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TABLE DES SÉANCES 55 page

…se montre, à être serrée plus dans les détails, comme quelque chose qui est ce qu'on peut appeler l'évagination, l'extraposition de l'intérieur de cet organe.

 

Que ce fantasme, que justement nous avons rencontré dans le rêve et que j'ai si longuement analysé pour vous, dont j'ai si longuement repris l'analyse devant vous,

ce rêve de ce chaperon retourné, d'appendice fait de quelque chose qui est en quelque sorte l'extériorisation de l'intérieur, c'est là quelque chose qui, dans une certaine perspective d'investigation, s'avère comme le terme imaginaire dernier auquel l'homosexuel

dont il s'agit en l'occasion…

et il y en a plusieurs analysés par BŒHM

…se trouve confronté lorsqu'il s'agit de lui montrer la dialectique quotidienne de son désir.

 

Qu'est-ce à dire si ce n'est qu'ici le phallus

se présente bien sous une forme radicale où il est quelque chose, pour autant :

 

- que ce quelque chose est à montrer à l'extérieur ce qui est à l'intérieur imaginaire du sujet,

- que dans le dernier terme il n'y a presque pas

à se surprendre qu'une certaine convergence s'établisse entre la fonction imaginaire de ce qui est ici - dans l'imaginaire - en posture d'extraposition, d'extirpation, presque détaché, mais non encore détaché de l'intérieur du corps, ce qui se trouve le plus naturellement pouvoir être porté à la fonction de symbole, sans pour autant être détaché de son insertion radicale,

de ce qui le fait ressentir comme une menace

à l'intégrité de l'image de soi.

 

Cet aperçu étant donné, je ne veux pas vous laisser là, car ce n'est pas cela qui va vous donner le sens et la fonction de (a) en tant qu'objet dans toute

sa généralité.

 

Je vous ai dit, l'objet dans le fantasme…

c'est-à-dire dans sa forme la plus achevée pour autant que le sujet est désir, que le sujet est donc en imminence de ce rapport castratif

…l'objet est ce qui donne à cette position son support.

 

Ici je voudrais vous montrer dans quelle synchronie

ceci peut s'articuler.

 

Je souligne synchronie, car aussi bien, la nécessité du discours va forcément vous en donner une formule qui, elle, sera diachronique. C'est-à-dire que vous allez pouvoir confondre ce que je vais vous donner ici

avec une genèse.

Il ne s'agit pourtant de rien de tel.

 

Ce que je veux vous indiquer par les rapports de lettres que je vais maintenant inscrire au tableau, c'est quelque chose qui nous permet de situer à

sa place cet acquis et cet objet dans son rapport au sujet comme en présence de la castration imminente, dans un rapport que provisoirement j'appellerai rapport de rançon de cette position, puisque aussi bien il me faut accentuer ce que je veux dire



en parlant de rapport de support.

 

Comment ce rapport synchronique s'engendre-t-il ?

Il est le suivant.

Si nous partons de la position subjective la plus originelle, celle de la demande…

telle que nous la trouvons

au niveau du schéma illustrée

…comme l'illustration, l'exemple manifestable dans

le comportement qui nous permet de saisir dans son essence comment le sujet se constitue en tant qu'il entre dans le signifiant, le rapport est le suivant: il va s'établir dans le très simple algorithme

qui est celui de la division.

 

 

Il est essentiellement constitué par cette barre verticale, la barre horizontale étant en l'occasion adjointe mais n'ayant rien d'essentiel puisqu'on peut la répéter à chaque niveau.

 

Disons que c'est pour autant qu'est introduit

par le rapport le plus primordial du sujet,

le rapport de l'Autre…

en tant que lieu de la parole

…à la demande, que la dialectique s'institue,

dont le résidu [ le reste ] va nous apporter la position de (a), l'objet.

 

Je vous l'ai dit, par le fait que c'est en termes d'alternative signifiante que s'articule primordialement

au départ du processus qui est

celui-là, ce qui nous intéresse

…que s'articule primordialement le besoin du sujet, que s'instaure tout ce qui dans la suite va structurer ce rapport du sujet à lui-même qui s'appelle le désir.

 

L'Autre, pour autant qu'il est ici quelqu'un de réel mais qui est interpellé dans la demande, se trouve en posture de faire passer cette demande quelle qu'elle soit à une autre valeur qui est celle de la demande d'amour comme telle, en tant qu'elle se réfère purement

et simplement à l'alternative présence­absence.

 

Et je n'ai pu manquer d'être surpris, touché,

voire ému, de retrouver dans les Sonnets de SHAKESPEARE, littéralement ce terme « présence-absence », au moment où il s'agit pour lui d'exprimer la relation de l'amour, avec un tiret.

 

Voici donc le sujet constitué en tant que l'Autre

est un personnage réel, comme étant celui par lequel la demande elle-même est chargée de signification, comme étant celui par qui la demande du sujet devient autre chose que ce qu'elle demande nommément,

à savoir la satisfaction d'un besoin.

 

Il n'y a

c'est un principe que nous avons

à maintenir comme principe de toujours

de sujet que pour un sujet :

 

- c'est en tant que l'Autre a été posé primordialement comme celui qui, en présence de

la demande, peut ou ne peut pas jouer un certain jeu,

 

- c'est en tant que déjà, comme terme d'une tragédie, l'Autre est instauré comme sujet.

 

…dès lors, c'est à partir de ce moment que l'introduction du sujet, de l'individu dans

le signifiant prend fonction de le subjectiver.

 

C'est pour autant que l'Autre est un sujet comme tel que le sujet, à ce moment, s'instaure et peut s'instituer lui-même comme sujet, que s'établit

à ce moment ce nouveau rapport à l'Autre par quoi

il a, dans cet Autre, à se faire reconnaître comme sujet, non plus comme demande, non plus comme amour, mais comme sujet.

 

Ne croyez pas que je sois en train d'attribuer ici

à je ne sais quelle larve toutes les dimensions

de la méditation philosophique.

 

Il ne s'agit pas de cela.

 

Mais il ne s'agit pas de cela comme caché non plus.

 

Il s'agit de cela sous une forme bien concrète

et bien réelle, à savoir ce quelque chose par quoi toute espèce de fonction et de fonctionnement de l'Autre dans le réel, comme répondant à sa demande,

ce en quoi ceci a à trouver sa garantie, la vérité de ce comportement quel qu'il soit.

 

C'est-à-dire précisément ce quelque chose qui est

au fond concret de la notion de vérité, comme d'inter-subjectivité, à savoir ce qui donne son sens plein au terme de « truth », en anglais, qui est employé simplement pour exprimer la Vérité avec un grand V,

mais aussi bien ce que nous appelons…

dans une décomposition du langage qui

se trouve être le fait d'un système langagier

…« la foi en la parole ».

 

En d'autres termes, ce en quoi on peut compter sur l'Autre.

C'est de cela qu'il s'agit quand je vous dis

qu'« il n'y a pas d'Autre de l'Autre ».

 

Qu'est-ce que cela veut dire si ce n'est justement cela : qu'aucun signifiant n'existe qui garantisse la suite concrète d'aucune manifestation de signifiants.

 

C'est là que s'introduit ce terme qui se manifeste

en ceci qu'au niveau de l'Autre, quelque chose

se manifeste comme un garant devant la pression

de la demande du sujet devant quoi ce quelque chose se réalise d'abord et primordialement de ce manque par rapport auquel le sujet aura à se repérer.

 

Ce manque, observez­le, se produit au niveau

de l'Autre en tant que lieu de la parole,

non pas au niveau de l'Autre en tant que réel.

 

Mais rien de réel du côté de l'Autre ne peut y suppléer, si ce n'est par une série d'additions qui ne seront jamais épuisées mais que je mets en marge, à savoir le (a) ou le (a’) en tant qu'autre, en tant qu'il se manifestera au sujet tout au cours de son existence par des dons ou par des refus, mais qu'il ne se situera jamais qu'en marge de ce manque fondamental qui se trouve comme tel au niveau du signifiant.

 

Le sujet sera intéressé historiquement par toutes ces expériences avec l'Autre…

l'Autre maternel dans l'occasion

…mais rien de ceci ne pourra épuiser le manque qui existe au niveau du signifiant comme tel, au niveau où c'est à ce niveau que le sujet a à se repérer

pour se constituer comme sujet, au niveau de l'Autre.

 

C'est là que…

pour autant que lui-même se trouve marqué de

cette défaillance, de cette non-garantie au niveau

de la vérité de l'Autre, il aura à instituer :

 

- ce quelque chose que nous avons déjà essayé d'approcher tout à l'heure sous la forme de sa genèse,

 

- ce quelque chose qui est (a).

 

- ce quelque chose qui se trouve soumis à cette condition d'exprimer sa tension dernière, celle qui est le reste, celle qui est le résidu, celle qui est en marge de toutes ces demandes et qu'aucune de ces demandes ne peut épuiser,

 

- ce quelque chose qui est destiné comme tel à représenter un manque et à le représenter avec une tension réelle du sujet.

 

C’est, si je puis dire, l'os de la fonction

de l'objet dans le désir. C'est ce qui vient en rançon

du fait que le sujet ne peut se situer dans le désir

sans se châtrer, autrement dit sans perdre

le plus essentiel de sa vie.

Et c'est aussi bien ce autour de quoi se situe

cette forme, une des plus exemplaires du désir,

celle que déjà le propos de Simone WEIL

vous proposait comme ceci :

« Si l'on savait ce que l'avare enferme dans sa cassette

on en saurait - dit-elle - beaucoup sur le désir. » [Cf. note 25 ]

 

Bien sûr, c'est justement pour garder sa vie que l'avare…

et c'est une dimension essentielle, observez-le …renferme dans quelque chose, dans une enceinte, (a), l'objet de son désir, et dont vous allez voir que de ce fait même cet objet se trouve un objet mortifié. C'est pour autant que ce qui est dans la cassette est hors du circuit de la vie, en est soustrait et conservé comme étant l'ombre de rien, qu'il est l'objet de l'avare. Et aussi bien ici se sanctionne la formule que :

« Qui veut garder sa vie, la perd »[106].

Mais ce n'est pas dire si vite que celui qui consent à la perdre la retrouve comme cela, directement.

 

Où il la retrouve, c'est ce que nous essayerons

de voir à la suite. Assurément ce n'est pas un des moindres prix du chemin que nous avons parcouru aujourd'hui, de nous faire voir que le chemin où

il s'engage pour la retrouver va lui présenter en tout cas ce qu'il consent à perdre, à savoir le phallus. S'il en a fait…

nous l'avons indiqué comme une étape nécessaire

…son deuil à un moment, il ne peut l'apercevoir,

le viser que comme un objet caché.

 

Que le terme du (a) en tant que terme opaque, en tant que terme obscur, en tant que terme participant d'un rien auquel il se réduit, c'est au-delà de ce rien qu'il va chercher l'ombre de sa vie d'abord perdue, ce relief du fonctionnement du désir qui nous montre que cela n'est pas seulement l'objet primitif de l'impression primordiale, dans une perspective génétique, qui est l'objet perdu à retrouver. Qu'il est de la nature même du désir de constituer l'objet dans cette dialectique, c'est cela que nous reprendrons la prochaine fois.

20 Mai 1959Table des séances

 

 

Nous allons aujourd'hui reprendre notre propos

au point où nous l'avons laissé la dernière fois,

c'est-à-dire au point où c'est d'une sorte d'opération, que j'avais pour vous formalisée sous le mode d'une division subjective dans la demande, qu'il s'agit.

 

Nous allons reprendre ceci pour autant que cela

nous conduit à l'examen de la formule du fantasme,

pour autant qu'elle est le support d'une relation essentielle, d'une relation pivot, celle que j'essaye de promouvoir pour vous cette année dans le fonctionnement de l'analyse.

 

Si vous vous souvenez, je vous ai la dernière fois inscrit les lettres suivantes :

imposition, proposition de la demande au lieu de l'Autre, comme étant l'étape idéale primaire.

 

C'est une reconstruction bien entendu, et pourtant rien n'est plus concret, rien n'est plus réel

puisque c'est dans la mesure où la demande

de l'enfant commence à s'articuler que le processus s'engendre ou que nous prétendons tout au moins montrer que le processus s'engendre, d'où va se former cette Spaltung du discours qui est exprimée

dans les effets de l'inconscient.

 

Si vous vous souvenez, la dernière fois nous avons…

à la suite de cette première position

du sujet dans l'acte de la première

articulation de la demande

…fait allusion à ce qui s'en dégage comme ce pendant nécessaire de la position de l'Autre réel,

comme celui qui est tout puissant pour répondre

à cette demande.

 

Comme je vous l'ai dit, c'est un stade que nous avons évoqué, qui est essentiel pour la compréhension de

la fondation du premier rapport à l'Autre, à la mère, comme donnant dans l'Autre la première forme de l'omnipotence.

Mais comme je vous l'ai dit, c'est en considérant ce qui se passe au niveau de la demande que nous allons poursuivre le processus de la génération logique

qui se produit à partir de cette demande.

 

De sorte que ce que j'avais exprimé l'autre jour sous la forme qui faisait intervenir l'Autre comme sujet réel

je ne sais plus si c'est sous cette forme ou

sous une autre que j'avais écrit au tableau ceci

…que la demande ici prend une autre portée,

qu'elle devient demande d'amour, qu'en tant qu'elle est demande de satisfaction d'un besoin, elle est revêtue à ce niveau d'un signe, d'une barre

qui en change essentiellement la portée.

 

Peu importe que j'ai employé ces lettres ou pas…

c'est bien celles-là que j'ai utilisées

…puisque ceci est très précisément ce qui peut engendrer toute une sorte de palette qui est

celle des expériences réelles du sujet, pour autant qu'elles vont s'inscrire dans un certain nombre

de réponses qui sont gratifiantes ou frustrantes

et qui sont évidemment très essentielles pour que

s'y inscrive une certaine modulation de son histoire.

 

Mais ce n'est pas cela qui est poursuivi

dans l'analyse synchronique, l'analyse formelle

qui est celle que nous poursuivons maintenant.

 

C'est dans la mesure où…

au stade ultérieur à celui de la position de l'autre comme autre réel qui répond à la demande

…le sujet l'interroge comme sujet…

c'est-à-dire où lui-même s'apparaît comme sujet pour autant qu'il est sujet pour l'autre

…c'est dans ce rapport de première étape où le sujet se constitue par rapport au sujet qui parle,

se repère dans la stratégie fondamentale qui s'instaure dès qu'apparaît la dimension du langage et qui ne commence qu'avec cette dimension du langage.

 

C'est pour autant que l'autre, s'étant structuré

dans le langage, de ce fait devient sujet possible d'une tragédie par rapport à laquelle le sujet lui-même peut se constituer comme sujet reconnu dans l'autre, comme sujet pour un sujet.

 

Il ne peut pas y avoir d'autre sujet qu'un sujet pour un sujet et d'autre part, le sujet premier ne peut s'instituer comme tel que comme sujet qui parle, que comme sujet de la parole.

 

C'est donc pour autant que l'Autre lui-même

est marqué des nécessités du langage,

que l'Autre s'instaure non pas comme autre réel,

mais comme Autre, comme lieu de l'articulation de la parole,

que se fait la première position possible d'un sujet comme tel, d'un sujet qui peut se saisir comme sujet, qui se saisit comme sujet dans l'autre,

en tant que l'autre pense à lui comme sujet.

 

Vous voyez, je vous l'ai fait remarquer la dernière fois, rien de plus concret que cela.

 

Ce n'est point une étape de la méditation philosophique, c'est ce quelque chose de primitif qui s'établit

dans la relation de confiance.

 

- Dans quelle mesure, et jusqu'à quel point puis-je compter sur l'autre ?

- Qu'est-ce qu'il y a de fiable dans les comportements de l'autre ?

- Quelle suite puis-je attendre de ce qui déjà par lui a été promis ?

 

C'est bien là ce sur quoi un des conflits les plus primitifs…

le plus primitif sans doute

du point de vue qui nous intéresse

…de la relation de l'enfant à l'autre, est quelque chose autour de quoi nous voyons tourner l'instauration et la base même des principes de son histoire, et aussi bien que cela se répète au niveau le plus profond de son destin, de ce qui commande la modulation inconsciente de ses comportements. C'est ailleurs que dans une pure et simple frustration ou gratification.

C'est dans la mesure où il peut se fonder sur quelque autre que, vous le savez, s'institue ce que nous trouvons dans l'analyse, voire dans l'expérience la plus quotidienne de l'analyse, ce que nous trouvons de plus radical dans la modulation inconsciente du patient, névrosé ou non.

 

C'est donc pour autant que devant l'autre comme sujet de la parole, en tant qu'elle s'articule primordialement, c'est par rapport à cet autre que

le sujet lui-même se constitue comme sujet qui parle, non point comme sujet primitif de la connaissance, non pas le sujet des philosophes, mais le sujet

en tant qu'il se pose comme regardé par l'autre, comme pouvant lui répondre au nom d'une tragédie commune, comme sujet qui peut interpréter tout ce que l'autre articule, désigne de son intention la plus profonde, de sa bonne ou de sa mauvaise foi.

 

Essentiellement à ce niveau…

si vous me permettez un jeu de mots

…le S se pose vraiment non seulement comme le S qui s'inscrit comme une lettre, mais aussi bien à ce niveau comme le Es de la formule topique que FREUD donne du sujet : « Ça ». « Ça », sous une forme interrogative, sous la forme aussi où, si vous mettez ici un point d'interrogation, le « S ? » s'articule « est-ce ? ».

 

C'est là tout ce qu'à ce niveau le sujet formule encore de lui-même. Il est, à l'état naissant,

en présence de l'articulation de l'Autre pour autant qu'elle lui répond, mais qu'elle lui répond au­delà de ce qu'il a formulé dans sa demande.

 

S, c'est à ce niveau que le sujet se suspend et qu'à l'étape suivante…

c'est-à-dire pour autant qu'il va faire ce pas

où il veut se saisir dans l'au-delà de la parole, est lui-même comme marqué de quelque chose

qui le divise primordialement de lui-même

en tant que sujet de la parole

…c'est à ce niveau, en tant que sujet barré, S,

qu'il peut, qu'il doit, qu'il entend trouver la réponse.

 

Et qu'aussi bien il ne la trouve pas pour autant qu'il rencontre dans l'Autre, à ce niveau, ce creux, ce vide que j'ai articulé pour vous en tant que disant qu'« il n'y a pas d'Autre de l'Autre », qu'aucun signifiant possible ne garantit l'authenticité de la suite des signifiants, qu'il dépend essentiellement pour cela de la bonne volonté de l'Autre, qu'il n'y a rien qui, au niveau du signifiant, garantisse, authentifie en quoi que ce soit la chaîne et la parole signifiante.

 

Et c'est ici que se produit de la part du sujet

ce quelque chose :

 

qu'il tire d'ailleurs,

qu'il fait venir d'ailleurs,

qu'il fait venir du registre imaginaire,

qu'il fait venir d'une partie de lui-même en tant qu'il est engagé dans la relation imaginaire à l'autre.

 

Et c'est ce (a) qui vient ici, qui surgit à la place

où se porte, où se pose l'interrogation du S,

sur ce qu'il est vraiment, sur ce qu'il veut vraiment.

 

C'est là que se produit le surgissement

de ce quelque chose que nous appelons (a).

(a) en tant qu'il est l'objet, l'objet du désir sans doute et non pas pour autant que cet objet du désir se coapterait directement par rapport au désir,

mais pour autant que cet objet entre en jeu

dans un complexe que nous appelons « le fantasme »,

le fantasme comme tel.

 

C'est-à-dire pour autant que cet objet est le support autour de quoi, au moment où le sujet s'évanouit devant la carence du signifiant qui répond de

sa place au niveau de l'Autre, il trouve son support dans cet objet.

 

C'est-à-dire qu'à ce niveau, l'opération est division.

Le sujet essaie de se reconstituer, de s'authentifier,

de se rejoindre dans la demande portée vers l'Autre. L'opération s'arrête.

C'est pour autant qu'ici le quotient que le sujet cherche à atteindre

pour autant qu'il doit se saisir, se reconstituer et s'authentifier comme sujet de la parole

reste ici suspendu, en présence, au niveau de l'Autre,

de l'apparition de ce reste, par où lui-même, le sujet, supplée, apporte la rançon, vient remplacer la carence

au niveau de l'Autre, du signifiant qui lui répond.

 

C'est pour autant que ce quotient et ce reste restent ici en présence l'un de l'autre et, si l'on peut dire,

se soutenant l'un par l'autre, que le fantasme n'est rien d'autre chose que l'affrontement perpétuel de cet S, de cet S pour autant qu'il marque ce moment de fading du sujet où le sujet ne trouve rien dans l'Autre qui le garantisse, lui, d'une façon sûre et certaine, qui l'authentifie, qui lui permette de se situer

et de se nommer au niveau du discours de l'Autre, c'est­à-dire en tant que sujet de l'inconscient.

 

C'est répondant à ce moment que surgit comme suppléant du signifiant manquant, cet élément imaginaire (a), que nous appelons dans sa forme la plus générale, pour autant que terme corrélatif de la structure du fantasme,

ce support de S comme tel, au moment où il essaie

de s'indiquer comme sujet du discours inconscient.

 

Il me semble qu'ici je n'ai pas plus à en dire.

Je vais pourtant en dire plus pour vous rappeler

ce que ceci veut dire dans le discours freudien,

par exemple le : « Wo Es war, sol Ich werden, Là où C'était, là je dois devenir ».

 

C'est très précis, c'est ce Ich qui n'est pas das Ich

qui n'est pas le moi, qui est un Ich, le Ich utilisé comme sujet de la phrase.

« Là où C'était, là où Ça parle », c'est-à-dire où à l'instant d'avant quelque chose était qui est le désir inconscient, là je dois me désigner, là « je dois être », ce Je qui est le but, la fin, le terme de l'analyse avant qu'il se nomme, avant qu'il se forme, avant qu'il s'articule, si tant est qu'il le fasse jamais, car aussi bien dans la formule freudienne ce « soll Ich werden », ce doit être ce « dois-je devenir » est le sujet d'un devenir, d'un devoir qui vous est proposé.

 

Nous devons reconquérir ce champ perdu de l'être

du sujet, comme dit FREUD dans la même phrase,

par une jolie comparaison, comme la reconquête

de la Hollande sur le Zuiderzee, de terres offertes

à une conquête pacifique.[107]

 

Ce champ de l'inconscient sur lequel nous devons gagner dans la réalisation du Grand Œuvre analytique, c'est bien de cela qu'il s'agit.

 

Mais avant que ceci soit fait « Là où Ça était », qu'est-ce qui nous désigne la place de ce Je qui doit venir au jour ?

 

Ce qui nous le désigne, c'est l'index - de quoi ? - très exactement de ce dont il s'agit, du désir,

du désir en tant qu'il est fonction et terme

de ce dont il s'agit dans l'inconscient.

 

Et le désir est ici soutenu par l'opposition,

la cœxistence des deux termes qui sont ici le S,

le sujet en tant que justement à cette limite

il se perd, que là l'inconscient commence.

 

Ce qui veut dire qu'il n'y a pas, purement et simplement privation de quelque chose qui s'appellerait « conscience », c'est qu'une autre dimension commence où il ne lui est plus possible de savoir, où il n'est plus consciencia.

 

Ici s'arrête toute possibilité de se nommer.

 

Mais dans ce point d'arrêt est aussi l'index…


Date: 2016-03-03; view: 452


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