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Pression de la croissance démographique

 

De 1841 à 1911, la croissance démographique britannique demeure vigoureuse : la population augmente de près de 1,2% par an en moyenne. Cette croissance aurait été plus forte, si elle ne s’était accompagnée d’une importante émigration, principalement vers les Etats-Unis, mais aussi, à titre second, vers les « pays neufs » de l’Empire (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud). Individuelle et non organisée, pour l’essentiel composée d’hommes jeunes et d’adultes, elle constitue une soupape de sécurité : elle remédie au paupérisme et au chômage, offre des marchés, des matières premières et, aux ambitieux, un moyen de se réaliser. Elle prend de l’ampleur dans les années 1830-1840, puis la décennie 1850. Elle concerne de nombreux Irlandais, mais dont le nombre prête encore à discussions.

 

Cette croissance démographique s’alimente d’un vigoureux accroissement naturel : la natalité dépasse de beaucoup la mortalité (environ trois naissances pour deux décès. Entre 1841 et 1880, le taux de natalité fluctue entre 35,2 et 35,8‰, soit des niveaux au moins aussi élevés qu’au début du siècle. Le taux de fécondité (taux net de reproduction) augmente par conjonction d’une absence de contraception et d’un abaissement de l’âge au premier mariage. Quant à la mortalité, après une chute de 1800 à 1830, elle se stabilise entre 1830 et 1880 aux alentours de 22‰, favorisant un fort excédent des naissances sur les décès. Mais si elle se réduit progressivement pour la plupart des classes d’âge, elle résiste pour les enfants de 0 à 1 an. En dépit de la disparition, au XVIIIe siècle, des surmortalités de crise dues aux disettes, au milieu de XIXe siècle encore, la médecine demeure impuissante face aux nombreuses maladies infectieuses : les épidémies de choléra de 1832, 1849 et 1866 démontrent l’insuffisance des médecins et de l’équipement hospitalier. L’espérance de vie reste basse : quarante ans maximum pour les hommes, quarante-deux pour les femmes. Mais l’augmentation rapide de la population inquiète une bonne partie de l’opinion. Les thèses de Malthus séduisent. Selon cet auteur, la population rend à croître en progression arithmétique. Il s’ensuit que la croissance finira par une surmortalité catastrophique, à moins qu’elle ne soit freinée par l’ajournement du mariage et la stricte continence des couples mariés.

 

L’essor démographique accroît la demande intérieure effective, assure des économies d’échelle. Durant les années 1846 à 1873, le maintien d’un taux élevé d’accroissement naturel a exercé un effet stimulant sur la croissance économique. Le processus d’urbanisation l’a renforcé, du fait de la forte propension à consommer des citadins. Il en a résulté une très forte augmentation des achats de matières premières à l’étranger, tandis que les importations de denrées alimentaires à bon marché favorisaient la croissance des revenus, contribuant ainsi à la formation d’une économie monde dominée par la Grande-Bretagne. Selon François Crouzet (1978), le taux élevé de croissance démographique, s’il s’est accompagné de signes évidents de surpeuplement, notamment un nombreux sous-prolétariat non qualifié, irrégulièrement employé et vivant de charité ou de délinquance, a constitué, dans la longue durée, un facteur positif de croissance du PNB.



 


Date: 2015-12-11; view: 697


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