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TABLE DES SÉANCES 61 page

 

Observez que cette rupture n'est pas n'importe laquelle. Cette rupture, il est essentiel qu'elle soit ainsi

le piège à désir. C'est que c'est une rupture

qui passe inaperçue à ce que nous appellerons,

dans l'occasion, « la plupart », et elle est aperçue

à son adresse en tant qu'inaperçue ailleurs.

 

Aussi bien chacun sait qu'il n'y a pas de véritable exhibitionniste…

sauf raffinement, bien entendu, supplémentaire …dans le privé.

Justement pour que ça en soit, pour qu'il y ait plaisir, il faut que ça se passe dans un lieu public.

 

Là-dessus sur cette structure nous arrivons

avec nos gros sabots et nous lui disons :

 

« Mon petit ami, si vous vous montrez si loin c'est parce que vous avez peur d'approcher

votre objet. Approchez, approchez ! »

 

Je demande ce que signifie cette plaisanterie ! Croyez-vous que les exhibitionnistes ne baisent pas ?

La clinique va là tout à fait contre.

 

Ils font à l'occasion de fort bons époux avec leurs femmes, mais seulement le désir dont il s'agit est ailleurs. Il exige bien entendu d'autres conditions. ce sont ces conditions sur lesquelles il convient ici de s'arrêter.

 

On voit bien que cette manifestation,

cette communication élective qui se produit ici avec l'autre, ne satisfait un certain désir que pour autant que sont mis dans un certain rapport une certaine manifestation de l'être et du réel, en tant

qu'il s'intéresse au cadre symbolique comme tel.

 

C'est là d'ailleurs la néces­sité du lieu public, c'est qu'on soit bien sûr qu'on est dans le cadre symbolique.

 

C'est-à-dire…

je vous le fais remarquer pour des gens qui lui reprochent de ne pas oser approcher de l'objet, de céder à je ne sais quelle peur

…que j'ai mis comme condition à la satisfaction

de leur désir justement le maximum de dan­ger.

 

Là encore on ira dans l'autre sens, sans se soucier de la contradiction, et on dira, c'est ce danger qu'ils cherchent.

 

Ce n'est pas impossible.

 

Avant d'aller si loin, essayons quand même de remarquer une structure.

C'est à savoir que du côté de ce qui fait ici figure d'objet, à savoir le, ou la, ou les inté­ressés,

la ou les petites filles…

sur lesquelles, versons en passant

la larme des bonnes âmes

…il arrive que « les petites filles », surtout si elles sont plusieurs, s'amu­sent beaucoup pendant ce temps-là. Cela fait même partie du plaisir de l'exhibi­tionniste, c'est une variante.

 

Le désir de l'autre est donc là comme élément essentiel en tant :

- qu'il est surpris,

- qu'il est intéressé au-delà de la pudeur,

- qu'il est à l'occasion complice.



Toutes les variantes sont possibles.

 

De l'autre côté qu'est-ce qu'il y a ?

 

Il y a quelque chose…

dont je vous ai déjà fait remarquer

la structure, et que j'ai ré-indiqué suffisamment il me semble à l'instant

…il y a sans aucun doute ce qu'il montre, me direz-vous.

 

Mais moi je vous dirai que :

 

- ce qu'il montre dans cette occasion c'est plutôt assez variable,

 

- ce qu'il montre c'est plus ou moins glorieux,

 

- mais ce qu'il montre est une redon­dance qui cache plutôt qu'elle ne dévoile ce dont il s'agit.

 

Il ne faut pas se trom­per sur ce qu'il montre en tant que témoignage de l'érection de son désir, sur la différence

qu'il y a entre cela et l'appareil de son désir.

 

L'appareil est essentielle­ment constitué par ceci que j'ai souligné, de l'aperçu dans l'inaperçu que

j'ai appelé tout crûment un pantalon qui s'ouvre et se ferme, et pour tout dire dans ce que nous pouvons appeler la fente dans le désir.

 

C'est cela qui est essentiel.

Et il n'y a pas d'érection…

si réussie qu'on la suppose

…qui ici supplée à ce qui est l'élément essentiel dans la structure de la situation, à savoir cette fente comme telle.

 

C'est là aussi où le sujet comme tel se désigne. c'est là ce qu'il convient de retenir pour s'apercevoir de ce dont il s'agit et, à très probablement parler, ce qu'il s'agit de combler.

 

Nous y reviendrons plus tard car je veux contrôler ceci de la phénoménolo­gie corrélative du voyeur.

Je peux - je crois - aller plus vite maintenant.

Et néan­moins aller trop vite c'est comme toujours nous permettre d'escamoter ce dont il s'agit.

C'est pour cela que je m'approche ici avec la même circonspection, car ce qui est essentiel et ce qui est omis dans la pulsion scoptophilique,

c'est de commencer aussi par la fente.

 

Car pour le voyeur, cette fente se trouve être

un élément de la structure absolument indispensable.

Et le rapport de l'aperçu à l'inaperçu, pour se répartir ici différemment, n'est pas moins distinct.

 

Bien plus, je veux entrer dans le détail.

C'est à savoir que puisqu'il s'agit de l'appui

pris sur l'objet…

c'est-à-dire sur l'autre

…dans la satisfaction ici nommé­ment voyeuriste, l'important est que ce qui est vu soit intéressé dans l'affaire, ceci fait partie du fantasme.

Car sans aucun doute, ce qui est vu peut être très souvent vu à son insu.

 

L'objet…

disons féminin puisque, semble-t-il, ce ne soit pas pour rien que ce soit dans cette direction que s'exerce cette recherche

…l'objet féminin ne sait sans doute pas qu'il est vu.

 

Mais dans la satisfaction du voyeur, je veux dire dans ce qui supporte son désir, il y a ceci :

c'est que tout en s'y prêtant si l'on peut dire innocemment, quelque chose dans l'objet s'y prête

à cette fonction de spectacle, il y est ouvert, il participe en puissance à cette dimension de l'indiscrétion.

 

Et c'est dans la mesure où quelque chose dans ses gestes peut laisser soupçonner que par quelque biais il est capable de s'y offrir que la jouissance

du voyeur atteint son exact et véritable niveau.

 

La créature sur­prise sera d'autant plus érotisable, dirais-je, que quelque chose dans ses gestes peut nous la révéler comme s'offrant à ce que j'appellerai les hôtes invisibles de l'air.

Ce n'est pas pour rien que je les évoque ici.

Ceux-là s'appellent des « anges de la chrétienté » ceux que Monsieur Anatole FRANCE a eu le culot d'impliquer dans cette affaire. Lisez La révolte des anges [117], vous y verrez à tout le moins le lien très précis qui unit la dialectique du désir avec cette sorte de virtualité d'un œil, insaisissable mais toujours imaginable.

 

Et les références faites au livre du Comte DE CABANIS concernant les épousailles mystiques des hommes

avec les sylphes et les ondines ne sont pas venues là pour rien dans le texte, très centré dans ses visées, que constitue tel ou tel livre d'Anatole FRANCE.

 

Donc c'est dans cette activité où la créature apparaît dans ce rapport de secret à elle-même,

dans ces gestes où se trahit la permanence du témoin devant lequel on ne s'avoue pas, que le plaisir du voyeur comme tel est à son comble.

Est-ce que vous ne voyez pas qu'ici, dans les deux cas, le sujet se réduit lui-même à l'artifice de la fente comme tel.

 

Cet artifice tient sa place et le montre effective­ment réduit à la fonction misérable qui est la sienne. Mais c'est bien de lui qu'il s'agit, en tant qu'il est dans le fantasme, il est la fente.

La question du rapport de cette fente avec ce qu'il y a de symboliquement le plus insupportable d'après notre expérience, à savoir la forme qui y répond à la place du sexe féminin, est une autre question que nous laissons ici ouverte pour l'avenir.

 

Mais maintenant reprenons l'ensemble et partons de

la métaphore poétique du « Je me voyais me voir » célèbre

de La Jeune Parque[118].

 

Ilest bien clair que ce rêve de parfaite clôture,

de suffisance accomplie, n'est réalisé dans nul désir sinon le désir surhumain de la vierge poétique.

C'est en tant qu'ils se mettent à la place du

« Je me voyais me voir » que le voyeur et l'exhibitionniste s'intro­duisent dans la situation, qui est quoi ?

Justement une situation où l'autre ne voit pas

le « Je me voyais… », une situation de jouissance inconsciente de l'autre.

 

L'autre, en quelque sorte, est ici décapité de la partie tierce, il ne sait pas qu'il est en puissance d'être vu, il ne sait pas ce que représente le fait qu'il soit secoué de ce qu'il voit, c'est-à-dire de l'objet inhabituel que l'exhibitionniste lui présente et qui ne fait son effet sur cet autre que pour autant qu'il est effectivement l'objet de son désir mais qu'il ne le reconnaît pas à ce moment-là.

 

Il s'établit donc la répartition d'une double ignorance.

Car si l'autre ne réa­lise pas à ce niveau, en tant qu'autre, ce qui est supposé réalisé dans l'esprit

de celui qui s'exhibe ou de celui qui se voit comme manifestation possible du désir, inversement dans

son désir, celui qui s'exhibe ou qui se voit ne réalise pas la fonction de la coupure qui l'abolit dans un automatisme clandestin, qui l'écrase dans un moment dont il ne reconnaît absolument pas la spontanéité

en tant qu'elle désigne ce qui se dit là comme tel, et qui est là dans son acmé, connu encore que présent mais suspendu.

 

Il ne connaît, lui, que cette manœuvre d'ani­mal honteux, cette manœuvre oblique, cette manœuvre

qui l'expose aux horions.

 

Pourtant cette fente, sous quelque forme qu'elle se présente…

volet, ou télescope, ou n'importe quel écran

…cette fente c'est là ce qui le fait entrer

dans le désir de l'autre.

 

Cette fente, c'est la fente symbolique d'un mystère plus profond qui est celui qu'il s'agit d'élucider, à savoir sa place à un certain niveau de l'inconscient, qui nous permet de situer le pervers, à ce niveau, comme dans un certain rapport avec, c'est bien la structure du désir comme tel.

Car c'est le désir de l'autre comme tel, reproduisant la structure du sien, qu'il vise.

 

La solution perverse à ce problème de la situation

du sujet dans le fantasme est justement celle-ci,

c'est de viser le désir de l'autre et de croire y voir un objet.

 

L'heure est assez avancée pour que je m'arrête là.

 

C'est aussi une coupure, elle a simplement le défaut d'être arbitraire, je veux dire de ne pas

me permettre de vous montrer l'originalité de

cette solution par rapport à la solution névrotique.

 

Sachez simplement que c'est là l'intérêt de

les rapprocher et, à partir de ce fan­tasme fondamental

du pervers, de vous faire voir la fonction que joue le sujet du névrosé dans son fantasme à lui.

 

Je vous l'ai heureusement déjà indiqué tout à l'heure. Il se désire désirant vous ai-je dit.

 

 

Et pour quoi donc - qu'il peut pas dési­rer -

qu'il faille tellement qu'il désire !

 

Chacun sait qu'il y a quelque chose d'inté­ressé

là-dedans qui est à proprement parler le phallus.

Car après tout jusqu'à présent vous avez pu voir

que j'ai laissé réservée, dans cette économie,

l'inter­vention du phallus, ce bon vieux phallus d'autrefois.

 

À deux reprises, dans la reprise du complexe d'Œdipe l'année dernière et dans mon article sur les psychoses,

je vous l'ai montré comme lié à la métaphore paternelle,

à savoir comme venant donner au sujet un signifié.

 

Mais il était impossible de le réintroduire dans

la dialectique dont il s'agit si je ne vous posais pas d'abord cet élément de structure par lequel

le fantasme est constitué dans quelque chose dont

je vais vous demander par un dernier effort d'admettre, en nous quittant aujourd'hui,

désormais le symbolisme.

 

Je veux dire que désormais le S dans le fantasme,

en tant que confronté et opposé à ce (a) dont vous avez bien compris que je vous ai montré aujourd'hui

qu'il était bien plus compliqué que les trois formes que je vous ai données d'abord comme approche, puisque ici le (a), c'est le désir de l'Autre

dans le cas que je présente…

vous voyez donc que toutes les formes de coupure, y compris justement celles qui reflètent

la coupure du sujet, sont signalées

…je vous demande d'admettre la notion suivante :

je me permets même le ridicule de me référer

à une notation de concernant les imaginaires.

 

Je vous ai laissés au bord du « pas Un »dans

cet évanouissement du sujet.

C'est à ce « pas Un », et même à ce « comme pas un »

en tant que c'est lui qui nous donne l'ouverture

sur l'unicité du sujet que je reprendrai la prochaine fois.

 

Mais si je vous demande de le noter de cette façon, c'est justement pour que vous n'y voyiez pas la forme la plus générale, et du même coup la plus confuse,

de la négation.

 

S'il est tellement difficile de parler de la négation, c'est que personne ne sait ce que c'est. Déjà je vous ai pourtant indiqué au début de cette année l'ouverture de la différence qu'il y a entre forclusion et discordance.

 

Pour l'ins­tant je vous indique sous une forme close, fermée, symbolique, mais justement à cause de cela décisive, une autre forme de cette négation.

 

C'est quelque chose qui situe le sujet dans un autre ordre de grandeur.

 

10 Juin 1959Table des séances

 

 

Dans notre dernier entretien, j'ai développé

la structure du fantasme en tant qu'il est dans le sujet

ce que nous appelons le soutien de son désir.

 

Le fantasme, là où nous pouvons le saisir dans

une structure suffisamment complète pour servir ensuite en quelque sorte de plaque tournante à ce que nous sommes amenés à lui rapporter des diverses structures, c'est-à-dire à la relation du désir du sujet à ce que depuis longtemps je désigne pour vous comme étant plus que sa référence : son essence dans la perspective analytique, à savoir le désir de l'Autre.

 

Je vais aujourd'hui…

comme je vous l'ai annoncé

…essayer de vous situer la position du désir dans les différentes structures disons nosologiques, disons celles de l'expérience : au premier plan la structure névrotique.

 

Le fantasme pervers…

puisque c'est celui que

j'ai choisi la dernière fois

…pour vous permettre d'y pointer :

 

- ce qui correspond à la fonction du sujet et à celle de l'objet dans le fantasme en tant qu'il est le support, l'index d'une certaine position du sujet,

 

- de même que c'est l'image de l'autre qui est le départ et le support, du moins en ce point où le sujet se qualifie comme désir.

 

Il y a cette structure plus complexe qui s'appelle

le fantasme, et où paradoxalement j'ai été amené

la dernière fois…

en prenant une forme particulière spécialement exemplaire - non sans profonds motifs –

celle de l'exhibitionniste et du voyeur

…à vous montrer que contrairement à ce qui est trop souvent dit ce ne sont pas là deux positions en quelque sorte réciproques, comme une sorte de précipitation de la pensée amène à le formuler :

- celui qui montre,

- celui qui voit,

…se complétant l'un l'autre.

 

Je vous l'ai dit, ces deux positions sont au contraire strictement parallèles.

Et dans les deux cas, le sujet, dans le fantasme,

se trouve indiqué par ce quelque chose que nous avons appelé la fente, la béance, quelque chose qui est - dans le réel - à la fois trou et éclair pour autant

que quand le voyeur épie derrière son volet,

que l'exhibitionniste entrouvre son écran :

 

- qu'il est là indiqué à sa place dans l'acte,

 

- qu'il n'est rien d'autre que cet éclair de l'objet

dont on parle et, vécu, perçu par le sujet, par l'ouverture de cette béance dans ce quelque chose qui, lui, le situe comme ouvert.

 

Ouvert à quoi ?

 

À un autre désir que le sien - sien qui est profondément atteint, ébranlé, frappé par ce qui est aperçu

dans cet éclair :

 

- c'est l'émotion de l'autre au-delà de sa pudeur,

 

- c'est l'ouverture de l'autre, l'attente virtuelle pour autant qu'elle ne se sent pas vue, et que pourtant elle est perçue comme s'offrant à la vue.

 

C'est cela qui caractérise dans les deux cas cette position de l'objet qui est là, dans cette structure

si fondamentale, puisqu'en fin de compte l'expérience analytique la repère au point de départ de ce

qu'elle a d'abord trouvé sur la voie des causes et des stigmates générateurs de la position névrotique, nommément la scène aperçue : la scène dite primitive.

 

Elle participe de cette structure, c'est-à-dire

par un renversement sans doute de cette structure qui fait que :

 

- le sujet voit quelque chose s'ouvrir qui est cette béance soudain aperçue,

 

- quelque chose qui bien évidemment dans sa valeur traumatique a rapport au désir de l'Autre, entrevu, perçu comme tel, qui reste là comme un noyau énigmatique jusqu'à ce qu'ultérieurement, après-coup, il puisse en réintégrer le moment vécu dans une chaîne qui ne sera pas forcément la chaîne correcte, qui sera en tout cas la chaîne génératrice de toute une modulation inconsciente, génératrice noyautée lors de la névrose.

 

Je vous prie de vous arrêter à cette structure du fantasme.

Il est bien entendu que c'est un temps suspendu, comme je l'ai souligné, qui fait sa valeur.

Ce qui fait sa valeur c'est cela, c'est un temps d'arrêt.

 

Un temps d'arrêt qui a cette valeur d'index correspond à un moment d'action où le sujet ne peut s'instituer d'une certaine façon X

qui est justement ce que nous désignons

comme désir ici, ce que nous essayons d'isoler

dans sa fonction de désir

…à proprement parler qu'à condition - ce sujet - de perdre le sens de cette position, car c'est cela : le fantasme lui est opaque.

 

Nous pouvons, nous, désigner sa place dans

le fantasme, peut-être lui-même peut-il l'entrevoir, mais le sens de la position…

à savoir ce pourquoi il est là

ce qui vient au jour de son être

…cela le sujet ne peut pas le dire.

 

C'est là le point essentiel : aphanisis [ἀϕάνισις].

Sans doute le terme est heureux et nous sert, mais…

à la différence de la fonction qui lui donne JONES dans l'interprétation du complexe de castration

…sa forme est énigmatique.

 

Nous voyons dans le fantasme que l'aphanisis

tout au moins là où le mot disparition - fading

ai-je dit encore - nous est utilisable

…ce n'est pas en tant qu'aphanisis du désir, c'est en tant qu'à la pointe du désir il y a aphanisis du sujet.

 

Le sujet :

 

- en tant qu'il se situerait à sa place, qu'il s'articulerait comme « je » là où « Ça parle » dans la chaîne inconsciente,

- en tant qu'il ne peut là s'indiquer qu'en tant que disparaissant de sa position de sujet. [S]

 

À partir de là nous voyons ce dont il va s'agir…

pour autant que nous avons défini ce point extrême,

ce point imaginaire où l'être du sujet réside dans sa densité maxima

ce ne sont que des images pour que votre esprit s'accroche à une métaphore

…à partir du moment où nous voyons, où nous définissons ce point imaginaire où l'être du sujet

en tant qu'il est celui qui est

à articuler, à nommer dans l'inconscient

ne peut en aucun cas, au dernier terme, être nommé

mais seulement indiqué par quelque chose qui se révèle soi-même comme coupure,

comme fente, comme structure de coupure dans le fantasme.

 

c'est autour de ce point imaginaire…

et ceci est, en tout domaine, légitime si nous pouvons articuler sa structure par ce qui en part

…que nous allons essayer de situer ce qui se passe effectivement dans les différentes formes du sujet, qui ne sont pas du tout obligatoirement des formes homogènes,

des formes compréhensibles d'un côté, par celui qui est de l'autre côté.

 

Nous ne savons que trop à cet égard ce qui peut nous

leurrer dans la compréhension d'une psychose. Par exemple nous devons nous garder de comprendre si nous pouvons essayer de reconstruire, d'articuler dans la structure,

et c'est bien cela que nous essayons de faire ici.

 

Alors à partir de là, à partir de cette structure

où le sujet, dans son moment de disparition…

et je vous le répète c'est là une notion dont vous pouvez trouver la trace lorsque FREUD parle de « l'ombilic du rêve », le point où toutes les associations convergent

pour disparaître, pour n'être plus reliables à rien que ce qu'il appelle l'unerkannt [ le non reconnu ],

c'est de cela qu'il s'agit

…par rapport à ceci, le sujet voit en face de lui s'ouvrir quoi ? Rien d'autre qu'une autre béance qui,

à la limite, engendrerait un renvoi à l'infini du désir vers un autre désir.

 

Comme nous le voyons dans le fantasme du voyeur et de l'exhibitionniste, c'est du désir de l'Autre qu'il se trouve dépendant. C'est à la merci du désir de l'Autre qu'il se trouve offert. Ceci est concret, nous le trouvons dans l'expérience. Cela n'est pas parce que nous ne l'articulons pas

que nous ne pouvons pas communément[…], que ce n'est pas très facile à saisir.

 

Quand je vous ai parlé longuement, il y a deux ans, de la névrose du Petit Hans, il ne s'agissait pas d'autre chose.

 

C'est pour autant qu'à un moment de son évolution

le Petit Hans se trouve confronté à quelque chose

qui va beaucoup plus loin que le moment, pourtant critique, de la rivalité à propos de la nouvelle venue, de sa petite sœur, de beaucoup plus grave que cette nouveauté qu'est pour lui l'ébauche de maturation sexuelle qui le rend capable d'érections, voire…

la question est ouverte auprès des spécialistes …d'orgasmes.

 

Cela n'est ni au niveau « inter-psychologique »,

à proprement parler, ni au niveau de l'intégration d'une nouvelle tendance que s'ouvre la crise.

Je vous l'ai souligné et bien articulé et même martelé, alors.

 

C'est pour autant que, par une fermeture à ce moment de la conjoncture, il se trouve effectivement et spécialement confronté comme tel au désir de sa mère, et qu'il se trouve en présence de ce désir sans aucun recours.

 

La Hilflosigkeit de FREUD, dans son article sur L'Inconscient, article de 1917, c'est cette position d'être sans recours, plus primitive que tout, et à l'égard de laquelle l'angoisse est déjà une ébauche d'organisation pour autant qu'elle est déjà attente - si on ne sait pas de quoi, si on ne l'articule pas tout de suite, en tout cas elle est avant tout Erwartung nous dit FREUD.

Mais auparavant il y a ceci : Hilflosigkeit, le sans recours.

Le sans recours devant quoi ?

 

Ce qui n'est définissable, centrable d'aucune autre façon que devant le désir de l'Autre.

 

C'est ce rapport du désir du sujet, pour autant


Date: 2016-03-03; view: 483


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