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TABLE DES SÉANCES 8 page

ce en quoi il entend qu'il n'est pas seulement muable, mobile, mais soumis à la variable que constitue ce facteur, et il l'articule précisément encore en disant que son sort peut être triple :

 

« L'affect reste, subsiste en totalité ou en partie tel qu'il est. Ou bien il subit une métamorphose

en une quantité d'affects qualitativement autres, avant-tout en angoisse

c'est ce qu'il écrit en 1915, et où on voit s'amorcer une position que l'article Inhibition, symptôme, angoisse articulera dans la topique

ou bien il est supprimé, c'est-à-dire que son développement est entravé. »

 

La différence, nous dit-on, entre ce qu'il en est

de l'affect et ce qu'il en est du Vorstellungsrepräsentanz,

c'est que la représentation après le refoulement reste comme formation réelle dans le système ICS, tandis qu'à l'affect inconscient ne répond qu'à

une possibilité annexe qui n'avait nulle nécessité, écrit FREUD, à s'épanouir[14].

 

C'est un préambule tout à fait inévitable avant d'entrer dans le mode dont j'entends ici poser

les questions à propos de l'interprétation du désir du rêve.

 

Je vous ai dit que je prendrais pour cela un rêve pris au texte de FREUD, parce qu'après tout

c'est encore le meilleur guide pour être sûr

de ce qu'il entend dire quand il parle du désir du rêve.

 

Nous allons prendre un rêve que j'emprunterai à cet article qui s'appelle Formulierungen, Formulations à propos des deux principes de régulation de la vie psychique [15] de 1911, paru juste avant

le cas SCHREBER.

 

J'emprunte ce rêve…

et la façon dont FREUD en parle et le traite

…à cet article, parce qu'il y est articulé d'une façon simple, exemplaire, significative, non ambiguë,

et pour montrer comment FREUD entend la manipulation de ces Vorstellungsrepräsentanz, pour autant qu'il s'agit

de la formulation du désir inconscient.

 

Ce qui se dégage de l'ensemble de l'œuvre de FREUD concernant les rapports de ce Vorstellungsrepräsentanz

avec le processus primaire, ne laisse aucune espèce de doute.

 

Si le processus primaire est capable, pour autant

qu'il est soumis au premier principe, dit principe de plaisir, il n'y a aucune autre façon de concevoir l'opposition qui dans FREUD, est marquée entre le principe de plaisir et

le principe de réalité, si ce n'est de nous apercevoir que

ce qui nous est donné comme le surgissement hallucinatoire

où le processus primaire, c'est-à-dire le désir au niveau du processus primaire trouve sa satisfaction

…concerne non pas simplement une image, mais quelque chose qui est un signifiant.



 

C'est d'ailleurs chose surprenante qu'on ne s'en soit pas avisé autrement, je veux dire à partir de la clinique. On ne s'en est jamais avisé autrement, semble-t-il, précisément pour autant que la notion de signifiant

était quelque chose qui n'était pas élaboré au moment du grand épanouissement de la psychiatrie classique.

 

Car enfin dans la massivité de l'expérience clinique, sous quelles formes se présentent à nous les formes majeures problématiques les plus insistantes

sous lesquelles se pose pour nous la question de l'hallucination, si ce n'est dans les hallucinations verbales ou de structure verbale, c'est-à-dire

dans l'intrusion, l'immixtion dans le champ du réel,

- non pas de n'importe quoi,

- non pas d'une image,

- non pas d'un fantasme,

- non pas de ce que supporterait souvent simplement un processus hallucinatoire…

 

Mais si une hallucination nous pose des problèmes

qui lui sont propres, c'est parce qu'il s'agit

de signifiants et non pas d'images, ni de choses,

ni de perceptions, enfin de « fausses perceptions du réel »

comme on s'exprime.

 

Et au niveau de FREUD ceci ne fait aucune espèce de doute, et précisément à la fin de cet article, pour illustrer ce qu'il appelle la Neurotische Währung, c'est-à-dire…

 

c'est un terme à retenir, le mot Währung veut dire durée, il n'est pas très habituel en allemand,

il est lié au verbe währen qui est une forme durative du verbe wahren et cette idée de durée, de valorisation, car c'est l'usage le plus commun, si le mot Währung se rapporte à la durée, l'usage le plus commun qui en est fait c'est la valeur, la valorisation

 

…pour nous parler de la valorisation proprement névrotique, c'est-à-dire pour autant que le processus primaire

y fait irruption, FREUD prend comme exemple un rêve, et voici ce rêve.

 

C'est le rêve d'un sujet en deuil de son père,

qu'il a - nous dit-il - assisté dans les longs tourments de sa fin.

 

Ce rêve se présente ainsi :

Le père est encore en vie et lui parle comme naguère. Moyennant quoi il n'en a pas moins éprouvé de façon extrêmement douloureuse le sentiment que son père

est cependant déjà mort, que seulement « il n'en savait rien » j'entends le père.

 

C'est un rêve court. C'est un rêve…

comme toujours

…que FREUD apporte au niveau transcrit, car l'essentiel

de l'analyse freudienne se fonde toujours sur le récit

du rêve en tant que d'abord articulé.

 

Ce rêve donc s'est répété avec insistance dans les mois qui ont suivi le décès du père, et comment FREUD

va-t-il l'aborder ?

 

Il est hors de doute bien entendu que FREUD n'a jamais pensé à aucune espèce de moment, qu'un rêve…

 

ne serait-ce que par cette distinction qu'il a toujours faite du contenu manifeste et du contenu latent

en se rapportant immédiatement à ce qu'on pourrait appeler - et à ce que l'on ne se fait pas faute d'appeler - à tout instant dans l'analyse de ce terme qui n'a pas je crois d'équivalent, de « wishful thinking ».

C'est que je voudrais presque faire rendre quelque son d'équivalence avec alarme.

Cela devrait mettre à soi tout seul un analyste en défiance, voire en défense, et le persuader qu'il s'est engagé dans la fausse voie

 

…il n'est pas question que FREUD un instant

la taquine, cette « Wishful » et nous dise que c'est simplement parce qu'il a besoin de voir son père

et que cela lui fait plaisir.

 

Car ce n'est pas du tout suffisant, pour la simple raison que cela ne semble pas du tout être une satisfaction, et que cela se passe avec des éléments et un contexte dont le caractère douloureux est très suffisamment marqué pour nous éviter cette sorte

de pas précipité dont d'ailleurs je fais ici état pour en marquer la possibilité à la limite.

 

Je ne pense pas en fin de compte qu'un seul psychanalyste puisse aller jusque là quand il s'agit d'un rêve. Mais c'est précisément parce qu'on ne peut pas aller jusque là quand il s'agit d'un rêve,

que les psychanalystes ne s'intéressent plus au rêve.

 

Comment FREUD aborde-t-il les choses ?

 

C'est son texte au niveau duquel nous restons :

 

« Aucun autre moyen

écrit-il dans cet article, tout à fait à la fin

« Aucun autre moyen ne conduit à l'intelligence du rêve dans sa sonorité de non-sens,

que l'adjonction « selon son vœu » ou « par suite de son vœu » après les mots « que son père cependant était mort »

 

Et le corollaire si vous voulez, qu’il le souhaitait après la fin de la phrase qui donne ceci :

 

« Mais que seulement il ne savait pas, le père, que ce fût là le vœu de son fils ».

 

La pensée du rêve s'entend alors :

 

« Qu'il lui serait douloureux de se rappeler qu'il lui faudrait souhaiter à son père la mort,

et combien effroyable ce serait s'il s'en était douté ».

 

Ceci vous conduit à donner son poids à la façon dont FREUD traite le problème : c'est un signifiant.

 

Ce sont des choses qui sont des clausules, dont nous allons essayer d'articuler sur le plan linguistique ce qu'elles sont, l'exacte valeur de ce qui est donné là comme permettant d'accéder à l'intelligence du rêve.

 

Elles sont données comme telles, et comme le fait que leur mise en place, leur adaptation dans le texte, livre le sens du texte.

 

Je vous prie d'entendre ce que je suis en train

de dire. Je ne suis pas en train de dire que c'est là l'interprétation…

et c'est peut-être en effet là l'interprétation

…mais je ne le dis pas encore, je vous suspends

à ce moment où un certain signifiant est désigné comme produit par son manque.

 

Ce dont il s'agit, le phénomène du rêve, quel est-il ? C'est en le remettant dans le contexte du rêve que nous accédons d'emblée à quelque chose qui nous est donné pour être l'intelligence du rêve, à savoir

que le sujet se trouve dans le cas déjà connu,

ce reproche que l'on se reproche à soi-même à propos de la personne aimée, et que ce reproche nous ramène dans cet exemple à la signification infantile du souhait de mort.

 

Nous voilà donc devant un cas typique où le terme transfert, Übertragung, est employé dans le sens où il est employé primitivement d'abord dans la Science des rêves.

 

Il s'agit d'un report de quelque chose qui est

une situation originelle…

le souhait de mort originel dans l'occasion

dans quelque chose d'autre, d'actuel, qui est un souhait analogue, homologue, parallèle, similaire d'une façon quelconque, s'introduisant pour faire revivre

le souhait archaïque dont il s'agit.

 

Ceci vaut naturellement qu'on s'y arrête, parce que c'est à partir de là simplement que nous pouvons d'abord essayer d'élaborer ce que veut dire interprétation, car nous avons laissé de côté l'interprétation du Wishful.

 

Pour régler cette interprétation, il n'y a qu'une remarque à faire :

si nous ne pouvons pas traduire « Wishful thinking » par pensée désireuse, pensée désirante, c'est pour une raison très simple : c'est que si « Wishful thinking » a un sens…

bien entendu il a un sens, mais il est employé

dans un des contextes où ce sens n'est pas valable

…si vous voulez mettre à l'épreuve chaque fois que

ce terme est employé, l'opportunité, la pertinence

du terme « Wishful thinking », vous n'avez qu'à faire

la distinction que « Wishful thinking », ce n'est pas

« prendre son désir pour des réalités » comme on s'exprime…

 

c'est le sens de la pensée en tant qu'elle glisse, en tant qu'elle fléchit, donc à ce terme on ne doit pas attribuer la signification « prendre son désir pour des réalités » comme on s'exprime couramment

 

…mais « prendre son rêve pour une réalité ».

 

À ce seul titre justement que c'est tout à fait inapplicable à l'interprétation du rêve, car cela veut simplement dire à l'occasion si son rêve…

c'est à ce type de compréhension du rêve

…cela veut simplement dire dans ce cas là qu'on fit ce rêve, en d'autres termes qu'on rêve parce qu'on rêve, et c'est bien pour cela que cette interprétation à ce niveau-là n'est nullement applicable,

à aucun moment, à un rêve.

 

Il faut donc que nous venions au procédé

dit « d'adjonction de signifiants », ce qui suppose la soustraction préalable d'un signifiant.

 

Je parle de ce qu'il suppose dans le texte de FREUD, soustraction étant à ce moment-là exactement le sens

du terme dont il se sert pour désigner l'opération

du refoulement dans sa forme pure, je dirais dans son effet : unterdrückt.

 

C'est alors que nous nous trouvons arrêtés par quelque chose qui, comme tel, présentait pour nous une objection et un obstacle…

 

- qui si nous n'étions pas décidés d'avance à trouver tout bien,

 

- c'est-à-dire si nous n'étions pas décidés d'avance à « croire-croire » comme dit monsieur PRÉVERT,

 

…on doit tout de même s'arrêter à ceci :

c'est que la pure et simple restitution de ces deux termes « nach seinem Wunsch » et « dass er wunschte »…

c'est-à-dire qu'il la souhaitait

le fils, cette mort du père

…que la simple restitution de ces deux clausules,

du point de vue de ce que FREUD nous désigne lui-même comme le but final de l'interprétation, à savoir la restauration du désir inconscient,

ne donne strictement rien, car que restitue-t-on

à ce moment là ?

 

C'est quelque chose que le sujet connaît parfaitement : pendant la maladie extrêmement douloureuse,

le sujet a effectivement souhaité à son père la mort

comme solution et comme fin de ses tourments et de

sa douleur, et effectivement bien entendu il ne lui

a pas montré, il a tout fait pour le lui dissimuler,

le désir, le vœu qui était dans son contexte,

dans son contexte récent, vécu, parfaitement accessible.

 

Il n'est même pas besoin de parler à ce sujet de préconscient, mais de souvenir conscient, parfaitement accessible au texte continu de la conscience.

Donc si le rêve soustrait à un texte quelque chose qui n'est nullement dérobé à la conscience du sujet, s'il le soustrait, c'est si je puis dire ce phénomène de soustraction qui prend valeur positive.

 

Je veux dire que c'est cela le problème, c'est

le rapport du refoulement, pour autant que sans aucun doute il s'agit là de Vorstellungsrepräsentanz, et même tout

à fait typique, car si quelque chose mérite ce terme, c'est justement quelque chose qui est, je dirais

en soi-même, une forme vide de sens : « selon son vœu »,

en soi isolée .

 

Cela ne veut rien dire, cela veut dire « selon son vœu », celui dont on a parlé précédemment, qu'il souhaitait quoi ? Cela dépend également de la phrase qui est avant,

et c'est bien dans ce sens que je désire vous amener pour vous montrer le caractère irréductible de ce dont il s'agit par rapport à toute conception qui relève d'une sorte d'élaboration imaginaire, voire d'abstraction des données objectales d'un champ, quand il s'agit du signifiant et de ce qui ferait l'originalité du champ qui dans le psychisme, dans le vécu, dans le sujet humain, est instauré par lui, par l'action du signifiant.

 

C'est cela que nous avons…

ces formes signifiantes qui en elles-mêmes ne se conçoivent, ne se soutiennent que pour autant qu'elles sont articulées avec d'autres signifiants

…c'est de cela qu'il s'agit en fait.

 

Je sais bien que là je m'introduis dans quelque chose qui supposerait une articulation beaucoup plus longue que tout ce dont il s'agit.

 

Ceci est lié avec toutes sortes d'expériences

qui ont été poursuivies avec beaucoup de persévérance par une école dite « École de Marburg », celle dite

de « la pensée sans images » : sorte d'intuition que…

dans les travaux de cette école qui se faisaient en petit cercle tout à fait fermé de psychologues

…on était amené à penser sans images ces sortes de formes qui sont autres que justement des formes signifiantes sans contexte et à l'état naissant, que la notion de Vorstellung

et très spécialement à l'occasion

des problèmes qui nous sont ici posés

…méritait qu'on rappelle que FREUD a assisté pendant deux ans…

comme nous en avons des témoignages sans ambiguïté

…au cours de BRENTANO, et que la psychologie de BRENTANO, pour autant qu'elle donne une certaine conception de la « Vorstellung » est bien là pour nous donner le poids exact de ce que pouvait, même dans l'esprit de FREUD, et pas simplement dans mon interprétation, prendre le terme de « Vorstellung ».

 

Le problème est justement du rapport qu'il y a entre le refoulement…

si le refoulement est dit s'appliquer exactement et comme tel à quelque chose qui est de l'ordre de la « Vorstellung »

…et d'autre part ce fait de quelque chose qui n'est rien d'autre que l'apparition d'un sens nouveau

par quelque chose qui est différent pour nous…

au point où nous progressons

…qui est différent du fait du refoulement,

qui est ce que nous pouvons appeler dans le contexte…

dans le contexte de préconscient

l'élision des deux clausules.

 

Cette élision est-elle la même chose que le refoulement ?

En est-elle exactement le pendant, le contraire ?

 

Quel est l’effet de cette élision ?

 

Il est clair que c'est un effet de sens, je veux dire qu'il faut pour nous expliquer sur le plan le plus formel que nous considérions cette élision…

Je dis élision et non pas allusion.

 

Ce n'est pas…

pour employer le langage quotidien

…une figuration, ce rêve ne fait pas allusion - bien loin de là - à ce qui a précédé…

à savoir aux rapports du père avec le fils

…il introduit quelque chose qui sonne absurdement,

qui a sa portée de signification - sur le plan manifeste - tout à fait originale.

 

Il s'agit bien d'une figura verborum, d'une figure de mots,

de termes, pour employer le même terme qui est pendant au premier. Il s'agit d'une élision,

et cette élision produit un effet de signifié.

 

Cette élision équivaut à une substitution, aux termes manquants, d'un blanc, d'un zéro.

 

Mais un zéro ça n'est pas rien, et l'effet dont

il s'agit peut être qualifié d'effet métaphorique.

 

Le rêve est une métaphore.

 

Dans cette métaphore quelque chose de nouveau surgit qui est un sens, un signifié.

 

Un signifié sans aucun doute énigmatique,

mais qui n'est tout de même pas quelque chose dont nous n'ayons pas à tenir compte comme d'une des formes, je dirais les plus essentielles, du vécu humain puisque c'est cette image même qui pendant des siècles a jeté les êtres à tel détour de deuil de leur existence, sur les chemins plus ou moins dérobés qui les menaient chez le « nécroman »,et ce qu'il faisait surgir dans le cercle de l'incantation était ce quelque chose appelé « ombre », devant quoi il ne se passait pas autre chose que ce qui se passe dans ce rêve,

à savoir cet être qui est là à être sans qu'on sache comment il existe, et devant lequel littéralement

on ne peut rien dire, car lui - bien entendu - parle.

 

Mais peu importe, je dirais que jusqu'à un certain point ce qu'il dit est aussi bien ce qu'il ne dit pas,

on ne nous le dit même pas dans le rêve, cette parole ne prend sa valeur que du fait que celui qui a appelé l'être aimé du royaume des ombres, lui, ne peut littéralement rien lui dire de ce qui est la vérité de son cœur.

 

Cette confrontation, cette scène structurée,

ce scénario, ne nous suggère-t-il pas qu'en lui-même nous devons essayer d'en situer la portée ?

 

Qu'est-ce que c'est ?

Cela a-t-il cette valeur fondamentale structurée

et structurante qui est celle que j'essaye pour vous de préciser cette année devant vous sous le nom de fantasme ?

 

Est-ce un fantasme ?

Y a-t-il un certain nombre de caractères exigibles pour que dans une telle présentation, dans un tel scénario, à ce scénario nous reconnaissions les caractères du fantasme ?

 

C'est une première question que malheureusement nous ne pourrons commencer d'articuler que la prochaine fois.

 

Entendez bien que nous lui donnerons des réponses tout à fait précises, et qui nous permettront d'approcher :

- ce en quoi effectivement c'est un fantasme,

- et ce en quoi c'est un fantasme de rêve

 

À savoir, je vous l'articule tout de suite :

un fantasme qui a des formes très particulières,

je veux dire qu'un fantasme de rêve

au sens où nous pouvons donner

un sens précis à ce mot fantasme

…n'a pas la même portée que celle d'un fantasme vigile,

ceci qu'il soit inconscient ou pas.

 

Voilà un premier point sur lequel je vous répondrai,

à la question qui se pose ici, la prochaine fois.

 

Le deuxième point c'est à ce propos et en partant de là…

à savoir de cette articulation

de la fonction du fantasme

…comment nous devons concevoir que gît l'incidence

de ce que l'on peut appeler…

de ce que FREUD a appelé

…les mécanismes d'élaboration du rêve, à savoir :

- ces rapports d'une part avec le refoulement supposé antécédent,

- et le rapport de ce refoulement avec les signifiants dont je vous ai montré à quel point FREUD les isole et articule l'incidence de leur absence en termes de pures relations signifiantes.

Ces signifiants, je veux dire les rapports qu'il y a entre les signifiants du récit :

 

- « il est mort » d'une part,

- « il ne le savait pas » d'autre part,

- « selon son vœu » en troisième lieu,

 

nous essayerons de les poser, de les placer,

de les faire fonctionner sur les lignes, les trajets des chaînes dites respectivement :

- chaîne du sujet et

- chaîne signifiante,

telles qu'elles sont ici posées, répétées, insistantes devant nous sous la forme de notre graphe.

 

Et vous verrez à la fois à quoi peut servir ceci

qui n'est rien d'autre que position topologique des éléments et des relations sans lesquelles il n'y a aucun fonctionnement possible du discours, et comment seule la notion des structures qui permettent ce fonctionnement du discours, peut permettre également de donner un sens à ceci que les deux clausules en question peuvent être dites jusqu'à un certain point, être vraiment le contenu, comme dit FREUD la réalité,

le « real verdrängten », ce qui est réellement refoulé.

Mais ceci ne suffit pas, il nous faut aussi distinguer comment et pourquoi le rêve ici fait usage de ces éléments qui sans aucun doute sont refoulés, mais précisément, justement là à un niveau où ils ne le sont pas, c'est-à-dire où le vécu immédiatement antécédent les a mis en jeu comme tels, comme clausules et où, loin d'être refoulés, le rêve les élide.

 

Pourquoi ?

Pour produire un certain effet de quoi ?

 

Je dirai de quelque chose qui n'est pas non plus si simple puisqu'en somme c'est pour produire une signification, il n'y a pas de doute, et nous verrons que la même élision du même vœu peut avoir selon des structures différentes, des effets tout à fait différents.

 

Pour simplement éveiller un peu, stimuler votre curiosité, je voudrais simplement vous faire remarquer qu'il y a peut-être un rapport entre

la même élision de la même clausule : « selon son vœu »,

et le fait que dans d'autres contextes, qui ne sont pas de rêve mais de psychose par exemple,

ceci peut aboutir à la méconnaissance de la mort.

 

Le « il ne le savait pas », ou « il ne voulait rien savoir » s’articulant simplement autrement avec le « il est mort », ou même, dans un contexte encore différent, ont peut-être intérêt

à être distingués du premier coup, comme la « Verwerfung »

se distingue de la « Verneinung ».

 

Ceci peut aboutir, à ces moments-là, à ces sentiments dits d'invasion ou d'irruption, ou à ces moments féconds de la psychose où le sujet pense qu'il a

en face de soi effectivement quelque chose de beaucoup plus près encore de l'image du rêve


Date: 2016-03-03; view: 477


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