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TABLE DES SÉANCES 56 page

l'index qui est apporté, qui est la fonction majeure, quelles que soient les apparences de

ce qui, à ce moment-là, est soutenu devant lui comme l'objet qui le fascine

…mais qui est aussi celui qui le retient devant l'annulation pure et simple, la syncope de son existence.

 

Et c'est cela qui constitue la structure de ce que nous appelons le fantasme.

 

C'est aujourd'hui à cela que nous allons nous arrêter. Nous allons voir ce que comporte comme généralité d'application cette formule du fantasme.

 

Aussi bien allons-nous le prendre, puisque nous avons dit la dernière fois que c'était dans sa fonction synchronique, c'est-à-dire pour la place qu'il occupe dans cette référence du sujet à lui-même, du sujet

à ce qu'il est au niveau de l'inconscient quand…

je ne dirai pas, il s'interroge sur ce qu'il est …quand il est en somme porté par la question sur ce qu'il est, ce qui est la définition de la névrose.

 

Arrêtons-nous d'abord aux propriétés formelles, telles que l'expérience analytique nous permet

de les reconnaître, de cet objet(a) pour autant

qu'il intervient dans la structure du fantasme.

 

Le sujet, disons-nous, est au bord de cette nomination défaillante qui est

le rôle structural de ce qui est visé au moment du désir.

 

Et il est au point où il subit, si je puis dire,

au maximum, à un point d'acmé, ce qu'on peut appeler la virulence du Logos, pour autant qu'il se rencontre avec le point suprême de l'effet aliénant de son implication dans le Logos.

 

Cette prise de l'homme dans la combinatoire fondamentale

qui donne la caractéristique essentielle du λόγος [logos], c'est une question que d'autres que moi ont à résoudre, de savoir ce qu'elle peut vouloir dire.

Je veux dire, ce que veut dire que l'homme soit nécessaire à cette action du λόγος [logos] dans le monde[108].

 

Mais ici ce que nous avons à voir, c'est ce qu'il en résulte pour l'homme et comment l'homme y fait face, comment il le soutient.

 

La première formule qui peut nous venir, c'est qu'il faut qu'il le soutienne réellement, qu'il le soutienne

de son réel, de lui en tant que réel, c'est-à-dire aussi bien de ce qui lui reste toujours le plus mystérieux.

Un détour ici ne serait pas mal venu.

C'est d'essayer pour nous d'appréhender…

c'est ce sur quoi d'ailleurs certains d'entre vous depuis longtemps s'interrogent

…ce que peut bien, au dernier terme, vouloir dire

cet emploi que nous faisons ici du terme de réel,

pour autant que nous l'opposons au symbolique et à l'imaginaire.

 

Il faut bien dire que si la psychanalyse, si l'expérience freudienne vient en son temps, à notre époque, il n'est certainement pas indifférent de constater que c'est pour autant que peut venir pour nous, avec la plus grande résistance, ce que je pourrais appeler



- soit la forme d'« une crise de la théorie de la connaissance »,

- ou de la connaissance elle-même.

 

Enfin, ce point sur lequel la dernière fois

j'ai essayé déjà d'attirer votre attention, c'est

à savoir ce que signifie l'aventure de la science…

comment elle s'est créée, greffée,

branchée sur cette longue culture

…qui a été une prise de position, assez partiale

pour que nous puissions l'appeler partielle, qui a été ce retrait de l'homme sur certaines positions

en présence du monde qui ont été d'abord des positions contemplatives, celles qui impliquaient

non pas la position du désir…

sans doute je vous l'ai fait remarquer

…mais le choix, l'élection d'une certaine forme de ce désir :

désir - ai-je dit - de savoir, désir de connaître.

 

Assurément nous pouvons le spécifier comme

une discipline, une ascèse, un choix, et nous savons que ce qui en est sorti, à savoir la science, notre science moderne, notre science pour autant qu'on peut dire qu'elle se distingue pour nous par cette prise exceptionnelle sur le monde qui, d'un certain côté, nous rassure quand nous parlons de réalité.

 

Nous savons que nous ne sommes pas sans prise

sur le réel, mais laquelle après tout ?

Est-ce une prise de connaissance ?

 

Et je ne peux ici que vous indiquer au moins la question.

Est-ce qu'il ne semble pas…

 

à la première approche, à la première appréhension que nous avons de ce qui résulte

de ce processus, qu'assurément au point où nous en sommes, au point de l'élaboration spécialement de la science physique qui est la forme où la réussite s'est poussée le plus loin de la prise de nos chaînes symboliques sur quelque chose que nous appelons l'expérience, l'expérience construite

 

…est-ce qu'il ne semble pas que moins que jamais

nous avons le sentiment d'atteindre à ce quelque chose qui, dans l'idéal de la philosophie incipiente,

de la philosophie à ses débuts, se proposait comme la fin, la récompense de l'effort du philosophe, du sage, c'est-à-dire cette participation, cette connaissance, cette identification à l'être qui était visée

et qui était représentée dans la perspective grecque, dans la perspective aristotélicienne, comme étant

ce qui était la fin du connaître, à savoir l'identification

par la pensée du sujet…

qui ne s'appelait pas à ce moment-là sujet

…de celui qui pensait, de celui qui poursuivait

la connaissance, à l'objet de sa contemplation ?

 

À quoi nous identifions-nous au terme de la science moderne ? Je ne crois même pas qu'il y ait une seule branche de la science :

 

- que ce soit celle où nous sommes arrivés aux résultats les plus parfaits, les plus poussés,

 

- que ce soit celle même où la science essaie de s'ébaucher, de faire le premier pas, comme dans les termes d'une psychologie qui s'appelle behaviourisme.

 

Si bien que nous sommes sûrs d'être déçus au dernier terme quant à ce qu'il y a à connaître.

 

Que même quand nous nous trouvons dans une des formes de cette science qui est encore balbutiante…

qui prétend imiter, comme le petit personnage

de la Melancholia de DÜRER, le petit ange, qui aux côtés de la grande Mélancolie commence à faire ses premiers cercles :

 

…quand nous commençons une psychologie qui se prétend scientifique, nous posons au principe que nous allons faire du simple behaviourisme, c'est-à-dire

que nous allons nous contenter de regarder, surtout que nous nous refusons au départ même toute visée qui comporte

cette assomption, cette identification à ce qui est là devant nous.

Au-delà de la méthode, cela va consister d'abord

à nous refuser de croire que nous puissions,

au but, arriver à ce qui est dans l'antique idéal

de la connaissance.

 

Il y a sans doute là quelque chose de véritablement exemplaire et qui est de nature à nous faire méditer sur ce qui se passe quand d'autre part une psychologie

qui elle, bien entendu, si nous ne la posons

et ne l'articulons comme une science, est

quand même une chose qui se pose comme paradoxale par rapport à la méthode jusqu'ici définie

sur l'apport scientifique

la psychologie freudienne elle, nous dit que le réel du sujet n'est pas

à concevoir comme le corrélatif d'une connaissance.

 

Le premier pas où se situe le réel comme réel, comme terme de quelque chose où le sujet est intéressé,

ce n'est pas par rapport au sujet de la connaissance qu'il se situe, puisque quelque chose dans le sujet s'articule qui est au-delà de sa connaissance possible, et qui pourtant est déjà le sujet et, qui plus est, le sujet qui se reconnaît à ceci qu'il est sujet d'une chaîne articulée.

 

Que quelque chose qui est de l'ordre d'un discours dès l'abord, que soutient donc quelque support, quelque support dont il n'est pas abusif de

le qualifier du terme d'« être »…

si après tout nous donnons à ce terme

d'« être » sa définition minima

…si le terme d'« être » veut dire quelque chose,

c'est le réel pour autant qu'il s'inscrit dans le symbolique, le réel intéressé dans cette chaîne que FREUD nous dit être cohérente et commander, au-delà de toutes ces motivations accessibles au jeu de la connaissance,

le comportement du sujet.

 

C'est bien quelque chose qui, au sens complet,

mérite d'être nommé comme de l'ordre de l’« être », puisque c'est déjà quelque chose qui se pose

- comme un réel articulé dans le symbolique,

- comme un réel qui a pris sa place dans le symbolique,

…et qui a pris cette place au-delà du sujet de la connaissance.

 

C'est au moment, dirais-je…

et c'est là que se boucle la parenthèse

que j'avais ouverte tout à l'heure

…c'est au moment :

 

- où dans notre expérience de la connaissance quelque chose pour nous se dérobe dans ce qui s'est développé sur « l'arbre de la connaissance »,

 

- où quelque chose dans ce rameau qui s'appelle

la science s'avère, se manifeste à nous comme étant quelque chose qui a trompé l'espoir de la connaissance.

 

Si d'autre part, on peut dire que cela a été

peut-être beaucoup plus loin que toute espèce d'effet attendu de la connaissance, c'est en même temps

et à ce moment que…

dans l'expérience de la subjectivité,

dans celle qui s'établit dans la confidence,

dans la confiance analytique

…FREUD nous désigne cette chaîne où les choses s'articulent d'une façon qui est structurée de façon homogène avec toute autre chaîne symbolique, avec ce que nous connaissons comme discours, qui pourtant n'est pas accessible - comme dans la contemplation - n'est pas accessible au sujet en tant qu'il pourrait s'y reposer comme l'objet où il se reconnaît.

 

Bien au contraire, fondamentalement il se méconnaît.

 

 

Et dans toute la mesure où il essaie, à cette chaîne, d'aborder, où il essaye là de se nommer, de se repérer, c'est là précisément qu'il ne s'y trouve pas.

 

Il n'est là que dans les intervalles, dans les coupures. Chaque fois qu'il veut se saisir, il n'est jamais

que dans un intervalle, et c'est bien pour cela

que l'objet imaginaire du fantasme, sur lequel il va chercher

à se supporter, est structuré comme il l'est.

 

C'est ce que je veux vous montrer maintenant.

 

Il y a bien d'autres choses à démontrer sur cette formalisation Sàa, mais je veux vous montrer

comment est fait (a).

 

Je vous l'ai dit, c'est comme coupure et comme intervalle que le sujet se rencontre au point terme de son interrogation.

 

C'est aussi bien essentiellement comme forme de coupure que le (a), dans toute sa généralité, nous montre sa forme.

 

Ici je vais simplement regrouper un certain nombre

de traits communs que vous connaissez déjà concernant les différentes formes de cet objet.

Pour ceux qui ici sont analystes, je peux aller vite, quitte ensuite à entrer dans le détail, à recommenter.

 

S'il s'agit que l'objet dans le fantasme soit

quelque chose qui ait la forme de la coupure,

dans quoi allons-nous pouvoir le reconnaître ?

Franchement, je dirai qu'au niveau du résultat,

je pense que déjà vous me devancerez,

du moins j'ose l'espérer.

 

Dans ce rapport qui fait que le S…

au point où il s'interroge comme S

…ne trouve à se supporter que dans une série

de termes qui sont ceux que nous appelons ici (a),

en tant qu'objets dans le fantasme, nous pouvons dans une première approximation en donner trois exemples.

 

Cela n'implique pas que ce soit complètement exhaustif, ce l'est presque.

 

Je dis que cela ne l'est pas complètement pour autant que prendre les choses au niveau de ce que j'appellerai le résultat, c'est-à-dire du (a) constitué, n'est pas une démarche tellement légitime.

 

Je veux dire que commencer par là c'est simplement vous faire partir d'un terrain déjà connu dans lequel vous vous retrouviez pour faire le chemin plus facile.

Cela n'est pas la voie la plus rigoureuse comme vous le verrez quand nous aurons à rejoindre ce terme par la voie plus rigoureuse de la structure,

c'est-à-dire la voie qui part du sujet en tant qu'il est barré, en tant que c'est lui

qui soulève, qui suscite le terme de l'objet.

 

Mais c'est de l'objet que nous partirons parce que c'est de là que vous vous reconnaîtrez le mieux.

Il y en a trois espèces repérées dans l'expérience analytique, identifiées bel et bien jusqu'à présent comme telles.

 

- La première espèce est celle que nous appelons habituellement, à tort ou à raison, l'objet prégénital.

 

- La deuxième espèce est cette sorte d'objet qui est intéressé dans ce qu'on appelle le complexe de castration, et vous savez que sous sa forme la plus générale, c'est le phallus.

 

- La troisième espèce

c'est peut-être le seul terme qui vous surprendra comme une nouveauté mais, à la vérité, je pense que ceux d'entre vous qui ont pu étudier d'assez près ce que j'ai pu écrire sur les psychoses ne s'y trouveront tout de même pas essentiellement déroutés

la troisième espèce d'objet remplissant exactement la même fonction par rapport au sujet à son point de défaillance, de fading, cela n'est rien d'autre et

ni plus ni moins que ce qu'on appelle communément

le délire et très précisément, ce pourquoi FREUD,

depuis presque le début de ses premières appréhensions, a pu écrire :

 

« Ils aiment leur délire comme soi-même. Sie lieben also den Wahn wie sich selbst »[109].

 

Nous allons reprendre ces trois formes d'objet pour autant qu'elles nous permettent de saisir quelque chose dans leur forme qui leur permet de remplir cette fonction, de devenir les signifiants que le sujet tire de sa propre substance pour soutenir devant lui, précisément, ce trou,

cette absence du signifiant au niveau de la chaîne inconsciente.

 

En tant qu'objet prégénital, qu'est-ce que veut dire le (a) ?

 

Dans l'expérience animale, pour autant qu'elle se structure en images, ne devons-nous pas ici évoquer le terme même par où plus d'une réflexion matérialiste arrive à résumer ce qu'est après tout le fonctionnement d'un organisme - tout humain qu'il soit - au niveau des échanges matériels ?

 

Précisément…

ce n'est pas moi qui ai inventé la formule

…cet animal, tout humain qu'il soit, n'est après tout qu'un boyau avec deux orifices :

- celui par où ça rentre,

- et l'autre par où ça sort.

Et aussi bien, c'est là ce par quoi se constitue

l'objet dit « pré-génital » pour autant qu'il vient remplir sa fonction signifiante dans le fantasme.

 

C'est pour autant que ce dont le sujet se nourrit

se coupe à quelque moment de lui, voire qu'à l'occasion…

c'est le renversement de la position,

le stade « sadique­oral »

…lui-même le coupe, ou tout au moins fasse effort pour le couper et mordre.

 

C'est donc l'objet en tant qu'objet de sevrage, ce qui veut dire à proprement parler objet de coupure d'une part,

et d'autre part à l'autre extrémité du boyau,

pour autant que ce qu'il rejette se coupe de lui…

et aussi bien que tout l'apprentissage, lui,

est fait des rites et des formes de la propreté

…qu'il apprend que ce qu'il rejette, il le coupe de lui-même.

 

C'est essentiellement en tant que ce dont nous faisons, dans l'expérience analytique commune, les formes fondamentales de l'objet des phases dites orale et anale, à savoir…

- le mamelon [1], cette partie du sein que le sujet peut tenir dans son orifice buccal, et aussi ce dont il est séparé,

- et aussi bien cet excrément [2] qui devient aussi pour le sujet à un autre moment la forme la plus significative de son rapport aux objets

 

…ils sont pris, choisis très précisément en tant qu'ils sont spécialement exemplaires, manifestant dans la forme la structure de la coupure, qu'ils sont intéressés à jouer ce rôle de support au niveau où le sujet se trouve lui-même situé comme tel dans le signifiant, en tant qu'il est structuré par la coupure.

 

Et c'est ce qui nous explique que ces objets-là,

entre autres et de préférence à d'autres, soient choisis.

 

Car on n'a pas pu ne pas remarquer que :

 

- s'il s'agissait que le sujet érotise telle ou telle de ses fonctions en tant simplement que vitale,

 

- pourquoi n'y aurait-il pas aussi une phase plus primitive que les autres et, semble-t-il plus fondamentale, qui est qu'il serait rattaché à une fonction du point de vue de la nutrition tout aussi vitale que celle qui se passe par la bouche pour se finir par l'excrétion de l'orifice intestinal, c'est la respiration ?

 

 

Oui, mais la respiration ne connaît nulle part cet élément de coupure, la respiration ne se coupe pas, ou si elle est coupée, c'est d'une façon qui ne manque pas d'engendrer quelque drame. Rien ne s'inscrit dans

une coupure de la respiration si ce n'est de façon exceptionnelle.

 

La respiration, ce rythme, la respiration est pulsation, la respiration est alternance vitale, elle n'est rien qui permette sur le plan imaginaire de symboliser précisément ce dont il s'agit, à savoir l'intervalle, la coupure.

 

 

Ce n'est pas dire pourtant que rien de ce qui passe par l'orifice respiratoire ne puisse, comme tel,

être scandé, puisque précisément c'est par ce même orifice que se produit l'émission de la voix, et que l'émission de la voix est, elle, quelque chose

qui se coupe, qui se scande.

 

 

Et c'est aussi bien pourquoi celle-là,

nous la retrouverons tout à l'heure et précisément

au niveau de ce troisième type du (a) que nous avons appelé le délire du sujet.

 

Pour autant que cette émission justement n'est pas scandée,

pour autant qu'elle est simplement πνεῦμα [pneuma], flatus, il est évidemment très remarquable…

et ici je vous prie de vous

reporter aux études de JONES

…de voir que, du point de vue de l'inconscient, elle n'est pas individualisée, au point le plus radical, comme étant quelque chose qui soit de l'ordre respiratoire.

 

Mais précisément, en raison justement de cette imposition de la forme de la coupure, rapportée au niveau le plus profond de l'expérience que nous en avons dans l'inconscient…

et c'est le mérite de JONES de l'avoir vu

…au flatus anal qui se trouve…

paradoxalement et par cette sorte de déplaisante surprise que les découvertes analytiques nous ont apportée

…se trouve symboliser au plus profond ce dont il s'agit chaque fois qu'au niveau de l'inconscient, c'est le phallus qui se trouve symboliser le sujet.

 

Au deuxième niveau [-φ], et il ne s'agit là bien entendu que d'un artifice d'exposition, car il n'y a ni premier ni deuxième niveau. Au point où nous nous

déplaçons ici, tous les (a) ont la même fonction.

 

Ils ont la même fonction, il s'agit de savoir pourquoi ils prennent une forme ou l'autre,

mais dans la forme que nous décrivons dans la synchronie, ce que nous essayons de dégager, ce sont les traits, ce sont les caractères communs.

 

Ici, au niveau du complexe de castration, nous lui trouvons une autre forme qui est celle de la mutilation.

En effet s'il s'agit de coupure, il faut et il suffit que le sujet se sépare de quelque partie de lui-même, qu'il soit capable de se mutiler.

 

Et après tout la chose…

les auteurs analystes l'ont aperçue

…n'implique pas même une modalité tellement nouvelle au premier aspect, puisqu'ils ont rappelé à propos

de la mutilation…

pour autant qu'elle joue un rôle si important dans toutes les formes, dans toutes les manifestations de l'accès de l'homme à sa propre réalité, dans la consécration de sa plénitude d'homme

…nous savons par l'histoire, nous savons par l'ethnographie, nous savons par la constatation de tous les procédés initiatiques…

par où l'homme cherche, dans un certain nombre de formes de stigmatisation, à définir son accès à un niveau supérieur de réalisation de lui-même

…nous savons cette fonction de la mutilation comme telle, et ce n'est pas ici que j'aurai à vous en rappeler le catalogue et l'éventail.

 

Il faut simplement et il suffit, que je vous rappelle ici…

simplement pour vous le faire

à cette occasion toucher du doigt

…que sous une autre forme c'est encore ici de quelque chose que nous pouvons appeler « coupure » qu'il s'agit, et bien et bellement pour autant qu'elle instaure

le passage à une fonction signifiante, puisque

ce qu'il en reste de cette mutilation, c'est une marque.

 

C'est ce qui fait que le sujet qui a subi

la mutilation comme un individu particulier dans

le troupeau, porte désormais sur lui la marque d'un signifiant

qui l'extrait d'un état premier pour le porter, l'identifier à une puissance d’« être » différente, supérieure.

 

C'est le sens de toute espèce d'expérience de traversée initiatique, pour autant que nous retrouvons sa signification au niveau du complexe de castration comme tel.

 

Ce n'est pas aussi bien, je vous le fais remarquer

au passage, épuiser la question, car depuis le temps que j'essaye, avec vous, de m'approcher de ce dont

il s'agit au niveau du complexe de castration,

vous avez bien dû vous apercevoir des ambiguïtés

qui règnent autour de la fonction de ce phallus.

 

En d'autres termes, que s'il est simplement

le résultat de voir que, par quelque côté, c'est lui qui est marqué, c'est lui qui est porté à la fonction de signifiant,

il reste que pour autant, la forme de la castration n'est pas entièrement impliquée dans ce que

nous pouvons avoir à l'extérieur, dans les résultats

des cérémonies qui aboutissent à telle ou telle déformation, circoncision.

 

La marque portée sur le phallus n'est pas cette espèce d'extirpation,

de fonction particulière de négativation apportée

au phallus dans le complexe de castration.

 

Ceci nous ne pouvons pas le saisir à ce niveau de l'exposé, nous y reviendrons je pense la prochaine fois, quand nous aurons à expliquer ce qui…

je vous l'indique simplement aujourd'hui

…est le problème qui se pose maintenant que nous

réabordons ces choses, que nous en refaisons l'inventaire.

 

C'est à savoir en quoi et pourquoi FREUD a pu,

au départ, faire cette chose énorme que de lier

le complexe de castration à ce quelque chose à quoi un examen attentif montre qu'il n'est pas tellement solidaire, à savoir d'une fonction dominatrice, cruelle, tyrannique, d'une sorte de père absolu.

 

C'est là un mythe assurément.

Et comme tout ce que FREUD a apporté…

c'est un fait très miraculeux

…c'est un mythe qui tient.

Nous essayerons d'expliquer pourquoi.

 

Il n'en reste pas moins que, dans leur fonction fondamentale, les rites d'initiation qui se marquent, qui s'inscrivent dans un certain nombre de formes

de stigmatisations, de mutilations, ici au point où nous les abordons aujourd'hui, à savoir :


Date: 2016-03-03; view: 471


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