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TABLE DES SÉANCES 3 page

en tant qu'il se réfère à l'autre comme regard,

à l'autre imaginaire.

 

Chaque fois que vous aurez affaire à quelque chose qui est à proprement parler un fantasme, vous verrez qu'il est articulable dans ces termes de référence

du sujet comme parlant à l'autre imaginaire.

 

C'est cela qui définit le fantasme, et la fonction

du fantasme comme fonction de niveau d'accommodation, de situation du désir du sujet comme tel, et c'est bien pourquoi le désir humain a cette propriété d'être fixé, d'être adapté, d'être coapté, non pas à un objet, mais toujours essentiellement à un fantasme.

 

Ceci est un fait d'expérience qui a pu longtemps demeurer mystérieux.

C'est tout de même le fait d'expérience, n'oublions pas, que l'analyse a introduit dans le courant de la connaissance.

 

Ce n'est qu'à partir de l'analyse que ceci n'est pas une anomalie, quelque chose d'opaque, quelque chose de l'ordre de la déviation, du dévoiement, de la perversion du désir.

 

C'est à partir de l'analyse que même tout ceci…

qui peut à l'occasion s'appeler dévoiement, perversion, déviation, voire même délire

…est conçu et articulé dans une dialectique qui est celle qui peut, comme je viens de vous le montrer, concilier l'imaginaire avec le symbolique.

Je sais que je ne vous mène pas, pour commencer,

par un sentier facile, mais si je ne commence pas tout de suite par poser nos termes de références,

que vais-je arriver à faire ?

 

À y aller lentement, pas à pas, pour vous suggérer la nécessité d'une référence, et si je ne vous apporte pas ceci que j'appelle le graphe tout de suite, il faudra tout de même que je vous l'amène comme je l'ai fait l'année dernière, peu à peu, c'est-à-dire d'une façon qui sera d'autant plus obscure.

 

Voilà donc pourquoi j'ai commencé par là, je ne vous dis pas que je vous ai rendu pour autant l'expérience plus facile, c'est pour cela que maintenant pour

la détendre, cette expérience, je voudrais vous en donner tout de suite de petites illustrations.

 

Ces illustrations, j'en prendrai une d'abord

et vraiment au niveau le plus simple puisqu'il s'agit des rapports du sujet au signifiant, la moindre et

la première chose qu'on puisse exiger d'un schéma, c'est de voir à quoi il peut servir à propos du fait de commutations.

 

Je me suis souvenu de quelque chose que j'avais lu autrefois dans le livre de DARWIN[6]. Le passage

qui est cité ici se réfère à l'autobiographie de Charles DARWIN sur l'expression chez l'homme et chez l'animal et qui, je dois dire, m'avait bien amusé.



 

DARWIN raconte qu'un nommé Sidney SMITH qui,

je suppose devait être un homme de la société anglaise de son temps, et dont il dit ceci :

il pose une question, DARWIN, il dit :

 

« J'ai entendu Sidney SMITH dans une soirée, dire tout à fait tranquillement la phrase suivante :

« il m'est revenu aux oreilles que la chère vieille Lady COCK y a coupé » ». En réalité « overlook » veut dire que le surveillant

ne l'a pas repérée, sens étymologique.

« Overlook » est d'un usage courant dans la langue anglaise. Il n'y a rien de correspondant dans notre usage courant. C'est pour cela que l'usage des langues est à la fois si utile et si nuisible, parce qu'il nous évite de faire des efforts, de faire cette substitution de signifiants dans notre propre langue, grâce à laquelle nous pouvons arriver à viser un certain signifié, car il s'agit de changer tout le contexte pour obtenir le même effet dans une société analogue.

 

Cela pourrait vouloir dire : l'œil lui est passé au-dessus,

et DARWIN s'émerveille que ce fut absolument parfaitement clair pour chacun, mais sans aucun doute que cela voulait dire que le diable l'avait oubliée, je veux dire qu'il avait oublié de l'emporter dans la tombe, ce qui semble avoir été à ce moment dans l'esprit de l'auditeur sa place naturelle, voire souhaitée.

Et DARWIN laisse vraiment le point d'interrogation ouvert : Comment fit-il pour obtenir cet effet - dit DARWIN ?

Voilà, je suis vraiment incapable de le dire.

 

Remarquez que nous pouvons lui être reconnaissants

à lui-même de marquer l'expérience qu'il fait là d'une façon spécialement significative et exemplaire de sa propre limite dans l'abord de ce problème.

 

Qu'il ait pris d'une certaine façon le problème

des émotions, dire que l'expression des émotions

y est tout de même intéressée justement à cause du fait que le sujet n'en manifeste strictement aucune, qu'il dise cela « placidely » c'est peut-être porter

les choses un peu loin.

 

En tout cas DARWIN ne le fait pas, il est vraiment très étonné de ce quelque chose qu'il faut prendre

au pied de la lettre, parce que comme toujours

quand nous étudions un cas, il ne faut pas le réduire en le rendant vague.

 

DARWIN dit : tout le monde a compris que l'autre parlait du diable,

alors que le diable n'est nulle part, et c'est cela qui est intéressant, c'est que DARWIN nous dise que le frisson du diable est passé sur l'assemblée.

Essayons maintenant un peu de comprendre.

Nous n'allons pas nous attarder sur les limitations mentales propres à DARWIN, nous y viendrons forcément tout de même bien, mais pas tout de suite.

 

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a dès le premier abord quelque chose qui participe d'une connaissance frappante, parce qu'enfin il n'y a pas besoin d'avoir posé les principes de l'effet métaphorique

c'est-à-dire de la substitution

d'un signifiant à un signifiant

…autrement dit, il n'y a pas besoin d'exiger de DARWIN qu'il en ait le pressentiment pour qu'il s'aperçoive tout de suite que l'effet en tous cas tient d'abord à ce qu'il n'articule même pas dans

le fait qu'une phrase qui commence quand on dit

« Lady Cock », se termine normalement par « ill », malade : « j'ai entendu dire quand même qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond »,

donc la substitution, quelque chose

qu’il paraît que l'on attend une nouvelle concernant la santé de la vieille dame, car c'est toujours de leur santé que l'on s'occupe d'abord quand il s'agit de vieilles dames

…est remplacé par quelque chose d'autre, voire même d'irrévérencieux par certains côtés.

 

Il ne dit pas, ni qu'elle est à la mort, ni non plus qu'elle se porte fort bien. Il dit qu'elle a été oubliée.

 

Alors ici qu'est-ce qui intervient pour que cet effet métaphorique, à savoir en tous cas quelque chose d'autre

que ce que cela voudrait dire si « overlook » pouvait être attendu ?

 

C'est en tant qu'il n'est pas attendu…

qu'il est substitué à un autre signifiant

…qu'un effet de signifié se produit qui est nouveau,

qui n'est ni dans la ligne de ce qu'on attendait,

ni dans la ligne de l'inattendu.

 

Si cet inattendu n'avait pas justement été caractérisé comme inattendu, c'est quelque chose d'original qui d'une certaine façon a à être réalisé dans l'esprit de chacun selon ses angles de réfraction propres.

 

Dans tous les cas il y a cela :

qu'il y a ouverture d'un nouveau signifié à ce quelque chose qui fait par exemple que Sidney SMITH passe dans l'ensemble pour un homme d'esprit,

c'est-à-dire ne s'exprime pas par clichés.

 

Mais pourquoi diable ?

 

Si nous nous reportons à notre petit schéma,

cela nous aidera tout de même beaucoup.

C'est à cela que ça sert, si l'on fait des schémas, c'est pour s'en servir.

 

On peut d'ailleurs arriver au même résultat en s'en passant, mais le schéma en quelque sorte nous guide, nous montre très évidemment que ce qui se passe là dans le réel, ceci qui se présentifie, c'est un fantasme

à proprement parler, et par quels mécanismes ?

 

C'est ici que le schéma aussi peut aller plus loin que ce que permet, je dirais, une espèce de notion naïve que les choses sont faites pour exprimer quelque chose, qu’en somme se communiquerait

une émotion comme on dit, comme si les émotions

en elles-mêmes ne posaient pas à soi toutes seules tellement d'autres problèmes :

 

- à savoir ce qu'elles sont,

 

- à savoir si elles n'ont pas besoin déjà, elles, de communication.

 

Notre sujet, nous dit-on, est là parfaitement tranquille, c'est-à-dire qu'il se présente en quelque sorte à l'état pur, la présence de sa parole étant son pur effet métonymique.

 

Je veux dire sa parole

en tant que parole dans sa continuité de parole.

 

Et dans cette continuité de parole précisément,

il fait intervenir ceci : la présence de la mort

en tant que le sujet peut ou non lui échapper.

 

C'est-à-dire pour autant qu'il évoque cette présence de quelque chose qui a la plus grande parenté avec

la venue au monde du signifiant lui-même, je veux dire que s'il y a une dimension où la mort…

ou le fait qu'il n'y en a plus

…peut être à la fois directement évoquée, et en même temps voilée, mais en tout cas incarnée, devenir immanente à un acte, c'est bien l'articulation signifiante.

 

C'est donc pour autant que ce sujet qui parle

si aisément de la mort, il est bien clair qu'il ne lui veut pas spécialement du bien à cette dame,

mais que d'un autre côté la parfaite placidité

avec laquelle il en parle, implique justement

qu'à cet égard il a dominé son désir, en tant que

ce désir comme dans Volpone [7], pourrait s'exprimer

par l'aimable formule : « Pue et crève ! »

 

Il ne dit pas cela, il articule simplement sereinement

que ce qui est le niveau qui nous vaut ce destin…

chacun à notre tour, là pour un instant oublié

…mais cela, si je puis m'exprimer ainsi, ce n'est pas le diable, et l'au-delà ça viendra un jour ou l'autre,

et du même coup ce personnage, lui se pose comme quelqu'un qui ne redoute pas de s'égaliser avec

celle dont il parle, de se mettre au même niveau, sous le coup de la même faute, de la même légalisation terminale par le Maître absolu ici présentifié.

 

En d'autres termes, ici le sujet se révèle

à l'endroit de ce qui est voilé du langage comme

y ayant cette sorte de familiarité, de complétude, de plénitude

du maniement du langage qui suggère quoi ?

 

Justement quelque chose sur quoi je veux terminer, parce que c'est ce qui manquait à tout ce que j'ai dit dans mon développement en trois étapes,

pour qu'ici le ressort, le relief de ce que

je voulais vous articuler soit complet.

Au niveau du premier schéma nous avons l'image innocente.

 

 

Il est inconscient bien sûr, mais c'est

une inconscience qui ne demande qu'à passer au savoir.

 

N'oublions pas que dans l'inconscience cette dimension de « avoir conscience », même en français

implique cette notion.

 

 

 

Au niveau de la deuxième et de la troisième étape du schéma, je vous ai dit que nous avions un usage beaucoup plus conscient du savoir, je veux dire que le sujet sait parler et qu'il parle. C'est ce qu'il fait quand

il appelle l'Autre et pourtant c'est là à proprement parler que se trouve l'originalité du champ que FREUD a découvert et qu'il appelle l'inconscient.

C'est-à-dire ce quelque chose qui met toujours

le sujet à une certaine distance de son être et qui fait que précisément cet être ne le rejoint jamais, et que c'est pour cela qu'il est nécessaire

qu'il ne peut faire autrement que d'atteindre son être dans cette métonymie de l'être dans le sujet qu'est le désir.

 

Et pourquoi ?

Parce qu'au niveau où le sujet est engagé…

entré lui-même dans la parole et par là dans

la relation à l'Autre comme tel, comme lieu de la parole

…il y a un signifiant qui manque toujours.

 

Pourquoi ?

Parce que c'est un signifiant, et le signifiant est spécialement délégué au rapport du sujet avec le signifiant. Ce signifiant a un nom, c'est le phallus.

 

- Le désir est la métonymie de l'être dans le sujet.

- Le phallus est la métonymie du sujet dans l'être.

 

Nous y reviendrons.

 

Le phallus

pour autant qu'il est élément signifiant soustrait à la chaîne de la parole, en tant qu'elle engage tout rapport avec l'Autre

…c'est là le principe limite qui fait que le sujet, dans toute parole…

et pour autant qu'il est impliqué dans la parole …tombe sous le coup de ce qui se développe dans toutes ses conséquences cliniques, sous le terme

de complexe de castration.

 

Ce que suggère toute espèce d'usage, je ne dirais pas « pur » mais peut-être plus impur des « mots de la tribu »[8], toute espèce d'inauguration métaphorique,

pour peu qu'elle se fasse audacieuse et au défi de ce que le langage voile toujours, et ce qu’il voile toujours au dernier terme, c'est la mort.

 

Ceci tend toujours à faire surgir, à faire sortir cette figure énigmatique du signifiant manquant,

du phallus qui ici apparaît…

et comme toujours bien entendu

…sous la forme qu'on appelle diabolique, oreille, peau, voire phallus lui-même, et si dans cet usage bien entendu la tradition du jeu d'esprit anglais,

de ce quelque chose de contenu qui n'en dissimule pas moins le désir le plus violent, mais cet usage suffit à soi tout seul à faire apparaître dans l'imaginaire, dans l'autre qui est là comme spectateur, dans le petit(a), cette image du sujet en tant qu'il est marqué par ce rapport au signifiant qui s'appelle l'interdit.

 

Ici en l'occasion en tant qu'il viole un interdit,

en tant qu'il montre qu'au-delà des interdits qui font la loi des langages, on ne parle pas comme cela des vieilles dames.

 

Il y a quand même un monsieur qui entend parler

le plus placidement du monde et qui fait apparaître le diable, et c'est au point que le cher DARWIN

se demande : comment diable, a-t-il fait cela ?

 

Je vous laisserai là-dessus aujourd'hui.

Nous reprendrons la prochaine fois un rêve dans FREUD, et nous essayerons d'y appliquer nos méthodes d'analyse, ce qui en même temps nous permettra de situer

les différents modes d'interprétation.


 


John Donne : The Ecstacy


 

Where, like a pillow on a bed,
A pregnant bank swell'd up, to rest
The violet's reclining head,
Sat we two, one another's best.

Our hands were firmly cemented
By a fast balm, which thence did spring;
Our eye-beams twisted, and did thread
Our eyes upon one double string.

So to engraft our hands, as yet
Was all the means to make us one;
And pictures in our eyes to get
Was all our propagation.

As,'twixt two equal armies, Fate
Suspends uncertain victory,
Our souls —which to advance their state,
Were gone out— hung 'twixt her and me.

And whilst our souls negotiate there,
We like sepulchral statues lay;
All day, the same our postures were,
And we said nothing, all the day.

If any, so by love refined,
That he soul's language understood,
And by good love were grown all mind,
Within convenient distance stood,

He —though he knew not which soul spake,
Because both meant, both spake the same—
Might thence a new concoction take,
And part far purer than he came.

This ecstasy doth unperplex
(We said) and tell us what we love;
We see by this, it was not sex;
We see, we saw not, what did move:

But as all several souls contain
Mixture of things they know not what,
Love these mix'd souls doth mix again,
And makes both one, each this, and that.

A single violet transplant,
The strength, the colour, and the size —
All which before was poor and scant—
Redoubles still, and multiplies.

When love with one another so
Interanimates two souls,
That abler soul, which thence doth flow,
Defects of loneliness controls.

We then, who are this new soul, know,
Of what we are composed, and made,
For th' atomies of which we grow
Are souls, whom no change can invade.

 

But, O alas! so long, so far,
Our bodies why do we forbear?
They are ours, though not we; we are
Th' intelligences, they the spheres.

We owe them thanks, because they thus
Did us, to us, at first convey,
Yielded their senses' force to us,
Nor are dross to us, but allay.

On man heaven's influence works not so,
But that it first imprints the air;
For soul into the soul may flow,
Though it to body first repair.

As our blood labours to beget
Spirits, as like souls as it can;
Because such fingers need to knit
That subtle knot, which makes us man;

So must pure lovers' souls descend
To affections, and to faculties,
Which sense may reach and apprehend,
Else a great prince in prison lies.

To our bodies turn we then, that so
Weak men on love reveal'd may look;
Love's mysteries in souls do grow,
But yet the body is his book.

And if some lover, such as we,
Have heard this dialogue of one,
Let him still mark us, he shall see
Small change when we're to bodies gone.


 



 

Là où comme sur un lit un oreiller,
Une rive en crue invitait les violettes
A reposer leurs testes,
Nous nous assîmes, l'un à l'autre tout entiers.

Nos mains étaient fermement cimentées
Par siccatif rapide, et de là s'exhalaient, subtil;
Nos oeillades enfilaient, et tenaient enlacés
Nos regards, sur un collier à double fil.

Ainsi greffer nos mains
Restait pour nous unir le seul moyen;
Et des images captées dans nos yeux
De nostre route les seules lieues.

Comme entre deux égales Armées
La Fortune, une victoire indécise balance à attribuer parfois,
Nos asmes —qui avaient quitté leurs corps pour leur état rapprocher,—
Se tenaient suspendues entre elle, et moi.

Et tandis que là, négociaient nos asmes,
Nous, comme gisants restions étendus;
De tout le jor nous ne bougeâmes,
De tout le jor, de nous, rien ne fut entendu.

S'il en fut un, si raffiné par l'amour,
Que langage de l'asme il connut,
Et que son esprit se fut nourri de bon amour,
Non loin de nous se fut tenu,

Lui —quelle asme parloit, bien qu'il ne put l'apprendre
Car les deux pensoient et disoient de mesme,— peut-être put
Nouvel élixir prendre,
Et repartir bien plus pur qu'il n'éstoit venu.

Cette Extase, de son index
(Dit-on), ce qu'aimons nous désigne pour sûr;
Par celle-ci, on voit que ce n'était pas le sexe;
Nous voyons ce qu'avant nous estoit mouvement obscur:

Mais comme les asmes contiennent à la fois
Un mélange de choses qu'elles ignorent,
Amour, ces asmes meslées, il les remesle encore,
Et chacune ceci, et cela, d'une seule, deux finalement faict.


 

De violettes un simple transplant,
La force, la taille, et la couleur —
Tout ce qui étoit pauvre et chétif avant—
Connaît regain ,et vigueur.

Mais lors doncque l'amour, l'un à l'autre opère
Telle entr'animation, il obtient le croisement,
D'une nouvelle asme, étrangère
Aux défauts de ses éléments.

Lors nous, qui sommes cette novelle asme éclose,
Nous savons de quelle paste nous sommes faicts
Car les anatomies qui nous composent
Et desquelles nous croissons, ce sont nos asmes, sur quoy rien n'a d'effet.

Mais, O hélas! Tant que vivons l'un et l'autre
Nos corps, pourquoi les tenons-nous à mépris?
Bien qu'ils ne soient pas nous-mesmes, ils sont nostres
Ils sont la sphère, nous sommes leurs esprits.

Nous leur devons reconnaissance
Car ce sont eux qu'à nous-mesme unis, nous ont d'abord conviés
Nous donnèrent leur vigueur, leurs sens,
Et nous sont alliage, non déchets.

Sur l'homme, l'influence du paradis ne se peut si bien étendre,
Qu'elle improigne l'ayr d'abord;
Car l'asme dans l'asme ne se peut répandre,
Qu'elle n'ait avant habité le corps.

Comme notre sang besogne à faire
Des Esprits, que le plus semblable aux asmes il veut;
Par ce que de tels doigts sont nécessaires
Pour nouer de l'homme le subtile noeud;

Ainsi que des purs amants les asmes descendent
Jusqu'aux facultés et affections,
Que peut-être les sens atteignent et appréhendent,
Sinon un grand Prince végète en prison.

Lors, tournons-nous vers nos corps, qu'ainsi le vulgaire
Puisse l'amour contempler;
Dans les asmes, ont beau s'épanouir des amours les mystères,
Reste que le corps est son Livre Révélé.

Et si quelqu'amant, à notre semblance,
A compris ce dialogue, d'un seul ja cité,
Qu'il nous marque, il verra peu de différence
Quand en nos corps serons ressuscités.

 


 

Traduction française : Gilles de Seze


 


Stéphane Mallarmé,« Le tombeau d’Edgar Pœ »

 

 

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

 

Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

 

Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de POE éblouissante s'orne

 

Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.


 

[ Retour texte 12-11 ]

Sigmund Freud : Über die allgemeinste Erniedrigung des Liebeslebens (1912)

 

Wenn der psychoanalytische Praktiker sich fragt, wegen welches Leidens er am häufigsten um Hilfe angegangen wird, so muß er – absehend von der vielgestaltigen Angst – antworten: wegen psychischer Impotenz. Diese sonderbare Störung betrifft Männer von stark libidinösem Wesen und äußert sich darin, daß die Exekutivorgane der Sexualität die Ausführung des geschlechtlichen Aktes verweigern, obwohl sie sich vorher und nachher als intakt und leistungsfähig erweisen können und obwohl eine starke psychische Geneigtheit zur Ausführung des Aktes besteht. Die erste Anleitung zum Verständnis seines Zustandes erhält der Kranke selbst, wenn er die Erfahrung macht, daß ein solches Versagen nur beim Versuch mit gewissen Personen auftritt, während es bei anderen niemals in Frage kommt. Er weiß dann, daß es eine Eigenschaft des Sexualobjekts ist, von welcher die Hemmung seiner männlichen Potenz ausgeht, und berichtet manchmal, er habe die Empfindung eines Hindernisses in seinem Innern, die Wahrnehmung eines Gegenwillens, der die bewußte Absicht mit Erfolg störe. Er kann aber nicht erraten, was dies innere Hindernis ist und welche Eigenschaft des Sexualobjekts es zur Wirkung bringt. Hat er solches Versagen wiederholt erlebt, so urteilt er wohl in bekannter fehlerhafter Verknüpfung, die Erinnerung an das erste Mal habe als störende Angstvorstellung die Wiederholungen erzwungen; das erste Mal selbst führt er aber auf einen »zufälligen« Eindruck zurück.

Psychoanalytische Studien über die psychische Impotenz sind bereits von mehreren Autoren angestellt und veröffentlicht worden [Fußnote]M. Steiner (1907) – W. Stekel (1908) – Ferenczi (1908).. Jeder Analytiker kann die dort gebotenen Aufklärungen aus eigener ärztlicher Erfahrung bestätigen. Es handelt sich wirklich um die hemmende Einwirkung gewisser psychischer Komplexe, die sich der Kenntnis des Individuums entziehen. Als allgemeinster Inhalt dieses pathogenen Materials hebt sich die nicht überwundene inzestuöse Fixierung an Mutter und Schwester hervor. Außerdem ist der Einfluß von akzidentellen peinlichen Eindrücken, die sich an die infantile Sexualbetätigung knüpfen, zu berücksichtigen und jene Momente, die ganz allgemein die auf das weibliche Sexualobjekt zu richtende Libido verringern [Fußnote]W. Stekel (1908, 191 ff.)..

Unterzieht man Fälle von greller psychischer Impotenz einem eindringlichen Studium mittels der Psychoanalyse, so gewinnt man folgende Auskunft über die dabei wirksamen psychosexuellen Vorgänge. Die Grundlage des Leidens ist hier wiederum – wie sehr wahrscheinlich bei allen neurotischen Störungen – eine Hemmung in der Entwicklungsgeschichte der Libido bis zu ihrer normal zu nennenden Endgestaltung. Es sind hier zwei Strömungen nicht zusammengetroffen, deren Vereinigung erst ein völlig normales Liebesverhalten sichert, zwei Strömungen, die wir als die zärtliche und die sinnliche voneinander unterscheiden können.


Date: 2016-03-03; view: 527


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