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TABLE DES SÉANCES 64 pagele situer, à l'articuler différemment tout à l'heure.
En effet, ces problèmes ont été abordés d'une façon beaucoup plus serrée et beaucoup plus sérieuse toujours dans la même voie, dans d'autres contextes, dans d'autres groupes, et je mettrai, comme je vous l'ai déjà indiqué ici, au premier rang les articulations d'Edward GLOVER. Je vous rappelle la place de l'article que j'ai déjà cité, dans le volume XIV de l'International Journal of Psycho-analysis, octobre 1933, sur La Relation de la formation de la perversion au développement du sens de la réalité . [ Cf 13-05 ]
C'est dans le souci qui est par lui poursuivi dans le sens : - d'une élaboration génétique, des rapports du sujet à ce monde, à la réalité qui l'entoure, - et d'une évolution qui doit être serrée de près, autant par la reconstruction, par les analyses d'adultes que par l'appréhension directe du comportement de l'enfant, aussi serrée qu'il est possible dans une perspective rénovée par l'analyse, que GLOVER essaye de situer ces perversions quelque part par rapport à une chaîne.
Il a déjà établi une chaîne comportant des dates, si l'on peut dire, d'insertion des diverses anomalies psychiques auxquelles a affaire l'analyse, et qui l'a amené à faire une série, dont l'ordre n'est pas sans prêter, comme d'habitude, à critique, mais qui, sans y insister plus, est constituée par le caractère primitif, primordial, des perturbations psychotiques, nommément des perturbations paranoïdes, à la suite desquelles se succèdent les différentes formes de névrose qui s'articulent, se situent dans un ordre progressif, je veux dire d'avant en arrière, des origines vers le plus tard, en commençant par la névrose obsessionnelle qui se trouve donc exactement à la limite avec les formes paranoïaques.
C'est pour autant qu'il a situé là… quelque part dans l'intervalle, dans un article précédent qui est celui du volume XIII, de juillet 1932, partie 3, pages 298-328 de l'International journal of Psycho-analysis sur les drug-addictions [On the Aetiology of Drug-Addiction], autrement dit ce que nous appelons les toxicomanies …qu'il a pu croire situer avec assez de précision les rapports entre les formes paranoïdes et les névroses, qu'il cherche à situer là quelle peut être la fonction des perversions, à quelle étape, à quelle date, à quel mode de relation du sujet au réel.
Pour autant que la forme paranoïde est liée à des mécanismes tout à fait primitifs de projection et d'introjection, il est à ce moment-là… disons-le tout nettement …travaillant tout à fait sur le même plan et expressément d'accord… d'ailleurs, d'une façon formulée …avec Mélanie KLEIN.
Vous savez qu'il s'en est fait le contradicteur avec éclat.
C'est sur ce plan qu'il adhère à l'élaboration kleinienne et c'est pour autant qu'un mode de relation à l'objet… très spécifique de cette étape type paranoïde, considéré comme primitif …existe, qu'il situe, qu'il élabore, articule, qu'il comprend la fonction de la drug-addiction, de la toxicomanie.
C'est à ceci que se rapporte le passage que je vous ai lu il y a quelques séances, à savoir le passage où, d'une façon métaphorique très brillante, où sur le mode très instructif, il n'hésite pas à comparer le monde primitif de l'enfant à quelque chose qui participe :
« d'une boucherie, d'un lavatory public sous un bombardement et d'une morgue combinés » [ p.23 ]
À quoi assurément apporte une organisation plus bénigne la transformation de ce spectacle initial inaugural de la vie, la succession à cette étape d'une « pharmacie » avec ses réserves d'objets, les uns bénéfiques, les autres maléfiques. [ Séance du 13-05-59 ]
Ceci donc est articulé de la façon la plus claire et est instructif pour autant qu'il nous signifie dans quelle direction est faite la recherche de la fonction du fantasme, dans la direction de son fonctionnement comme structural, comme organisateur de la découverte, de la construction de la réalité par le sujet. Là-dessus, il n'y a pas de différence, en effet, entre GLOVER et Mme Mélanie KLEIN.
Et Mme Mélanie KLEIN nous articule proprement ceci : c'est qu'en somme les objets sont conquis successivement par l'enfant, pour autant… ceci est articulé dans l'article Symbol's formation and ego [124] …pour autant que, à mesure que les objets sont moins proches des besoins de l'enfant, sont appréhendés, ils se chargent de l'anxiété liée à leur utilisation dans les relations agressives, sadiques, fondamentales qui sont celles, au départ, de l'enfant à son entourage comme suite à toute frustration.
C'est pour autant que le sujet déplace son intérêt sur des objets plus bénins, lesquels à leur tour se chargeront de la même anxiété, que l'extension du monde de l'enfant est conçue comme telle.
Observez ce que ceci représente.
Cela représente la notion que nous devons chercher dans un mécanisme, en somme, que nous pourrions appeler contraphobique.
À savoir que c'est pour autant : - que les objets ont d'abord et primitivement une fonction d'objets contraphobique, - et que l'objet phobique, si l'on peut dire, est cherché ailleurs, …c'est par une extension progressive du monde des objets dans une dialectique contra-phobique, ceci est le mécanisme même de conquête de la réalité. Si ceci ou non correspond à la clinique, c'est une question qui n'est pas directement ici dans le champ de notre visée. Je crois que directement et dans la clinique, beaucoup de choses peuvent aller contre, qu'il y a là une unilatéralisation, une partialisation d'un mécanisme qui assurément n'est pas sans interférer avec la conquête de la réalité, mais qui ne la constitue pas à proprement parler.
Mais ce n'est pas ici notre but de critiquer la théorie de Mélanie KLEIN, puisque c'est par rapport à une toute autre visée que nous la faisions entrer en ligne de compte, en jeu, c'est par rapport à quelque chose, une fonction qui est le désir.
Or c'est bien là ceci qui aussitôt montre ses conséquences, c'est à savoir que GLOVER aboutit à un paradoxe qui assurément semble plus instructif pour lui que pour nous, puisqu'il ne semble pas y avoir à s'en étonner.
Il aboutit à ceci, c'est que s'il essaie concrètement de situer les diverses perversions par rapport à sa dialectique, à ce mécanisme tel qu'il essaye de l'élaborer, de le reconstituer, de le réintégrer dans la notion d'un développement régulier de l'ego, pour autant qu'il serait parallèle aux modifications de la libido, pour autant l'on peut inscrire pour tout dire, la destinée, la structuration du sujet, en termes de pure expérience individuelle de conquête de la réalité. Tout est là en effet.
La différence qu'il y a entre la théorie que je vous donne des phobies, par exemple, et celle que vous verrez chez tels auteurs français récents… pour autant qu'ils essayent d'indiquer la genèse de la phobie dans des formes structurales de l'expérience infantile - par exemple de la façon dont l'enfant a à s'arranger de ses rapports avec ceux qui l'entourent, du passage de la clarté à l'obscurité - il s'agit d'une genèse purement expérimentale, d'une expérience de crainte à partir de laquelle est engendrée et déduite la possibilité de la phobie
…la différence entre cette position et celle que je vous enseigne est typiquement celle-ci : c'est de dire qu'il n'y a aucune espèce de juste déduction de la phobie, sinon à admettre la fonction, l'exigence comme telle d'une fonction du signifiant, laquelle suppose une dimension propre qui n'est pas celle du rapport du sujet à son entourage, qui n'est pas celle du rapport à aucune réalité, sinon à la réalité et à la dimension du langage comme tel, du fait qu'il a à se situer comme sujet dans le discours, à s'y manifester comme être, ce qui est différent.
Il y a quelque chose de tout à fait frappant concernant l'appréciation de ces phobies, même chez quelqu'un d'aussi perspicace que GLOVER.
Il essaye d'expliquer la genèse, la stabilisation d'une phobie.
Quand il déclare que :
« …il est assurément plus avantageux d'être pourvu d'une phobie du tigre, quand on vit comme un enfant dans les rues de Londres, que trouver la même phobie s'il vivait au milieu de la jungle indienne. » [ p.21 ]
On peut se demander si on ne pourrait pas lui rétorquer que, effectivement, ce n'est pas dans ce registre que se pose le problème.
Après tout, on pourrait même renverser sa proposition et dire que la phobie du tigre dans la jungle indienne est au contraire, semble-t-il, la plus avantageuse pour adapter l'enfant à une adaptation réelle.
Mais que par contre, il est fort encombrant de souffrir d'une phobie du tigre, pour autant que nous savons quels en sont les corrélatifs, à savoir que celle de l'enfant, voire du sujet le plus avancé déjà dans son développement, au moment où il est la proie d'une phobie, est assurément un comportement des plus entravé et qui, lui, est sans aucun rapport avec le réel. En fait, quelque chose se présente qui pose à GLOVER son problème dans ces termes : c'est de s'apercevoir que la plus grande diversité de distorsions de la réalité est réalisée dans les perversions, et de dire qu'il ne peut situer… dans une perspective génétique …la perversion qu'à condition de la fragmenter, de l'interpoler à toutes les étapes supposées ou présupposées du développement.
À savoir d'admettre l'existence aussi bien de perversions très archaïques… plus ou moins contemporaines de l'époque paranoïde, voire de l'époque dépressive …que d'autres perversions qui, elles, se situent à des phases très avancées, voire non seulement phalliques, mais à proprement parler œdipiennes voire génitales, du développement.
Ceci ne lui semble pas une objection pour la raison suivante, c'est qu'il finit par donner de la perversion une définition qui est la suivante : c'est qu'en somme, la perversion est une des formes, pour lui… il ne peut pas aboutir à autre chose dans la perspective dont il est parti …du « reality testing », de « l'épreuve de la réalité ».
C'est pour autant - selon GLOVER - que quelque part, quelque chose dans « l'épreuve de la réalité » n'aboutit pas, échoue, que la perversion vient recouvrir ce « hole », ce « trou », n'est-ce pas, par un mode particulier d'appréhension du réel comme tel, du réel, dans l'occasion, c'est un réel psychique, c'est un réel projeté et d'autre part introjecté.
Que c'est donc à proprement parler comme fonction de maintien, préservation d'une réalité qui serait menacée dans son ensemble, c'est pour autant que la perversion sert, si vous voulez, on peut dire à la fois de « reprise », au sens où l'on dit qu'un tissu est reprisé, ou encore de clef de voûte, quelque décharge, quelque moment boiteux, et quelque moment menaçant compromettant l'équilibre de l'ensemble de la réalité pour le sujet.
Bref ce n'est que, d'une façon non-ambiguë, comme forme de salut par rapport à une menace supposée de psychose, que la perversion est conçue par Edward GLOVER.
Il y a là une perspective. Peut-être certaines observations peuvent montrer effectivement quelque chose qui semble l'illustrer, mais beaucoup d'éléments nous commandent de nous en éloigner.
Outre ceci : qu'il semble tout à fait paradoxal de faire de la perversion quelque chose qui a ce rôle économique… ce rôle économique que beaucoup d'éléments contredisent …serait ce quelque chose qui nous indique que ce n'est certes pas la précarité de l'édifice du pervers qui est quelque chose qui, cliniquement ni non plus dans l'expérience analytique, nous frappe, au premier aspect tout au moins !
Pour indiquer ici quelque chose, je n'abandonnerai pas cette dialectique kleinienne sans faire remarquer comment elle rejoint et amorce le problème que nous posons.
En effet, si nous cherchons ce dont il s'agit dans la dialectique kleinienne, à savoir les deux étapes qu'elle distingue, entre :
- la phase paranoïde,
- puis ensuite la phase dépressive qui est caractérisée, comme vous le savez, par rapport à la première, par le rapport du sujet à son objet majeur et prévalant : la mère, comme à un tout.
Auparavant, c'est à des éléments disjoints auxquels il a affaire. Puis la schize en objets bons et mauvais, avec tout ce qu'elle va instaurer chez lui, dans cette phase qui est celle de la projection et de l'introjection. C'est ainsi que la barrière paranoïde se caractérise.
Enfin, qu'est-ce que nous pouvons dire dans notre perspective ?
Je veux dire, essayons de comprendre, par la perspective où nous l'articulons nous-mêmes, ce dont il s'agit dans ce processus, ce processus tout à fait inaugural, mis au début de la vie du sujet, c'est qu'en somme la réalité des premières appréhensions de l'objet, telle que Mme KLEIN nous la montre, provient de ceci, c'est qu'en somme l'objet est d'abord… au-delà du fait qu'il peut être bon ou mauvais, profitable ou frustrant …c'est qu'il est significatif.
Car la notion, la distinction qui, si l'opposition comme telle est stricte… et je dirais sans nuances, sans transitions, sans apercevoir d'aucune façon que c'est le même objet qui peut être bon ou mauvais selon les heures, à savoir la mère …qu'il y a ici non pas « expérience » chez le jeune sujet, ni tout ce qu'elle peut comporter comme habitudes transitionnelles, mais qu'il y a oppositions tranchées, passage de l'objet comme tel à une fonction d'oppositions signifiantes qui est la base de toute la dialectique kleinienne, et dont on s'aperçoit, me semblet-il, trop peu que, pour fondée qu'elle soit, elle est tout à fait à l'opposé, au bord opposé, au pôle opposé, qu'elle est le contraire de cet autre élément mis en relief par notre expérience, à savoir de l'importance de la communication vivante, aussi essentielle au départ pour le développement, qui s'exprime, se manifeste dans la dimension des soins maternels.
Il y a là quelque chose d'un autre registre, qui est contemporain mais qui ne peut pas être confondu. Et ce que Mélanie KLEIN nous apporte, c'est une sorte d'algèbre primitive, dont on peut dire qu'elle rejoint tout à fait, en effet, ce que nous essayons de mettre ici en relief sous le nom de « fonction du signifiant ».
Ce sont les formes primaires, primitives de cette fonction du signifiant comme tel, qui sont à tort ou à raison… qu'il soit effectivement présent à cette date ou simplement « Rück-Phantasie », « fantasme » mais « en arrière » …c'est cela, nous n'avons qu'à l'enregistrer, que nous décrit Mélanie KLEIN.
Dès lors, quelle valeur va prendre cette phase limite entre période paranoïde avec son ordonnance de bons objets qui sont comme tels intériorisés - internalised dit-elle - par le sujet, et de mauvais qui sont rejetés ?
Que se passe-t-il ? Comment pouvons-nous décrire ce qui se passe à partir du moment où intervient la notion du sujet comme un tout, qui est essentielle pour que le sujet lui-même se considère comme ayant un dedans et un dehors ?
Car en fin de compte, ce n'est qu'à partir de là qu'il est concevable que se manifeste, se définisse le processus d'internalisation et d'externalisation, d'introjection et de projection, qui va être pour Mélanie KLEIN décisif pour cette structuration de l'animal primitif.
Avec les repères qui sont les nôtres, nous voyons que ce dont il s'agit est quelque chose qui resitue ce rapport, cette schize… comme elle s'est exprimée elle-même …primitive des objets en bons et en mauvais par rapport à cet autre registre du dedans et du dehors du sujet.
Ce quelque chose que, je crois, nous pouvons, sans excès de sollicitation par rapport aux perspectives kleiniennes, que nous pouvons rapporter au moment dit du stade du miroir, c'est pour autant que l'image de l'autre donne au sujet cette forme de l'unité de l'autre comme tel, que peut s'établir quelque part cette division du dedans et du dehors, ou par rapport à laquelle vont se reclasser les bons et les mauvais objets : les bons pour autant qu'il doivent venir au-dedans, les mauvais pour autant qu'ils doivent rester au-dehors.
Eh bien, ce qui arrive ici à se définir de la façon la plus claire… parce qu'imposée par l'expérience …c'est la même chose que ce que nous pourrions dire dans notre discours à nous.
C'est à savoir que le discours qui organise réellement le monde des objets, je dirais selon l'être du sujet, au départ, déborde celui où le sujet lui-même se reconnaît dans l'épreuve narcissique, l'épreuve dite du stade du miroir, à savoir : - où il se reconnaît comme maîtrise et comme moi unique, - où il se reconnaît donc une relation d'identification narcissique d'une image à l'autre, - où il se reconnaît comme maîtrise d'un moi.
C'est pour autant que quelque chose qui le définit dans une première identification… dans celle qui est exprimée ici au niveau de la première identification à la mère, comme objet de la première identification aux insignes de la mère …c'est pour autant que ceci conserve pour le sujet une valeur assimilatrice qui déborde ce qu'il va pouvoir mettre au-dedans de lui-même, pour autant que ce dedans est défini par ses premières expériences de maîtrise, de prestance, pour autant qu'il est « i » de l’autre [i(a)], « i » typiquement et idéalement de ce jeune semblable, avec lequel nous le voyons de la façon la plus claire faire ses expériences de maîtrise.
c'est pour autant que ce qui se rapporte […], c'est pour autant que les deux expériences ne se recouvrent pas… je ne dis pas – moi - : toute l'expérience du développement s'ordonne … que nécessairement, nous devons admettre ceci pour comprendre ce dont il s'agit dans ce que nous décrit Mélanie KLEIN.
En effet, ce qui définit cette différence, ce champ x où i(a) qui, à la fois, fait partie du sujet et en même temps n'en fait pas partie de ce sujet, c'est quoi ?
C'est cet objet dont on ne semble pas s'étonner du paradoxe à partir des prémisses que pose Mélanie KLEIN, c'est ce qu'elle appelle le mauvais objet interne.
Le mauvais objet interne se présente pour nous d'emblée dans la dialectique kleinienne, de la façon la plus manifeste, comme l'objet problématique. En ce sens que, vu - si l'on peut dire - du dehors, là où le sujet n'est pas sujet mais où nous devons le prendre comme un être réel, nous pouvons nous demander, ce mauvais objet auquel prétendument le sujet s'identifie, le sujet, en fin de compte : l'est-il ou ne l'est-il pas ?
Inversement, vu du dedans, vu du point de vue de la [πρᾶξις, praxis ?], de la maîtrise, du premier exercice du sujet, de se tenir, de s'affirmer, de se contenir, nous devons nous demander si, ce mauvais objet dont nous savons le rôle absolument décisif à partir de là, le sujet l'a ou ne l'a pas. La question qui se pose c'est : l'a-t-il ou ne l'a-t-il pas ?
Car si nous avons défini bons et mauvais objets comme déterminant le processus de structuration par quoi : - le sujet intériorise les bons objets et fait qu'ils font primitivement partie de lui-même, - et rejette les mauvais comme étant ce qui n'est pas lui, tout le reste, le paradoxe du mauvais objet intériorisé apparaît au premier plan.
Que signifie cette [zone ?] du premier objet en tant que le sujet l'intériorise, qu'il le fait à la fois sien et qu'en quelque sorte, comme mauvais virtuellement, il le dénie ?
Il est clair qu'ici la fonction ultérieure de l'interdit est justement ce qui a la valeur délinéatrice, grâce à quoi le mauvais objet cesse de se proposer en espèce d'énigme permanente, d'énigme anxiogène par rapport à l'être du sujet.
L'interdit est précisément ce qui introduit, à l'intérieur de cette fonction problématique du mauvais objet, cette délinéation essentielle.
C'est cela qui fait sa fonction d'interdit, c'est que s'il l'est, ce mauvais objet, il ne l'a pas.
En tant qu'il l'est – identifié - il est défendu qu'il l'ait. L'euphonie française entre le subjonctif du verbe avoir et l'indicatif du verbe être est à utiliser.
Autrement dit :
- en tant qu'il l'est, il ne l'a pas,
- en tant qu'il l'a, il ne l'est pas.
Autrement dit, c'est qu'au niveau du mauvais objet, le sujet expérimente, si je puis m'exprimer ainsi, la servitude de sa maîtrise.
C'est que le maître vrai… chacun sait qu'il est au-delà de tout visage, qu'il est quelque part dans le langage, encore qu'il ne puisse même y être nulle part …le maître vrai lui délègue l'usage limité du mauvais objet comme tel, c'est à savoir d'un objet qui n'est pas situé par rapport à la demande, d'un objet qu'on ne peut pas demander.
Car c'est de là, en effet, que part toute la portée de nos données. Auparavant, puis-je vous indiquer que ce qui se lit d'une façon saisissante dans les cas précis qui nous sont présentés par Mélanie KLEIN : c'est pour autant qu'il est manifestement dans cette impasse, dans ce champ du non-demandable comme tel, que nous trouvons cet enfant si singulièrement inhibé auquel elle a affaire, et qu'elle nous présente dans l'article sur La Formation du développement de l'ego dans son rapport avec la formation du symbole. [ op. cit.]
Est-ce qu'il n'est pas clair que ce qu'elle obtient dès qu'elle commence à parler à cet enfant, c'est quelque chose qui tout de suite se cristallise dans une demande, une demande panique :
« Nurse coming ? », « Est-ce que la nurse va venir ? »
Et qui tout de suite après… dans la mesure où l'enfant va se permettre de reprendre contact avec ses objets dont il apparaît au départ, dans l'expérience, singulièrement séparé …est quelque chose qu'elle nous signale comme un fait très étonnant, décisif.
Puisque - vous vous en souvenez - c'est dans l'exercice d'une sorte de petit coupage, d'arrachage à l'aide des ciseaux de l'enfant… qui est loin d'être un maladroit, puisqu'il se sert de toutes sortes d'éléments, tels que poignées de porte …les ciseaux, il n'a jamais pu les tenir.
Là, il les tient, et pour essayer de détacher - et il y arrive - un petit morceau de charbon de quelque chose qui n'est pas non plus sans signification, puisque c'est un élément de chaîne du train avec lequel on réussit à le faire jouer : un tender nommément. Sans vouloir même ici m'étendre sur les curieux jeux et termes qui pourraient se faire autour Date: 2016-03-03; view: 535
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