Home Random Page


CATEGORIES:

BiologyChemistryConstructionCultureEcologyEconomyElectronicsFinanceGeographyHistoryInformaticsLawMathematicsMechanicsMedicineOtherPedagogyPhilosophyPhysicsPolicyPsychologySociologySportTourism






Acte I Scène XIII Mamy, Suzon, Gaby, Catherine, Augustine, Louise, puis Mme Chanel

(Elles se fixent. Louise traverse le salon avec le déjeuner de Monsieur.)

LOUISE. — Puis-je aller réveilleur Monsieur ?

GABY. — Je vous en prie...

(Louise gravit l'escalier et frappe à la porte du père.)

AUGUSTINE. — Je t'offrirai un abat-jour pour ta lampe, Catherine ! Comme ça, je pourrai dormir !

CATHERINE. — Merci, tu me choisirais le Petit Chaperon Rouge ou la Belle au Bois dormant... Tu me donneras l'argent et j'irai l'acheter moi-même.

AUGUSTINE, — Comme tu voudras...

LOUISE, qui frappe en vain. — Madame... Monsieur rie répond pas...

GABY. — Entrez, Louise.

LOUISE. — Bien, Madame...

(Louise frappe à nouveau et entre, laissant la porte entrebâillée.)

AUGUSTTNEL — Il a de la chance de pouvoir dormir... avec tout le bruit que nous faisons. Moi, dès que j'entends une pendule sonner à l'autre bout de la maison, je sursaute... Ah ! les hommes... ils ont d'autres nerfs que nous !... (Dans la chambre, là-haut, on 'entend un cri et le bruit du plateau qui tombe.) Oh ! quelle maladroite ! Bonne idée que vous avez eu d'engager cette fille ! On se demande où elle a appris son métier!

(Louise apparaît, défigurée, tremblante... Le plateau vide au bout du bras. Puis elle crie soudain comme une folle.)

LOUISE. — Madame!... Madame!...

GABY. — Qu'y a-t-il!

LOUISE, dans un délire. — Monsieur... Monsieur... c'est affreux... (On se regarde. Louise descend les marches.) Monsieur est mort, sur son lit... Un couteau dans le dos... Le sang...

(On la soutient.)

GABY. — Vous êtes folle... Qu'est-ce que vous dites ?

LOUISE. — Monsieur est mort... et le sang partout...

(Catherine s'élance et disparaît dans la chambre, tandis qu'on fait asseoir Louise. Toutes les femmes font un groupe autour d'elle. Gaby fait un pas vers l'escalier quand Catherine sort de la chambre, hurlante comme folle, claquant la porte. Elle se précipite dans les bras de sa mère.)

GABY. — Comment ? Tu étais montée... ? Ma petite fille... Ma chérie...

MAMY. — Quel horrible spectacle pour cette enfant!...

AUGUSTINE. — Nerveuse comme elle est!...

GABY. — Occupez-vous d'elle...

(Gaby gravit l'escalier lentement. Toutes, immobiles, suivent des yeux Gaby qui tremble. Elle s'adosse à la rampe, soudain pétrifiée par la peur... Suzon va vers elle, la retient par le bras.)

SUZON. — Maman, n'entre pas... Attends une seconde.

(Gaby fait un effort sur elle-même et parvient à la porte.)

CATHERINE, soudain. — Maman !... Personne ne doit entrer dans, la chambre!

GABY. — Qu'est-ce que tu dis ?

CATHERINE. — Je dis ce que tout le imonde ici oublie de dire... Personne ne doit toucher à quoi que ce soit dans cette chambre avant l'arrivée de la police...

GABY. — Mais, ma petite fille...

SUZON. — Elle a raison, maman ! C'est trop grave... Ne rentre pas dans la chambre...



AUGUSTINE. — La police ?

GABY. — Tu ne veux tout de même pas dire que je ne dois pas entrer... voir Marcel ?... (Un silence.) Mais enfin... Dites quelque chose...

(On se regarde.)

MAMY. — Gaby, je ne sais pas... Catherine a peut-être raison...

AUGUSTINE. — Les journaux disent toujours ça... De ne toucher à rien..., pour les empreintes...

SUZON, rejoignant sa mère. — Maman... Viens !... (Elle veut l'entraîner vers le bas.)

GABY. — Non... non... Je dois entrer. (Elle va avec résolution vers la porte, mais elle ne peut pas l'ouvrir.) Comment? La porte est fermée? Catherine, qu'as-tu fait? Tu as fermé? Tu as pris la clef?

(Toutes se tournent vers Catherine.)

CATHERINE, brandissant la clef. — Je la donnerai au commissaire. Aucune de vous ne rentrera dans cette chambre. Voilà !

(Et brisée par cette résolution, elle s'écroule en pleurant. Un silence.)

SUZON, qui s'inquiète et va à elle. — Catherine... as-tu vu quelque chose... que quelqu'un pourrait faire disparaître ? (Catherine ne répond pas. On se regarde un peu inquiets.) Catherine, donne-moi la clef, à moi. Tu es trop impulsive !

CATHERINE. — Tiens !... Fais-en ce que tu veux...

(Elle donne la clef à Suzon et va pleurer comme une petite bête blessée dans les bras de Chanel. Suzon gravis l’escalier.)

GABY. — As-tu le courage, Suzon, de... ?

SUZON. — Oui, maman. Nous devons voir.

(Suzon monte l'escalier suivie de Gaby et d'Augustine. Suzon ouvre et elles voient le spectacle. Elles sont pétrifiées sur le palier. Soudain Catherine, comme hystérique, bondit en s'accrochant à elles, hurlant.)

CATHERINE. — C'est de la dernière imprudence ! L'assassin est peut-être encore dans la chambre !

AUGUSTINE. — Elle a raison ! Oui ! Fermons ! Fermons vite ! (Les trois femmes se jettent sur la porte et la ferment, mais alors Gaby glisse.) Oh ! elle se trouve mal ! Gaby ! Gaby !

Madame CHANEL. — Pauvre Madame !

SUZON. — Vite ! Portons-la sur le divan.

AUGUSTINE. — Doucement ! doucement !

(Elles descendent Gaby, tandis que Catherine a couru vers l'office.)

MADAME CHANEL, — Louise! Faites quelque chose ! Venez avec moi ! Allez chercher les sels dans la salle de bains !

(Elles disparaissent an premier étage.)


Date: 2015-12-18; view: 322


<== previous page | next page ==>
Acte I Scène VIII Mamy, Suzon, Gaby, Augustine | Acte I Scène XV Mamy, Suzon, Gaby, Catherine, Augustine, Louise, Mme Chanel
doclecture.net - lectures - 2014-2025 year. Copyright infringement or personal data (0.867 sec.)