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IV POÈME MESSIANIQUE

 

Mais, où donc sommes-nous ? Les temps sont-ils venus

Quels temps doivent venir, et quels dieux inconnus

vont nous parler d'honneur, d'amour ou d'espérance ?

Vers quel gouffre béant, vers quel ciel bleu s'élance

le vieil esprit humain de son vol triste et lent ?

Est-ce la paix féconde, ou le choc violent ?

Est-ce d'un calme ciel ou d'un tragique orage

.que va naître demain l'enfant du nouvel Age ?

Qu'est-ce donc cette angoisse empreinte sur les fronts ?

Quelle est cette lueur derrière ces grands monts ?

Est-ce le Crépuscule, ou bien, est-ce l'Aurore ?

Qu'y a-t-il de nouveau pour les hommes encore,

qui vient vers eux du fond du lointain horizon ?

Est-ce de la Folie? Est-ce de la Raison ?

 

C'est ainsi qu'aujourd'hui le monde dans l'attente

interroge son âme indécise et flottante.

Mais quelques-uns, déjà, dans le bruit des émois,

ont entendu le son d'une sublime Voix.

Et tandis qu'elle parle, on voit s'ouvrir le voile,

et resplendir, au loin, une nouvelle Étoile !

Et pendant que l'Étoile avance et resplendit,

la Nature elle même écoute ce qu'on dit

« Je suis celui qui vient du sein de la Lumière

apporter de l'Amour aux peuples de la Terre.

Chaque fois qu'on a mis, avec de la laideur,

de l'ombre et de la haine au dedans de leur cœur,

je descends des sommets éternels et, sans peine,

je foule de mes pieds les fanges de la plaine

d'où vient, de l'Orient à l'Occident cruel,

et vers moi, nuit et jour, un triste et long appel.

 

« Je suis celui qui vient de la clarté profonde

pour sécher doucement le visage du monde

sur lequel ont coulé tant de larmes de sang,

depuis que l'or impur s'érige en dieu puissant,

et que voilà, déjà, plus de deux mille années

les plus saintes splendeurs, par lui, sont profanées.

Mais pour vous tous, enfin, l'heure promise est là.

Mon message nouveau souffle de l'Au-delà

sur le pieux chaos de vos prières vaines,

sur le morne savoir, sur les forces humaines,

et je viens pour changer, par mon Avènement,

tout ce qui vous trompe et tout ce qui vous ment.

 

J'étais Krishna, l'Enfant divin que l'Inde prie ;

j'étais le doux Jésus, l'un des fils de Marie,

dont le monde palpite à son seul nom sacré,

et sur la mort de qui les Anges ont pleuré

lorsqu'il subit l'outrage et le rire des prêtres,

ce que feront encor les vieux pontifes traîtres

quand sur leurs petits yeux je ferai de nouveau

darder le regard clair de mon divin flambeau.

Je suis celui qui dit ce qu'il ne faut point taire

lorsque, de siècle en siècle, on trahit le Mystère.

J'enseigne le secret du Royaume des cieux ;

je fais les hommes purs ressembler à des dieux,



et qui seront un jour semblables à Moi-même,

à la divinité de mon Ame suprême.

 

J'étais jadis l'éclair qui passe dans la nuit,

la voix qui parle seule au milieu du vain bruit

j'étais avec tous ceux dont l'âme droite et pure

annonçait fermement la vérité future ;

avec les pauvres gens, avec les réprouvés,

qu'on repousse du pied comme les chiens crevés.

Je suis partout, d'ailleurs, où l'on souffre, où l'on lutte

contre l'iniquité du riche et de la brute,

contre l'aveugle foi de tous ces faux croyants,

sans cesse pleins de fiel, sans cesse guerroyants,

et qui lancent le flot de la foule ameutée

contre le théosophe ou le sincère athée.

Ce que j'ai dit, jadis, au juif et au Romain,

je veux encor le dire aux Églises demain,

afin qu'à leur encens, à leur chant liturgique

se mêlent un peu plus de bonté, de logique,

et qu'ils sachent que ce qu'ils nomment Jésus-Christ,

c'est bien Moi-même, en Corps, en Ame et en Esprit,

dans ma mystérieuse et Deuxième Venue,

sur le sol d'ici-bas, mais non point sur la Nue,

et non pas pour maudire, ou de foudre m'armer,

car je ne sais qu'unir et je ne sais qu'aimer !

 

Je mettrai dans vos yeux la vision plus belle

du monde, quand il vit la vie fraternelle,

lorsque chacun sera le frère de chacun,

sans voir si son visage est blanc, ou noir, ou brun,

né sous le ciel d'Europe, ou celui de l'Asie.

Diviser les humains, c'est cela l'Hérésie !

Et c'est pourquoi je veux faire qu'on puisse voir

comment on doit changer la face du Pouvoir

qui, dans la main de fer de vos noirs diplomates,

n'est qu'un montre sans cœur ayant du sang aux pattes

Il est temps que les rois en fassent les aveux,

que, jamais, ils ne font vraiment ce que je veux

lorsque, dans leurs palais aux trop vastes portiques,

ils laissent pénétrer des hommes politiques,

dont le cœur est plus noir que l'ombre de la nuit,

et où jamais l'éclair de la bonté ne luit.

 

C'est assez maintenant - je le dis avec joie ! -

assez de ces serpents, de ces oiseaux de proie

collés aux flancs saignants des pauvres nations ;

assez de ces voleurs aux rouges passions

par qui les peuples sont d'innocentes victimes,

et qui jettent toujours l'Idéal aux abîmes ;

assez de faiseurs d'ombre aux gestes d'éteignoir

qui, partout où ils sont, ne laissent que du noir,

avec, parfois, l'éclat sinistre de leur glaive !

 

D'autres hommes vont naître ayant un plus beau Rêve.

Leurs visages nouveaux, purs comme un nouveau jour,

refléteront un peu de mon immense Amour,

car je suis dans tous ceux dont l'âme est reposée,

tel un soleil levant parmi de la rosée.

Mon Ame, elle est unie à l'Ame des grands Cieux,

quand la nocturne paix des mystiques soirs bleus

répand sur les chemins des lueurs éternelles,

mon Ame, elle est aussi dans le doux frisson d'ailes

des oiseaux réveillés dans l'air clair des matins,

et dont le chant, pareil à des cris enfantins,

est un hymne d'espoir, de bonheur et de vie !

Je suis l'Aube vivante où mon Cœur irradie

dans la plus humble fleur et dans l'immensité ;

en moi, c'est le Printemps, et c'est toujours l'Été.

Si je reviens encor par le long de vos routes,

trop pleines de la boue impure des vieux doutes,

c'est pour en faire un jour un jardin embaumé,

où se promèneront tous ceux qui m'ont aimé,

c'est pour dire à l'épine, aussi bien qu'à la rose,

la puissance d'aimer tout être et toute chose !

 

 


Date: 2016-03-03; view: 759


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