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Phonétique du XVIe siècle

A la différence des siècls précédents, le XVIe s. fournit beaucoup d'observations des contemporains sur la prononciation de l'époque.

Le XVIe s. continue les tendances qui marquent l'évolution du phonétisme aux siècles précédents: l'accent de groupe, la monophtongaison, la formation du système de voyelles nasales en tant que phonèmes.

Il faut donc noter parmi les modifications de cette époque, l'amuïssement progressif des consonnes finales, l'affaiblissement du -e final et la réduction des groupes de consonnes aux dépens des sonantes nasales.

A part la formation des phonèmes—voyelles nasales qui est d'une importance capitale, le vocalisme connaît la nouvelle répartition des voyelles ouvertes et fermées dont le timbre perd de plus en plus son caractère étymologique.

L'accent de groupe se fixe définitivement au XVIe s. ce qui consolide les groupes de mots au point d’en faire une unité phonétique dont les éléments s'appuient les un sur les autres. L'enchaînement contribue à l'unité phonétique de l'ensemble, toute consonne finale prenant appui sur la voyelle initiale du mot suivant : sur^un banc.

L'accent du groupe comme celui du mot frappe soit la dernière syllabe, soit l'avant dernière si la dernière syllabe comporte un –e.

 

4. Structure grammaticale: morphologie, syntaxe:

Morphologie:

La tendance à l'analyse et à la régularisation continue d'être prépondérante au XVIe s. Mais étant sur deux états opposés de la langue, l'un ancien et syntétique, l'autre moderne et analytique, le XVle s. se caractérise par la coexistence de plusieurs formes et valeurs différentes, par maintes tradictions dans leur emploi.

Syntaxe :

Les tendances de l'évolution vers l'analytisme se précisent et s’accentuent en morphologie ainsi que dans la syntaxe. L'ordre direct des mots est fixé, l’inversion étant, dans la plupart des cas , justifiée : interrogation, incise, proposition introduite par un circontanciel.

Bien que les temps composés précisent vers cette époque leur valeur d'antériorité, la concordance des temps est loin d'être commune.

La phrase du XVIe s. est très compliquée; le besoin de précision amène à la formation des conjonctions composées à l'aide de «que», qui se multiplient et abondent à l'époque.

A l'époque la subordination prend nettement le dessus sur la coordination.

 

5. Vocabulaire:

Le XVIe s. se distingue des siècles précédents et de celui qui suit par un enrichissement lexical extraordinaire et sans précédent dû à l'épanouissement lexical des lettres, des arts et des métiers, au déloppement accéléré des sciences. L'époque de la Renaissance poursuit le travail du XlVe s. qui a jeté les bases de la terminomogie scientifique. Le XVIe s. a créé autant de termes spéciaux que le XlVe s.



Les sciences humaines, la grammaire, l'histoire, la religion, la philosophie, ainsi que les sciences exactes s'enrichissent de mots et de locutions soit latinisés, soit calqués sur le latin, soit formés par dérivation ou composition, soit enfin empruntés à des langues vivantes.

Résumé:

Après la guerre de Cent Ans, le prestige du pouvoir royal s'est accru Louis XI ayant réussi à unir la plupart des provinces en un Etat. Les tendants à l'unité sont étroitement liées aux aspirations d’avoir une langue digne de devenir un idiome national. Cependant le début du XVIe s. connaît la domination du latin en tant que langue littéraire non seulement dans l'enseignement et la science, mais aussi dans les lettres: il se publie à l'époque dix fois plus d'oeuvres poétiques en latin qu'en français. Dans ces conditions, Rabelais fait preuve d’une hardiesse composant son immense épopée en «langage vulgaire, le françois». Cette entreprise l'oblige à creer quantité de mots et termes nouveaux.

L'Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) impose l'emploi du français dans l'administration et la procédure juridique. Vers le milieu du siècle, le mouvement pour la «défense et l'illustration» de la langue française est mené par la Pléiade.

Pour devenir une langue nationale, le français doit avoir ses règles de fonctionnement. Les grammairiens s'y mettent et arrivent en premier lieu à mettre un peu d'ordre dans l'orthographe française et à formuler certaines règles grammaticales dont quelques-unes servent de modèle à plusieurs classifications et préceptes modernes.

 

II Partie: Le français moderne " (XVII—XVIIIss.)

Matière de programme:

  1. Conditions historiques de la codification de la norme littéraire du français;
  2. Théories de F. Malherbe et de C. Vaugelas;
  3. Activité de l'Académie Française;
  4. Dictionnaire de Furetière;'
  5. Phonétique du français moderne;
  6. Particularités du système grammatical du français moderne;
  7. Vocabulaire.

1. Conditions historiques de la codification de la norme littéraire du français:

On appelle le français au XVII-XVIII siècles — le français moderne, et le français au XIX-XX-XXI siècles le français contemporain.

Le XVIIe siècle connaît un Etat déjà constitué, les classes de la société française ont formé hiérarchie sous l’égide du roi. La monarchie absolue se trouve raffermie surtout sous Richelieu. Le règne de Louis XIV est l'épanouissement de la monarchie autoritaire qui caractérise le passage du pays entre le féodalisme et le capitalisme. La bourgeoisie est au pouvoir économique, le rôle politique revient à la noblesse, appelée à la cour auprès du premier seigneur de l'Etat — le roi. C'est le roi Louis XIV qui a dit: «L'Etat — c'est moi!» Le peuple français avait son langage — une langue vulgaire, et l'aristocratie de la cour — une langue littéraire, d’origine aristocratique.

La norme littéraire du XVIIe s. Insiste sur l’aspect quantitatif de la langue : plus le lexique est riche, plus florissante est la langue. Le premier souci des grammairiens du XVIIe s. est au contraire de «régler la langue », de formuler les principes d’un usage correct. Le siècle classique veut mettre de l’ordre et commence par épurer le vocabulaire et le débarasser de nombreuses créations. Au lieu de conjonctions composées telles que: pour ce que, à cause que, auparavant que, on emploie au XVII s. les conjonctions parce que, puisque, avant que.

 

2. Théories de F.Malherbe et de C.Vaugelas:

Le problème de la normalisation de la langue française littéraire était résolu avant tout par les savants du XVIIs. François Malherbe (1555-1628) et Claude Vaugelas (1595-1650). Malherbe a commencé son activité à Paris en 1605. La tâche de Malherbe est d'envisager le style de la langue poétique, mais aussi pour toute la langue littéraire, qui doit avoir trois principes: elle doit être pure, claire et précise. Malherbe détermine la signification des mots, il fixe les règles de l'accord, de l'emploi des temps et des modes, de l’ordre des mots, etc. Il exigeait d'éliminer de la haute poésie les termes techniques et médicaux. Il était contre l'emploi dans là poésie de tels mots grossiers que: poitrine, estomàc, etc. Il était contre l'emploi des dialectes.

Cette théorie linguistique a été continuée par un autre savant illustre de cette époque — Claude Vaugelas. Il commence par déterminer le bon usage qui est la façon de parler de la noblesse et de l’aristocratie de la cour. D'après Vaugelas: «il ne faut écrire comme on parle». Il s'agit, d'après Vaugelas, de tenir compte de tous les facteurs pour former la norme littéraire du français. Bien que les idées de Vaugelas soient partagées par plusieurs grammairiens, tels que Bouhours, Chapelih, Ménage, quelques-uns d'entre eux et plusieurs autres y voient le désir de fixer la langue. Cette théorie linguistique a reçu le nom de «purisme». Les puristes, tels que Vaugelas exigeaient l'emploi aristocratique de la langue surtout dans la poésie de la haute société. C'était la langue des nobles. Tout de même il y avait quelques personnes, parmi lesquels était M-lle de Gournay, qui était contre les principes d'installer les normes de la langue littéraire.

 

3. Activité de l'Académie Française:

En 1635 d'après l'initiative de Richelieu on a fondé l'Académie Française. Les membres de l’Académie étaient des écrivains et aussi des hommes instruits. Au début elle compte 26 membres pour passer ensuite à 34 et finalement à 40 immortels. Dans l'àrticle 24 des Statuts de l'Académie, publiés en 1636 il étai écrit : « La principale fonction de l’Académie sera travaillé avec tout de soin et tout de diligence possible à donner lès règles certàines (modernes) à notre langue et à la rendre pure et éloquente, capable à traiter les arts et les sciences». «Les académiciens pour meilleurs auteurs de la langue française seront distribués aux académiciens pour observer tant les dictons que les phrases, ils peuvent servir de règles générales et en faire rapport à l'Académie qui jugera leur travail et s'en servira aux occasions» (art. 25). «Il sera composé un Dictionnaire, une Grammaire, une Rhétorique et une Poétique sur les observations de l'Académie» (26).

Les deux dernières n'ont jamais été faites. La Grammaire n'apparaît qu'en 1931, trois siècles plus tard. Or, la fmdu siècle voit paraître seulement la première édition du Dictionnaire dans lequel on pouvait trouver le lexique de la noblesse.

Dans le Dictionnaire de l'Académie (1694), les mots sont classés par racines, leur orthographe conserve les lettres étymologiques. Cependant, dans la deuxième édition du Dictionnaire (1718) le vocabulaire s'élargit, mais n'atteint pas la dimension convenable. La langue aristocratique étant ménacée, la troisième édition du Dictionnaire de l'Académie (1740) marque un changement de position : l'Académie «a toujours cru qu'elle doit restreindre son dictionnaire à la langue commune, telle qu'on la parle dans le monde et telle que nos orateurs et nos poètes l'emploient» (Préface).

 

4. Dictionnaire de Furetière:

Un des membres de l'Académie — Antoine Furetière (1619-1688) était contre la publication du Dictionnaire de l'Académie, parce qu'il ne reflétait que le style noble et ne réfletait pas toute la richesse de la langue française nationale. Il a commencé de composer son dictionnaire d'après le plan, où l'on pouvait trouver tout le lexique riche de la langue française nationale. Les membres de l'Académie ont discuté beaucoup sur la publication du dictionnaire de Furetière, ils étaient contre son dictionnaire et Furetière a été exclu de l'Académie. Le dictionnaire de Furetière s'appelait «Le dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots français tant vieux, que modernes», il allait à l’encontre du purisme aristocratique et par cela même réactionnaire de l'Académie.

Au XVIIe s. le làngage devient une espèce d'étiquette: la personne est classée d'après son parler et, en particulier, suivant sa prononciation et les mots et les expressions qu'elle emploi. Dans les salons on voit la formation d'un langage précieux. Le purisme aristocratique de la langue à donné des exemples: la chemise — la compagne perpétuelle des morts et des vivants; les dents —l’ameublement delà bouche; les oreilles — les portes de l’entendement; le mariage — l'amour fini, la fin de la liberté, etc. Ce language précieux est reflété par Molière dans la comédie «Les precieuses ridiculles».

Le «siècle des lumières» s'achève par la révolution bourgeoise ayant soulevé contre le régime féodal la paysannerie et le«menu peuple des villes » qui ont su dépasser les buts posés par les dirigeants du mouvement (prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, prise du Palais royal le 10 aout 1792). Le mouvement de l’émancipation de l’homme donne naissanse à la «Déclaration des droits de l’homme et du citoye » qui proclame la fameuse devise — «Liberté, égalité, fraternité». Un peuple de mots, de néologismes, d'expressions, de ttournures et d'images, venus de toutes les provinces et de toutes les couches sociales, envahirent la langue polie, élaborée par deux siècles de culture aristocratique. C'est ainsi que la Révolution en finit avec les restes des dialectes, ce qui stimule la consolidation du pays et un nouvel essor du français aux siècles ultérieurs.

 

5. Phonétique du français moderne:

Les connaissances sur la structure phonétique du français aux XVIIe-XVIIIe s.s. sont plus sûres et mieux fournies grâce à l’existence de plusieurs ouvrages traitant de la langue. A cette époque il existe un document exceptionnel, c'est les oeuvres de Gile Vaudelin qui fournissent des données précieuses sur la manière de prononcer de la bonne société.

Comme le consonantisme moderne est déjà constitué au moyen français, il subit juste quelques retouches éliminant les derniers restes des caractéristiques d'autrefois telle la mouillure de [l'] qui passe à [j] dans le parler populaire parisien.

Quant au caractère phonétique des phonèmes, il faut noter le changement du point d’articulation de [r] – une consonne articulée à l’arrière de la bouche, un r dorsal dit «grasseyé».

Les traits pertinents du vocalisme se constituent vers leXVIIs. avec la formation du système des voyelles nasales — phonèmes suivis de la dénasalisation définitive des voyelles en syllabe ouverte devant une consonne nasale. Ce processus prend fin avec la chute de e final.

Le français a éliminé définitivement les diphtongues.

Bien que le phonétisme du français soit constitué dans ses grandes lignes, il existe des hésitations dans la prononciation de l'époque, les grammairiens parlent souvent de «l'usage douteux». D'une part la prononciation est réglée par les tendances générales du développement phonétique du français, d'autre part, par l'action normalisante de la langue littéraire et l'influence d'écriture.

6. Particularités du système grammatical du français moderne:

Les tendances analytiques qui avaient agi durant les siècles précédents aboutissent à la création d'un système de formes modernes. Les valeurs et emplois des temps et modes se précisent.

Le mot devient de préférence porteur du sens lexical, les valeurs grammaticales étant exprimées par des particules ou des mots grammaticalisés, tels l'article, les démonstratifs, les pronoms sujets et régimes, les propoositions etc. Il s'établit un ordre rigoureux pour la position réciproque dés mots significatifs et des mots outils: ceux-ci précèdent les mots à valeur lexicale qui portent l'accent du groupe réunissant les deux valeurs en un tout phonétique.

Noms et adjectifs:

Au cours du XVIIe s. les noms changent souvent de genre ce qu'on attribue le plus souvent à des causes phonétiques.

Le nom étant dépourvu de la flexion de genre, ce rôle incombe à l'article.

Dans les adjectifs l'opposition -al / -aux est plus stable: général — généraux, ce qui est dû au caractère catégoriel que porte le genre de l'adjectif et aux besoins de l'accord.

Les mots composés à l'aide de juxtaposition ou au moyen de prépositions connaissent maints flottements dans la formation du pluriel. C'est ainsi que Vaugelas corrige arc-en-cieux et arcs-en ciels, leur préférant la forme arc-en-ciels.

A la suite de l'amuïssement de -e final, de nombreux adjectifs deviennent invariables, surtout ceux dont le radical se termine par une sonante: pur — pur(e), clair - clair(e), mortel ^- mortell(e), etc.

Le non-emploi de l'article caractérise, d'une part une forme archaïque ou volontairement archaïsante (les proverbes: pauvreté n'est pas vice).ou bien une formation plus ou moins récénte sur un modèle ancien (prendre peur d'après prendre froid). D'autre part, l’omission de l'article ou l'article zéro caractérise une fonction syntaxique secondaire et met en valeur la caractéristique qualitative que possède le nom, p.ex.: il est peintre.^)

Pronoms:

Les deux siècles apportent quelques précisions dans l'usage de différents pronoms. Le pronom «il» fait parfois défaut dans les tours impersonnels. Le pronom indéfini «on» étend son emploi et remplace «ils» qui est encore employé avec le sens indéfini.

C'est à cette époque que prend fin la différenciation définitive des fonctions dans les pronoms possessifs. Cela concerne également les pronoms démonstratifs. Les possessifs à valeur pronominale ne sont plus employés comme adjectifs.

Verbe :

Il arrive l'extension des fonctions de l'infinitif précédé d'une préposition; il joue le rôle de différents compléments circonstanciels marquant la condition, la fin , la cause, le temps, etc.

Depuis le XVIIe s. devenu invariable le participe présent fait concurrencé au gérondif. Grâce à son caractère; invariable le participe s'oppose nettement à l'adjectif verbal. L'académie en décide en 1679, quoique les écrivains continuent d'accorder le participe avec le nom en nombre et en genre.

Le gérondif tend à se séparer du participe présent en tant que forme invariable en généralisant l'emploi de la particule «en».

La morphologie du verbe moderne s'est constitué définitivement , vers le XVIIIe s. Les désinences dans le verbe sont pour la plupart muettes bien que régularisées en orthographe. C'est la flexion zéro qui caractérise la plupart des formes, l'expression de la catégorie de personne revenant désormais au pronom sujet qui s’est rapproché de plus en plus du verbe évitant autant que possible les écarts.

Les temps composés utilisent les verbes auxiliaires avec plus de circonspection suivant la règle qui veut que les verbes transitifs se conjuguent avec «avoir» et les verbes pronominaux — avec «être».

Au XVII-XVIII ss. ça voit apparaître les formes surcomposées ce qu'on peut attrribuer à deux causes: l'utilisation analogique de toutes les formes du paradigme des verbes auxiliaires pour remplir les cases vides dans le système et le besion d’exprimer surtout l’achèvement de l'action et aussi l'antériorité par rapport à tous les temps composés du passé et du futur.

Le système des valeurs modernes se constitue vers le XVIIIs. Cependant, le passé simple continue de s'employer en tout style, dans la narration et dans la conversation. Mais c'est au passé composé que revient le rôle prédominant dans le langage parlé.

C'est à cette époque que se consolident les règles de la concordance des temps (le système des temps relatifs), de leur emploi dans le discour sindirect.

Le français classique est marqué par une restriction notable dans l'emploi du subjonctif, celui-ci est définitivement éliminé des phrases hypothétiques où il est remplacé par le conditionnel et l’indicatif. Il n'y a que le plus-que-parfait qui résiste à la décadence du mode en vertu de son emploi fréquent pour exprimer l'irréel. Cette forme au sens hypothétique figure désormais dans le paradigme du conditionnel sous le nom du conditionnel passé deuxième forme.

Syntaxe:

La normalisation touche au premier lieu la disposition des éléments des groupes syntaxiques exigeant la juxtaposition des termes dépendant les uns des autres: le déterminant et le nom, le verbe et l'adverbe, l'auxiliaire et le participe.

L’ordre des termes essentiels, tel le sujet, le complément direct-nom, l’attribut, est désormais fixe puisque leur fonction est déterminée uniquement par leur place par rapport au verbe. Le complément direct exprimé par un pronom personnel précède immédiatement le verbe, ce qui change l'ordre des mots admis depuis l'ancien français quand il y a deux pronoms compléments: «je vous le donne < je le vous donne».

La phrase est considérablement allégée. La phrase complexe est très répandue dans le français classique, la valeur des conjonctions est précise, ce qui fait que l'emploi fréquent de plusieurs nées dans une même phrase contribue à la clarté de l'expression de la pensée. Le nombre de conjonctions composées augmente toujours.

7. Vocabulaire:

Le XVIIs. marques une tendance nette à purifier et diminuer la langue encombrée de néologismes et d'archaïsmes introduits par la Pléiade. La perte des mots est due au besoin d'éviter l'homonyme et le choix du mot s'effectue en faveur de celui qui est beaucoup plus usité.

L’enrichissement lexical n’est pas considérable à cette époque. Il se poursuit toutefois par les procédés de dérivation suffixale (boiser, boudeur, équipement, draperie, fànatïsme, etc.), de dérivation préfïxale (débâcle, désoeuvré, inaction, mésalliance, replàcer, etc.), de composition (savoir-vivre, savoir-faire, état-majeur, hors-d'oeuvre, casse-noisettes, etc.) et de dérivation impropre (substantivation et adjectivation des participes — commandant, surveillant, compatissant, désobligeant, etc.).

Il est à noter que la langue recourt de plus en plus souvent à la formation analytique de mots nouveaux. C’est ainsi que les suffixes diminutifs sont souvent remplacés par l’adjonction de l’adjectif. Les verbes à conjugaison irrégulière ou à formes préfixales font place a des tours périphrastiques: souloir — avoir coutume, avoir l'habitude; abarbarir — rendre barbare; deprisonner — délivrer de prison; s'entreblesser — se blesser mutuellement, etc.

L'enrichissement lexical au XVIIIe s.prend un nouvel essor, dû au développement prodigieux des industries et des sciences et surtout aux progrès de la pensée. Des profondes transformations suirvenues dans la société et les idées, la création de nouvelles nstitutions démocratiques et l'abolition des organismes hérités de l'époque féodale sont reflétés dans le lexique.

L'époque du capitalisme naissant voit apparaître le sens actuel des mots tels que:

industrie, fabrique, usine, manufacture, machine et ses dérivés (machine à vapeur, machine à filer), mécanicien, capital, capitaliste, spéculation et ses dérivés au sens favorable de «machination», commerçant.

Résumé:

Les XVIIe et XVIIIe ss., c'est l'époque de la formation de l'Etat national français qui est suivie par la codification de la norme littéraire.de la langue nationale française. L'immense intérêt pour les faits linguistiques anime les écrivains et les grammairiens et fait naître quantité de théoris de la langue qui portent au premier lieu sur le vocabulaire. A la différence du XVIe s., l'époque classique vise à épurer le lexique et à préciser le sens et l'emploi de chaque vocable. L'activité littéraire des puristes oppose le style noble au langage vulgaire, les répartissant entre les différents genres littéraires. Or, au sein du XVIIe s., il se trouve des écrivains et hommes cultivés qui se dressent contre les excès du purisme devenu finalement aristocratique, et de ce fait réactionnaire. En précurseurs des événements révolutionnaires les encyclopédistes donnent dans leur Dictionnaire un vaste tableau de ce que représente à l'époque la langue française.

 

 


Date: 2015-12-11; view: 1539


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