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TABLE DES SÉANCES 69 page

et structuré foncièrement dans le rapport du sujet

à la parole, c'est-à-dire dans la déconnexion

de tout ce qui est chez le sujet vitalement enraciné.

Ce désir, c'est le point central, le point pivot de toute l'économie à laquelle nous avons affaire

dans l'analyse.

 

À ne pas en montrer la fonction, nous sommes amenés nécessairement à ne trouver de repères que dans ce qui est symbolisé effectivement sous le terme de réalité, réalité existante, de contexte social.

Et il semble dès lors que nous méconnaissions

une autre dimension en tant pourtant qu'elle est introduite dans notre expérience, qu'elle est réintégrée dans l'expérience humaine, et spécialement par le freudisme comme quelque chose d'absolument essentiel.

 

Ici prennent leur valeur les faits sur lesquels

je me suis maintes fois appuyé de ce à quoi aboutit dans l'analyse toute intervention qui tend à écraser l'expérience transférentielle par rapport à

ce qu'on appelle cette réalité si « simple »,

cette réalité actuelle de la séance analytique.

 

Comme si cette réalité n'était pas l'artifice même !

À savoir la condition dans laquelle le plus normalement

et pour cause car c'est ce que nous en attendons

…doit se produire, de la part du sujet, tout ce que nous avons sans aucun doute à reprendre mais certainement pas à réduire à aucune réalité qui soit immédiate.

 

Et c'est pourquoi maintes fois j'ai insisté,

sous différentes formes, sur le caractère commun de ce qui se produit chaque fois que les interventions de l'analyste

d'une façon trop insistante, voire trop brutale …prétendent prouver, dans cette réactualisation

d'une relation objectale considérée comme typique dans la réalité de l'analyse, ce qui se produit

avec une constante dont je dois dire que, si maintes observations en témoignent, il ne semble pas que les analystes en aient toujours fait l'identification.

 

Quoi qu'il en soit, pour nous en tenir à quelque chose qui a fait l'objet ici de notre critique,

la fameuse observation qui est dans le Bulletin des analystes belges auquel je me suis référé une fois[134], je m'y réfère

à nouveau pour autant que j'y trouve un recoupement remarquable dans un des articles de GLOVER précisément, qui est celui autour duquel lui-même essaie déjà de poser la fonction de la perversion

en relation avec le système de la réalité du sujet.

 

On ne peut qu'être frappé de ceci, c'est que si

c'est pour autant que l'analyste femme…



J'ai visé la première observation puisque c'est elle qui en est l'auteur, à propos des fantasmes du sujet, c'est-à-dire fantasmes que le sujet élabore de coucher avec elle, elle lui répond textuellement ceci :

« Vous vous faites peur d'une chose dont vous savez que cela n'arrivera jamais. ».

 

Tel est le style dans lequel se présente l'intervention analytique marquant à cette occasion quelque chose qu'il n'y a pas lieu de qualifier, concernant les motivations personnelles de l'analyste dans cette occasion. Sans aucun doute, elles sont justifiées pour lui par quelque chose pour l'analyste.

 

Et l'analyste était une analyste qui a été contrôlée par quelqu'un qui est précisément quelqu'un auquel j'ai déjà fait allusion dans mon discours d'aujourd'hui, nommément concernant la thématique de la distance.

 

Il est clair que, quoi que ce soit que représente

une telle intervention de panique par rapport

à l'analyse, on essayera de la justifier dans

une juste appréhension de « la réalité », à savoir

des rapports des objets en présence.

 

Il est certain que le rapport est décisif et que c'est immédiatement après ce style d'intervention que se déclenche ce qui fait l'objet de la communication, à savoir ce rejet, cette espèce de surjet brutal chez le sujet…

 

chez un sujet qui peut-être n'est pas très bien qualifié au point de vue diagnostic, qui nous a semblé assurément plus proche d'ébauches d'illusions paranoïdes que vraiment de ce qu'on a fait, c'est à savoir d'une phobie

 

…ce sujet vient en effet absolument hanté par

une honte d'être trop grand, et il y a là toute

une série de thèmes proches de la dépersonnalisation auxquels on ne saurait donner trop d'importance.

 

Ce qui est certain c'est que c'est une néo-formation.

 

C'est d'ailleurs l'objet de l'observation…

ce n'est pas nous qui le disons

…de voir ce sujet se livrer à ce qu'on appelle

la « perversion transitoire », c'est-à-dire :

se ruer vers le point géographique où il a trouvé

les circonstances particulièrement favorables

à l'observation…

à travers une fente

…des personnes…

spécialement féminines

…dans un cinéma, alors qu'elles sont en train

de satisfaire leurs besoins urinaires.

 

Cet élément qui jusque-là n'avait tenu aucune place dans la symptomatologie, ne nous paraît intéressant que pour la raison qu'à la page 494 de l'International Journal,

vol. XIV, octobre 1933, partie 4, The relation of perversion formation to the development

of reality-sense, c'est-à-dire l'article de GLOVER

sur les fonctions de la perversion, en présence

d'un sujet très voisin du précédent…

en ce sens que lui, GLOVER, le diagnostique plutôt paranoïde, mais que nous le rattacherions, nous, inversement assez volontiers à une phobie

…GLOVER, en raison d'interventions sans aucun doute analogues, réalise, produit, une mise en scène analogue d'une explosion perverse transitoire

et occasionnelle. Il n'y a pas une différence essentielle entre ces deux cas.

 

Et ce sur quoi par exemple j'ai mis l'accent dans

le discours sur la Fonction de la parole et le champ du langage [135],

c'est à savoir l'intervention d'Ernest KRIS concernant sa crainte phobique du plagiat, qui explique [ à son patient ] qu'il n'est pas un plagiaire du tout, moyennant quoi l'autre se rue au-dehors et demande un plat de cervelles fraîches, pour la plus grande joie de l'analyste qui y voit une réaction vraiment significative à son intervention, mais dont nous pouvons dire que, sous une forme atténuée, cela représente si l'on peut dire la réaction, la réforme de la dimension propre du sujet à chaque fois que l'intervention essaie de la réduire, de la collapser, de la comprimer dans une pure et simple réduction aux données qu'on appelle « objectives », c'est-à-dire aux données cohérentes avec les préjugés de l'analyste.

 

Si vous me permettez de terminer sur quelque chose qui introduit la place dans laquelle nous, analystes, dans ce rapport au désir, nous devons nous situer, c'est quelque chose qui assurément ne peut aller,

si nous ne nous faisons pas une certaine conception cohérente de ce qui est justement notre fonction par rapport aux normes sociales.

Ces normes sociales, s'il y a une expérience qui doit nous apprendre :

- combien elles sont problématiques,

- combien elles doivent être interrogées,

- combien leur détermination se situe ailleurs que dans leur fonction d'adaptation,

…il semble que c'est celle de l'analyste.

 

Si dans cette expérience du sujet logique, qui est

la nôtre, nous découvrons cette dimension, toujours latente mais aussi toujours présente, qui se soutient sous toute relation intersubjective et qui se trouve dans un rapport donc, d'interaction, d'échange avec tout ce qui, de là, se cristallise dans la structure sociale, nous devons arriver à peu près

à la conception suivante.

 

C'est que nous appellerons « quelque chose-culture »…

je ne tiens pas à ce mot, j'y tiens même fort peu

…ce que je désigne par là, c'est certaines histoires du sujet dans son rapport au logos dont assurément l'instance a pu longtemps rester masquée au cours

de l'histoire, dont il est difficile de ne pas voir

à l'époque où nous vivons…

c'est pour cela que le freudisme y existe

…quelle béance, quelle distance, il représente

par rapport à une certaine inertie sociale.

 

Le rapport de ce qui passe de la culture dans

la société, nous pouvons provisoirement le définir comme quelque chose qui s'exprimerait assez bien dans un rapport d'entropie pour autant que quelque chose se produit

de ce qui passe de la culture dans la société

…qui inclut toujours quelque fonction de désagrégation.

 

Ce qui se présente dans la société comme culture…

autrement dit pour autant qu'il soit, à divers titres, rentré dans un certain nombre de conditions stables, elles aussi latentes,

qui sont ce qu'on peut appeler des conditions d'échanges à l'intérieur du troupeau

…est quelque chose qui instaure un mouvement, une dialectique, laissant ouverte la même béance à l'intérieur de laquelle nous essayons de situer la fonction du désir.

 

C'est en ce sens que nous pouvons qualifier ce qui se produit comme perversion, comme étant le reflet,

la protestation au niveau du sujet logique de ce que le sujet subit au niveau de l'identification, en tant que l'identification est le rapport qui ordonne,

qui instaure les normes de la stabilisation sociale des différentes fonctions.

 

En ce sens nous ne pouvons pas ne pas faire

le rapprochement qu'il y a entre toute structure semblable à celle de la perversion et ce que quelque part FREUD, nommément dans l'article Névrose et psychose, articule de la façon suivante :

 

« Il est possible au moi d'éviter la rupture d'aucun côté de ce qui se propose à ce moment-là alors

à lui comme conflit, comme distension, il lui est possible pour autant qu'il laisse tomber toute revendication à sa propre unité, et éventuellement qu'il se schize, et se sépare. C'est ainsi

 

 

dit FREUD dans un de ces aperçus qui sont

ce par quoi toujours ses textes, au regard

de ceux qui sont des textes plus communs de

la littérature à laquelle nous avons affaire

dans l'analyse, sont spécialement illuminants

 

 

C'est ainsi que nous pouvons nous apercevoir de la parenté qu'il y a entre les perversions,

ces perversions en tant qu'elles nous évitent une répression, de leur parenté qu'il y a avec tous les Inkonsequenzen, Verschrobenheiten und Narrheiten der Menschen ».[136]

Il vise de la façon la plus claire, précisément,

tout ce qui dans le contexte social se présente

comme « paradoxe », « inconséquence », « forme confusionnelle », et « forme de folie ».

 

Le « Narr » c'est le fou dans ce qui constitue le texte de la vie sociale la plus commune et la plus ordinaire.

 

De sorte que nous pourrions dire que quelque chose s'instaure comme un circuit tournant entre ce que nous pourrions appeler conformisme ou formes conformes socialement, activité dite culturelle…

là l'expression devient excellente pour définir tout ce qui de la culture se monnaie et s'aliène dans la société

…ici au niveau du sujet logique, la perversion pour autant qu'elle représente, par une série de dégradés, tout ce qui dans la conformisation se présente comme protestation dans la dimension à proprement parler du désir en tant qu'il est rapport du sujet à son être, c'est ici cette fameuse « sublimation » dont nous commencerons peut-être à parler l'année prochaine.

 

Car à la vérité c'est bien là la notion la plus extrême, la plus justificatrice de tout ce que je suis

en train d'essayer d'avancer devant vous, et qui est celle que FREUD a apportée, à savoir cette sublimation.

 

Qu'est-ce que c'est en effet ?

Qu'est-ce que peut être la sublimation ?

Qu'est-ce qu'elle peut être si nous pouvons

avec FREUD la définir comme :

 

« Une activité sexuelle en tant qu'elle est désexualisée. » ?

 

Comment pouvons-nous même concevoir ?

Car là, il ne s'agit plus ni de source, ni de direction de la tendance, ni d'objet, il s'agit de la nature elle-même de ce qu'on appelle à cette occasion l'énergie intéressée.

Il vous suffira je pense de lire l'article de GLOVER dans l'International Journal of Psycho-analysis où il essaye d'aborder avec les soucis critiques qui sont les siens,

la notion de « sublimation ».

 

Qu'est cette notion si nous ne pouvons pas la définir comme la forme même dans laquelle se coule le désir ! Puisque ce qu'on vous indique, c'est justement qu'elle peut se vider de la pulsion sexuelle en tant que telle, ou plus exactement que la notion même

de pulsion, loin de se confondre avec la substance

de la relation sexuelle, c'est cette forme même qu'elle est :

jeu du signifiant.

 

Fondamentalement elle peut se réduire à ce pur jeu du signifiant. Et c'est bien aussi comme telle que nous pouvons définir la « sublimation ».

C'est ce quelque chose par quoi - comme je l'ai écrit quelque part - peuvent s'équivaloir le désir et la lettre,

si pour autant ici nous pouvons voir en un point aussi paradoxal que la perversion…

c'est-à-dire sous sa forme la plus générale, ce qui dans l'être humain résiste à toute normalisation

…se produire ce discours, cette apparente élaboration à vide que nous appelons « sublimation », qui est quelque chose qui, dans sa nature, dans ses produits,

est distinct de la valorisation sociale

qui lui est donnée ultérieurement.

 

Ces difficultés qu'il y a à coller au terme

de « sublimation » la notion de valeur sociale sont particulièrement bien mises en valeur dans cet article de GLOVER dont je vous parle.

 

Sublimation comme telle, c'est-à-dire au niveau du sujet logique, et ce, où se déroule, où s'instaure,

où s'institue tout ce travail qui est à proprement parler le travail créateur dans l'ordre du λόγος [logos].

 

Et c'est de là que viennent plus ou moins s'insérer, plus ou moins au niveau social trouver sa place,

ce qu'on appelle activités culturelles et toutes

les incidences et les risques qu'elles comportent, jusques et y compris le remaniement, voire l'éclatement des conformismes antérieurement instaurés.

 

Et c'est dans le circuit fermé que constitueraient ces quatre termes que nous pourrions, au moins provisoirement, indiquer quelque chose qui doit,

pour nous, laisser dans son plan propre, dans son plan animateur ce dont il s'agit concernant le désir.

 

Ici nous débouchons sur le problème qui est le même, sur lequel je vous ai laissés la dernière année

à propos du Congrès de Royaumont[137].

 

Ce désir du sujet, en tant que désir du désir,

il ouvre sur la coupure, sur l'être pur, ici manifesté

sous la forme de manque.

Ce désir du désir de l'Autre, en fin de compte,

à quel désir va-t-il s'affronter dans l'analyse,

si ce n'est au désir de l'analyste ?

 

C'est précisément ce pourquoi il est tellement nécessaire que nous maintenions devant nous cette dimension sur la fonction du désir.

 

L'analyse n'est pas une simple reconstitution du passé. L'analyse n'est pas non plus une réduction à des normes préformées. L'analyse n'est pas un ἔπος [ épos]. L'analyse n'est pas un ἦθος [èthos].

 

Si je la comparais à quelque chose, c'est à un récit qui serait tel que le récit lui-même soit le lieu

de la rencontre dont il s'agit dans le récit.

 

Le problème de l'analyse est justement celui-ci :

que le désir que le sujet a à rencontrer…

qui est ce désir de l'Autre, notre désir,

ce désir qui n'est que bien trop présent dans

ce que le sujet suppose que nous lui demandons

…ce désir se trouve dans cette situation paradoxale que ce désir de l'Autre qu'est pour nous le désir

du sujet, nous devons le guider non pas vers

notre désir, mais vers un autre.

 

Nous mûrissons le désir du sujet pour un autre que nous, nous nous trouvons dans cette situation paradoxale d'être les entremetteurs, les accoucheurs,

ceux qui président à l'avènement du désir.

 

Comment cette situation peut-elle être tenue ?

 

Elle ne peut assurément être tenue que

par le maintien d'un artifice qui est celui

de toute la règle analytique.

 

Mais le dernier ressort de cet artifice, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui nous permette de saisir où peut se faire dans l'analyse cette ouverture

sur la coupure qui est celle sans laquelle

nous ne pouvons pas penser la situation du désir ?

 

Comme toujours, c'est assurément à la fois la vérité

la plus triviale et la vérité la plus cachée :

l'essentiel dans l'analyse…

de cette situation où nous nous trouvons être celui qui s'offre comme support à toutes les demandes, et qui ne répond à aucune

…est-ce que c'est seulement dans cette non-réponse, qui est bien loin d'être une non-réponse absolue,

que se trouve le ressort de notre présence ?

 

Est­ce que nous ne devons pas faire une part essentielle

à ce qui se reproduit à la fin de chaque séance…

mais à ce qui est immanent à toute la situation elle-même pour autant que notre désir doit se limiter à ce vide, à cette place que nous laissons au désir pour qu'il s'y situe

…à la coupure ?

 

À la coupure qui est sans doute le mode le plus efficace de l'intervention, et de l'interprétation analytique, et c'est pourquoi c'est une des choses sur laquelle nous devrions le plus insister, que cette coupure

que nous faisons mécanique, que nous faisons limitée à un temps préfabriqué, c'est tout à fait ailleurs non seulement que nous la mettons effectivement.

 

C'est une des méthodes les plus efficaces de notre intervention, c'est aussi une de celles auxquelles nous devrions le plus nous appliquer.

Mais dans cette coupure il y a quelque chose,

cette même chose que nous avons appris à reconnaître sous la forme de cet objet phallique latent

à tout rapport de demande comme signifiant du désir.

 

J'aimerais…

pour terminer notre leçon de cette année,

et faire je ne sais quel rappel de ce qui inaugurera nos leçons de l'année prochaine

sous la forme d'une pré­leçon

…conclure par une phrase que je vous proposerai

en énigme, et dont on verra si vous êtes meilleurs dans le déchiffrage des contrepèteries que je ne l'ai constaté au cours d'expériences faites sur légion de mes visiteurs.

 

Un poète, Désiré VIARDOT dans une revue à Bruxelles, vers 51-52, sous le titre de Phantômas, a proposé cette petite énigme fermée…

nous allons voir si un cri de l'assistance

va nous montrer tout de suite la clé

 

…« La femme a dans la peau un grain de fantaisie. »

 

Ce « grain de fantaisie. » qui est assurément ce dont il s'agit en fin de compte dans ce qui module et modèle

les rapports du sujet à celui à qui il demande,

quel qu'il soit.

 

Et sans doute ce n'est pas rien qu'à l'horizon nous ayons trouvé le sujet qui contient tout, la mère universelle, et que nous puissions à l'occasion nous méprendre

sur ce rapport du sujet au tout qui serait ce qui vous serait livré par les archétypes analytiques.

 

Mais c'est bien d'autre chose qu'il s'agit.

 

C'est de l'ouverture, c'est de la béance sur ce quelque chose de radicalement nouveau qu'introduit toute

coupure de la parole.

 

Ici ce n'est pas seulement de la femme que nous avons à souhaiter ce grain de fantaisie ou ce grain de poésie,

c'est de l'analyse elle-même.


 

Jean-Paul Toulet, Les Contrerimes (50)

 

 

J’ai vu le Diable, l’autre nuit ;

Et, dessous sa pelure,

Il n’est pas aisé de conclure

S’il faut dire : Elle, ou : Lui.

 

Sa gorge, — avait l’air sous la faille,

De trembler de désir :

Tel, aux mains près de le saisir,

Un bel oiseau défaille.

 

Telle, à la soif, dans Blidah bleu,

S’offre la pomme douce ;

Ou bien l’orange, sous la mousse,

Lorsque tout bas il pleut.

 

— « Ah ! » dit Satan, et le silence

Frémissait à sa voix,

« Ils ne tombent pas tous, tu vois,

Les fruits de la Science ».

 


[1] Sigmund Freud : (1912) Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse in La vie sexuelle, Paris, 1969, P.U.F., pp. 55-65.

[2] John Donne : Poésies, coll. Poésies Gallimard, 1992.

[3] Aristote : Éthique de Nicomaque, Livre VII, Chapitre II, § 1. Traduction, préface et notes : Jean Voilquin, éd. Garnier 1940 (avec texte grec), ou Flammarion, coll. GF, 1965.

[4] Spinoza : Ethique, III, définition des affections, Seuil 2010, Coll. Points Essais, bilingue latin-français.

[5] Spinoza : L’éthique, quatrième Partie : De la servitude humaine, ou de la force des affects.


Date: 2016-03-03; view: 421


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TABLE DES SÉANCES 68 page | Christian Rosencreutz : Les Noces Chymiques, éd. Traditionnelles 2004.
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