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TABLE DES SÉANCES 18 page

Je veux dire de ce rapport sujet-objet immanent,

si je puis dire, à la pure dimension de la connaissance et que, dès lors qu'il s'agit du désir, comme d'ailleurs l'expérience nous le prouve, je veux dire l'expérience freudienne, cela va tout de même nous poser des problèmes un petit peu plus compliqués.

 

En effet nous pouvons, puisque nous sommes partis

de l'impuissance, aller à l'autre terme.

S’il ne craint ni puissance ni impuissance,

le sujet humain en présence de son désir

- il lui arrive aussi de le satisfaire,

- il lui arrive de l'anticiper comme satisfait,

…il est également très remarquable de voir ces cas où, à portée de le satisfaire, c'est-à-dire

non frappé d'impuissance, le sujet redoute

la satisfaction de son désir, et c'est plus souvent qu'à son tour qu'il redoute la satisfaction de

son désir comme le faisant dépendre désormais justement de celui ou de celle qui va le satisfaire,

à savoir de l'autre.

Le fait phénoménologique est quotidien, il est même le texte courant de l'expérience humaine.

Il n'y a pas besoin d'aller aux grands drames qui ont pris figure d'exemples et d'illustrations de

cette problématique, pour voir comment une biographie,

tout au long de son cours, passe son temps à se dérouler dans un successif évitement de ce qui toujours

y a été ponctué comme le plus prégnant désir.

 

Où est cette dépendance de l'autre, cette dépendance de l'autre qui en fait est la forme et le fantasme

sous lequel se présente ce qui est par le sujet redouté et qui le fait s'écarter de la satisfaction de son désir ?

 

Ce n'est peut-être pas simplement ce qu'on peut appeler « la crainte du caprice de l'autre », ce « caprice » qui…

je ne sais pas si vous vous en rendez compte

…n'a pas beaucoup de rapport avec l'étymologie vulgaire, celle du dictionnaire LAROUSSE qui le rapporte à

la chèvre. « Caprice », capriccio, ça veut dire « frisson » en italien auquel nous l'avons emprunté, ce n'est rien d'autre que le même mot que celui tellement chéri

par FREUD qui s'appelle sich sträuben, « se hérisser ».

 

Et vous savez qu'à travers toute son œuvre,

c'est là une des formes métaphoriques sous laquelle, pour FREUD, s'incarne à tout propos…

je parle dans les propos les plus concrets,

qu'il parle de sa femme, qu'il parle d'Irma, qu'il parle du sujet qui résiste en général

…c'est une des formes sous lesquelles il incarne de la façon la plus sensible son appréciation de la résistance.

 

Ce n'est pas tellement tel que le sujet dépend essentiellement : parce qu'il se représente l'autre comme tel de son caprice, c'est…



et c'est ceci qui est voilé

…c'est justement que l'autre ne marque ce caprice

de signe et qu'il n'y a pas de signe suffisant de la bonne volonté du sujet, sinon la totalité des signes où il subsiste, qu'il n'y a, à la vérité pas d'autre signe du sujet, que le signe de son abolition de sujet. C'est ce qui est écrit comme cela : S.

Ceci vous montre que quant à son désir en somme, « l’Homme » n'est pas vrai[29] puisque quelque peu

ou beaucoup de courage qu'il y mette,

la situation lui échappe radicalement.

 

Qu'en tous cas cet évanouissement, ce quelque chose que quelqu'un qui après mon dernier séminaire

a appelé, en parlant ensuite avec moi :

cette « ombilication du sujet au niveau de son vouloir ».

Et je recueille très volontiers cette image de ce que j'ai voulu vous faire sentir autour du S en présence de l'objet(a). [Sàa]

 

D'autant plus que c'est strictement conforme

à ce que FREUD désigne quand il parle du rêve :

point de convergence de tous les signifiants où le rêveur finalement s'impliquait tant qu'il s'appelle l'inconnu lui-même, n'a pas reconnu que cet Unbekannt

terme très étrange sous la plume de FREUD [ inconnue ]

…n'est justement que ce point par où j'ai essayé de vous indiquer ce qui faisait la différence radicale de l'inconscient freudien, c'est que :

 

- ce n'est pas qu'il se constitue, qu'il s'institue comme inconscient simplement dans la dimension de l'innocence du sujet, par rapport au signifiant qui s'organise, qui s'articule à sa place,

 

- c'est qu'il y a dans ce rapport du sujet au signifiant cette impasse essentielle, ceci - et je viens de reformuler - qu'il n'y a pas d'autre signe du sujet que le signe de son abolition de sujet.

 

Les choses ne s'en tiennent pas là vous pensez bien, car après tout, s'il ne s'agissait que d'une impasse comme on dit, ça ne nous mènerait pas loin.

C'est que le propre des impasses, c'est justement qu'elle sont fécondes et cette impasse n'a d'intérêt que de nous montrer ce qu'elle développe comme ramifications qui sont justement celles dans lesquelles va s'engager effectivement le désir.

Essayons de l'apercevoir, cet ἀϕάνισις [aphanisis].

Il y a un moment auquel il faut que dans votre expérience :

 

- je veux dire cette expérience pour autant

qu'elle n'est pas simplement l'expérience de votre analyse, mais l'expérience aussi des modes mentaux sous lesquels vous êtes amenés à penser cette expérience, sur le point du complexe d'Œdipe où elle apparaît en éclair,

 

- qui est quand on vous dit que dans l'œdipe inversé, c'est-à-dire au moment où le sujet entrevoit la solution du conflit œdipien dans le fait de s'attirer purement et simplement l'amour du plus puissant, c'est-à-dire du père

 

…le sujet se dérobe, nous dit-on :

 

- pour autant que son narcissisme y est menacé,

 

- pour autant que recevoir cet amour du père comporte pour lui la castration.

 

Cela va de soi parce que, bien entendu, quand on ne peut pas résoudre une question, on la considère comme compréhensible.

 

C'est ce qui fait habituellement que ce n'est

tout de même pas si clair que cela :

que le sujet lie ce moment de solution possible,

une solution d'autant plus possible qu'en partie

ce sera la voie empruntée, puisque l'introjection

du père sous la forme de l'Idéal du moi sera bien quelque chose qui ressemble à cela.

 

Il y a une participation de la fonction dite inverse de l'œdipe dans la solution normale, qui est

tout de même un moment mis en évidence par une série d'expériences, d'entrevues, spécialement dans la problématique de l'homosexualité où le sujet ressent cet amour du père comme essentiellement menaçant, comme comportant cette menace que nous qualifions de narcissique, faute de pouvoir lui donner un terme plus approprié.

 

Et après tout il n'est pas, ce terme tellement inapproprié, les termes ont gardé dans l'analyse, heureusement assez de sens et de plénitude,

de caractère dense, lourd et concret, pour que ce soit cela en fin de compte qui nous dirige : on sent bien, on repère qu'il y a du narcissisme dans l'affaire et que ce narcissisme est intéressé à ce détour du complexe d'Œdipe.

 

Surtout…

la chose nous sera confirmée par les voies ultérieures de la dialectique

…quand le sujet sera entraîné dans les voies de l'homosexualité. Elles sont, vous le savez, beaucoup plus complexes, bien entendu, que celles d'une pure et simple exigence sommaire de la présence du phallus

dans l'objet, mais fondamentalement elle y est recélée.

 

Ce n'est pas là que je veux m'engager. Simplement, ceci nous introduit à cette proposition : que pour faire face à cette suspension du désir, à l'orée de la problématique du signifiant, le sujet va avoir devant lui plus d'une astuce, si l'on peut dire.

 

Ces astuces portent, bien entendu, d'abord essentiellement sur la manipulation de l'objet,

du (a) dans la formule.

 

Cette prise de l'objet dans la dialectique des rapports du sujet et du signifiant ne doit pas être mise au principe de toute espèce d'articulation de

la relation que j'ai essayée de faire ces dernières années avec vous, car on la voit tout le temps et partout.

 

Est-il besoin de vous rappeler ce moment de la vie du Petit Hans où, à propos de tous les objets, il se demande : a-t-il ou n'a-t-il pas un phallus ?

 

Il suffit d'abord de voir un enfant pour s'apercevoir sous toutes ses formes, de cette fonction essentielle qui joue là, bien à ciel ouvert.

 

Il s'agit dans le cas du Petit Hans, du fait-pipi, du Wiwimacher.

Vous savez pendant quelle période, à quel propos

et à quel détour, à deux ans cette question se pose pour lui à propos de tous les objets, définissant

une sorte d'analyse que FREUD signale incidemment comme un mode d'interprétation de cette phobie.

 

Ceci bien entendu, n'est pas une position qui d'aucune façon ne fasse que traduire la présence

du phallus dans la dialectique. Cela ne nous renseigne d'aucune façon, ni sur l'usage, la fin que j'ai essayée de vous faire voir en son temps,

ni sur la stabilité du procédé.

 

Ce que je veux simplement vous indiquer, c'est que nous avons tout le temps des témoignages que nous ne nous égarons pas, à savoir que les termes en présence sont bien ceux-ci :

- le sujet, et cela par sa disparition,

- son affrontement à un objet, quelque chose qui de temps en temps se révèle comme étant le signifiant essentiel autour duquel se joue le sort de tout ce rapport du sujet à l'objet.

 

Et maintenant, pour rapidement évoquer dans quel sens, au sens le plus général, se porte cette incidence concernant l'objet

je veux dire le petit(a) de notre algorithme

…du point de vue de ce qu'on pourrait appeler

la spécificité instinctuelle, du point de vue du besoin.

 

Nous savons déjà ce qui arrive dans un rapport impossible, si l'on peut dire, rendu impossible,

à l'objet par la présence, par l'interposition

du signifiant, pour autant que le sujet a à s'y maintenir

en présence de l'objet.

 

Il est bien clair que l'objet humain subit cette sorte de volatilisation qui est celle que

nous appelons dans notre pratique concrète la possibilité de déplacement, ce qui ne veut pas dire simplement que le sujet humain, comme tous les sujets animaux, voit son désir se déplacer d'objet en objet, mais que ce déplacement même est le point où peut

se maintenir le fragile équilibre de son désir.

En fin de compte, de quoi s'agit-il ?

Il s'agit, je dirais d'envisager d'un certain côté, d'empêcher la satisfaction tout en gardant toujours un objet de désir.

 

D'une certaine façon, c'est encore un mode,

si l'on peut dire, de symboliser métonymiquement

la satisfaction, et nous nous avançons là tout droit dans la dialectique de la cassette et de l'avare.

 

Elle est loin d'être la plus compliquée, encore qu'on ne voie guère ce dont il s'agit.

C'est qu'il faut que le désir subsiste dans cette occasion, dans une certaine rétention de l'objet comme nous disons, en faisant intervenir la métaphore anale.

 

Mais c'est pour autant que cet objet retenu n'est lui-même l'objet d'aucune jouissance que cette rétention du support du désir…

c'est bien le cas de le dire !

la phénoménologie juridique en porte les traces :

on dit qu'on a la jouissance d'un bien.

Qu'est-ce que cela veut dire, si ce n'est que justement qu’il est tout à fait concevable humainement d'avoir un bien dont on ne jouisse pas, et que ce soit un autre qui en jouisse.

 

Ici l'objet révèle sa fonction de gage du désir

si l'on peut dire, pour ne pas dire d'otage.

 

Et si vous voulez que nous essayons ici de faire

le pont avec la psychologie animale, nous évoquerons ce qui a été dit…

pour ce qui est de l'éthologie,

par un de nos confrères

…de plus exemplaire et des plus imagés.

 

J'ai assez tendance quant à moi à le croire.

Je m'en suis aperçu avec quelqu'un qui vient de faire paraître un petit volume…

je ne voulais pas vous le dire parce que

cela va vous donner des distractions

…cette plaquette vient de sortir, elle s'appelle

L'Ordre des choses. C'est heureusement un petit livre paru chez PLON, qui est de Jacques BROSSE :

personnage jusqu'ici complètement inconnu.

Il s'agit d'une sorte de « petite histoire naturelle »…

c'est comme cela que je vous l'interprète

…une « petite histoire naturelle » à la mesure de notre temps.

 

Je veux dire que :

 

- cela nous restitue ce qui est si subtil et

si charmant, que nous trouvons dans la lecture

de BUFFON et plus jamais dans aucune publication scientifique, encore que tout de même nous pourrions nous livrer à cet exercice, alors que nous en savons sur le comportement, sur l'éthologie des animaux, encore beaucoup plus que BUFFON. Dans les revues spécialisées c'est illisible.

 

- Ce qui est dit dans ce petit bouquin, vous le verrez exprimé dans un style, je dois dire, très très remarquable. Vous lirez surtout ce qu'il y a au milieu, qui s'appelle : Des vies parallèles, la vie de la mygale, la vie de la fourmi.

 

J'ai pensé à ce petit livre parce que son auteur

a ceci en commun avec moi que pour lui la question des mammifères est résolue.

 

Il n'y a en dehors de l'homme…

mammifère essentiellement problématique,

il n'y a qu'à voir le rôle que jouent

les mammes dans notre imagination

…il n'y a en dehors de l'homme, de mammifères qu'un seul mammifère vraiment sérieux c'est l'hippopotame.

 

Tout le monde est d'accord là-dessus,

pourvu qu'il ait un peu de sensibilité.

 

Le poète T.S. ELIOT[30]

qui a de bien mauvaises idées métaphysiques,

mais qui est tout de même un grand poète

…a du premier coup symbolisé l'Église militante

dans l'Hippopotamus. Nous y reviendrons plus tard.

 

Revenons à l'hippopotame. Que fait-il, cet hippopotame ?

On nous souligne les difficultés de son existence. Elles sont grandes semble-t-il, et une des choses essentielles, c'est qu'il garde le champ de son pacage

parce qu'il faut quand même bien qu'il ait quelques réserves de ressources

…avec ses excréments.

 

Ceci est un point essentiel :

il repère donc ce qu'on appelle son territoire

en le limitant par une série de relais, de points devant marquer suffisamment pour tous ceux qui ont

à s'y reconnaître - à savoir ses semblables -

qu'ici, c'est chez lui.

 

Ceci pour vous dire que nous savons bien que nous

ne sommes pas sans amorce d'activité symbolique chez les animaux. Comme vous le voyez, c'est un symbolisme très spécialement excrémentiel chez le mammifère.

 

Si en somme l'hippopotame, lui, se trouve garder

son pacage avec ses excréments, nous trouvons que

le progrès réalisé par l'homme…

et à la vérité ceci ne saurait entrer dans la question si nous n'avions pas ce singulier truchement du langage qui, lui, nous ne savons pas d'où il vient, mais c'est lui qui fait intervenir là-dedans la complication essentielle, c'est-à-dire qu'il nous a menés à ce rapport problématique avec l'objet

…que l'homme, lui, ce n'est pas son pacage qu'il garde avec de la merde donc, c'est sa merde qu'il garde en gage du pacage essentiel, du pacage essentiellement à déterminer.

 

Et c'est ceci la dialectique de ce qu'on appelle le symbolisme anal de cette nouvelle révélation des Noces chymiques[31]

si je puis m'exprimer ainsi

…de l'homme avec son objet, qui est une des dimensions absolument insoupçonnée jusque là, que l'expérience freudienne nous a révélée.

En fin de compte, j'ai simplement voulu ici

vous indiquer dans quelle direction, et pourquoi,

se produit ceci en somme qui est la même question

que pose sans la résoudre MARX dans sa polémique avec PROUDHON, et dont nous pouvons tout de même donner une petite ébauche tout au moins, d'explication : comment il se fait que les objets humains passent d'une valeur d'usage à une valeur d'échange ?

 

Il faut lire ce morceau de MARX parce que c'est

une bonne éducation pour l'esprit.

Cela s'appelle Misère de la philosophie, Philosophie de la misère.

 

Il s'adresse à PROUDHON et les quelques pages pendant lesquelles il le tourne en ridicule, ce cher PROUDHON, pour avoir décrété que ce passage de l'un à l'autre se faisait par une sorte de pur décret des coopérateurs,

dont il s'agit de savoir pourquoi ils sont devenus coopérateurs, et à l'aide de quoi.

 

Cette façon dont MARX l'étripe pendant quelques vingt, trente, bonnes pages, sans compter la suite

de l'œuvre, est quelque chose d'assez salubre

et éducatif pour l'esprit.

 

Voici donc tout ce qui se passe pour l'objet,

bien sûr, et le sens de cette volatilisation, de cette valorisation qui est également dévalorisation de l'objet,

je veux dire arrachement de l'objet au champ

pur et simple du besoin.

 

C'est là quelque chose qui après tout,

n'est qu'un rappel de la phénoménologie essentielle, de la phénoménologie du bien à proprement parler

et dans tous les sens du mot « bien », figurez-vous.

 

Mais laissons cela pour l'instant aujourd'hui simplement à l'état d'amorce. Disons simplement qu'à partir du moment où ce qui est intéressé comme objet c'est l'autre, c'est l'autrui, c'est le partenaire sexuel spécialement, ceci bien entendu entraîne un certain nombre de conséquences.

 

Elles sont d'autant plus sensibles qu'il s'agissait tout à l'heure du plan social.

Il est bien assuré ici que ce dont il s'agit est

à la base même du « contrat social », pour autant

qu'il y a à tenir compte « des structures élémentaires de la pensée », pour autant que le partenaire féminin…

sous une forme qui est elle-même une forme

qui n'est pas sans latence et sans retour

…y est comme nous l'a montré LÉVI-STRAUSS, objet d'échange.

 

Cet « échange » ne va pas tout seul.

Pour tout dire, nous dirons que comme « objet d'échange » la femme est, si l'on peut dire, une très mauvaise affaire pour ceux qui réalisent l'opération.

 

Puisque aussi bien tout ceci nous engage dans cette

mobilisation si l'on peut dire réelle, qui s'appelle la prestation, le louage des services du phallus.

 

Nous nous plaçons là dans la perspective naturellement de l’« utilitarisme social » et ceci, comme vous le savez,

ne va pas sans présenter quelques inconvénients. C'est même de là que je suis parti tout à l'heure.

 

Que la femme dans ceci ne subisse quelque chose

de fort inquiétant comme transformation, à partir

du moment où elle est incluse dans cette dialectique…

à savoir comme objet socialisé

…c'est quelque chose dont il est vraiment très amusant de voir comment FREUD, dans l'innocence

de sa jeunesse…

à la page 192­193 du tome 1 de JONES[32]

…peut parler.

 

La façon dont, à propos des termes émancipatoires de la femme dans MILL…

dont vous savez que FREUD s'est fait le traducteur à un moment sur les instances de GOMPREZS

…dont MILL parle des thèmes émancipatoires[33] et dont, dans une lettre à sa fiancée elle-même, il lui représente à quoi sert une femme, « une bonne femme »…

cela vaut « mille » quand on pense

qu'il était au maximum de sa passion !

…cette lettre qui se termine par le fait qu'une femme doit bien rester à sa place et rendre tous

les services qui ne sont pas du tout différents des fameux : « Kinder, Küche, Kirche. ». [ Enfants, Cuisine, Église ]

 

Je pense à l'époque où il se faisait volontiers

lui-même le […] éventuel de sa femme.

Et le texte se termine sur un passage que je dois vous lire en anglais puisque ce texte n'a jamais été publié dans une autre langue :

 

« Ni la loi ni la coutume n'ont beaucoup à donner à la femme qui lui ait été précédemment retiré, mais fondamentalement, la position des femmes doit sûrement être ce qu'elle est dans la jeunesse,

une chère adorée, un adorable petit meuble, une potiche angélique, et dans son âge mûr,

une femme aimée. »

 

Voilà quelque chose qui n'est pas du tout

sans intérêt pour nous et qui nous montre de

quelle expérience est parti FREUD, et nous fait également apercevoir quel chemin il a dû parcourir.

 

L'autre face possible…

ce n'est pas pour rien que nous sommes

entrés ici dans la dialectique sociale

…c'est que devant cette position problématique,

il y a une autre solution pour le sujet.

 

L'autre solution pour le sujet, nous la savons également par FREUD : c'est l'identification.

 

L'identification à quoi ?

L'identification au père.

L'identification au père, pourquoi ?

 

Je vous l'ai déjà indiqué :

en tant que c'est celui qui, de quelque façon,

est aperçu comme celui qui a réussi à surmonter réellement ce lien en impasse, à savoir celui qui est censé avoir réellement châtré la mère.

 

Je dirais qui est « censé » parce que, bien entendu,

il n'est que « censé » et que d'ailleurs il y a là quelque chose qui se présente essentiellement,

c'est la problématique du père.

 

Et peut-être si j'y reviens aujourd'hui avec quelque insistance, est-ce dans la ligne de quelque chose

qui a été agité hier soir à notre « Réunion scientifique », c'est à savoir justement la fonction du père,

la seigneurialité du père, la fonction imaginaire du père

dans certaines sphères de la culture.

 

Il est certain qu'il y a là une problématique

qui n'est pas sans présenter toutes sortes de possibilités de glissement parce que ce qu'il faut voir, c'est que la solution ici préparée, est si l'on peut dire, une solution directe :

le père est déjà un « type »…

au sens propre du terme

…« type » sans aucun doute présent dans des variations temporelles.

 

Nous ne serions pas tellement intéressés en ce qu'il n'y ait pas de ces variations, mais en ce que nous ne pouvons pas concevoir ici la chose autrement que dans ses rapports avec une fonction imaginaire, en niant le rapport du sujet avec le père, cette identification à l'idéal du père grâce à laquelle peut-être en fin de compte, nous pouvons dire qu'en moyenne les nuits de noces réussissent et tournent bien, encore que la statistique n'ait jamais été faite d'une façon strictement rigoureuse

 

Ceci est évidemment lié à des données de fait,

mais aussi à des données imaginaires et ne résout

en rien pour nous la problématique…

d'ailleurs ni pour nous ni, bien entendu,

pour nos patients, et peut-être sur ce point

nous nous confondons

…ne résout en rien la problématique du désir.

 

Nous allons voir en effet que cette identification à l'image du père n'est qu'un cas particulier de ce qu'il nous faut maintenant aborder comme étant la solution la plus générale…

je veux dire dans les rapports, dans

cet affrontement du S avec le (a) de l'objet

…l'introduction sous la forme la plus générale de

la fonction imaginaire.

Le support, la solution, la voie de solution qu'offre au sujet la dimension du narcissisme, qui fait que l'Éros humain est engagé dans un certain rapport avec une certaine image [i(a)] qui n'est pas autre chose qu'un certain rapport à son corps propre, et dans lequel va pouvoir se produire cet échange, cette interversion dans laquelle je vais essayer d'articuler pour vous la façon dont se présente le problème de l'affrontement

de S avec petit(a).

 


Date: 2016-03-03; view: 475


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