L'ÉTRANGE PRÉFACEBRUXELLES
A L'ENSEIGNE DE L'OISEAU BLEU RUE DE NAMUR, 62
I 9 2 7
A. J. KRISHNAMURTI
Felix qui potuit cognoscere causas.
VIRGILE.
TABLE DES METIÈRES
L'ETRANGE PRÉFACE
| I. POÈMES MESSIANIQUES
| III. LE DON DU BONHEUR
| IV. POÈMES PHILOSOPHIQUES
| I. L'Étoile Prophétique
| I. Via Beata
| I. Philosophie
| II. La double Prédiction
| II. Le Bonheur des Choses
| II. L'Examen de conscience
| III. Le Portrait de Maitreya
| III. Les Deux Bonheurs
| III. Survivance
| IV. Poème Messianique
| IV. Le Cœur Éternel
| IV. L'Ombre
| V. Le Message incompris
| V. Sérénité
| V. Les Haïsseurs
| VI. Le Feu Mystique
| VI. La Grande Vision
| VI. Homo-Duplex
| VII. Quand tu seras parmi nous
| VII. Le Vol Spirituel
| VII. Le mauvais Horoscope
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| VIII. La Bonne Mort
| VIII. Les Penseurs
| II. LA VOIX QUI ILLUMINE
| IX. Le Chant sacré
| IX. L'Hommage à la Science
| I. L'Attendu
| X. Nocturne lucide
| X. La Colère des Etoiles
| II. Ommen
| XI. L'Ame triomphante
| XI. La Divine Folie
| III. Je viens
| XII. La Voix du Silence
| XII. Anima Divina
| IV. La Voix d'amour
| XIII. L'Epreuve inévitable
| XIII. Le Poète
| V. Le Prédestiné
| XIV. Le Rêve du Mage
| XIV. Astrologie
| VI. Renaissance
| XV. Les Deux Aubes
| XV. Les Anges méconnus
| VII. Le Christ est revenu
| XVI. La Lumière cachée
| XVI. L'Ange déchu
| VIII. L'Espoir des siècles
| XVII. Printemps d'exil
| XVII. Erraticité
| IX. Le Seigneur était là
| XVIII. Amour
| XVIII. La Ballade du Désespéré
| X. Le Retour des Dieux
| XIX. Le joyau immatériel
| XIX. L'Idéal
| XI. Et le Seigneur parla
| XX. Les belles Ames
| XX. La Puissance
| XII. Le Chant de l'illuminé
| XXI. Le Chant d'un Croyant pauvre
| XXI. L'Appel aux Antres
| XIII. La grande Extase
| XXII. A un Mort
| XXII. La Blessure mystique
| XIV. Paroles de Foi
| XXIII. Chanson spiritualiste
| XXIII. L'Autre Aveugle
| XV. L'Appel suprême
| XXIV. Le grand Bonheur
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| XVI. L'Apôtre nouveau
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| | | | V. LUMIÈRE D'ORIENT
| VI. LE DRAME DE L'ART
| VII. L'OR ET LE SANG
| I. Les Quatre Kumaras
| I. Le Don de l'Art
| I. Le Poids des Siècles
| II. Sanat Kumaras, roi du Monde
| II. Les Artistes déchus
| II. Huns
| III. Enthéos
| III. L'Art créateur
| III. Août 1914
| IV. L'Immuable
| IV. Le Moderniste
| IV. L'Agitateur
| V. Le Cœur Divin
| V. La Gloire d'Athéna
| V. La Menace
| VI. Le Plan
| VI. L'Art et l'Or
| VI. Le Dominateur
| VII. Sonnet panthéiste
| VII. La Gloire du Poète
| VII. De l'Or et du Sang
| VIII. Le Souhait du Sage
| VIII. Le Financier inspiré
| VIII. L'Indomptable
| IX. Les Ennemis de l'Homme
| IX. La Danseuse satanique
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| X. Au Nouveau-né
| X. Hommage à un Artiste latin
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| XI. Immortalité
| XI. La Statue antique
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| XII. Mâyâ
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| XIII. Le Réveil de l'Asie
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| VIII. MÉLANGES
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| I. Patria
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| II. L'Adoration des Mages
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| III. Les Soirs révélateurs
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| IV. Les Nuages
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| V. Dimanche soir
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| VI. L'Invocation des Anges
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| VII. La Griffe
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| VIII. Les Deux Crépuscules
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| IX. L'Oiseau mort
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| X. A la Haine
| | | XI. Le Cimetière illuminé
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| XII. De la Clarté
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| XIII. A une Nation latine
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| XIV. Le Cri du Prophète
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| XV. Ceux de demain
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L'ÉTRANGE PRÉFACE
I
Toi qui liras ces vers pleins d'un élan mystique,
et conçus en un temps où l'Idéal se meurt,
ô mon frère inconnu qui deviens mon lecteur,
comprendras-tu leur sens étrange et prophétique ?
Les poètes du jour, de l'Esprit pur ont peur.
Pour eux, la Beauté n'est qu'un rêve d'hystérique.
Ils sont les décadents à l'âme frénétique,
les chantres convulsifs de la rude laideur.
Ces vers ne sont point ceux de quelqu'un qui s'amuse
à jeter au hasard les dés roulants des mots,
ce vide passe-temps dont se grisent les sots.
C'est la chose éternelle où se complaît ma Muse,
et si tu ris du don lumineux de ma foi,
referme alors ce livre ; il n'est point fait pour toi !
II
Vous direz que ce livre est plein de vieilles choses,
et qu'il n'a rien en lui qui plaise à vos cinq sens,
puisqu'il n'a point de mots bizarres et puissants,
comme on en trouve dans vos plus morbides proses.
Vous direz que ces vers sont toujours agaçants ;
qu'un poète, aujourd'hui, doit prendre d'autres poses
celles aux gestes fous, barbares, fracassants,
plutôt que d'un rêveur d'étoiles ou de roses.
S'il est vrai que j'écris des vers simples et purs,
c'est que mon cœur prévoit les mystères futurs,
et que mon âme aspire à l'Unité première.
Vous qui vous enivrez des orgueils du moment,
vous saurez bien fouler à vos pieds, bêtement,
ce livre, comme un lis tourné vers la Lumière !
III
Pour vous, toute croyance est de la maladie,
et le plus grand mystique est le dernier des fous.
Lorsque vous voyez l'homme ou la femme à genoux,
vous ne comprenez rien à leur âme grandie.
Sous votre front durci la pensée raidie,
impuissante à saisir le dieu latent en nous,
ne voit que le néant à travers les grands trous
que fait sur l'infini votre Encyclopédie !
Que savez-vous, d'ailleurs, vous, fils de la raison,
qui n'avez jamais eu qu'un très sombre horizon,
et qui limitez tout à l'obscure matière?
Vous n'avez jamais su que rire ou renier
ceux qu'une sainte foi tourne vers la lumière,
et réclament le droit de croire et de prier !
Date: 2016-03-03; view: 627
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