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Chapitre 18 – Souvenirs de vacances

(Dernier chapitre)

Moi, je suis rentré de vacances ; j’étais dans une colo, et c’était très bien.

Quand nous sommes arrivés à la gare avec le train, il y avait tous les papas et toutes les mamans qui nous attendaient. C’était terrible: tout le monde criait, il y en avait qui pleuraient parce qu’ils n’avaient pas encore retrouvé leurs mamans et leurs papas, d’autres qui riaient parce qu’ils les avaient retrouvés, les chefs d’équipe qui nous accompagnaient sifflaient pour que nous restions en rang, lés employés de la gare sifflaient pour que les chefs d’équipe ne sifflent plus, ils avaient peur qu’ils fassent partir les trains, et puis j’ai vu mon papa et ma maman, et là, ça a été chouette comme je ne peux pas vous dire. J’ai sauté dans les bras de ma maman, et puis dans ceux de mon papa, et on s’est embrassés, et ils m’ont dit que j’avais grandi, que j’étais tout brun, et maman avait les yeux mouillés et papa il rigolait doucement en faisant « hé hé» et il me passait sa main sur les cheveux, moi j’ai commencé à leur raconter mes vacances, et nous sommes partis de la gare, et papa a perdu ma valise.

J’ai été content de retrouver la maison, elle sent bon, et puis ma chambre avec tous les jouets, et maman est allée préparer le déjeuner, et ça c’est chouette, parce qu’à la colo, on mangeait bien, mais maman cuisine mieux que tout le monde, et même quand elle rate un gâteau, il est meilleur que n’importe quoi que vous ayez jamais mangé. Papa s’est assis dans un fauteuil pour lire son journal et moi je lui ai demandé:

— Et qu’est-ce que je fais maintenant?

— Je ne sais pas moi, a dit papa, tu dois être fatigué du voyage, va te reposer dans ta chambre.

— Mais je ne suis pas fatigué, j’ai dit.

— Alors va jouer, m’a dit papa.

— Avec qui? j’ai dit.

— Avec qui, avec qui, en voilà une question! a dit papa. Avec personne, je suppose.

— Moi je sais pas jouer tout seul, j’ai dit, c’est pas juste, à la colo, on était des tas de copains et il y avait toujours des choses à faire.

Alors papa a mis le journal sur ses genoux, il m’a fait les gros yeux et il m’a dit : «Tu n’es plus à la colo ici, et tu vas me faire le plaisir d’aller jouer tout seul ! » Alors moi je me suis mis à pleurer, maman est sortie en courant de la cuisine, elle a dit : «Ça commence bien », elle m’a consolé et elle m’a dit qu’en attendant le déjeuner, j’aille jouer dans le jardin, que peut-être je pourrais inviter Marie-Edwige qui venait de rentrer de vacances. Alors je suis sorti en courant pendant que maman parlait avec papa. Je crois qu’ils parlaient de moi, ils sont très contents que je sois revenu.

Marie-Edwige, c’est la fille de M. et Mme Courteplaque, qui sont nos voisins. M. Courteplaque est chef du rayon de chaussures aux magasins du « Petit Epargnant », troisième étage, et il se dispute souvent avec papa. Mais Marie-Edwige, elle est très chouette, même si c’est une fille. Et là, c’était de la veine, parce que quand je suis sorti dans notre jardin, j’ai vu Marie-Edwige qui jouait dans le sien.



— Bonjour Marie-Edwige, j’ai dit, tu viens jouer dans le jardin avec moi?

— Oui, a dit Marie-Edwige, et elle est passée par le trou dans la haie que papa et M. Courte-plaque ne veulent pas arranger parce que chacun dit que le trou est dans le jardin de l’autre. Marie-Edwige, depuis que je l’ai vue la dernière fois avant les vacances, est devenue toute foncée, et avec ses yeux tout bleus et ses cheveux tout blonds, ça fait très joli. Non, vraiment, même si c’est une fille, elle est très chouette, Marie-Edwige.

— T’as passé de bonnes vacances? m’a demandé Marie-Edwige.

— Terribles ! je lui ai dit. J’étais dans une colo, il y avait des équipes, et la mienne c’était la meilleure, elle s’appelait «OEil-de-Lynx» et c’était moi le chef.

— Je croyais que les chefs c’étaient des grands, m’a dit Marie-Edwige.

— Oui, j’ai dit, mais moi, j’étais l’aide du chef, et il ne faisait rien sans me demander.’ Celui qui commandait vraiment, c’était moi.

— Et il y avait des filles, dans la colo? m’a demandé Marie-Edwige.

— Peuh! j’ai répondu, bien sûr que non, c’était trop dangereux pour les filles. On faisait des choses terribles, et puis moi, j’ai dû en sauver deux qui se noyaient.

— Tu racontes des blagues, m’a dit Marie-Edwige.

— Comment des blagues ? j’ai crié. C’est pas deux fois, mais trois, j’en avais oublié un. Et puis à la pêche, c’est moi qui ai gagné le concours, j’ai sorti un poisson, comme ça! et j’ai écarté les bras autant que je pouvais et Marie-Edwige s’est mise à rigoler comme si elle ne me croyait pas. Et ça, ça ne m’a pas plu ; c’est vrai, avec les filles on ne peut pas parler. Alors, je lui ai raconté la fois où j’avais aidé la police à retrouver un voleur qui était venu se cacher dans le camp et la fois où j’avais nagé jusqu’au phare et retour, et tout le monde était très inquiet, mais quand je suis revenu à la plage, tout le monde m’avait félicité et avait dit que j’étais un champion terrible, et puis la fois aussi, où tous les copains du camp s’étaient perdus dans la forêt, pleine de bêtes sauvages, et moi je les avais retrouvés.

— Moi, a dit Marie-Edwige, j’étais à la plage avec ma maman et mon papa, et je me suis fait un petit copain qui s’appelait Jeannot et qui était terrible pour les galipettes...

— Marie-Edwige! a crié Mme Courteplaque qui était sortie de la maison, reviens tout de suite, le déjeuner est servi !

— Je te raconterai plus tard, m’a dit Marie-Edwige, et elle est partie en courant par le trou de la haie.

Quand je suis rentré dans ma maison, papa m’a regardé et il m’a dit : «Alors, Nicolas, tu as retrouvé ta petite camarade ? Tu es de meilleure humeur maintenant? » Alors, moi, j’ai pas répondu, je suis monté en courant dans ma chambre et j’ai donné un coup de pied dans la porte de l’armoire.

C’est vrai, quoi, à la fin, qu’est-ce qu’elle a Marie-Edwige à me raconter des tas de blagues sur ses vacances ? D’abord, ça ne m’intéresse pas.

Et puis son Jeannot, c’est un imbécile et un laid!


Date: 2015-12-24; view: 642


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