Suzon se dirige vers l'escalier, marque un temps de frayeur, ne bouge plus.)

GABY, désignant Augustine. — Il ne nous manquait plus que ça ! (Elle voit Suzon clouée sur place.) Va les chercher, Suzon... Dépêche-toi !... Du courage !

(Suzon disparaît à l'étage.)


Date: 2015-12-18; view: 296


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