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TABLE DES SÉANCES 68 page

 

Par une subtile

plus subtile qu'une autre mais

en fin de compte non différente

action suggestive, se trouve être ici dans ce rapport, l'action, l'interaction, analysée.

 

Ce que je m'efforce d'indiquer ici dans ce discours que j'ai poursuivi devant vous cette année,

c'est en quoi cette expérience…

pour s'être ainsi organisée par une sorte de glissement progressif à partir de l'indication freudienne primordiale

…est une expérience qui recèle en elle de façon

de plus en plus masquée la question qui, je crois, est la question essentielle sans laquelle il n'y a pas de juste appréciation de notre action analytique, et qui est celle de la place du désir.

 

Le désir, tel que nous l'articulons, a cet effet

de ramener au premier plan de notre intérêt…

d'une façon – elle - non ambiguë,

mais vraiment cruciale

…la notion de ce à quoi nous avons affaire qui est d'une subjectivité.

 

Le désir est-il ou non subjectivité ?

 

Cette question n'a pas attendu l'analyse pour être posée. Elle est là depuis toujours, depuis l'origine de ce qu'on peut appeler l'expérience morale.

 

Le désir est à la fois subjectivité…

il est ce qui est au cœur même de notre subjectivité,

ce qui est le plus essentiellement sujet

…il est en même temps quelque chose qui est aussi

le contraire, qui s'y oppose comme une résistance, comme un paradoxe, comme un noyau rejeté, comme un noyau réfutable.

 

C'est à partir de là, j'y ai insisté plusieurs fois, que toute l'expérience éthique s'est développée dans une perspective au terme de laquelle nous avons la formule énigmatique de SPINOZA que « Le désir – cupidita - est l'essence même de l'homme… » [ fin de la partie IV de l'« Éthique » ]

 

Enigmatique pour autant que sa formule laisse ouverte ceci : si ce qu'il définit est bien ce que nous désirons ou ce qui est désirable, il laisse ouverte la question de savoir si cela ou non se confond.

 

Même dans l'analyse, la distance entre ce qui est

désiré et ce qui est désirable est pleinement ouverte.

C'est à partir de là que l'expérience analytique s'instaure et s'articule.

 

Le désir n'est pas simplement exilé, repoussé au niveau de l'action et du principe de notre servitude…

ce qu'il est jusque-là

…il est interrogé comme étant la clef même,

ou le ressort en nous, de toute une série d'actions

et de comportements qui sont compris comme représentant le plus profond de notre vérité.

 

Et c'est là le point maximum, le point d'acmé d'où



à chaque instant l'expérience tend à redescendre.

 

 

Est-ce à dire, comme on a pu le croire pendant longtemps, que ce désir dont il s'agit est pur

et simple recours à un jaillissement vital ?

 

Il est bien clair qu'il n'en est rien puisque

dès le premier épellement de notre expérience,

ce que nous voyons, c'est qu'à mesure même que

nous approfondissons ce désir, nous le voyons moins se confondre avec cet élan pur et simple.

 

Il se décompose, il se désarticule en quelque chose qui se présente comme toujours plus distant

d'un rapport harmonique.

 

Nul désir ne nous apparaît dans la remontée régressive que constitue l'expérience analytique.

 

Plus, il nous apparaît comme un élément problématique, dispersé, polymorphe, contradictoire et pour tout dire, bien loin de toute coaptation orientée.

 

 

C'est donc à cette expérience du désir qu'il s'agit de nous référer comme à quelque chose que nous ne saurions quitter sans l'approfondir, au point que

nous ne puissions donner quelque chose qui nous fixe sur son sens, qui nous évite de nous détourner de

ce qu'il y a là d'absolument original, d'absolument irréductible.

 

Tout, bien sûr, dans la façon dont…

je l'ai dit

…s'articule l'expérience analytique, est fait - ce sens du désir - pour nous le voiler.

 

Ce dégagement des voies vers l'objet dans l'expérience de transfert nous montre en quelque sorte que le négatif

de ce dont il s'agit…

l'expérience de transfert, si nous la définissons comme

une expérience de répétition obtenue par une régression elle-même dépendante d'une frustration

…laisse de côté le rapport fondamental de cette frustration à la demande.

 

Il n'y en a pourtant pas d'autre dans l'analyse.

Et seule cette façon d'articuler les termes nous permettra de voir que la demande régresse parce que la demande élaborée, telle qu'elle se présente,

dans l'analyse, reste sans réponse.

 

Mais d'ores et déjà, une analyse, par une voie détournée, s'engage dans la réponse pour guider l'analysé vers l'objet !

 

D'où il sort toutes sortes d'incroyables idées dont un des exemples que j'ai eu à critiquer bien des fois est constitué par ce « réglage de la distance » dont j'ai parlé.

 

Parce que peut-être joue­t-il plus un rôle ici dans le contexte français, ce réglage de la distance de l'objet qui, si je puis dire, à soi tout seul montre assez dans quelle sorte d'impasse contradictoire s'engage dans une certaine voie l'analyse quand elle se centre étroitement sur la relation d'objet.

 

Pour autant qu'assurément tout rapport…

quel qu'il soit, de quelque façon que

nous devions en supposer la normale

…semble bien présupposer le maintien - quoi qu'on en dise - d'une certaine distance, et qu'à vrai dire nous pouvons reconnaître là une espèce d'application courte

et à la vérité prise à contre sens

…de quelques considérations sur la relation du stade du miroir,

sur le rapport narcissique en tant que tel, qui ont constitué chez des auteurs qui ont mis au premier plan

la référence de « l'action analytique », qui leur a servi

de bagage théorique à une époque où ils n'ont pas pu

en situer la place dans des références plus larges.

 

En fait toute espèce de référence de l'expérience analytique a quelque chose qui, au dernier terme, s'appuierait sur la prétendue réalité de l'expérience analytique prise comme mesure, comme étalon de ce qu'il s'agit de réduire dans la relation transférentielle.

 

Tout ce qui aussi mettra, dans la place complémentaire de cette action de réduction analytique, une…

- plus ou moins poussée,

- plus ou moins analysée,

- plus ou moins critiquée

…distorsion du moi avec la notion de cette distance

en référence à cette distorsion du moi, en référence

à ce qui subsiste dans ce moi de possible allié

de la réduction de l'analyse à une « réalité ».

 

Tout ce qui s'organise dans ces termes ne fait que restaurer cette séparation du médecin et du malade sur quoi est fondée toute une nosographie classique, ce qui en soi n'est nullement une objection, mais aussi l'inopérance d'une thérapeutique subjective qui est celle de la psychothérapie préanalytique livrant, si l'on peut dire, à la norme omnipotente du jugement du médecin ce dont il s'agit dans l'expérience du patient, faisant du rapport du médecin au patient ceci,

à savoir la soumettant à une structuration subjective qui est celle d'un semblable assurément,

mais d'un semblable engagé dans l'erreur,

avec tout ce que ceci comporte de distance (précisément !) et de méconnaissance impossible à réduire.

 

Ce que l'analyse instaure est une structuration intersubjective qui se distingue strictement de

la précédente en ceci que quelque qu'éloigné

que puisse être le sujet, patient, de nos normes…

et ceci jusqu'aux limites

de la psychose, de la folie

…nous le supposons pas comme ce semblable auquel

nous sommes liés par des liens de charité,

de respect de notre image.

 

Sans doute est-ce là une relation qui a son fondement quant à ce quelque chose :

 

- qui constitue un progrès assurément,

- qui a constitué un progrès,

- et un progrès historique dans la façon de se comporter vis-à-vis du malade mental.

 

Mais le pas qui ressort décisif, instauré par l'analyse : est-ce que nous le considérons essentiellement de sa nature…

dans son rapport avec lui

…comme un sujet parlant, c'est-à-dire comme tel, pris…

alors exactement comme nous,

quelle que soit sa position

…dans les conséquences et les risques d'un rapport à […] ?

 

Ceci suffit à changer du tout au tout nos rapports

à ce sujet passif dans l'analyse car à partir

de ceci, le désir se situe au-delà du sentiment

d'une poussée obscure et radicale comme telle.

 

Car si nous considérons cette poussée, la pulsion,

le cri, cette poussée ne vaut pour nous, n'existe, n'est définie, n'est articulée par FREUD que comme prise dans une séquence temporelle d'une nature spéciale :

cette séquence que nous appelons la chaîne signifiante et dont les propriétés, les incidences sur tout ce à quoi nous avons affaire comme poussée, comme pulsion, sont que cette poussée elle la déconnecte essentiellement de tout ce qui la définit et la situe comme vitale, elle la rend essentiellement séparable de tout ce qui l'assure dans sa consistance vivante.

Elle rend possible…

comme l'articule dès le

départ la théorie freudienne

…que la poussée soit séparée de sa source même,

de son objet, de sa tendance si l'on peut dire.

Elle-même elle est séparée d'elle­même puisqu'elle, elle est essentiellement reconnaissable dans cette tendance même, qu'elle est sous une forme inverse.

 

Elle est primitivement, primordialement décomposable, décomposée pour tout dire en une décomposition signifiante.

Le désir n'est pas cette séquence.

 

Il est un repérage du sujet par rapport à cette séquence où il se reflète dans la dimension du désir de l'Autre. Prenons un exemple, prenons-le sous

la forme la plus primitive de ce qui nous est offert par l'expérience analytique, le rapport du sujet avec le nouveau venu dans la constellation familiale.

 

Ce que nous appelons « une agression » dans cette occasion n'est pas une agression, c'est un souhait de mort, c'est-à-dire, si inconscient que nous le supposions, c'est quelque chose qui s'articule : « qu'il meure ! »

et c'est quelque chose qui ne se conçoit que dans

le registre de l'articulation, c'est-à-dire là

où les signifiants existent.

 

C'est pour autant que c'est en termes signifiants,

si primitifs que nous les supposions, que l'agression vis-à-vis du semblable rival, que l'agression

du semblable rival s'articule. Le petit semblable

se livre à des agressions, les mordille, les pousse, voire les rejette hors de l'enceinte où ils peuvent accéder à leur nourriture.

 

Le passage de la rivalité primitive dans l'inconscient est lié au fait que quelque chose de si rudimentaire que nous le supposions, s'articule, qui n'est pas essentiellement différent de par sa nature de l'articulation parlée « qu'il meure ! » Et c'est pour cela que ce « qu'il meure ! » peut rester par en dessous du

« qu'il est beau ! » ou du « je l'aime » qui est l'autre discours qui se superpose au précédent.

C'est dans l'intervalle de ces deux discours que

se situe ce à quoi nous avons affaire comme désir.

C'est dans l'intervalle que se constitue, si vous voulez, ce que la dialectique kleinienne a articulé comme étant le mauvais objet, et dont nous voyons comment peuvent venir converger la pulsion rejetée d'une part, et l'objet introjecté dans une ambiguïté pareille.

 

Néanmoins c'est de la façon dont se structure

ce rapport dans l'intervalle, cette fonction imaginaire

en tant qu'elle est appendue, qu'elle attient aux deux chaînes de discours, la chaîne refoulée et la chaîne patente, manifeste, c'est ici que nous sommes appelés essentiellement à préciser ce qu'il convient

de soulever dans l'articulation pour savoir

à quel niveau se situe le désir.

 

Le désir, vous avez pu à telle ou telle occasion penser, suggérer, que j'en donne ici une conception phallocentrique. Bien sûr il est tout à fait évident que le phallus y joue un rôle absolument essentiel,

mais comment véritablement comprendre cette fonction du phallus si ce n'est à l'intérieur des repères ontologiques qui sont ceux qu'ici nous essayons d'introduire !

 

Le phallus, comment concevoir l'usage qu'en fait

Madame Mélanie KLEIN ?

 

Je veux dire au niveau le plus premier,

le plus archaïque de l'expérience de l'enfant.

C'est à savoir au moment où l'enfant, pris dans telles ou telles difficultés du développement

qui peuvent être à l'occasion sévères, au premier tournant, Mme Mélanie KLEIN lui interprétera ce petit jouet qu'il manipule et qu'il va faire toucher

tel autre élément de la partie du jeu avec lequel l'expérience s'instaure, en lui disant :

 

« Ceci est le pénis de papa. »

 

Il est de fait que n'importe qui ne peut pas ne pas rester…

au moins s'il vient du dehors

…dans une telle expérience, quelque peu interloqué par la hardiesse parfaitement brutale de l'intervention. Mais plus encore, par le fait qu'en fin de compte, cela prend ! Je veux dire que le sujet peut dans certains cas sûrement résister, mais s'il résiste, c'est bien assurément…

comme Mélanie KLEIN n'en doute pas elle-même

…que quelque chose est là en jeu dont il n'y a nullement lieu de désespérer quant à la compréhension future.

 

Et Dieu sait si elle se permet à l'occasion…

on m'a rapporté des expériences, toutes vues du dehors mais rapportées d'une façon très fidèle

d'insister !

 

Il est clair que le symbole phallique entre dans le jeu à cette période ultra-précoce comme si le sujet n'attendait que cela.

Que Mme Mélanie KLEIN, à l'occasion, justifie ce phallus comme étant le modèle d'un simple mamelon

plus maniable et plus commode, nous pouvons voir là comme une singulière pétition de principe.

 

Ce qui dans notre registre, dans notre vocabulaire reste, et justifie une pareille intervention,

ne peut s'exprimer qu'en ces termes :

c'est que le sujet n'accepte - en tout cas, c'est manifeste - cet objet…

dont il n'a dans la plupart des cas

que l'expérience la plus indirecte

…que comme signifiant :

et que c'est comme signifiant que l'incidence

de ce phallus se justifie de la façon la plus claire.

 

Si le sujet le prend pour tel à l'âge où il est, peut-être la question reste indiscernable.

Mais assurément si Mélanie KLEIN le prend, cet objet…

qu'elle le sache ou qu'elle ne le sache pas

…c'est parce qu'elle n'en a pas de meilleur comme signifiant du désir en tant qu'il est désir du désir de l'Autre.

 

S'il y a quelque chose que le phallus signifie…

je veux dire, lui, dans la position du signifiant c'est justement cela, c'est le désir du désir de l'Autre. Et c'est pour cela qu'il va prendre sa place privilégiée au niveau de l'objet.

Mais je crois que bien loin de nous en tenir à cette « position phallocentrique », comme ceux-ci s'expriment…

ceux qui s'en tiennent à l'apparence

de ce que je suis en train d'articuler

…ceci nous permet de voir où est le véritable problème.

 

Le véritable problème est celui-ci :

c'est que l'objet auquel nous avons affaire depuis l'origine concernant le désir :

- loin d'être à aucun degré cet objet préformé,

- cet objet de la satisfaction instinctuelle,

- cet objet destiné à satisfaire - dans je ne sais quelle préformation vitale - le sujet comme son complément instinctuel,

l'objet du désir n'est absolument pas distinct de ceci :

il est le signifiant du désir du désir.

 

L'objet comme tel…

l'objet(a), si vous voulez, du graphe

…c'est comme tel le désir de l'Autre en tant - dirais-je - qu'il parvient…

si le mot a un sens

…à la connaissance d'un sujet inconscient.

C'est-à-dire qu'il est, bien sûr, par rapport

à ce sujet, dans la position contradictoire :

la connaissance d'un sujet inconscient.

 

Ce qui n'est point impensable mais c'est quelque chose d'ouvert. Ceci veut dire que, s'il parvient à quelque chose du sujet inconscient, il y parvient en tant qu'il est vœu de le reconnaître, qu'il est signifiant de sa reconnaissance.

Et c'est cela que cela veut dire :

que le désir n'a pas d'autre objet que le signifiant de sa reconnaissance.

 

Le caractère de l'objet en tant qu'il est l'objet du désir,

nous devons donc aller le chercher là où l'expérience humaine nous le désigne, nous l'indique sous sa forme la plus paradoxale, j'ai nommé ce que nous appelons communément « le fétiche », ce quelque chose qui est toujours plus ou moins implicite dans tout ce qui fait communément les objets d'échanges inter-humains, mais là sans doute masqué par le caractère régulier ou régularisé de ces échanges.

 

On a parlé du côté fétiche de la marchandise,

et après tout il n'y a pas là quelque chose qui soit simplement un fait d'homophonie.

Je veux dire par « homophonie », il y a bien une communauté de sens dans l'emploi du mot fétiche mais, pour nous, ce qui doit mettre au premier plan l'accent que nous devons conserver concernant l'objet du désir, c'est ce quelque chose qui le définit d'abord et avant tout comme étant emprunté au matériel signifiant.

 

« J'ai vu le Diable l'autre nuit

 

dit quelque part Paul-Jean TOULET,

 

et dessous sa pelure

il dépassait ses deux… »

Cela se termine par :

« Ils ne tombent pas tous, tu vois,

Les fruits de la Science! »[133]

 

Eh bien, qu'ils ne tombent pas tous aussi pour nous

à cette occasion, et que nous nous apercevions que

ce qui importe n'est pas tellement ces fruits cachés…

que le mirage présente au désir

…que précisément la pelure.

 

Le fétiche se caractérise en ceci qu'il est la pelure,

le bord, la frange, la fanfreluche, la chose qui cache, la chose qui tient précisément en ceci que rien n'est plus désigné pour la fonction de signifiant

de ce dont il s'agit, à savoir du désir de l'Autre.

 

C'est-à-dire ce à quoi a affaire l'enfant primitivement, dans son rapport au sujet de la demande,

c'est à savoir ce qu'il est en dehors de la demande, ce désir

de la mère que comme tel il ne peut déchiffrer,

sinon de la façon la plus virtuelle, à travers ce signifiant que nous, analystes, quoique nous fassions dans notre discours, nous rapporterons à cette commune mesure, à ce point central de la partie signifiante qu'est à l'occasion le phallus.

 

Car il n'est rien d'autre que ce signifiant du désir du désir.

Le désir n'a pas d'autre objet que le signifiant

de sa reconnaissance.

 

Et c'est dans ce sens qu'il nous permet de concevoir ce qui se passe, ce dont nous sommes nous-mêmes les dupes quand nous nous apercevons que dans ce rapport sujet-objet, au niveau du désir, le sujet est passé de l'autre côté. Il est passé au niveau du (a), pour autant justement qu'à ce dernier terme, il n'est plus lui-même que le signifiant de cette reconnaissance,

il n'est plus que le signifiant du désir du désir.

 

Mais justement ce qu'il importe de maintenir,

c'est l'opposition à partir de laquelle cet échange s'opère, à savoir le groupement S en face de (a)

d'un sujet sans aucun doute imaginaire mais au sens le plus radical, en ce sens qu'il est le pur sujet de la déconnexion, de la coupure parlée, en tant que la coupure est la scansion essentielle où s'édifie la parole

…le groupement, dis-je, de ce sujet avec un signifiant

qui est quoi ?

 

Qui n'est rien d'autre que le signifiant de l'être

à quoi est confronté le sujet en tant que cet être est lui-même marqué par le signifiant.

 

C'est-à-dire que le (a), l'objet du désir,

dans sa nature est un résidu, est un reste.

 

Il est le résidu que laisse l'être auquel le sujet parlant est confronté comme tel, à toute demande possible.

 

Et c'est par là que l'objet rejoint le réel.

C'est par là qu'il y participe.

 

Je dis le réel, et non pas la réalité, car la réalité est constituée par tous licols que le symbolisme humain, de façon plus ou moins perspicace,

passe au cou du réel en tant qu'il en fait les objets de son expérience.

 

Remarquons : le propre des objets de l'expérience, c'est précisément de laisser de quelque côté…

comme dirait Monsieur DE LA PALICE …tout ce qui dans l'objet y échappe.

 

C'est pour cela que, contrairement à ce qu'on croit, « l'expérience », la prétendue expérience est à double tranchant.

 

C'est à savoir que quand vous vous fixez sur l'expérience pour résoudre une situation historique par exemple, les chances sont tout aussi grandes d'erreur et

de faute grave que du contraire, pour la très simple raison que par définition, si vous vous fixez sur l'expérience,

c'est justement par là que vous méconnaissez l'élément nouveau

qu'il y a dans la situation.

 

L'objet dont il s'agit, pour autant qu'il rejoint le réel, y participe en ceci que le réel s'y présente justement comme ce qui résiste à la demande, ce que j'appellerai l'inexorable.

L'objet du désir est l'inexorable comme tel, et s'il rejoint le réel

ce réel auquel j'ai fait allusion au moment

où nous faisions l'analyse de SCHREBER

…c'est sous cette forme du réel qu'il incarne le mieux, cet inexorable, cette forme du réel qui se présente en ceci qu'il revient toujours à la même place.

 

Et c'est pour cela que nous en avons vu le prototype dans les astres curieusement.

 

Comment expliquerait-on autrement la présence,

à l'origine de l'expérience culturelle,

de cet intérêt pour l'objet vraiment le moins intéressant qui existe pour quoi que ce soit

de vital, c'est à savoir les étoiles ?

 

La culture et la position du sujet comme tel

dans le domaine du désir…

pour autant que ce désir s'instaure, s'instituent foncièrement dans la structure symbolique comme telle

…ceci s'explique par ceci :

que de toute la réalité, c'est le plus purement réel qui soit.

 

À partir d'une seule condition, c'est que le berger dans sa solitude, celui qui le premier commence à observer ceci, qui n'a là d'autre intérêt que d'être repéré comme revenant toujours à la même place,

il le repère par rapport à ce avec quoi il s'institue radicalement comme objet, par rapport à une forme, aussi primitive que vous pouvez la supposer,

de fente qui permette de le repérer quand il revient à cette même place.

 

Voici donc où nous en arrivons, c'est à poser ceci que l'objet du désir est à définir foncièrement comme signifiant. Comme signifiant d'un rapport qui lui­même est un rapport en quelque sorte indéfiniment répercuté.

Le désir, s'il est le désir du désir de l'Autre, s'ouvre sur l'énigme de ce qu'est le désir de l'Autre comme tel.

 

Le désir de l'Autre comme tel est articulé


Date: 2016-03-03; view: 411


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