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B) classification des langues romanes

La première classification, basée sur des principes scientifiques est donnée par le linguiste allemand Fridrich Christian Diez (1794- 1876, étudiait les langues romanes, leur grammaire et leur étymologie, a posé les bases de leur étude comparative. F. Diez est un grand connaisseur de la langue ancienne provençale et de la poésie des troubadours). Dans son oeuvre connue «Grammaire des langues romanes» il a classifié pour la première fois 6 langues romanes:

1. le français

2. le provençal

3. l'espagnol

4. l'italien

5. le portugais

6. le roumain

Depuis, la classification de F. Diez, au cours du développement de la philologie romane changeait et se complétait. Ainsi le linguiste italien Ascoli a ajouté à la classification de F. Diez encore 2 langues:

1. le franco-provençal

2. le ladin (ensuite on va l'appeler le rhétho-roman, parlé dans le Tyrol et le Frioul de la Suisse.

La classification suivante c'est la classification de Gröbert, savant allemand qui a ajouté encore une langue — le catalan (parlé en Catalogne).

Vilhelm Meyer-Lübke, le savant allemand a ajouté 2 langues — le sarde et le dalmate, mais il ne reconnaît pas comme la langue romane le catalan.

Les savants différents ont donné les classifications différentes mais à la base était toujours celle de F. Diez. Comment expliquer cette divergence des points de. vue? Les savants différents ont mis à fa base de leurs classifications les critères différents en répondant à là question: quelle langue et pourquoi est reconnue comme une langue indépendante.

Pour F. Diez l'essentiel c'est l'existence de la langue écrite littéraire. Il croyait que si une langue a sa forme écrite, c'est-à-dire sa littérature, c'est une langue indépendante. Le critère mis à la base de la classification du linguiste Ascoli, c'est le critère phonétique. Il croyait que si une langue a ses particularités phonétiques et ces particularités ne sont pas propres aux autres langues, c'est une langue indépendante. Gröbert a proposé le critère da la «compréhension mutuelle». Si les gens ne se comprennent pas, ils parlent les langues différentes. Meyer- Lübke a mis à la base de sa classification le critère de l'indépendance politique du peuple.

Chaque critère mis à part ne peut être décisif pour décider la question de l'indépendance d'une langue. Il faut envisager le complexe de tous les critères, il faut tenir compte des particularités grammaticales, de système phonétique et du lexique.

Il existe dans la linguistique contemporaine deux classifications des langues romanes. D'une part elles sont réparties suivant la théorie des strats (substrat et superstrat — on va en parler plus tard) en 4 groupes:



1. langues gallo-romanes formées sur les territoires peuplés jadis par les Gaulois — le français, lé provençal, le catalan;

2. langues daco-romanes sur le territoire de l'ancienne Dacie à l'Est des Karpates — le roumain, le moldave, le dalmate;

3. langues ibéro-romanes dans le péninsule Ibérique — l'espagnol, le portugais;

4. langues italo-romanes — l'italien, le sarde. le rhéto-roman.

A présent la plupart des linguistes reconnaissent la classification unique des langues romanes qui compte 11 langues:

1. 1e français

2. le provençal

3. l'espagnol

Le portugais

Le catalan

Le sarde

7. l'italien

8. le rhéto-roman

Le roumain

Le moldave

11. le daltnate (la langue morte qui a existé jusqu'au l7ème siècle)

La langue rhéto-romane existe à présent. Elle a ses particularités: elle est composée de trois groupes dialectaux, situés dans; les endroits, différents:

a) au sud-est de la Suisse, dans la région Graubunden

b) dans les montagnes de Tyrol

c) au Frioul (la partie nord de l'Italie).

Quelques linguistes ne reconnaissent p'as la langue roumaine. On partage toutes les langues romanes en deux grands groupes:

1. Langues romanes de l'ouest:

a. le français

b. le provençal

c. l'espagnol

d. le portugais

e. le catalan

f. les dialectes du nord de l'Espagne

2. Langues romanes de l'est:

a. le roumain

b. le moldave

c. les dialectes du sud de l'Italie

Ce partage est basé sur les critères morphologique, phonétique et lexical qui différent un groupe de l'autre. Dans ces groupes il y a une langue qui provoque beaucoup de discussions c'est la langue catalane. Tous les savants la reconnaissent comme une langue indépendante mais à quelle langue elle est plus proche au provençal ou au portugais, c'est ça qui provoque les questions.

Les langues romanes de l'ouest sont à leur tour partagés en 2 groupes: lies langues gallo-romanes et les langues ibéro-romanes.

 

c) étude comparative des langues romanes

Toutes les langues romanes sont les langues-soeurs d'après leur origine. Elles ont une source comrmme — la langue- mère. Cette source commune — c'est la langue latin. Le terme-même – les langues romanes — montre qu'elles ont une source commune - «lingua romana», c'est-à-dire — la langue de Rome. A .l'époque de l'Empire Romain c'était ladénomination officielle de la langue à Rome et dans ses provinces. Il est facile de voir et de prouver que toutes les langues romanes ont une source commune en faisant l'analyse comparative de leur système phonétique, du lexique et du système mor- phologique. Il faut souligner que seule la similitude du lexique n'est pas une preuve, les mots pareils peuvent être le résultat des emprunts. Le plus démonstratif dans ce cas, ce n'est pas le vocabulaire, c'est la morphologie (les flexions, les terminaisons). Pour le voir nous allons comparer les mots les plus employés, les notions les plus importantes pour la vie, par exemple les pronoms, les noms de nombre, les adjectifs les plus employés.

 

Schéma 1. Comparaison des mots

Le latin parlé L'italien L'espagnol L'ancien français Le provençal Le roumain
amore (m) amore amor amour amor amor
gotta (gutta (latin classique) gotta gota gote gota guta
muru (m) muro muro mur mur
très tre très treis (3) très trei
cantare cantare cantar chanter cantar canta
dormire dormire dormir dorrrtir dormir dormi
puru (m) puro puro pur pur pur

 

 

La similitude essentielle dans le système morphologique des langues romanes est en ce que le système des terminaisons dans ces langues continue le système des flexions latines, plus ou moins variées. Comparons les temps simples et notamment le présent de l'indica tif:

 

Schéma 2. Le présent de l’indicatif

 

Le latin parlé L'italien L'espagnol L'ancien français Le provençal
vendo vèndo vendo vënt vent
vendes vendi vendes vënts vends
vendet vende vende vënt vent
vendemos vendiamo vendemus vëndomus vendem
vendetes vendete vendetus vëndez vendetz
vendut vendomo vendem vëndent vendon

 

Attention:

Ce n'est qu'en français que les sons nasaux existent, c'est la particularité de la langue fançaise. Il y a les voyelles nasalisées au portugais.

 

La même similitude existe aussi dans les temps composés, le fait- même de l'existence des temps composés prouve leur origine commune. Tous les temps composés dans toutes les langues romanes ont la même structure — le verbe «habere» — čģåņü, et lé participe passé. On peut voir la similitude des langues romanes encore dans le système nominatif, tout d'abord dans la détermination du substantif. Toutes les langues romanes déterminent le substantif àl’aide de l'article, qui dans plusieurs langue a la meme forme :

 

Schéma 3. Comparaison de l'article défini:

 

Le français L'espagnol L'italien Le provençal
le les el los il lo gli lou li
la la las la   le la

 

L'article défini est issu dans toutes les langues romanes d'une même forme — le pronom démonstratif latin «ille». Peu à peu, préposé au substantif ce pronom perd son sens indépendant de la démonstration et son accent et devient article. Il est intéressant de noter que dans toutes les langues romanes l’article défini est préposé au substantif, sauf le roumain où il est postposé et soudu avec le substantif:

 

Le français le temps
L'espagnol el tiémpo
Le roumain timpul

 

La grande similitude existe aussi dans le système des pronoms personnels. Ce fait est très démonstratif comme les pronoms personnels sont une des classes les plus anciennes dans les langues indo-européennes.

 

Schéma 4. Comparaison des pronoms personnels:

 

Le latin parlé L'espagnol L'italien Le français Le provençal Le roumain
tu tu tu tu tu tu
ille - elli I I (le latin (le latin parlé) classique) el egli il el el
nos nos noi nos (nous) nos noi

 

Ainsi, on peut faire la conclusion, puisque le système grammatical des langues romanes est caractérisé par les formes proches, les langues romanes sont les langues-soeurs ayant la même source — la langue latine. Néanmoins, ce n’est pas le latin classique qui était la langue écrite littéraire, mais le latin parlé, que les romaniste appellent parfois «le latin vulgaire ». Ce terme, cependant est lié avec la représentation fausse que les langues romanes sont issues d'une forme «déformée» (historique) du latin classique. Le terme « le latin populaire » est plus scientifique et plus valable. Quand on parle du latin classique etdu latin populaire on n'oppose pas deux langues différentes, c'est la même langue mais dans les formes différentes — la forme écrite littéraire et la forme parlée, qui est la variante orale de la même langue. Etant la langue parlée le latin populaire se développe plus vite que le latin écrit et très tôt il aquière les traits qui le diffèrent sensiblement du latin classique et ces particularités existent dans tous les niveaux: dans la prononciation, dans la grammaire, dans le lexique.

 

 

2. Le latin parlé

a) sources de l'étude du latin parlé

 

Quels documents, monuments historiques littéraires existe-t-il pour étudier le latin parlé? Le rôle essentiellement oral du jatin parlé explique le fait qu'il n'existe aucun document, qui soit rédigé en latin parlé. Comment alors les linguistes sont-ils arrivés à restituer les formes latines ayant servi de base aux langues romanes? A ce fin, ils ont utilisé, d’une part, les vestiges épigraphiques (a), et,d'autre part, les textes témoins littéraires comportant des déviations par rapport à la norme qu'elles soient d'ordre grammatical, phonétique ou lexical (b).

Ils sont nombreux mais pour la plupart fragmentaires, c'est seulement en les étudiant en complexe qu'ils donnent la représentation complète du latin parlé. Il y a pluseurs sources d’étude du latin parlé :

1) les inscriptions tombales à Rome et à ses plusieurs provinces qui nous donnent un tableau représentatif du latin parlé en son évolution. A la fin du XlX-ième siècle, l'historien allemand Th. Mommsen (1876-1903) a rassemblé dans son oeuvre «Corpus inscriptionum latinarum» (CIL) en 16 volumes des inscriptions trouvées sur différents territoires de l'ancienne Romania embrassant la période de huit siècles (du III s. av. n. e. au IV s. de n. e.). Le volume consacré à la Gaule comporte 12 000 inscriptions. Une grande part revient aux tablettes portant des formules magiques. Rédigées par des gens peu lettrés, les inscriptions sont pleines de «fautes» qui reflètent les modifications survenues dans l’usage parlé du latin.

2) les témoins littéraires des grammairiens latins qui dans leurs oeuvres soulignent les faits particuliers du latin parlé pour les juger pour la plupart comme incorrectes qui; ne sont pas littéraires. On appelle témoins littéraires tous ceux qui nous sont parvenus sous forme de livre ou de manuscrit. D'après ces témoins on peut se représenter les faits de l'évolution dans le domaine de la prononciation, les changements dans le domaine du vocabulaire et de la grammaire du latin parlé. Ce sont des oeuvres littéraires, des grammaires de la langue latine, des livres religieux, des traités, des glossaires, la correspondance etc.

3) Les fautes orthographiques et d'autres déviations de la norme du latin écrit. C'est une source très importante de l'étude du latin parlé, par exemple, si dans l'écrit on confond b et v, ae et e, cela montre leur origine commune (c'est-à-dire, dans certaines positions on prononce d'une manière pareille aera et era). Les grammairiens romains soucieux de sauvegarder la pureté de la langue classique revèlent de temps en temps les «fautes» du latin parlé.

Parmis ces écrits, le texte dénommé Appendix Probi représente le plus grand intérêt pour la reconstitution du latin parlé. On date Appendix Probi du III-ième s. Ou du début du IV-ième s. et on le qualifie d'appendice à la grammaire de A.D.Donat, publié par l'éditeur Prob. Les cinq parties d'Appendix Šćībi représentent soit l'énumération des verbes et des noms réunis suivant certaines particularités soit la confrontation des mots qui sont confondus ou bien employés sous leur forme parlée. C'est une espèce de commentaire de texte fait sur les marges d'un manuscrit: l'auteur explique les mots obscurs au fur et à mesure qu'il en trouve dans le texte. De nombreux traités sur la médecine, l'architecture, l'agriculture, l'artculinaire fournient souvent de précieuses données sur les modifications phonétiques, grammaticales et lexicales du latin. Minutieusement accumulées, toutes ces données sont confrontées avec les éléments des langues romanes ce qui permet de reconstruire le système du latin, parlé. Appliquant la méthode comparative, les linguistes rapprochent les formes et les mots corrélatifs des langues romanes pour restituer la forme respective dù latin parlé.

4) Les oeuvres des auteurs latins où pénètrent des faits du latin parlé. On peut rencontrer quelques traits du latin parlé déjà dans les oeuvres des écrivains de Rome, par exemple T.-M. Plaute (Plautus) au IIIième siècle av. n.e. introduit dans ses comédies le parler des esclaves et des affranchis qui reflète certaines particularités du latin parlé.

5) Les emprunts latins des autres langues (telles comme germaniques, ancien anglais etc). Là où les données manquent, on arrive à compléter les connaissances sur l'étymologie des formes du latin parlé grâce à l'analyse linguistique qui permet de confronter différentes langues ayant été en contact plus ou moins étroit.

Ainsi on peut noter une chose importante: la langue-base des langues romanes est historiquement attestée et il est possible de l'étudier. Cela n'arrive pas toujours. Parfois on est obligé de fonder une langue scientifique artificielle pour quelques langues-soeurs. Le fait que toutes les langues romanes ont une origine commune — le latin — s'explique par des raisons historiques: on parlait latin non seulement à Rome mais dans toutes les régions que l'Empire romain envahissait. Les conditions historiques et l'époque d'intégration de chaque province dans l'Empire romain sont différentes.


Date: 2015-12-11; view: 2281


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