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L'affaiblissement et l'intensification du sens (hyperbole et litote).

29.Les procédés essentiels de la formation des mots, leur productivité à l’étape actuelle de la langue.

La formation des mots est à côté de l'évolution sémantique une source féconde de l'enrichissement du vocabulaire français. Tout comme l'évolution sémantique la formation des mots nouveaux sert avant tout à la communication de nos idées et de nos sentiments. Elle est aussi largement utilisée dans des buts expressifs, comme moyen stylistique. Parmi les causes de la formation des mots nou­veaux il faut nommer en premier lieu les changements perpétuels survenus à l'intérieur de la société, les innovations multiples qui exigent une dénomi­nation. L'absence du mot voulu en nécessite la création. Cette dénomina­tion nouvelle, à condition d'être réussie et de répondre aux besoins de la communication, atoutes les chances de s'imposer à la société et de devenir, par conséquent, un mot de la langue.

Les procédés de formation des mots pourraient être répartis en quelques types : procédés morphologi­ques, phonético-morphologiques et phonétiques. Les premiers englobent les dérivations affixalc (suffixation et préfixation), parasynthétiquc. ré­gressive, impropre, la composition . Les seconds - le télescopage, l'abré­viation ; le dernier - l'onomatopée . ajoutons encore le redoublement et la déformation des mots.

De nos jours la « créativité » est devenue particulièrement intense Cela s'explique, d'une part, par la révolution scientifique et technique, d'autre part, par l'accès des larges masses à l'enseignement, aux mass média.

La dérivation suf-fîxale est un procédé de formation bien vivant et particulièrement pro­ductif dans le français contemporain(dubois). Les suffixes servant à former des substantifs abstraits - -ation, -(e)ment, -âge – planétisation, foisennement, blanchissage. D’autres suffixes : -erie les dérivés expri­ment des actions de caractère défavorable : agacerie, tromperie; -ance (-ence) les dérivés expriment des actions différentes : surveillance, obéissance, préférence, référence , ou l'état : souffrance, repentance ; -ée des actions accom­plies dans l'espace : tombée, montée ; -ade glissade, promenade ; -isme 'journalisme ; -at : attentat. Les suffixes servant à former des substantifs concrets - -eur (-euse) et -ateur, -teur, (-atrice, -trice) – romaniste, impressioniste, skieur, animateur ; -aire bibliothécaire ;-ien (-ienne)politicien ;-éen (-éenne) Européen (-enne) ; -ais (-aise) Anglais (-aise); -ois (-oise) villageois (-oise). Pour désigner des objets -er, -ier oranger, palmier ;-ière soupière ;-ette sonnette ; -et jouet ; -erie tapisserie -ade limonade.



Les suffixes les plus productifs des adjectifs sont -ique, -al, -el, -aire, -iste, -ien, -able, -é (historique, général, formel, universitaire, réformaste, politicien, confortable, argenté).

Les suffixes des verbes sont –is, -ass, -aill, -ot (légaliser, remasser, travailler, siffloter).

La dérivation préfixaleles préfices fr viennet du latin, ils conservent une certaine autonomie sémantique(transporter c’est toujours porter). Les préfixes productifs des verdes dé- (dés-) et r(e)-, ré (déboucher, désintéresser, rrévoir, réintroduire). –en encadrer, trans-, ex-, in- (im-), sou- transplanter, immigrer. Entretenir, parvenir, prévoir. Les préfixes des substantifs dé- (dés-), dis-, in- (im-, ir-, il-), mes-(désorder, inconfort, illégalité,impuissance ). apprentissage, autoguidage, trovision , polyculture, supermarché, ultramicroscope, minidisque, microcopie. Les préfixes des adjectifs in- (et ses variantes), anti-, non-, a-(inexplicable, antidémocratique, amoral, nondirectif).

La dérivation parasynthétiquela formation de mots nouveaux par l'adjonction si­multanée à la base fonnative d'un suffixe et d'un préfixe(sousterrrain, empiècement ). Productive pour former les adjectifs – multilatéral.

La dérivation régressiveconsiste en la formation de mots par le retranchement de certains suffixes(on a rejetté le suffixe -ie).

La dérivation impropreon crée un nouveau mot à partir d'une des formes d'un mot ancien en la faisant passer dans une autre catégorie grammaticale ou lexico-grammaticale. Tels sont le bien, le souper, un radio, tirés de bien, souper, radio.

La composition (café-bar, timbre-poste, assurance-maladie, pomme de terre, bibliophile,microscope) – l’adjonction de bases différentes qui présente un grou-ment constat et usuel.

Le télescopage on forme des mots issus de la fusion de deux mots exprimant des notions contiguës(franglais de fran[çais] et [an]glais ; techolatril de technologie et idolatrie).

Abréviation :troncation (amphi[théâtre] - « salle de cours », manif, labo, bac ), les sigles(ONU, PNB).

L'onomatopéemots qui par leur aspect phonique sont des imitations plus ou moins proches, toujours conventionnelles, des cris d'animaux ou des bruits différents, par exem­ple : cricri, crincrin, coucou, miaou, coquerico, ronron, glouglou, frou­frou.

30.La formation de la langue nationale française et de ses dialectes.

La formation de la nation et de la langue nationale remonte aux XIe et XIIe siècles, précisément à l'époque de l'apparition de nombreuses villes dans le pays. La lutte des habitants de ces villes et bourgs, des « bourgeois », pour leurs droits civils marque le début de la collision du capitalisme et du féodalisme.

La langue nationale française s'est développée du dialecte de l'Ile-de-France. Le rôle prédominant du dialecte de l'Ile-de-France, du fran­cien, date de la fin du XIIe siècle.

Le francien, devenu le français, est proclamé langue d'État au XVIe siècle; c'est précisément en 1539, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts édictée par François Ier que le français devient la seule langue officielle obligatoire dans toutes les régions françaises. Dès lors le français est reconnu comme la langue de toute la nation. Le français en tant que langue nationale officielle s'est répandu graduellement au cours des siècles ultérieurs en évinçant peu à peu et non sans difficultés les dialectes et les patois locaux : 1) la « langue d'oïl » répandue au Nord et à l'Ouest, 2) la « langue d'oc » dans le Midi et sur le Plateau Central (d'après la manière d'exprimer l'affirmation : oïl- au Nord, oc -dans le Midi), 3) les dialec­tes franco-provençaux répandus dans les provinces situées aux confins de la Suisse. Les dialectes du Midi (de la langue d'oc) avaient subi plus profondément l'influence romane ; les dialectes du Nord (de la langue d'oïl) avaient conservé un plus grand nombre d'éléments gaulois et on y retrouvait les traces de l'influence germanique. Les dialectes franco-pro­vençaux avaient un caractère double : ils possédaient le vocalisme de la langue d'oc, le consonantisme et la palatalisation de la langue d'oïl.La Révolution de 1789 que commence l'élimination progressive des dialectes, voire des langues des minorités nationales suivie de la diffusion et de l'implantation du français sur tout le territoire de la France.

Les XIXe et XXe siècles sont marqués par les progrès considérables du français. Le développement rapide de l'économie, le service militaire obligatoire, la diffusion de l'instruction y ont largement contribué.Le français contemporain n'a presque guère conservé de dialectes. Remarquons pourtant que certains d'entre eux n'ont pas totalement dis­paru. Tel est, par exemple, le wallon (au sud de la Belgique) ; le nor­mand quoique fortement entamé se distingue encore par des traits particuliers.

Le français régional de France n'est rien autre que le français national qui s'est assi­milé quelques particularités dialectales. Le français régional apparaît tout d'abord dans les centres urbains d'où il rayonne sur les campagnes envi­ronnantes en se substituant aux patois locaux parlés encore ça et là par les aborigènes. Donc, le français régional occupe une place intermédiaire entre le français de la capitale et le patois.

La prononciation dans les régions du Nord de la France est à quel­ques détails près la même que celle des Parisiens. La prononciation des originaires du Midi s'en distingue profondément. Le langage y est plus mélodieux, il est caractérisé par un timbre plus élevé ; les voyelles nasa­les n'y existent pas ou bien elles sont prononcées d'une autre manière ; ainsi, par exemple, on fait entendre le n de chanter sous l'influence du mot local « canta ».

La prononciation du français régional conserve parfois des traits ar­chaïques ; ainsi, on prononce [o] - bref et ouvert - dans jaune, rosé dans le Midi de même qu'en Picardie ; l'ancienne prononciation des voyelles finales ouvertes, comme [po] au lieu de [po] pour pot a survécu aux con­fins de la langue d'oïl, de la Charente aux Vosges. Cette diversité des prononciations régionales n'est plus un obstacle à la compréhension com­me elle l'était dans la première moitié du XXe siècle.

Les distinctions grammaticales du français régional sont moins pro­noncées. Parmi les particularités les plus frappantes il faut mentionner l'emploi, dans les régions du Midi, du passé simple dans la conversation ; la conjugaison du verbe être, et certains autres, avec l'auxiliaire être aux temps composés (par exemple :je suis été, je suis passé) ; l'emploi des tournures comme c'est le livre à Pierre ; l'existence d'un plus grand nombre de verbes pronominaux, par exemple : se manger un poulet, se penser.

Les dialectes locaux en voie de disparition enrichissent la lg nationale en mots et expressions reflétant la culture, les mœurs, les conditions économi­ques et géographiques des régions différentes. Le première place revient à juste titre aux parlers provençaux : cadeau, cigale, amour. Les termes de marine furent plus tard pris par le français au normand, puis au provençal : crevette, galet, homar.

 

 


Date: 2015-12-11; view: 1302


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