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TABLE DES SÉANCES 17 page

- de quelque chose qui se découvre,

- de quelque chose qui se voit et qui se com­prenne,

…mais dans l'élision d'un pur et simple signifiant : du nach, du « selon », de ce qui signe l'accord ou a discordance, l'accord ou le discord entre l'énon­ciation

et le signifiant, entre ce qui est du rapport dans l'énoncé

de ce qui est dans les nécessités de l'énonciation.

 

C'est autour de l'élision d'une clausule,

d'un pure et simple signifiant, que tout subsiste

et qu'en fin de compte, ce qui se manifeste dans

le désir du rêve, c'est ceci qu'« Il ne savait pas.».

Qu'est-ce que veut dire le fait en l'absence de toute autre signification que nous ayons à notre portée ?

 

Nous verrons que quand nous prendrons un rêve

de quelqu'un que nous connaissons mieux, car nous prendrons la prochaine fois un rêve de FREUD,

celui qui est tout près de celui-là, le rêve

que FREUD fait concernant son père, celui qu'il fait quand il le revoit sous la forme de GARIBALDI.

Là nous irons plus loin et nous verrons vraiment ce qu'est le désir de FREUD. Et ceux qui me reprochent de ne pas faire assez état de l'érotisme anal

en auront pour leur argent! Mais pour l'instant restons en là, à ce rêve schématique, à ce rêve de la confrontation du sujet avec la mort.

 

Qu’est-ce que cela veut dire ?

 

En appelant cette ombre c'est ce sens qui va tomber car cela veut dire que ce rêve n'est rien d'autre que : « Lui n'est pas mort, il peut souffrir à la place de l'autre ».

 

Mais derrière cette souffrance ce qui se main­tient c'est le leurre autour duquel en ce moment crucial, il est le seul auquel il puisse encore s'accrocher :

- celui justement du rival,

- du meurtre du père,

- de la fixation imaginaire.

 

Et c'est aussi là que nous reprendrons les choses la pro­chaine fois, autour de l'explication que je pense avoir suffisamment préparée par l'articulation d'aujourd'hui, l'élucidation de la formule suivante comme étant la formule constante du fantasme dans l'inconscient : Sàa.

 

Ce rapport du sujet en tant qu'il est barré, annulé, aboli par l'action du si­gnifiant et qu'il trouve son support dans l'autre, dans ce qui définit, pour le su­jet qui parle, l'objet comme tel, à savoir que c'est à l'autre que nous essayerons d'identifier,

que nous identifierons très rapidement parce que…

ceux qui ont assisté à la première année de ce séminaire

en ont entendu parler pendant un tri­mestre

…cet autre, cet objet prévalent de l'érotisme humain, est l'image du corps propre au sens large que nous lui donnerons [i(a)].

 

C'est là, dans l'occasion, dans ce fantasme humain qui est fantasme de lui qui n'est plus qu'une ombre, c'est là que le sujet maintient son existence, maintient le voile qui fait qu'il peut conti­nuer d'être un sujet qui parle.



17 Décembre 1958 Table des séances


 

J'ai fait allusion la dernière fois à la grammaire française de Jacques DAMOURETTE et d'Édouard PICHON, éditeur : D'ARTREY. Ce que j'ai dit de la négation, du « forclusif » et du « discordantiel », est réparti en deux endroits de cette grammaire, dans le deuxième volume où il y a ramassé tout un article sur la négation, qui fixe les données du « forclusif » et du « discordantiel ».

 

Ce « forclusif » qui est si singulièrement incarné dans la langue française par ces « pas », « point » ou « personne », « rien », « goutte », « mie », qui portent en eux-mêmes

ce signe de leur origine dans la trace, comme vous le voyez.

 

Car tout cela, ce sont des mots qui désignent la trace, c'est là que l'action de « forclusion », l'acte symbolique

de « forclusion », est rejeté en français, le « ne » demeurant réservé à ce qu'il est plus originellement, au « discordantiel ».

 

La négation, dans son origine, dans sa racine linguistique est quelque chose qui émigre

de l'énonciation vers l'énoncé, comme j'ai essayé de vous

le montrer la dernière fois.

 

Je vous ai montré en quoi on pouvait le représenter sur ce petit graphe dont nous nous servons.

Nous en sommes restés, la dernière fois, à cette mise en position des termes, des éléments du rêve :

« Il ne savait pas qu'il était mort », et c'est autour du « selon son vœu » que nous avions désigné le point d'incidence réel, pour autant que le rêve à la fois marque et porte le désir.

 

Il nous reste à continuer d'avancer pour

nous demander en quoi et pourquoi une telle action est possible et j'avais, en terminant, montré autour de quoi j'entendais interroger cette fonction du désir telle quelle est articulée dans FREUD,

à savoir nommément au niveau du désir inconscient.

J'entendais l'interroger autour de cette formule qui est celle à laquelle tout ce que nous avons montré de la structure de ce rêve, de ce en quoi il consiste,

à savoir de cet affrontement :

le sujet est un autre, un petit autre en l'occasion,

le père réapparaît vivant à propos du rêve et dans

le rêve, et il se trouve être par rapport au sujet dans ce rapport dont nous avons commencé d'interroger les ambiguïtés, à savoir que :

 

- c'est lui qui fait que le sujet se charge de ce que nous avons appelé la douleur d'exister,

- c'est lui dont il a vu l'âme agoniser, dont il a souhaité la mort, souhaité la mort pour autant que rien n'est plus intolérable que l'existence réduite à elle-même, cette existence au-delà de tout ce qui peut la soutenir, cette existence soutenue dans l'abolition précisément du désir.

 

Et nous avons indiqué y pressentir que [c'est] dans cette répartition, je dirais des fonctions intra-subjectives, qui fait que le sujet se charge de la douleur de l'autre, rejetant sur l'autre ce qu'il ne sait pas

et qui n'est pas dans l'occasion autre chose que

sa propre ignorance à lui, le sujet.

 

L'ignorance dans laquelle c'est précisément du désir du rêve qu'il désire se soutenir, qu'il désire s'entretenir,

et qu'ici le désir de mort prend son plein sens

qui est le désir de ne pas s'éveiller, de ne pas s'éveiller au message qui est précisément celui qui est le plus secret, qui est porté par le rêve

lui-même et qui est ceci, c'est que le sujet par

la mort de son père est désormais affronté à la mort, ce dont jusque là la présence du père le protégeait.

 

C'est-à-dire à ce quelque chose qui est lié

à la fonction du père, à savoir ce quelque chose

qui est là présent dans cette douleur d'exister,

ce quelque chose qui est le point pivot autour

de quoi tourne tout ce que FREUD a découvert dans

le complexe d'Œdipe, à savoir l'X, la signification

de la castration. Telle est la fonction de la castration.

 

Que signifie assumer la castration ?

La castration est-elle vraiment jamais assumée ? Cette sorte de point autour duquel viennent se briser les dernières vagues de l'Analyse finie ou infinie, comme dit FREUD, qu'est-ce que c'est ?

 

Et jusqu'à quel point dans ce rêve et à propos de ce rêve l'analyste n'est-il pas seulement en droit, n'est-il pas en position, en puissance, en pouvoir

de l'interpréter ?

C'est ce sur quoi, à la fin de ce que nous disions

la dernière fois de ce rêve, j'avais laissé la question posée : les trois façons de la part de l'analyste

de réintroduire le « selon son vœu ».

 

La façon selon la parole du sujet, selon ce que

le sujet a voulu et dont il a bien parfaitement

le souvenir qui n'est point oublié, c'est-à-dire

que « selon son vœu »…

rétabli là au niveau de la ligne supérieure

…que « selon son vœu » rétablit là, au niveau de l'énoncé caché du souvenir inconscient, les traces du complexe d'Œdipe, du désir infantile de la mort du père

qui est ce quelque chose dont FREUD nous dit

qu'il est dans toute formation du rêve « le capitaliste ».

 

Ce désir infantile, dans l'occasion, d'un désir actuel qui a à s'exprimer dans le rêve et qui est loin d'être toujours un désir inconscient, trouve l'entrepreneur.

 

Ce « selon son vœu » restauré au niveau du désir infantile,

n'est-ce pas quelque chose qui se trouve là

en position en somme, d'aller dans le sens du désir du rêve.

 

Puisqu'il s'agit d'interposer…

à ce moment crucial de la vie du sujet

qui est réalisé par la disparition du père

…puisqu'il s'agit dans le rêve d'interposer cette image de l'objet et, incontestablement le présenter comme support d'un voile, d'une ignorance perpétuelle, d'un appui donné à ce qui était en somme jusque là alibi du désir.

 

Puisque aussi bien la fonction même de l'interdiction véhiculée par le père, c'est bien là quelque chose qui donne au désir…

dans sa forme énigmatique, voire abyssale

…ce quelque chose dont le sujet se trouve séparé,

cet abri, cette défense en fin de compte, qui est, comme l'a très bien entrevu JONES…

et nous verrons aujourd'hui que JONES a eu certaines aperceptions très extraordinaires

de certains points de cette dynamique psychique

…ce prétexte moral à ne point affronter son désir.

 

Pouvons-nous dire que l'interprétation pure et simple du désir œdipien ne soit pas ici quelque chose qui

en somme s'accroche à quelque étape intermédiaire

de l'interprétation du rêve ?

 

En permettant au sujet de faire quoi ?

À proprement parler ce quelque chose dont vous allez reconnaître la nature avec la désignation de « s'identifier à l'agresseur », est-ce autre chose que l'interprétation

du désir œdipien, à ce niveau et dans ces termes, que vous avez voulu la mort de votre père à telle date

et pour telle raison.

Dans votre enfance, quelque part dans l'enfance,

est « l'identification à l'agresseur ».

N'avez-vous pas reconnu typiquement que pour être

une des formes de la défense, cela est essentiel ?

 

N'y a-t-il pas quelque chose qui se propose

à la place même où est élidé le « selon son vœu » ?

 

Est-ce que le « selon » et son sens, ne sont pas

pour nous une interprétation pleine du rêve ?

 

Sans aucun doute !

 

Ceci, mises à part les opportunités et les conditions qui permettent à l'analyste d'en arriver jusque là : elles dépendront du temps du traitement, du contexte de la réponse du sujet dans les rêves, puisque

nous savons que dans l'analyse le sujet répond à l'analyste, tout au moins à ce qu'est devenu l'analyste dans le transfert, par ses rêves.

 

Mais essentiellement…

je dirais, dans la position logique des termes

…est-ce qu'au « selon son vœu » n'est pas posée une question

à laquelle nous risquons toujours de donner :

 

- quelque forme précipitée,

- quelque réponse précipitée,

- quelque réponse prématurée,

- quelque évitement offert,

 

…au sujet de ce dont il s'agit, à savoir :

 

- l'impasse où le met cette structure fondamentale qui fait de l'objet de tout désir le support d'une métonymie essentielle,

 

- et quelque chose où l'objet du désir humain comme tel, se présente sous une forme évanouissante et dont peut-être nous pouvons entrevoir que la castration se trouve être ce que nous pourrions appeler le dernier tempérament.

 

Nous voici donc amenés à reprendre par l'autre bout, c'est-à-dire par celui qui n'est pas donné dans les rêves, à interroger de plus près ce que veut dire, ce que signifie le désir humain.

Et cette formule, je veux dire cet algorithme :Sàa ,

le Saffronté, mis en présence, mis en face de (a), de l'objet

et nous l'avons introduite à ce propos dans ces images du rêve, et du sens qui nous y est révélé

…n'est-ce pas quelque chose que nous ne pouvons pas essayer de mettre à l'épreuve de la phénoménologie du désir telle qu'elle se présente à nous, chose curieuse,

au désir qui est là, qui est là depuis [toujours], qui est là au cœur de […].

 

Essayons de voir sous quelle forme, pour nous analystes, ce désir se présente.

 

Cet algorithme va pouvoir nous mener ensemble dans

le chemin d'une interrogation qui est celle de notre expérience commune, de notre expérience d'analystes, de la façon dont chez le sujet…

chez le sujet qui n'est pas obligatoirement

ni toujours le sujet névrosé

…dont il n'y a point de raison de présumer que sur ce point sa structure ne soit pas incluse, car révélatrice d'une structure plus générale.

 

Dans tous les cas il est hors de doute que le névrosé se trouve situé quelque part dans ce qui représente les prolongements, les processus d'une expérience

qui pour nous a valeur universelle.

 

C'est bien là le point sur lequel se déroule

toute la construction de la doctrine freudienne.

 

Avant d'entrer dans une interrogation sur certaines des façons dont déjà a été abordée cette dialectique des rapports du sujet à son désir…

et nommément ce que j'ai annoncé tout à l'heure de la pensée de JONES - pensée qui est restée en route - qui assurément a entrevu, vous allez le voir, quelque chose

…je veux me rapporter à quelque chose de recueilli d'une expérience clinique la plus commune,

à un exemple qui m'est venu assez récemment

dans mon expérience et qui me paraît assez bien fait

pour introduire ce que nous cherchons à illustrer.

 

Il s'agissait d'un impuissant.

 

Ce n'est pas mal de partir de l'impuissance pour commencer de s'interroger sur ce qu'est le désir.

Nous sommes en tous cas sûrs d'être au niveau humain.

 

C'était là un jeune sujet qui, bien entendu, comme beaucoup d'impuissants, n'était pas du tout impuissant.

 

Il avait fait l'amour très normalement au cours

de son existence et il avait eu quelques liaisons.

Il était marié et c'est avec sa femme

que ça ne marchait plus.

 

Ceci n'est pas à porter au compte de l'impuissance.

 

Pour être localisé précisément à l'objet avec lequel les relations sont pour le sujet des plus souhaitables

car il aimait sa femme

…le terme ne semble pas approprié.

 

Or voici à peu près ce qui ressortait…

au bout d'un certain temps d'épreuve analytique

…des propos du sujet.

 

Ce n'était pas absolument que tout élan lui manquât, mais s'il s'y laissait conduire un soir…

et quelque autre soir qui était dans

la période actuelle vécue de l'analyse

…pourrait-il, cet élan, le soutenir ?

 

 

Les choses avaient été fort loin dans le conflit entraîné par cette carence qu'il venait de traverser : était-il en droit d'imposer à sa femme encore

quelque nouvelle épreuve, quelque nouvelle péripétie de ses essais et de ses échecs ?

 

Bref, ce désir dont on sentait à tout propos assurément qu'il n'était point absent de toute présence, de toute possibilité d'accomplissement,

ce désir était-il légitime ?

 

Et sans pouvoir ici pousser plus loin la référence

à ce cas précis dont, bien entendu, je ne peux pas ici pour toutes sortes de raisons vous donner l'observation…

ne serait-ce que parce que c'est une analyse en cours et pour beaucoup d'autres raisons encore, et c'est l'inconvénient qu'il y a toujours

à faire des allusions à des analyses présentes

…j'emprunterai à d'autres analyses ce terme tout à fait décisif dans certaines évolutions, quelquefois menant à des écarts, voire à ce que l'on appelle

des « perversions » d'une autre importance structurelle, que ce qui y a joué à nu, si l'on peut dire,

dans le cas de l'impuissance.

 

J'évoquerai donc ce rapport qui se produit dans certains cas, dans l'expérience, dans le vécu

des sujets et qui paraît au jour dans l'analyse.

Une expérience qui peut avoir une fonction décisive et qui…

comme dans d'autres endroits

…révèle une structure, le point où le sujet se pose la question, le problème:

a-t-il un « assez grand phallus » ?

 

Sous certains angles, sous certaines incidences, cette question à soi toute seule peut entraîner

chez le sujet toute une série de solutions, lesquelles se superposant les unes aux autres,

se succédant et s'additionnant, peuvent l'entraîner fort loin du champ d'une exécution normale de ce dont il a tous les éléments.

 

Cet « assez grand phallus » ou plus exactement ce « phallus » essentiel pour le sujet, à un moment de son expérience se trouve forclos.

 

Et c'est quelque chose que nous retrouvons sous mille formes, pas toujours bien entendu apparentes,

ni manifestes, latentes, mais c'est précisément

dans le cas où, comme dirait Monsieur DE LA PALICE, ce moment de cette étape est là à ciel ouvert,

que nous pouvons la voir et la toucher

et aussi lui donner sa portée.

 

Le sujet, si je puis dire, nous le voyons plus d'une fois dans la confrontation, dans la référence avec

ce quelque chose qu'il nous faut prendre là au moment de sa vie…

souvent au détour et à l'éveil de la puberté

…où il en rencontre le signe.

 

Le sujet est là confronté avec quelque chose qui, comme tel, est du même ordre que ce que nous venons d'évoquer tout à l'heure.

 

Le désir…

par quelque chose d'autre

…se trouve-t-il légitimé, sanctionné ?

 

 

D'une certaine façon déjà ce qui apparaît ici

en éclair se […] dans la phénoménologie

sous laquelle le sujet l'exprime.

 

La phénoménologie sous laquelle il l'exprime

nous pourrions l'assumer sous la forme suivante :

le sujet a-t-il ou non l'arme absolue ?

 

Faute d'avoir l'arme absolue, il va se trouver entraîné dans une série d'identifications, d'alibis, de jeux de cache-cache qui…

je vous le répète, nous ne pouvons pas plus

ici en développer les dichotomies

…peuvent le mener fort loin.

 

L'essentiel est ceci, c'est que je veux vous indiquer :

 

- comment le désir trouve l'origine de sa péripétie à partir du moment où il s'agit que le sujet l'ait comme « aliéné » dans quelque chose qui est

un signe, dans une promesse, dans une anticipation comportant d'ailleurs comme telle une perte possible.

 

- Comment le désir est lié à la dialectique

d'un manque subsumé dans un temps qui, comme tel, est un temps qui n'est pas là, pas plus que

le signe dans l'occasion n'est le désir.

 

Ce à quoi le désir a à s'affronter, c'est à cette crainte qu'il ne se maintienne pas sous sa forme actuelle, qu'« artifex » - si je puis m'exprimer ainsi - il périsse.

 

Mais bien entendu cet « artifex »…

qu'est le désir que l'homme ressent, éprouve comme tel

…cet « artifex » ne peut périr qu'au regard de l'artifice

de son propre dire.

C'est dans la dimension du dire que cette crainte s'élabore et se stabilise.

 

C'est là que nous rencontrons ce terme si surprenant et si curieusement délaissé dans l'analyse,

qui est celui…

dont je vous dis que JONES l'avait

émis pour support de sa réflexion

…qui est celui d' ἀϕάνισις [aphanisis].

 

Quand JONES s'arrête, médite sur la phénoménologie de la castration…

Phénoménologie…

vous le voyez bien par expérience,

par les publications

…qui reste de plus en plus voilée dans l'expérience analytique si l'on peut dire moderne

…JONES, à l'étape de l'analyse où il se trouve confronté à toutes sortes de tâches qui sont différentes de celles que donne l'expérience moderne…

 

- un certain rapport au malade dans l'analyse qui n'est pas celui qui a été réorienté depuis, selon d'autres normes,

 

- à une certaine nécessité d'interprétation, d'exégèse, d'apologétique, d'explication de la pensée de FREUD

 

…JONES, si l'on peut dire, essaye de trouver ce truchement, ce moyen de se faire entendre à propos du complexe de castration, que ce dont le sujet craint d'être privé, c'est de son propre désir.

 

 

Il ne faut pas s'étonner que ce terme d' ἀϕάνισις [aphanisis] qui veut dire cela, disparition et nommément du désir

dans le texte de JONES vous verrez que c'est bien de cela qu'il s'agit, que c'est cela qu'il articule

…ce terme lui sert d'introduction en raison

d'une problématique qui - le cher homme - lui a donné beaucoup de soucis, c'est celle des rapports

de la femme au phallus, dont il ne s'est jamais dépêtré.

 

Tout de suite il use de cet ἀϕάνισις [aphanisis] pour mettre sous le même dénominateur commun les rapports

de l'homme et de la femme à leur désir, ce qui est l'engager dans une impasse, puisque c'est méconnaître que, précisément, ces rapports sont foncièrement différents et uniquement…

puisque c'est là ce qu'a découvert FREUD

…en raison de leur asymétrie par rapport au signifiant phallus.

 

Ceci, je pense vous l'avoir déjà assez fait sentir pour que nous puissions considérer, au moins à titre provisoire aujourd'hui, qu'il y a là quelque chose d'acquis.

 

Aussi bien cette utilisation de l'ἀϕάνισις [aphanisis]…

qu'elle soit à l'origine de l'invention

ou qu'elle soit seulement dans ses suites

…marque une sorte d'inflexion qui en somme, détourne son auteur de ce qui est la véritable question,

à savoir qu'est-ce que signifie dans la structure

du sujet cette possibilité de l'ἀϕάνισις [aphanisis] ?

 

Est-ce qu'elle ne nous oblige pas justement à

une structuration du sujet humain en tant que tel, justement en tant que c'est un sujet pour qui l'existence est supposable et supposée au-delà du désir, un sujet qui ex-siste, qui sub-siste en dehors

de ce qui est son désir.

 

La question n'est pas de savoir si nous avons à tenir compte objectivement du désir dans sa forme la plus radicale, le désir de vivre, les instincts de vivre, comme nous disons.

La question est toute différente, elle est que

ce que l'analyse nous montre…

nous montre comme mis en jeu dans le vécu du sujet …c'est cela même, je veux dire que ce n'est pas seulement que le vécu humain soit soutenu…

comme de bien entendu nous nous en doutons

…par le désir, mais que le sujet humain en tient compte,

si je puis dire qu'il compte avec ce désir comme tel, qu'il a peur, si je puis m'exprimer ainsi, que l'« élan vital »…

ce cher « élan vital », cette charmante incarnation, c'est bien là le cas de parler d'anthropomorphisme

du désir humain dans la nature

…que justement, ce fameux « élan » avec lequel

nous essayons de faire tenir debout cette « nature »

à laquelle nous ne comprenons pas grand chose,

c'est que cet « élan vital », quand il s'agit de lui, quand le sujet humain le voit devant soi,

il a peur qu'il lui manque.

 

À soi tout seul, ceci suggère bien quand même l'idée que nous ne ferions pas mal d'avoir quelques exigences de structure, car enfin il s'agit tout de même là d'autre chose que des « reflets de l'inconscient ».


Date: 2016-03-03; view: 465


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