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TABLE DES SÉANCES 58 page

ce en quoi il choisit toujours en fait ce pouvoir

de répétition, toujours le même, que nous essayons d'appeler selon les sujets, une tendance masochiste, un penchant à l'échec, retour de refoulé, évocation fondamentale de la chaîne primitive ?

 

Tout cela est une seule et même chose, la répétition dans le sujet d'un type de sanction dont les formes dépassent de beaucoup les caractéristiques du contenu.

 

Essentiellement, l'inconscient se présente pour nous toujours comme une articulation indéfiniment répétée et c'est

pour cela qu'il est légitimeque nous le situions

dans ce schéma sous la forme de cette ligne pointillée.

 

Nous la pointillons ici pourquoi ?

 

Nous l'avons dit :

 

- pour autant que le sujet n'y accède pas et nous disons plus précisément :

 

- pour autant que la façon dont le sujet peut s'y nommer lui-même, peut se situer en tant qu'il est le support de cette sanction,

 

- pour autant qu'il peut s'y désigner,

 

- pour autant qu'il est celui sur qui portera enfin la marque, les stigmates de ce qui reste pour lui non pas seulement ambigu, mais à proprement parler inaccessible jusqu'à un certain terme qui est celui, justement, que donne l'expérience analytique.

 

Nul « je » de lui ne peut être articulé à ce niveau, mais l'expérience se présente comme « ça arrive du dehors », et c'est déjà beaucoup que ça arrive, il peut le lire comme un « Ça parle ».

 

Il y a là une distance dont il n'est même pas dit…

malgré que le commandement de FREUD

nous en donne la visée

…que d'une façon quelconque le sujet puisse en atteindre le but.

 

La portée donc, à ce niveau du point dit de code

pour autant que nous le symbolisons ici par

la confrontation du S avec la demande D : S à D

…signifie quoi ?

 

Très précisément ceci :

c'est que ceci et rien d'autre que ce point que nous appelons point de code et qui n'est emporté que pour autant que l'analyse commence le déchiffrage de la cohérence de la chaîne supérieure, c'est pour autant que

le sujet S, en tant que sujet de l'inconscient…

c'est-à-dire en tant que le sujet qui est constitué dans l'au-delà du discours concret,

en tant que le sujet voit, lit, entend, je dis rétroactivement, nous pouvons le supposer ici comme support de l'articulation de l'inconscient

…rencontre - quoi ? - rencontre ce qui…

dans cette chaîne de la parole du sujet

en tant qu'il questionne sur lui-même

…rencontre la demande.

 

Quel rôle joue la demande à ce niveau ?

À ce niveau…

et c'est ce que veut dire le signe à entre S et D



…à ce niveau, la demande est affectée de sa forme proprement symbolique, la demande est utilisée

pour autant qu'au-delà de ce qu'elle exige quant à

la satisfaction du besoin, elle se pose comme cette demande d'amour ou cette demande de présence par où nous avons dit que la demande institue l'autre à qui elle s'adresse comme celui qui peut être présent ou absent. C'est en tant que la demande joue cette fonction métaphorique, en tant que la demande

qu'elle soit orale ou anale

devient symbole du rapport avec l'Autre, qu'elle joue là sa fonction de code, qu'elle permet de constituer

le sujet comme étant situé à ce que nous appelons dans notre langage, la phase orale ou anale par exemple.

 

Mais ceci peut être appelé aussi la correspondance

du message, c'est-à-dire de ce qu'avec ce code le sujet peut répondre ou recevoir comme message à ce qui est la question qui, dans l'au-delà, donne

la première prise dans la chaîne signifiante.

 

 

Elle se présente là aussi en pointillés et comme venant

de l'Autre, la question du « Che vuoi ? », « Que veux-tu ? ».

 

C'est ce que le sujet, au-delà de l'Autre, se pose sous la forme du « S ? » La réponse est celle qui est symbolisée ici sur le schéma par la signifiance de l'Autre en tant que s(A). Cette signifiance de l'Autre en tant que « S ? » nous lui avons donné, à ce niveau, un sens qui est ce sens plus général, ce sens

dans lequel va se couler l'aventure du sujet concret, son histoire subjective.

 

La forme la plus générale est celle-ci :

 

- c'est qu'il n'y a rien dans l'Autre,

 

- il n'y a rien dans la signifiance qui puisse suffire à ce niveau de l'articulation signifiante,

 

- il n'y a rien dans la signifiance qui soit la garantie de la vérité,

 

- il n'y a point d'autre garantie de la vérité que la bonne foi de l'Autre, c'est-à-dire quelque chose qui se pose toujours pour le sujet sous une forme problématique.

 

Est-ce à dire que le sujet reste au bout de sa question de cette entière foi concernant ce que pour lui fait surgir le royaume de la parole ?

 

C'est justement ici que nous arrivons à notre fantasme.

 

Déjà la dernière fois, je vous ai montré que le fantasme, pour autant qu'il est le point de butée concret par où nous abordons aux rives de la conscience, comment le fantasme joue pour le sujet ce rôle

du support imaginaire, précisément de ce point

où le sujet ne trouve rien qui puisse l'articuler

en tant que sujet de son discours inconscient.

 

C'est là donc que nous revenons aujourd'hui,

qu'il nous faut de plus près interroger ce qu'il en est de ce phénomène.

 

Je vous rappelle ce que la dernière fois je vous ai dit à propos de l'objet :

comme si l'objet jouait là le même rôle de mirage

qu'à l'étage inférieur l'image de l'autre spéculaire i(a), joue par rapport au moi.

 

Ainsi donc, en face du point où le sujet va se situer pour accéder au niveau de la chaîne inconsciente, ici, je pose le fantasme comme tel :Sàa.

Ce rapport à l'objet tel qu'il est dans le fantasme nous induit à quoi ?

 

À une phénoménologie de la coupure, à l'objet en tant qu'il peut supporter sur le plan imaginaire ce rapport

de coupure qui est celui où - à ce niveau - le sujet a

à se supporter.

 

Cet objet en tant que support imaginaire de ce rapport de coupure, nous l'avons vu aux trois niveaux de l'objet :

- prégénital,

- de la mutilation castrative,

- et aussi de la voix hallucinatoire comme telle, c'est-à-dire moins, pour autant qu'elle est voix incarnée, discours en tant qu'interrompu, que coupée du monologue intérieur, que coupée dans

le texte du monologue intérieur.

 

Voyons aujourd'hui s'il ne reste pas beaucoup plus

à dire si nous revenons sur le sens de ce qui là s'exprime.

 

Car aussi bien de quoi s'agit-il par rapport à

quelque chose que j'ai déjà introduit la dernière fois,

à savoir du point de vue du réel, du point de vue

de la connaissance ?

 

À quel niveau sommes-nous ici puisque nous sommes introduits au niveau d'un S ?

 

Est-ce que ce « S ? » est autre chose qu'une équivoque qui est susceptible d'être remplie par n'importe quel sens ?

 

Ou allons-nous nous arrêter à son appartenance verbale de conjugaison, au verbe être ? [111]

 

Déjà quelque chose là-dessus a été apporté

la dernière fois. Il s'agit en effet de savoir à quel niveau nous sommes ici quant au sujet, pour autant que le sujet ne se réfère pas simplement quant au discours, mais aussi bien quant à quelques réalités.

 

Je dis ceci : si quelque chose se présente, s'articule que nous puissions de façon cohérente intituler la réalité…

je veux dire la réalité dont nous faisons

état dans notre discours analytique

…j'en situerai le champ sur le schéma ici,

dans le champ qui est au-dessous du discours concret, pour autant que ce discours l'englobe et le ferme, qu'il est réserve d'un savoir, d'un savoir que nous pouvons étendre aussi loin que tout ce qui peut parler pour l'homme.

 

J'entends qu'il n'est pas pour autant obligé à tout instant de reconnaître ce que déjà dans sa réalité, dans son histoire, il a d'ores et déjà inclus dans son discours, que tout ce qui se présente par exemple dans la dialectique marxiste comme aliénation peut ici se saisir et s'articuler d'une façon cohérente.

 

Je dirai plus : la coupure, ne l'oublions pas…

et ceci nous est déjà indiqué dans le type du premier objet du fantasme, de l'objet prégénital

…à quoi est-ce que je fais allusion comme objets

qui ici puissent supporter les fantasmes, si ce n'est à des objets réels dans un rapport étroit avec la pulsion vitale du sujet, pour autant qu'ils soient, de lui, séparés ?

 

Ce qui n'est que trop évident c'est que le réel n'est pas un continu compact, que le réel est fait - bien entendu - de coupures, tout autant et bien au-delà des coupures du langage, et que ce n'est pas d'hier que le philosophe – ARISTOTE[112] - nous a parlé du

bon philosophe, ce qui veut dire à mon sens, aussi bien :

 

« Celui qui sait dans toute sa généralité, il est comparable au bon cuisinier, c'est celui qui sait faire passer

le couteau au point qui est juste de coupure des articulations, il sait pénétrer sans les blesser. »

 

Le rapport de la coupure du réel et de la coupure du langage

est quelque chose donc qui, jusqu'à un certain point, paraît satisfaire ce dans quoi la tradition philosophique s'est en somme toujours installée,

à savoir qu'il ne s'agit que du recouvrement d'un système de coupure par un autre système de coupure.

 

Ce en quoi je dis que la question freudienne vient

à son heure, c'est pour autant que ce que le parcours maintenant accompli de la science nous permet

de formuler, c'est qu'il y a dans l'aventure de

la science quelque chose qui va bien au-delà de cette identification, de cette recouverture des coupures naturelles par les coupures d'un discours quelconque.

 

Ce qui d'un effort qui a essentiellement consisté à vider toute l'articulation scientifique de ses implantations mythologiques est, nous verrons

tout à l'heure, quelque chose qui, de là,

nous a menés au point où nous en sommes et qui me semble suffisamment caractérisé sans faire plus de drame, par le terme de désintégration de la matière.

 

 

C'est bien quelque chose qui peut nous suggérer de

ne voir dans cette aventure que de pures et simples connaissances.

 

Ceci, c'est qu'à nous placer sur le plan du réel…

ou, si vous voulez provisoirement, de quelque chose que j'appellerai à cette occasion…

avec tout l'accent d'ironie nécessaire, car ce n'est certes pas mon penchant de l'appeler ainsi

…« le grand Tout »

…de ce point de vue, la science et son aventure se présentent non comme le réel se renvoyant à lui-même ses propres coupures, mais comme éléments créateurs de quelque chose de nouveau, et qui prend la tournure de proliférer d'une façon qu'ici, assurément,

nous ne pouvons pas nous dénier à nous-mêmes,

en tant qu'hommes, que notre fonction médiatrice, notre fonction d'agents ne laisse pas de poser

la question de savoir si les conséquences de ce qui se manifeste ne nous dépassent pas quelque peu.

 

Pour tout dire :

l'homme - dans ce jeu - entre à ses dépens.

 

Peut-être, il n'y a pas lieu ici pour nous d'aller plus loin.

Par ce discours…

que je fais exprès sobre et réduit, dont

tout de même je suppose que l'accent dramatique et actuel ne vous échappe pas

…ce que je veux ici dire, c'est que cette question quant à l'aventure de la science est autre chose

que tout ce qui a pu s'articuler, avec même cette conséquence extrême de la science, avec toutes les conséquences qui ont été celles du dramatisme humain en tant qu'inscrit dans toute l'histoire.

 

Ici, dans ce cas, le sujet particulier est en rapport avec cette sorte de coupure constituée par le fait qu'il n'est pas par rapport à un certain discours conscient, qu'il ne sait pas ce qu'il est.

 

C'est de cela qu'il s'agit, il s'agit du rapport

du réel du sujet comme entrant dans la coupure,

et cet avènement du sujet au niveau de la coupure

à quelque chose qu'il faut bien appeler un réel,

mais qui n'est symbolisé par rien.

 

Il vous paraît peut-être excessif de voir désigner…

au niveau de ce que nous avons appelé tout à l'heure une manifestation pure de cet être

…le point électif du rapport du sujet à ce que nous pouvons ici appeler son « être pur de sujet », ce par quoi dès lors le fantasme du désir prend la fonction - ce point - de le désigner. [S(A)→S àa → i(a)]

 

C'est pourquoi, à un autre moment, j'ai pu définir cette fonction remplie par le fantasme comme

une métonymie de l'être et identifier comme tel,

à ce niveau, le désir.

 

Entendons bien qu'à ce niveau, la question reste entièrement ouverte de savoir si nous pouvons appeler homme ce qui s'indique de cette façon, car que pouvons nous appeler « homme » sinon ce qui s'est déjà symbolisé comme tel et qui, aussi bien, chaque fois qu'on en parle, se trouve donc chargé de toutes

les reconnaissances, disons historiques ?

 

Le mot « humanisme » ne désigne communément rien à ce niveau.

Mais il y a quelque chose bien sûr en lui, de réel, quelque chose de réel qui est nécessaire et qui suffit à assurer dans l'expérience même cette dimension que nous appelons…

je crois assez improprement d'habitude

…cette profondeur, disons d'au-delà, qui fait que l'être n'est identifiable à aucun des rôles…

pour employer le terme en usage actuellement

…qu'il assume.

 

Ici donc la dignité, si je puis dire, de cet être est définie dans un rapport qui n'est pas - en quoi que ce soit - qu'il soit « coupé », si je puis m'exprimer ainsi,

avec tous les arrière-plans, les références castratives spécialement.

 

Si vous pouvez, avec d'autres expériences, y mettre non un « coupable », pour me permettre un jeu de mots, mais la « coupure » comme telle, à savoir en fin de compte ce qui se présente pour nous comme étant

la dernière caractéristique structurale du symbolique comme tel, à quoi, je ne veux simplement qu'indiquer en passant que ce que nous trouvons là, c'est la direction où je vous ai déjà appris à rechercher

ce que FREUD a appelé instinct de mort, ce par quoi

cet instinct de mort peut se trouver converger avec l'être.

 

À ce point, il peut y avoir quelques difficultés,

je voudrais essayer de les meubler.

 

Dans le dernier numéro de The Psychoanalytic Quaterly,

il y a un article fort intéressant…

d'ailleurs sans excès

…de M. Kurt EISSLER qui s'appelle La jonction des détails dans l'interprétation des œuvres d'art. [ The Psychoanalytic Quaterly. 1959, N°28.]

 

C'est à une œuvre d'art, et à l'œuvre d'art

en général en effet que je vais essayer de me référer pour illustrer ce dont il s'agit ici.

Kurt EISSLER commence son discours, et le termine d'ailleurs, par une remarque dont je dois dire

qu'on peut la qualifier diversement, selon qu'on la considère comme confuse ou comme simplement inexpliquée.

Voici, en effet, à peu près ce qu'il articule.

Le terme de détail lui semble particulièrement significatif à propos et à l'occasion de l'œuvre

d'un auteur d'ailleurs parfaitement inconnu au-delà du cercle autrichien. C'est un acteur­auteur

et si je me réfère à cela c'est bien parce que

je vais revenir tout à l'heure à HAMLET

…l'acteur-auteur en question est un petit SHAKESPEARE inconnu.

 

À propos de ce SHAKESPEARE qui vivait au siècle précédent à Vienne, EISSLER a fait une de ces très jolies petites histoires tout à fait typique

de ce qu'on appelle la psychanalyse appliquée.

 

C'est-à-dire qu'une fois de plus, il a retrouvé

à travers la vie du personnage, un certain nombre d'éléments signalétiques paradoxaux qui permettent d'introduire des questions qui resterons à jamais irrésolues, à savoir si Monsieur Ferdinand RAIMUND

a été tout spécialement affecté, cinq ans auparavant qu'il n'ait écrit un de ses chefs-d'œuvre, par

la mort de quelqu'un qui était pour lui une sorte

de modèle, mais un modèle tellement assumé que toutes les questions se posent à propos d'identifications paternelle, maternelle, sexuelle, tout ce que vous voudrez !

 

La question en elle-même nous laisse assez froids, c'est l'exemple d'un de ces travaux gratuits qui, dans ce genre, se renouvellent toujours avec une valeur de répétition qui garde aussi sa valeur de conviction, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit.

 

Ce dont il s'agit est ceci, c'est l'espèce de distinction qu'EISSLER veut établir entre la fonction de ce qu'il appelle à peu près le détail relevant,

en anglais, appelons-le le détail qui ne colle pas, le détail pertinent. En effet, c'est à propos

de quelque chose dans une pièce assez bien faite

du dénommé M. Ferdinand RAIMUND, c'est à propos de quelque chose qui vient là, disons un peu comme des cheveux sur la soupe, que rien n'implique absolument, que l'oreille de Kurt EISSLER s'est trouvée

se dresser, que de fil en aiguille il est arrivé

à retrouver un certain nombre de faits biographiques dont l'intérêt est absolument patent.

 

Donc c'est de la valeur de guide du détail irrelevant

[ hors de propos ] qu'il s'agit. Et là, EISSLER fait une sorte d'opposition entre ce qui se passe dans la clinique et ce qui se passe dans l'analyse dite de psychanalyse appliquée qu'on fait communément

dans l'analyse d'une œuvre d'art.

 

Il répète par deux fois quelque chose…

si j'avais le temps il faudrait que je vous lise cela dans le texte pour vous faire sentir

le caractère assez opaque

…il dit en somme :

c'est à peu près le même rôle que jouent le symptôme

et ce détail qui ne convient pas, à ceci près que dans l'analyse, nous partons d'un symptôme qui est donné comme un élément irrelevant essentiellement pour le sujet. C'est dans son interprétation que nous progressons jusqu'à sa solution.

 

Dans l'autre cas, c'est le détail qui nous introduit au problème, c'est­à-dire que pour autant que dans un texte…

il ne va même pas jusqu'à

formuler cette notion de texte

…dans un texte, nous saisissons quelque chose,

qui n'y était pas spécialement impliqué, comme étant discordant, nous sommes introduits à quelque chose qui peut nous mener jusqu'à la personnalité de l'auteur.

 

Il y a là quelque chose qui, si l'on y regarde

de plus près, ne peut pas tout à fait passer pour

une relation de contraste, il semble qu'il suffit

que vous y réfléchissiez pour vous en apercevoir…

s'il y a contraste, il y a aussi

bien entendu parallélisme

…que dans l'ensemble, ce vers quoi, semble-t-il, devrait le mener cette remarque, c'est assurément

que la discordance dans le symbolique…

dans le symbolique comme tel dans

une œuvre écrite, et ici en tout cas

…joue un rôle fonctionnel tout à fait identifiable

au symptôme réel, en tout cas du point de vue du progrès,

si ce progrès doit être considéré comme un progrès

de connaissance concernant le sujet.

 

À ce titre, de toutes façons, le rapprochement

a vraiment un intérêt. Simplement, la question

se pose à ce moment-là pour nous de savoir si

dans l'œuvre d'art, je dirais, seule la faute de frappe va devenir pour nous significative.

 

Et pourquoi après tout ?

Car s'il est clair que dans l'œuvre d'art,

ce qu'on peut appeler la faute de frappe…

vous entendez bien que je veux dire quelque chose

qui se présente à nous comme une discontinuité

…peut nous mener à quelque connaissance utile pour nous servir d'indice où nous retrouvons dans les éclairages majeurs, dans leur portée inconsciente, tel ou tel incident de la vie passée de l'auteur…

ce qui se passe effectivement dans cet article

…est-ce qu'en tout cas la chose ne nous introduit pas à ceci :

c'est que dès lors, la dimension de l'œuvre d'art doit être pour nous éclairée ?

 

En effet, nous pouvons dès lors,

et à partir de ce seul fait…

nous le verrons bien au-delà de ce fait

…poser que l'œuvre d'art dès lors, ne saurait plus pour nous d'aucune façon, être affirmée comme représentant cette transposition, cette sublimation

appelez cela comme vous voulez

…de la réalité.

 

Il ne s'agit pas de quelque chose qui joue aussi largement que possible dans l'imitation, il ne s'agit pas de quelque chose qui joue aussi largement

que possible dans l'ordre de la μίμησις [mimésis].

 

Ceci peut donc s'appliquer aussi bien à ceci qui est d'ailleurs le cas général, à savoir que l'œuvre d'art a toujours un remaniement profond, cela ne met pas

en cause, ceci même qui, je crois, est déjà pour nous dépassé. Mais ce n'est pas sur ce point que j'entends attirer votre attention. C'est que l'œuvre d'art

est pour nous limitée à un type de l'œuvre d'art.

Pour l'instant, je me limiterai à l'œuvre d'art écrite. L'œuvre d'art, loin d'être quelque chose qui transfigure de quelque façon que ce soit…

aussi large que vous puissiez le dire

…la réalité, introduit dans sa structure même

ce fait de l'avènement de la coupure pour autant que s'y manifeste le réel du sujet, en tant qu'au-delà

de ce qu'il dit, il est le sujet inconscient.

 

Car si ce rapport du sujet à l'avènement de la coupure lui est interdit en tant que c'est justement là

son inconscient, il ne lui est pas interdit en tant que le sujet a l'expérience du fantasme, à savoir qu'il est animé par ce rapport dit du désir et que…

par la seule référence de cette expérience

et pour autant qu'elle est intimement tissée à l'œuvre

…quelque chose devient possible par quoi l'œuvre

va exprimer cette dimension, ce réel du sujet en tant que nous l'avons appelé tout à l'heure avènement

de l'être au-delà de toute réalisation subjective possible.

 

Et que c'est la vertu et la forme de l'œuvre d'art…

celle qui réussit et celle aussi qui échoue

…qu'elle intéresse cette dimension-là…

cette dimension, si je puis dire, si je puis me servir de la topologie de mon schéma pour le faire sentir

…cette dimension transversale qui n'est pas parallèle au champ créé dans le réel par la symbolisation humaine qui s'appelle réalité, mais qui lui est transversale pour autant que le rapport le plus intime de l'homme à la coupure, en tant qu'il dépasse toutes les coupures naturelles, qu'il y a cette coupure essentielle de son existence, à savoir qu'il est là et il doit se situer dans ce fait même de l'avènement de la coupure, que c'est ceci dont il s'agit dans l'œuvre d'art.

 

Et spécialement dans celle que nous avons abordée

le plus récemment parce qu'elle est à cet égard l'œuvre la plus problématique, à savoir HAMLET.

 

Il y a aussi toutes sortes de choses irrelevant dans HAMLET.

Je dirai même que c'est par là que nous avons progressé, mais d'une façon complètement énigmatique.

 

Nous ne pouvons, à tout instant, que nous interroger sur ceci, que veut dire cette irrelevance ?

 

Car une chose est claire, c'est qu'il n'est jamais exclu que SHAKESPEARE l'ait voulue.


Date: 2016-03-03; view: 415


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