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TABLE DES SÉANCES 54 page

dans une réalité cohérente.

 

La perversion est très précisément articulée par l'auteur comme « le moyen de salut pour le sujet d'assurer à cette réalité une existence continue. »

 

 

Assurément voici encore une vue originale,

je vous passe ceci, ce qu'il résulte de

cette forme d'articulation une sorte d'omniprésence de la fonction perverse.

 

Car aussi bien, faisant l'épreuve d'en retracer

si l'on peut dire les insertions chronologiques,

je veux dire par exemple où il convient de la placer dans un système d'antériorité et de postérité où nous verrions s'étager comme plus primitifs les troubles psychotiques, ensuite les troubles névrotiques et, dans l'intermédiaire, le rôle que joue dans

le système de GLOVER la toxicomanie pour autant

qu'il en fait quelque chose qui répond à une étape intermédiaire, chronologiquement parlant, entre les points d'attache, les points féconds historiquement, les points dans le développement où remonte l'origine de ces diverses affections.

 

Nous ne pouvons pas ici entrer dans un détail de

la critique de cette vue qui n'est pas sans être critiquable, comme chaque fois qu'on essaye un pur et simple repérage génétique des affections analysables.

 

Mais de tout cela je veux détacher un paragraphe qui vous montre à quel point de paradoxe on est amené

par toute tentative qui, en quelque sorte,

part d'un principe de réduire la fonction à laquelle nous avons affaire au niveau du désir, au niveau du principe du désir, à quelque chose comme à une étape préliminaire, préparatoire, non encore informée,

de l'adaptation à la réalité, à une première forme

du rapport à la réalité comme telle.

 

Car c'est en partant de ce principe de classer la formation perverse par rapport au sens de la réalité que GLOVER, ici comme ailleurs, développe sa pensée.

 

Ce que ceci comporte je vous l'indiquerai simplement par ceci, que vous reconnaîtrez par ailleurs dans mille autres récits, qui ici prend son intérêt de se présenter sous une forme en quelque sorte imagée, littéraire, paradoxale et véritablement expressive. Vous y reconnaîtrez quelque chose qui n'est rien d'autre que, vraiment, la période qu'on peut appeler kleinienne de la pensée de GLOVER.

 

Aussi bien cette période n'est pas tellement

une période de la lutte qu'il a cru devoir mener sur

le plan théorique avec Mélanie KLEIN, sur beaucoup

de points on peut dire qu'une telle pensée a beaucoup de points communs avec celui du système kleinien.



 

Il s'agit de la période qui, dit-il, se présente

au moment où la phase dite paranoïde du sujet se trouve aboutir à ce « système de réalité » qu'il appelle « oral-anal », et qui serait celui que l'enfant se trouverait vivre à cette époque.

 

Il le caractérise comme :

 

« un monde extérieur qui représenterait la combinaison d'une boutique de boucher, d'un public lavatory

autrement dit d'un urinoir

ou quelque chose même de plus élaboré

 

sous un bombardement, et d'une post mortem room, d'une morgue. »

 

Il explique que l'issue particulière que donne ce qui est le pivot et le point central de son intention

à ce moment-là, transforme ce monde, comme vous le voyez en effet, plutôt bouleversé, catastrophique :

 

« en une rassurante et fascinante boutique de pharmacien dans laquelle pourtant il y a cette réserve, c'est que l'armoire où se trouvent les poisons a la clef dessus. » [105]

 

Ceci qui est fort joli et fort pittoresque,

et de nature à suggérer qu'il y a tout de même quelque difficulté à concevoir qu'effectivement l'abord de la réalité est quelque chose que nous devons voir dans un vécu si profond, si immergé,

si implicite, que nous le supposons comme devant être pour le petit homme, celui d'une boutique de boucher, d'un cabinet de nécessité public sous un bombardement et d'une chambre froide.

Il y a là assurément quelque chose, dont ce n'est pas une raison parce que cela se présente sous un aspect d'abord heurtant pour que nous en repoussions

le principe, mais qui peut en même temps nous faire légitimement émettre quelque doute sur l'exactitude de cette formulation, qui d'une façon certaine, manifeste, ne saurait recouper une forme régulière du développement du petit homme, que l'on considérerait comme caractérisé par les modes d'adaptations

du sujet à la réalité.

 

Nécessairement, une telle formulation implique à tout le moins l'articulation d'une double réalité :

 

- de celle dans laquelle pourrait s'inscrire l'expérience behaviouriste,

 

- et d'une autre dans laquelle nous serons obligés, réduits, à surveiller les éruptions dans le comportement du sujet, c'est-à-dire effectivement, à restaurer dès l'origine quelque chose qui implique l'autonomie, l'originalité d'une autre dimension qui n'est pas la réalité primitive, mais qui est dès le départ un au-delà du vécu du sujet.

 

Je vais peut-être avoir à m'excuser d'aussi longtemps appuyer sur une contradiction…

qui après tout, une fois qu'elle

est articulée, devient si évidente

…mais nous ne pouvons pas non plus ne pas

nous apercevoir de ce que comporte le fait que

dans certaines formulations, elle soit masquée.

 

En effet, nous aboutissons à quelque chose

qui comporte à l'endroit du terme de réalité

une grave équivoque.

 

Si la réalité est considérée comme ayant pour nous quoi que ce soit qui permette de l'accorder à

un développement parallèle à celui des instincts…

et c'est bien là la vérité

la plus communément reçue

…nous aboutissons à d'étranges paradoxes, qui eux ne manquent pas d'avoir des retentissements dans la pratique.

 

Si le désir est là, il est justement nécessaire

de le parler sous sa forme originelle, et non pas sous sa forme masquée, à savoir l'instinct,

de ce dont il s'agit dans l'évolution, de ce à quoi nous avons affaire dans notre expérience analytique.

 

Si ce désir s'inscrit dans un ordre homogène, en tant qu'il est entièrement articulable et assumable en termes de réalité, s'il est du même « ordre de la réalité », alors en effet, on conçoit ce paradoxe impliqué

dans des formulations qui tiennent de l'expérience analytique la plus quotidienne.

 

C'est que le désir ainsi situé comporte que ce soit sa maturation qui permette au monde de s'achever dans son objectivité. Ceci fait à peu près partie du credo d'une certaine analyse.

 

Je veux simplement ici poser la question de ce que ceci veut dire concrètement.

 

Qu'est-ce qu'un monde, pour nous vivants ?

Qu'est-ce que la réalité au sens où, par exemple,

la psychanalyse hartmanienne, celle qui donne toute la part qu'ils méritent aux éléments structurants

que comporte l'organisation du moi, en tant que

le moi est adapté à se déplacer d'une façon efficace dans la réalité constituée, dans un monde qui est

à peu près identique pour l'instant à un champ

tout au moins important de notre univers.

 

Ceci veut dire que la forme la plus typique de

ce monde, la plus achevée…

je voudrais moi aussi me permettre de donner des images qui vous fassent sentir ce dont nous parlons

…la réalité adulte, nous l'identifierons, pour fixer les idées, à « un monde d'avocats américains » !

 

Le « monde d'avocats américains » me paraît actuellement

le monde le plus élaboré, le plus poussé qu'on puisse définir concernant le rapport avec ce que, dans un certain sens, il faut s'entendre appeler la réalité.

 

 

À savoir que rien n'y manque d'un éventail qui part d'un certain rapport fondamental de violence essentielle, marquée, toujours présente pour que la réalité soit là quelque chose que nous puissions dire n'être nulle part élidée, et qui s'étend jusqu'à ces raffinements de procédure qui permettent, dans ce monde, d'insérer toutes sortes de paradoxes, de nouveautés qui sont essentiellement définis par un rapport à la loi étant essentiellement constitué par les détours nécessaires à obtenir sa violation la plus parfaite.

 

Voilà le monde de la réalité.

 

Quel rapport y-a-t-il entre ce monde et ce qu'on peut appeler un désir mûr, un désir mûr au sens où nous l'entendons, à savoir maturation génitale, qu'est-ce ?

 

La question assurément peut être tranchée

de plusieurs manières dont l'une qui est celle

de l'expérience, à savoir le comportement sexuel

de « l'avocat américain ».

 

Rien ne semble, jusqu'à ce jour, confirmer qu'il y a un rapport, une corrélation exacte entre l'achèvement parfait d'un monde aussi bien tenu en mains

dans l'ordre de toutes les activités, et une parfaite harmonie dans les rapports avec l'autre, pour autant que ceux-ci comportent une réussite sur le plan

de ce qu'on appelle l'accord de l'amour.

 

Rien ne le prouve, et presque personne même ne songera à le soutenir, ceci aussi bien n'est après tout qu'une façon globale, illustrative, de montrer où se pose la question.

 

 

La question se pose en ceci qu'une confusion est maintenue à ce niveau à propos du terme « objet », entre la réalité…

au sens où nous venons de l'articuler

…où il se situerait, et le rapport du sujet à l'objet, pour autant qu'il implique connaissance, d'une façon latente.

Dans l'idée que la maturation du désir est quelque chose qui comporte du même coup une maturation de l'objet, il s'agit d'un bien autre objet que celui que nous pouvons effectivement situer là.

Un repérage objectif nous permet de caractériser

les rapports de réalité.

 

Cet objet dont il s'agit nous le connaissons depuis longtemps, encore qu'il soit là tout à fait masqué, voilé, il est cet objet qui s'appelle :

« l'objet de la connaissance ».

 

L'objet qui est le but, la visée, le terme d'une longue recherche au cours des âges, celle qui est là, derrière les fruits qu'elle a obtenus au terme

de ce que nous appelons la science, mais qui pendant longtemps dût traverser les voies d'un enracinement, d'un certain rapport du sujet au monde.

 

Enracinement…

je l'entends sur le plan philosophique

…de quelque chose dont nous ne pouvons pas nier

que ce soit sur son terrain que la science ait pu prendre à un moment son départ, originellement.

 

Et c'est justement ce qui maintenant la distingue…

comme un enfant qui prend son indépendance,

mais qui pendant longtemps en était nourri

…de ce rapport de méditation dont il nous reste

des traces sous le nom de « théorie de la connaissance »,

et qui, dans cet ordre, s'est approché aussi loin qu'il se peut de ce terme, de cette pensée

d'un rapport de l'objet au sujet par quoi « connaître » comporte une profonde identification, le rapport

à une connaturalité par quoi toute prise de l'objet manifeste quelque chose d'une harmonie principielle.

 

Mais ceci, ne l'oublions pas, n'est que le fait d'une expérience spécialisée, historiquement définissable en plusieurs rameaux.

 

Mais nous nous contenterons de nous reporter l'esprit, en l'articulant, sur ce rameau qui est le nôtre, qui est celui de la philosophie grecque. Cet effort d'assertion, de cernage de ce quelque chose qui s'appelle objet, comporte une attitude principielle dont on aurait tout à fait tort

de considérer que nous pouvons maintenant…

une fois les résultats obtenus

…l'élider, comme si sa position de principe

était sur son effet sans importance.

 

Assurément nous autres analystes sommes capables d'introduire la question de ce qui…

dans cet effort de la connaissance

…était impliqué d'une position de désir.

 

Nous ne ferons - aussi bien ici qu'ailleurs - que retrouver quelque chose qui n'est pas passé inaperçu à l'expérience religieuse qui, pour autant qu'elle peut s'indiquer à elle-même d'autres fins,

a individualisé ce désir comme « désir de savoir » : cupido sciendi.

 

Que nous lui trouvions des assises plus radicales sous la forme de quelque pulsion ambivalente du type de la scoptophilie, voire même de l'incorporation orale, c'est là question où nous ne faisons qu'ajouter

notre touche, mais il y a une chose certaine,

c'est qu'en tout cas tout ce développement de la connaissance

avec ce qu'elle comporte comme portant ces notions implicites de la fonction de l'objet

est le fait d'un choix.

 

Toute instauration, toute introduction à la position philosophique n'a jamais été, au cours des âges,

sans se faire reconnaître comme étant une position

de sacrifice de quelque chose.

 

C'est pour autant que le sujet entre dans l'ordre

de ce qu'on appelle la recherche désintéressée…

après tout son fruit, l'objectivité, ne s'est jamais définie autrement que comme l'atteinte d'une certaine réalité dans une perspective désintéressée

…dans l'exclusion au moins de principe d'une certaine forme de désir, c'est dans cette perspective

que s'est constituée la notion de l'objet

que nous réintroduisons :

- parce que nous savons ce que nous faisons,

- parce qu'elle est implicite à ce que nous faisons quand nous la réintroduisons, quand nous supposons qu'à toute notre investigation du désir nous pouvons…

comme virtuelle, comme latente,

comme à retrouver, comme à obtenir

…mettre une correspondance de l'objet, comme objet naturellement de ce que nous avons exploré dans la perspective du désir.

 

C'est par une confusion donc entre :

- la notion de l'objet telle qu'elle a été le fruit

de l'élaboration des siècles dans la recherche philosophique, l'objet satisfaisant le désir de la connaissance

- avec ce que nous pouvons attendre de l'objet de tout désir,

…que nous nous trouvons amenés à poser aussi facilement la correspondance d'une certaine constitution de l'objet avec une certaine maturation de la pulsion.

 

C'est m'opposant à cela que j'essaie pour vous d'articuler autrement, et d'une façon que je prétends plus conforme à notre expérience, à savoir de vous permettre de saisir à chaque instant quelle est

la véritable articulation entre le désir et ce qu'on appelle à l'occasion son objet.

 

C'est cela que j'appelle l'articulation synchronique…

que j'essaye d'introduire auprès de vous

…du rapport du désir à son objet.

C'est la forme vraie de la prétendue relation d'objet telle qu'elle est jusqu'ici pour vous articulée.

 

La formule symbolique Sàa, pour autant qu'elle est celle qui vous permet de donner sa forme à ce que j'appelle le fantasme - je l'appelle ici fondamental -

cela ne veut rien dire d'autre, si ce n'est dans

la perspective synchronique qui assure la structure minima à ce qui doit être le support du désir.

 

Dans cette structure minima, deux termes

dont la relation l'un à l'autre constitue le fantasme lui-même, complexe pour autant que c'est dans un rapport tiers

avec ce fantasme que le sujet se constitue comme désir.

 

 

Nous prenons aujourd'hui la perspective tierce de

ce fantasme en faisant passer l'assomption du sujet par (a), ce qui est tout aussi légitime que de le faire passer par S, étant donné que c'est dans le rapport de confrontation : Sàa que se tient le désir.

 

Vous m'avez déjà entendu articuler les choses assez loin pour n'être point, je pense, étonnés, déroutés ni surpris, si j'avance que l'objet(a) se définit d'abord comme

le support que le sujet se donne pour autant qu'il défaille.

 

Ici, arrêtons-nous un instant.

Commençons par dire quelque chose d'approximatif pour que cela vous parle, au sens, si je puis dire

« qu'il défaille dans sa certitude de sujet ».

Et puis je me reprendrai pour le dire sous un autre terme…

parlant trop peu à l'intuition pour que

je n'ai pas craint de l'amener pour vous d'abord

…qui est pourtant le terme exact :

pour autant « qu'il défaille dans sa désignation de sujet ».

 

Car ce dont il s'agit repose tout entier sur ce qui se passe pour autant - vous ai-je dit - que le sujet a comme tel, ce désir dans l'Autre.

 

C'est pour autant que dans l'Autre…

dans ce discours de l'Autre qu'est l'inconscient …quelque chose fait défaut au sujet

nous y reviendrons tout à l'heure,

nous y reviendrons autant de fois qu'il faudra, nous y reviendrons jusqu'à la fin

…c'est pour autant que quelque chose…

de par la structure même qu'instaure le rapport du sujet à l'Autre en tant que lieu de la parole

…quelque chose au niveau de l'Autre fait défaut…

qui permet au sujet de s'y identifier comme précisément le sujet de ce discours qu'il tient

…ce quelque chose qui fait :

 

- que le sujet y disparaît comme tel en tant que ce discours est le discours de l'inconscient,

- que le sujet emploie à cette désignation quelque chose qui est pris à ses dépens…

à ses dépens non pas de sujet constitué dans la parole, mais de sujet réel, bel et bien vivant

…c'est-à-dire de quelque chose qui à soi tout seul n'est pas du tout un sujet,

 

- que le sujet payant le prix nécessaire à ce repérage de lui-même en tant que défaillant

est introduit à cette dimension toujours présente chaque fois qu'il s'agit du désir, à savoir d'avoir à payer la castration.

 

C'est-à-dire que quelque chose de réel, sur lequel il a prise dans un rapport imaginaire, est porté à la pure et simple fonction de signifiant.

 

C'est le sens dernier, c'est le sens le plus profond de la castration comme telle. Le fait que la castration soit intéressée dès que se manifeste d'une façon claire

le désir comme tel :

 

- c'est là la découverte essentielle du freudisme,

- c'est la chose qui était jusque-là méconnue,

- c'est la chose qui a permis de nous donner toutes sortes de vues et d'aperçus historiques auxquels on a donné des traductions diversement mythiques, lesquelles, elles-mêmes, on a essayé ensuite de réduire en termes développementaux.

 

La fécondité dans cette dimension n'a pas été douteuse. Elle ne doit pas nous dispenser de rechercher

dans l'autre dimension que celle-là : diachronique…

c'est-à-dire dans la dimension synchronique

…quel est ici le rapport essentiel qui est intéressé.

 

Le rapport qui est intéressé est celui-ci,

à savoir que le sujet payant…

j'essaye là d'être le plus imagé possible,

ce ne sont pas toujours les termes

les plus rigoureux que j'amène

…payant de sa personne, doive suppléer à ce rapport qui est rapport du sujet au signifiant, où il ne peut se désigner, où il ne peut se nommer comme sujet.

Il intervient par ceci dont nous pouvons trouver l'analogue dans la fonction de certains symboles

du langage, pour autant que les linguistes

les distinguent sous le terme de shifter symbols nommément.

J'y ai fait allusion, au pronom personnel, pour autant que la notion symbolique, dans le système lexical, fait qu'il est quelque chose qui désigne celui qui parle quand c'est le « je ».

 

De même sur le plan de l'inconscient…

qui lui n'est pas un symbole,

qui est un élément réel du sujet

…(a) est ce qui intervient pour supporter ce moment, au sens synchronique, où le sujet défaille pour se désigner au niveau d'une instance qui, justement, est celle du désir.

 

Je sais ce que peut avoir de fatigant pour vous

la gymnastique mentale d'une articulation portée à ce niveau. Aussi bien n'illustrerai-je, pour vous donner quelque relâche, que certains termes qui sont ceux de notre expérience concrète.

 

Le (a), j'ai dit que c'était l'effet de la castration. Je n'ai pas dit que c'était l'objet de la castration. Cet objet de la castration nous l'appelons le phallus.

Le phallus qu'est-ce que c'est ?

 

Il faut reconnaître que dans notre expérience,

quand nous le voyons apparaître dans les phallophanies,

comme je le disais la dernière fois

…artificielles de l'analyse :

c'est là aussi que l'analyse s'avère comme ayant été une expérience absolument unique, originale :

dans aucune espèce d'alchimie, thérapeutique ou non,

du passé nous ne l'avions vu apparaître.

 

Dans Jérôme BOSCH nous voyons des tas de choses, toutes sortes de membres disloqués, nous voyons

le flatus dont M. JONES a cru devoir retrouver plus tard le prototype de celui […], et vous savez que c'est rien moins qu'un flatus odorant.

 

Nous trouvons tout cela étalé sur des images tout ce qu'il y a de plus manifestes, le phallus vous pouvez remarquer qu'on ne le voit pas souvent !

 

Nous, nous le voyons. Nous le voyons et nous apercevons aussi qu'il n'est pas non plus très facile à désigner comme étant ici ou là. Je ne veux faire là-dessus qu'une référence, celle par exemple à notre expérience de l'homosexualité.

 

Notre expérience de l'homosexualité s'est définie

à partir du moment où l'on a commencé d'analyser

les homosexuels.

 

Dans un premier abord on ne les analysait pas.

Le Professeur FREUD nous dit, dans les Trois essais sur la sexualité, que l'homosexualité masculine…

il ne peut pas à ce moment-là avancer plus loin

…se manifeste par cette exigence narcissique que l'objet ne saurait être dépourvu de cet attribut considéré par le sujet comme essentiel.

 

Nous commençons d'analyser les homosexuels.

Je vous prie de vous reporter à ce moment-là

aux travaux de BŒHM tels qu'ils ont commencé, vers les années 29 jusqu'à 33 et au-delà, à s'ordonner.

Il a été un des premiers.

 

Je vous signale cela parce que c'est très exemplaire. D'ailleurs j'ai indiqué la bibliographie de l'homosexualité quand je vous ai parlé de l'importance des articles de […].

 

Le développement de l'analyse nous montre que l'homosexualité est bien loin d'être une exigence instinctuelle primordiale. Je veux dire identifiable avec une pure

et simple fixation ou déviation de l'instinct.

 

Nous allons trouver dans un second stade que

le phallus, de quelque façon qu'il intervienne dans

le mécanisme de l'homosexualité, est bien loin d'être celui de l'objet, que le phallus dont il s'agit est

un phallus qu'on identifie peut-être hâtivement au phallus paternel pour autant que ce phallus se trouve

dans le vagin de la femme. Et c'est parce que c'est là qu'il est, là qu'il est redouté, que le sujet se trouve porté jusqu'aux extrêmes, et à l'homosexualité.

 

Voilà donc un phallus d'une toute autre portée,

d'une toute autre fonction, et d'une toute autre place que ce que nous avions vu tout d'abord.

 

Ce n'est pas tout.

 

Après nous être réjouis, si je puis dire, de tenir ce lièvre par les oreilles, voici que nous poursuivons les analyses des homosexuels, et que nous nous apercevons qu'au fond…

c'est là que je me rapporte plus spécialement

aux travaux de BŒHM particulièrement illustratifs et confirmés par une expérience très abondante

…l'image que nous rencontrons à une date ultérieure, dans des structurations analytiques de l'homosexualité, est une image qui, pour se présenter comme l'appendice…

nous l'attribuons dans une première croyance

à la femme pour autant qu'elle ne serait pas encore châtrée


Date: 2016-03-03; view: 477


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