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TABLE DES SÉANCES 13 page

- Anna F.eud, Er(d)beer (qui est la forme enfantine de prononcer « fraises »),

- Hochbeer (qui veut dire également fraises),

- Eier(s)peis (qui correspond à peu près au mot flan),et enfin : Papp (bouillie)! »

 

Et Freud nous dit :

 

« Elle se ser­vait donc de son nom pour exprimer sa prise de possession et l'énumération

de tous ces plats prestigieux, ou qui lui paraissaient tels, une nourriture digne de désir.

Que les fraises apparussent là sous la forme de deux variétés : Erdbeer et Hochbeer…

je ne suis pas arrivé à resituer Hochbeer, mais

le commentaire de FREUD signale deux variétés

est une démonstration, une manifestation contre la police sanitaire de la maison, et a son fondement dans la circonstance fort bien remarquée par elle que la nurse avait la veille attribué son indisposition à un petit abus dans l'absorption de fraises, et de ce conseil importun, incommode, de cette remarque, elle avait pris aussitôt, dans le rêve, sa revanche. »[18]

 

Je laisse de côté le rêve du neveu Hermann qui pose d'autres problèmes. Mais par contre je ferai état volontiers d'une petite note qui n'est pas dans

la première édition pour la raison qu'elle a été élaborée au cours de discussions (enfin des comptes rendus d'école), et à laquelle FERENCZI a contribué en apportant à la res­cousse le proverbe qui dit ceci:

 

« Le cochon rêve de glands, l'oie rêve de maïs »

 

Et dans le texte aussi, FREUD a alors à ce moment là aussi, fait état d'un proverbe que, je crois,

il n'emprunte pas tellement au contexte allemand étant donné la forme que le maïs y prend :

 

« De quoi rêve l'oie ? De maïs. »

 

Et enfin le proverbe juif :

 

« De quoi rêve la poule ? Elle rêve de millet. »[19]

 

Nous allons nous arrêter là-dessus.

Nous allons même commencer par faire une petite parenthèse, parce qu'en fin de compte c'est à ce niveau qu'il faut prendre le problème qu'hier soir j'évoquais à propos de la communication de GRANOFF[20] sur le problème essentiel, à savoir de la différence de la directive du plaisir et de la directive du désir.

 

Revenons un peu sur la directive du plaisir, et une bonne fois, aussi ra­pidement que possible, mettons les points sur les « i ». Ceci a le rapport évidem­ment aussi le plus étroit avec les questions qui me sont posées ou

qui se posent à propos de la fonction que je donne…

dans ce que FREUD appelle le processus primaire

…à la Vorstellung pour le dire vite.

Ceci n'est qu'un détour.

 

Il faut bien concevoir ceci : c'est qu'en quelque sorte à entrer dans ce problème de la fonc­tion



de la Vorstellung dans le principe de plaisir, FREUD coupe court.

 

En somme nous pourrions dire qu'il lui faut

un élément pour reconstruire ce qu'il a aperçu

dans son intuition, enfin il faut bien dire que c'est

le propre de l'intuition géniale que d'introduire dans la pensée quelque chose qui jusque là n'avait été absolu­ment pas aperçu, cette distinction du processus primaire comme étant quelque chose de séparé du processus secondaire.

Nous ne nous apercevrons pas du tout de ce qu'il y a d'original. Nous pourrons toujours penser comme cela que ce fut quelque chose qui soit en quelque sorte comparable, par l'idée que ce soit dans l'instant antérieur.

 

Pour autant dans leur synthèse, dans leur composition ça n'a ab­solument rien à faire :

le processus primaire signifie la présence du désir, mais pas de n'importe lequel, du désir là où il se présente comme le plus morcelé, et l'élé­ment perceptif dont

il s'agit, c'est avec cela que FREUD va s'expliquer, va nous faire comprendre de quoi il s'agit.

 

En somme rappelez-vous les premiers schémas que FREUD nous donne concernant ce qui se passe quand

le processus primaire seul est en jeu.

Le processus primaire quand il est seul en jeu aboutit

à l'hallucination, et cette halluci­nation est quelque chose qui

se produit par un procès de régression, de régression qu'il appelle très précisément de régression topique.

 

FREUD a fait plu­sieurs schémas de ce qui motive,

de ce qui structure le processus primaire, mais ils ont tous ceci en commun :

qu'ils supposent comme leur fond quelque chose

qui est pour lui le parcours de l'arc réflexe :

 

- voie afférente et afférence de quelque chose qui s'appelle sensation,

 

- voie efférente et efférence de quelque chose qui s'appelle motilité.

 

Sur cette voie…

d'une façon je dirais horriblement discutable

…la perception est mise comme quelque chose qui

se cumule, qui s'accumule quelque part du côté de

la partie sensorielle, de l'afflux d'excitations,

du stimulus du milieu extérieur, et étant mises à cette origine de ce qui se passe dans l'acte, toutes sortes d'autres choses sont supposées être après…

et nommément c'est là qu'il insérera toute la suite des couches superposées qui vont depuis l'inconscient en passant par le préconscient et la suite

…pour aboutir ici à quelque chose qui passe ou qui ne passe pas vers la motilité.

Voyons bien ce dont il s'agit chaque fois qu'il nous parle de ce qui se passe dans le processus primaire. Il se passe un mouvement régressif.

C'est toujours quand l'issue vers la motilité de l'excitation est pour une raison quelconque bar­rée, qu'il se produit quelque chose qui est de l'ordre régressif et qu'ici apparaît une Vorstellung, quelque chose qui se trouve donner à l'excitation en cause une satisfaction hallucinatoire à proprement parler.

 

Voilà la nouveauté qui est introduite par FREUD.

Ceci littéralement vaut sur­tout si l'on songe à l'ordre, à la qualité de l'articulation des schémas dont il s'agit, qui sont des schémas qui sont donnés en somme pour leur valeur fonctionnelle,

je veux dire pour établir…

FREUD le dit expressément

…une séquence, une suite dont il souligne qu'il est encore plus important d'ailleurs de la considérer comme séquence temporelle que comme séquence spatiale.

 

Ceci vaut, je dirais, par son insertion dans un circuit, et si je dis qu'en somme ce que FREUD nous décrit comme étant le résultat du processus primaire, c'est qu'en quelque sorte, sur ce circuit quelque chose s'allume.

Je ne ferai pas là une métaphore, je ne ferai que dire en substance ce que FREUD tire de l'explication dans l'occasion, de la tra­duction de ce dont il s'agit.

 

C'est-à-dire vous montrer sur le circuit à fin homéostatique, toujours implicitement, la notion de la réfleximétrie et de distinguer cette série de relais, et que le fait qu'il se passe quelque chose au niveau d'un de ces relais

quelque chose qui en soi prend une certaine valeur d'effet terminal dans certaines conditions

…est quelque chose qui est tout à fait identique

à ce que nous voyons se produire dans une machine quelconque, sous la forme d'une série de lampes, si je puis dire, dont le fait qu'une d'entre elles, entrant en activité indique précisément, non pas tant ceci qui apparaît, à savoir un phénomène lumineux, mais une certaine tension, quelque chose qui se produit d'ailleurs en fonction d'une résistance et indique l'état en un point donné de l'ensemble du circuit.

Et alors, disons le mot, ceci ne répond nullement

au principe du besoin, car bien entendu aucun besoin n'est satisfait par une satisfaction hallucinatoire.

 

Le besoin exige pour être satisfait l'intervention

du processus secondaire, et même des processus secondaires car il y en a une grande variété, lesquels pro­cessus, eux,

ne se paient bien entendu…

comme le nom l'indique

…que de réalité, ils sont soumis au principe de réalité.

 

S'il y a des processus secondaires qui se produisent, ils ne se produisent que parce qu'il y a eu des processus primaires. Seulement il est non moins évident que cette lapalissade, qu'ici cette partition rend impensable l'instinct sous quelque forme qu'on le conçoive.

 

Il y est vola­tilisé car, regardez bien à quoi vont toutes les recherches sur l'instinct et plus

spé­cialement les recherches modernes les plus élaborées, les plus intelligentes, elles visent quoi ?

 

À rendre compte comment une structure qui n'est pas purement préformée…

nous n'en sommes plus là, ne voyons pas l'instinct comme M. FABRE, c'est une structure qui engendre, qui entretient sa propre chaîne

…comment ces structures dessinent dans le réel,

des chemins vers des objets pas encore éprouvés.

 

C'est là le problème de l'instinct et on vous explique qu'il y a un stade appé­titif,

un stade de conduite, de recherche.

L'animal, à l'une de ces phases, se met dans

un certain état dont la motilité se traduit

par une activité dans toutes sortes de directions.

 

Et au deuxième stade, à la deuxième étape, c'est

un stade de déclenchement spécialisé, mais même si

ce déclenchement spécialisé aboutit à la fin à

une conduite qui les leurre, c'est-à-dire si vous voulez à la prise, du fait qu'il s'empare de quelques chiffons de couleur, il n'en reste pas moins que

ces chif­fons, ils les ont détectés dans le réel.

Ce que je veux vous indiquer ici, c'est qu'une conduite hallucinée se distingue de la façon la plus radicale d'une conduite d'auto-guidage de l'investissement régressif si on peut dire, de quelque chose qui va se traduire par l'allumage d'une lampe sur les circuits conducteurs.

 

Ceci peut à la rigueur illuminer un objet déjà éprouvé, si cet objet par hasard est déjà là,

il n'en montre nullement le che­min, et encore moins bien entendu - s'il le montre - même quand il n'est pas là, ce qui se produit en effet dans le phénomène hallucinatoire. Car tout au plus peut-il inaugurer

à partir de là le mécanisme de la recherche,

et c'est bien ce qui se passe.

 

FREUD nous l'articule également à partir

du processus secondaire, lequel en somme remplit le rôle

du comportement instinctuel mais s'en distingue

abso­lument d'un autre côté puisque ce processus secondaire, du fait de l'existence du processus primaire, va être…

FREUD l'articule ! Je ne souscris pas à tout cela,

je vous répète le sens de ce que FREUD articule

…un comportement de mise à l'épreuve de la réalité, cette Erfahrung d'abord ordonnée comme effet de lampe sur

le circuit. Cela va être une conduite de jugement, le mot est proféré quand FREUD explique les choses à ce niveau.

 

En fin de compte selon FREUD, la réalité humaine

se construit sur un fond d'hallucination préalable, lequel est l'univers du plaisir dans son illusoire, dans son essence, et tout ce processus est parfaitement avoué…

je ne dis pas trahi, même pas

…et parfaitement articulé dans les termes dont FREUD se sert sans cesse chaque fois qu'il a à expliquer la succession des empreintes dans lesquelles se décom­pose le terme.

 

Et dans la Traumdeutung, au niveau où il parle du

processus de l'appareil psychique, il montre cette succession de couches où viennent s'impri­mer…

et ce n'est même pas s'imprimer : s'inscrire,

chaque fois qu'il parle dans ce texte et dans tous les autres, ce sont des termes comme niederschreiben

et qui, enregistrés dans la succession des couches, y seront réglés.

 

Il les articule dif­féremment selon les différents moments de sa pensée :

 

- à une première couche par exemple, ce sera par des rapports de simultanéité,

- dans d'autres, empilées les unes sur les autres,

- à d'autres couches, elles seront ordonnées.

 

Ces « impressions », par d'autres rapports, séparent le schéma d'une succession d'inscriptions, de Niederschriften qui se superposent les unes aux autres dans un mot qu'on ne peut pas traduire.

 

C'est par une sorte d'espace typographique que doivent être conçues toutes les choses qui se passent originellement avant l'arrivée à une autre forme d'articulation qui est celle de la préconscience,

à savoir très précisé­ment dans l'inconscient.

 

Cette véritable topologie de signifiants…

car on n'y échappe pas dès que l'on suit bien l'articulation de FREUD

…c'est de cela qu'il s'agit, et dans la « Lettre 52 »

à FLIESS, on voit qu'il est amené nécessairement à supposer, à l'origine une espèce d'idéal qui ne peut pas être prise comme une simple Wahrnehmung, prise de vrai.

 

Si nous la traduisons littéralement, cette topologie des signifiants on arrive au begreifen…

c'est un terme qu'il emploie sans cesse

…à la saisie de la réalité.

 

Il n'y arrive nullement par voie de tri éliminatoire, de tri sélectif, de quoi que ce soit qui ressemble

à ce qui a été donné dans toute théorie de l'instinct comme étant le premier comportement approximatif

qui dirige l'organisme dans les voies de la réussite du comportement instinctuel.

 

Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais d'une sorte de critique véritable,

de cri­tique récurrente,

de critique de ces signifiants évoqués dans le processus pri­maire.

Laquelle critique bien entendu, comme toute critique, n'élimine pas l'antérieur sur quoi elle porte mais

le complique. Le complique en le connotant de quoi ?

D'indices de réalité qui sont eux-mêmes de l'ordre signifiant.

Il n'y a absolument pas moyen d'échapper à cette accentuation de ce que j'articule comme étant ce que FREUD conçoit et nous présente comme le processus pri­maire.

 

Pour peu que vous vous reportiez à l'un des textes quelconques qui ont été écrits par FREUD, vous verrez qu'aux différentes étapes de sa doctrine il a arti­culé, répété chaque fois qu'il a eu à aborder ce problème, qu'il s'agisse de la Traumdeutung oude ce qui est dans l'introduction à La Science des rêves, et ensuite de ce qu'il a repris plus tard quand il a amené le second mode d'exposé de sa topique, c'est-à-dire à partir des articles groupés autour de La Psychologie du moi et de l'Au-delà du principe de plaisir.

 

Vous me permettrez un instant d'imager en jouant avec les étymologies, ce que veut dire cette « prise de vrai » qui conduirait une sorte de sujet idéal au réel,

à des alternatives par où le sujet induit le réel dans ses propositions, Vorstel­lung(en)…

icije le décompose en articulant comme cela

…ces Vorstellung(en) ont une organisation signifiante.

 

Si nous voulions en parler dans d'autres termes

que les termes freudiens, dans les termes pavloviens, nous dirions qu'elles font par­tie dès l'origine,

non pas d'un premier système de significations,

non pas de quelque chose de branché sur la tendance du besoin, mais d'un second système de significations.

 

Elles ressemblent à quelque chose qui est l'allumage de la lampe dans la machine à sous quand la bille

est bien tombée dans le bon trou. Et le signe que

la bille est bien tombée dans le bon trou, FREUD l'articule également le bon trou, ça veut dire le même trou dans lequel la bille est tombée antérieu­rement.

 

Le processus primaire ne vise pas la recherche d'un objet nouveau mais d'un objet à retrouver, et ceci par la voie d'une Vorstellung, réévoquée parce que c'était la Vorstellung correspondant à un premier frayage, alors que l'allumage de cette lampe donne droit à une prime.

 

Et ceci n'est pas douteux, et c'est cela le principe du plaisir.

 

Mais pour que cette prime soit honorée, il faut qu'il y ait une certaine réserve de sous dans la machine, et la réserve de sous dans la machine dans l'occasion, elle est vouée à ce second système de processus qui s'appelle les processus secondaires.

 

En d'autres termes, l'allumage de la lampe n'est

une satis­faction qu'à l'intérieur de la convention totale de la machine, en tant que cette machine est celle du joueur à partir du moment où il joue.

 

À partir de là, reprenons notre rêve d'Anna.

Ce rêve d'Anna nous est donné pour le rêve de la nudité du désir. Il me semble qu'il est tout à fait impossible, dans la révélation de cette nudité, d'éluder, d'élider le mécanisme même où cette nudité se révèle, autrement dit que le mode de cette révélation ne peut pas être séparé de cette nudité elle-même.

 

J'ai l'idée que ce rêve soi-disant nu, nous ne le connaissons dans l'occasion que par « ouï-dire ».

Et quand je dis par « ouï-dire », ça ne veut pas dire

du tout ce que certains m'ont fait dire, qu'en somme il s'agisse là d'une remarque sur le fait que nous

ne savions jamais que quelqu'un rêve que par ce qu'il nous raconte, et qu'en somme tout ce qui se rapporte au rêve serait à mettre dans l'inclusion,

dans la parenthèse du fait de le rapporter.

 

Il n'est certainement pas indifférent que FREUD accorde autant d'importance à la Niederschrift que constitue ce résidu du rêve, mais il est bien clair que cette Niederschrift se rapporte à une expérience dont le sujet nous rend compte.

 

Il est important de voir que FREUD est très très loin de retenir même un seul instant les objections pourtant évidentes qui surgissent du fait :

 

- qu'autre chose est un récit parlé,

 

- autre chose est une expérience vécue.

 

Et c'est à partir de là que nous pou­vons brancher

la remarque que le fait qu'il les écarte avec

une telle vigueur, et même qu'il accorde…

qu'il en fasse partir toute son analyse expressément…

jusqu'au point de le conseiller comme

une technique du Niederschrift, de ce qui

est là « couché en écrits » du rêve

…nous montre justement ce qu'il pense dans son fond de cette expérience vécue, à savoir qu'elle a tout avantage à être abor­dée ainsi puisqu'il n'a pas essayé bien entendu de l'articuler, elle est déjà elle-même structurée en une série de Niederschriften,

dans une espèce d'écriture en palimpseste si l'on peut dire,

si l'on pouvait imaginer un palimpseste où les divers textes superposés auraient un certain rapport…

il s'agirait encore de savoir lequel

…les uns avec les autres.

 

Mais si vous cherchiez lequel, vous verriez que ce serait un rapport beau­coup plus à chercher dans la forme des lettres que dans le sens du texte.

Je ne suis pas en train, donc, de dire cela.

 

Je dis que, dans l'occasion, ce que nous savons du rêve est proprement ce que nous en savons actuellement, au moment où il se passe comme un rêve articulé.

Autrement dit que le degré de certitude que nous avons concernant ce rêve est quelque chose qui est lié au fait que nous serions également beaucoup plus sûrs de ce dont rêvent cochons et oies si eux-mêmes nous le racontaient.

 

Mais dans cet exemple originel nous avons plus ! C'est-à-dire que le rêve sur­pris par FREUD a cette valeur exemplaire qu'il soit articulé à haute voix pendant le sommeil, ce qui ne laisse aucune espèce d'ambiguïté sur la présence du signi­fiant dans son texte actuel.

 

Il n'y a là aucun doute possible à jeter sur

un phénomène concernant le carac­tère, si on peut dire, surajouté d'informations sur le rêve que pourrait

y prendre la parole.

 

Nous savons qu'Anna FREUD rêve parce qu'elle articule :

 

« Anna F.eud, Er(d)beer, Hochbeer, Eier(s)peis, Papp ! »

Les images du rêve, dont nous ne savons rien dans l'occasion, trouvent donc ici un affixe

si je puis m'exprimer ainsi à l'aide d'un terme emprunté à la théorie des nombres complexes

…un affixe symbolique dans ces mots où nous voyons

en quelque sorte le signifiant se pré­senter à l'état floculé,

c'est-à-dire dans une série de nominations,

et cette nomi­nation constitue une séquence

dont le choix n'est pas indifférent.

 

Car comme FREUD nous le dit, ce choix est précisément de tout ce qui lui a été interdit, inter­-dit, de ce à la demande de quoi on lui a dit que « Non ! il ne fallait pas en prendre »

 

Et ce commun dénominateur introduit une unité dans leur diversité,

sans qu'on puisse s'empêcher également de remarquer qu'inversement cette diversité renforce cette unité, et même la désigne.

 

C'est en somme cette unité que cette série oppose tout à fait à l'électivité de la satisfaction du besoin, tel que l'exemple du désir imputé au cochon comme à l'oie.

Le désir d'ailleurs, vous n'avez qu'à réfléchir à l'effet que cela ferait si au lieu, dans le proverbe, de dire que : « le cochon rêve de kukuruza (de maïs doux sucré) »

nous nous mettions à faire une énu­mération de tout ce dont serait supposé rêver le cochon, vous verriez que ça fait un effet tout différent.

 

Et même si on voulait prétendre que seule une insuffi­sante éducation de la glotte empêche le cochon et l'oie de nous en faire savoir autant, et même si on pouvait dire que nous pourrions arriver à y suppléer en percevant dans un cas comme dans l'autre, et en trouvant l'équivalent, si vous voulez, de cette articulation dans quelques frémissements détectés dans leurs mandibules, il n'en resterait pas moins qu'il serait peu probable qu'il arrivât ceci, à savoir que ces animaux se nommassent comme le fait Anna FREUD dans la séquence.

 

Et admettons même que le cochon s'appelle « Toto » et l'oie « Bel Azor », si même quelque chose se produisait de cet ordre, il s'avérerait qu'ils se nomme­raient dans un langage dont il serait cette fois bien évident d'ailleurs…

ni plus ni moins évident que chez l'homme,

mais chez l'homme ça se voit moins

…que ce langage n'a précisément rien à faire

avec la satisfaction de leur besoin puisque ce nom,

ils l'auraient dans la basse-cour, c'est-à-dire dans un contexte des besoins de l'homme et non pas des leurs.

 

 

Autrement dit, nous désirons qu'on s'arrête sur

le fait, et nous l'avons dit tout à l'heure, que :

 

- 1) Anna FREUD articule qu'il y a le mécanisme de la motilité,

et nous dirons qu'en effet il n'est pas absent de ce rêve, c'est par là que nous le connaissons.

 

 

Mais ce rêve révèle, par la structuration signifiante de sa séquence que :

 

- 2) nous voulons que dans cette séquence on s'arrête au fait qu'en tête de la séquence littéralement il y a un message, comme vous pouvez le voir illustré si vous savez comment

 

- on communique à l'intérieur d'une de ces machines compliquées qui sont celles de l'ère moderne,

par exemple de la tête à la queue d'un avion. Quand on téléphone d'une cabine à une autre on commence à annoncer quoi ?

 

On s'annonce, on annonce celui qui parle. Anna FREUD à dix-­neuf mois, pendant son rêve-annonce, elle dit « Anna F.eud », et elle fait sa série.

 

Je dirais presque qu'on n'attend plus qu'une seule chose, après l'avoir entendue articuler

son rêve, c'est qu'elle dise à la fin : « Terminé ! »

 

Nous voilà donc introduits à ce que j'appelle

la topologie du refoulement la plus claire,

la plus formelle également et la plus articulée, dont FREUD nous souligne que cette topologie ne saurait

en aucun cas, si elle est celle d'un « autre lieu »…

comme il en a été si frappé à la lecture de FECHNER, au point que l'on sent que cela a été pour lui une espèce d'éclair, d'illumination,


Date: 2016-03-03; view: 607


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