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TABLE DES SÉANCES 47 page

Hamlet.Look here upon th's picture, and on this,
The counterfeit presentment of two brothers.
See what a grace was seated on this brow;
Hyperion's curls; the front of Jove himself;
An eye like Mars, to threaten and command;
A station like the herald Mercury
New lighted on a heaven-kissing hill:
A combination and a form indeed
Where every god did seem to set his seal
To give the world assurance of a man.
This was your husband. Look you now what follows.
Here is your husband, like a mildew'd ear
Blasting his wholesome brother. Have you eyes?
Could you on this fair mountain leave to feed,
And batten on this moor? Ha! have you eyes
You cannot call it love; for at your age
The heyday in the blood is tame, it's humble,
And waits upon the judgment; and what judgment
Would step from this to this? Sense sure you have,
Else could you not have motion; but sure that sense
Is apoplex'd; for madness would not err,
Nor sense to ecstacy was ne'er so thrall'd
But it reserv'd some quantity of choice
To serve in such a difference. What devil was't
That thus hath cozen'd you at hoodman-blind?
Eyes without feeling, feeling without sight,
Ears without hands or eyes, smelling sans all,
Or but a sickly part of one true sense
Could not so mope.
O shame! where is thy blush? Rebellious hell,
If thou canst mutine in a matron's bones,
To flaming youth let virtue be as wax
And melt in her own fire. Proclaim no shame
When the compulsive ardour gives the charge,
Since frost itself as actively doth burn,
And reason panders will.

 

15 Avril 1959Table des séances

 

HAMLET ( 5 )

 

 

J'ai annoncé somme toute qu'aujourd'hui, à titre d'appât, je parlerais de cet appât qu'est OPHÉLIE.

Et je pense que je vais tenir ma parole.

 

Cet objet, ce thème, ce personnage, vient ici comme élément dans notre propos, celui que nous suivons depuis déjà quatre de nos rencontres, qui est de montrer dans HAMLET, la tragédie du désir.

 

De montrer que si elle peut à proprement parler être qualifiée ainsi, c'est dans toute la mesure où le désir comme tel, où le désir humain, le désir à quoi nous avons affaire dans l'analyse, le désir que nous sommes en posture, selon le mode de notre visée à son endroit, d'infléchir, voire de confondre avec d'autres termes, ce désir ne se conçoit, ne se situe que par rapport

aux coordonnées fixes dans la subjectivité telles que FREUD a démontré qu'elles fixent à une certaine distance l'un de l'autre, le sujet et le signifiant, ce qui met le sujet dans une certaine dépendance du signifiant comme tel.

 

Ceci veut dire que nous ne pouvons pas rendre compte de l'expérience analytique en partant de l'idée

que le signifiant serait par exemple un pur et simple reflet, un pur et simple produit de ce qu'on appelle en l'occasion « les relations inter-humaines ».



 

Et cela n'est pas seulement un instrument, c'est un des composants initiaux essentiel d'une topologie, faute de laquelle on voit l'ensemble des phénomènes se réduire, se raplatir d'une façon qui ne nous permet pas, à nous analystes, de rendre compte

de ce qu'on peut appeler les présupposés

de notre expérience.

 

J'ai commencé dans ce chemin, prenant HAMLET comme

un exemple de quelque chose qui nous dénonce un sens dramatique très vif des coordonnées de cette topologie, et qui fait que c'est à ceci que nous attribuons l'exceptionnel pouvoir de captivation qu'a HAMLET, qui nous fait dire :

- que si la tragédie d'HAMLET a ce rôle prévalent dans les préférences du public critique,

- que si elle est toujours séduisante pour ceux

qui en approchent,

…cela tient à quelque chose qui montre que le poète

y a mis par quelque biais, quelques aperçus

de sa propre expérience.

 

Et tout l'indique dans la sorte de tournant que représente HAMLET dans l'œuvre shakespearienne, voire aussi que son expérience de poète, au sens technique du terme, lui en ait peu à peu montré les voies.

 

C'est à cause de certains détours…

que nous pensons ici pouvoir interpréter

en fonction de certains de nos repères,

de ceux qui sont articulés dans notre gramme

…que nous pouvons saisir la portée de cette étude certainement très essentielle.

 

Une péripétie est accrochée d'une façon qui distingue la pièce de SHAKESPEARE des pièces précédentes ou

des récits de SAXO GRAMMATICUS, de BELLEFOREST, comme des pièces sur lesquelles nous avons des aperçus fragmentaires.

 

Ce détour est celui du personnage d'OPHÉLIE qui est certes présent dans l'histoire depuis le début - OPHÉLIE, je vous l'ai dit, c'est le piège…

dès l'origine de la légende d'HAMLET

…c'est le piège où HAMLET ne tombe pas, d'abord parce qu'on l'a averti, ensuite parce que l'appât lui-même…

à savoir l'OPHÉLIE de SAXO GRAMMATICUS

…ne s'y prête pas, amoureuse qu'elle est depuis longtemps - nous dit le texte de BELLEFOREST –

du prince HAMLET.

 

Cette OPHÉLIE, SHAKESPEARE en a fait tout autre chose.

Dans l'intrigue peut-être n'a-t-il fait qu'approfondir cette fonction, ce rôle qu'a OPHÉLIE dans la légende, destinée qu'elle est à prendre, à captiver,

à surprendre le secret d'HAMLET.

 

Elle est peut-être quelque chose qui devient un élément des plus intimes du drame d'HAMLET que nous a fait SHAKESPEARE, d’HAMLET qui a perdu la route,

la voie de son désir.

 

Elle est un élément d'articulation essentiel dans ce cheminement qui fait aller HAMLET à ce que je vous ai appelé la dernière fois « l'heure de son rendez-vous mortel »,

de l'accomplissement d'un acte qu'il accomplit

en quelque sorte malgré lui.

 

Nous verrons encore plus aujourd'hui à quel point HAMLET est bien l'image de ce niveau du sujet où

l'on peut dire que c'est en terme de signifiants purs que la destinée s'articule, et que le sujet n'est en quelque sorte que l'envers d'un message qui n'est même pas le sien.

 

Le premier pas que nous avons fait dans cette voie

a donc été d'articuler combien la pièce…

qui est le drame du désir dans le rapport au désir de l'Autre

…combien elle est dominée de cet Autre qui est ici

le désir - de la façon la moins ambiguë - de la mère,

c'est-à-dire le sujet primordial de la demande.

 

Ce sujet dont je vous ai montré que c'est le vrai

sujet tout puissant dont nous parlons toujours dans l'analyse. Cela n'est pas la […] de la femme qui a en elle cette dimension dont elle est la toute puissance, dite toute puissance, toute puissance de la pensée. C'est de toute puissance du sujet comme sujet de la première demande qu'il s'agit, et c'est à elle que cette toute puissance doit toujours être référée,

je vous l'ai dit aussi lors de nos premières démarches.

 

Il s'agit de quelque chose, au niveau de ce désir de l'Autre, qui se présente au prince HAMLET…

c'est-à-dire au sujet principal de la pièce …tellement comme tragédie, le drame d'une subjectivité. HAMLET est toujours là, et on peut dire :

éminemment plus qu'en tout autre drame.

Le drame se présente d'une façon toujours double,

ses éléments étant à la fois inter et intra-subjectifs.

Donc dans la perspective même du sujet, du prince HAMLET, ce désir de l'Autre, ce désir de la mère

se présente essentiellement comme un désir qui…

 

- entre un objet éminent, cet objet idéalisé, exalté qu'est son père,

- et cet objet déprécié, méprisable qu'est CLAUDIUS, le frère criminel et adultère

 

…ne choisit pas.

 

Elle ne choisit pas en raison de quelque chose

qui est présent comme de l'ordre d'une voracité instinctuelle qui fait que, chez elle, ce sacro-saint objet génital de notre récente terminologie se présente comme rien d'autre que comme l'objet d'une jouissance qui est vraiment satisfaction directe d'un besoin.

 

Cette dimension est essentielle, elle est celle qui forme un des pôles entre lesquels vacille l'adjuration d'HAMLET à sa mère. Je vous l'ai montré dans la scène où confronté à elle, il lui lance cet appel vers l'abstinence à ce moment où…

dans les termes, au reste

les plus crus, les plus cruels

…il transmet le message essentiel que le fantôme,

son père, l'a chargé de transmettre.

 

Soudain cet appel échoue et se retourne.

Il la renvoie à la couche de CLAUDIUS, aux caresses de l'homme qui ne manqueront pas de la faire,

une fois de plus, céder.

 

Dans cette sorte de chute, d'abandon, de la fin de l'adjuration d'HAMLET, nous trouvons le terme même, le modèle qui nous permet de concevoir en quoi lui, son désir, son élan vers une action qu'il brûle d'accomplir…

le monde entier devient pour lui vivant reproche de n'être jamais à la hauteur de sa propre volonté

…cette action retombe de la même façon que l'adjuration qu'il adresse à sa mère.

C'est essentiellement dans cette dépendance du désir du sujet par rapport au sujet Autre que se présente l'accent majeur, l'accent même du drame d'HAMLET,

ce qu'on peut appeler sa dimension permanente.

 

Il s'agit de voir en quoi…

d'une façon plus articulée, en entrant dans un détail psychologique qui resterait, je dois dire, foncièrement énigmatique s'il n'était pas - ce détail - soumis à cette visée d'ensemble qui fait le sens de la tragédie d'HAMLET

…comment ceci retentit sur le nerf même du vouloir d'HAMLET, sur ce quelque chose qui dans mon graphe est le crochet, le point d'interrogation du « Che vuoi ? » de la subjectivité constituée dans l'Autre, et s'articulant dans l'Autre.

 

C'est le sens de ce que j'ai à dire aujourd'hui :

ce qu'on peut appeler « le réglage imaginaire » :

 

- de ce qui constitue le support du désir,

 

- de ce qui, en face d'un point indéterminé, un point variable, ici sur l'origine de la courbe, et qui représente cette assomption par le sujet de son vouloir essentiel,

 

- de ce qui vient se régler sur quelque chose qui est quelque part en face et en quelque sorte - on peut le dire tout de suite - au niveau du sujet inconscient,

l'aboutissant, la butée, le terme de ce qui constitue la question du sujet,

 

- de ce quelque chose que nous symbolisons par cet S

en présence de (a) : Sàa, et que nous appelons le fantasme,

 

- de ce qui dans l'économie psychique, représente quelque chose que vous connaissez, ce quelque chose d'ambigu autant qu'il est effectivement dans le conscient, quand nous l'abordons par

une certaine phase, un dernier terme, ce terme qui fait le fond de toute passion humaine, en tant qu'elle est marquée par quelques uns de ces traits que nous appelons traits de perversion.

 

Le mystère du fantasme, en tant qu'il est en quelque sorte le dernier terme d'un désir, est que toujours, plus ou moins, il se présente sous une forme assez paradoxale pour avoir à proprement parler motivé le rejet antique de sa dimension comme étant de l'ordre de l'absurde.

 

Et ce pas essentiel, qui a été fait à l'époque moderne où la psychanalyse constitue le tournant premier qui tente - ce fantasme en tant que pervers -

de l'interpréter, de concevoir :

 

- qu'il n'a pu être conçu que pour autant qu'il a été ordonné à une économie inconsciente,

 

- que s'il apparaît dans la butée de son dernier terme, dans son énigme, il peut être compris en fonction d'un circuit inconscient, qui lui, s'articule à travers une autre chaîne signifiante profondément différente de la chaîne que le sujet commande, en tant que c'est celle-ci, celle qui est au-dessous de la première.

Et au niveau – premièrement - de la demande,

si ce fantasme intervient…

ou aussi bien n'intervient pas

…c'est dans la mesure où quelque chose [S à a]qui normalement n'en parvient pas par cette voie [(S à a) → s(A)],

n'en revient pas au niveau du message…

du signifié de l'Autre [s(A)] qui est le module,

la somme de toutes les significations telles qu'elles sont acquises par le sujet dans l'échange inter-humain et le discours complet

…c'est en tant que ce fantasme passe ou ne passe pas, pour arriver au message, que nous nous trouvons dans une situation normale ou dans une situation atypique.

 

 

Il est normal que par cette voie il ne passe pas, qu'il reste inconscient, qu'il soit séparé.

Il est aussi essentiel qu'à certaines phases,

et à des phases qui s'inscrivent plus ou moins

dans l'ordre du pathologique, il franchisse aussi

ce passage.

 

Nous donnerons leur nom à ces moments de franchissement, ces moments de communication qui ne peuvent se faire, comme vous l'indique le schéma, que dans un seul sens. J'indique cette articulation essentielle puisque c'est pour avancer en somme dans le maniement de cet appareil que nous appelons ici le gramme, que nous sommes ici.

 

Nous allons voir pour l'instant simplement ce que veut dire, et comment fonctionne dans la tragédie shakespearienne, ce que j'ai appelé le moment d'affolement du désir d'HAMLET, pour autant que

c'est à ce réglage imaginaire qu'il convient

de le rapporter.

 

OPHÉLIE, dans ce repérage, se situe au niveau de

la lettre (a), la lettre en tant qu'elle est inscrite dans cette symbolisation d'un fantasme, le fantasme étant le support, le substrat imaginaire de quelque chose qui s'appelle à proprement parler le désir,

en tant qu'il se distingue de la demande,

qu'il se distingue aussi du besoin.

 

Cet (a) correspond à ce quelque chose vers quoi

se dirige toute l'articulation moderne de l'analyse quand elle cherche à articuler l'objet et la relation de l'objet.

 

Il y a quelque chose de juste dans cette recherche, en ce sens que le rôle de cet objet est sans doute décisif comme elle l'articule…

je veux dire la notion commune de la relation d'objet

…quand elle l'articule comme ce qui structure fondamentalement le mode d'appréhension du monde.

 

Simplement, dans la relation d'objet telle qu'elle nous est expliquée le plus communément actuellement dans la plupart des traités qui lui font une plus

ou moins grande part…

que ce soit un volume paru assez près de nous auquel je fais allusion comme à l'exemple le plus caricatural, comme d'autres plus élaborés comme ceux de FEDERN ou tel ou tel autre[86]

…l'erreur et la confusion consistent dans cette théorisation de l'objet en tant qu'objet,

qui s'appelle lui-même objet pré-génital.

 

Un objet génital est aussi nommément à l'intérieur des diverses formes de l'objet pré-génital et

des diverses formes de l'objet anal, etc.

C'est précisément ce qui vous est matérialisé sur

ce schéma, en ceci que c'est prendre la dialectique de l'objet pour la dialectique de la demande.

 

Et cette confusion est explicable parce que dans les deux cas le sujet se trouve lui-même dans un moment, dans une posture dans son rapport avec le signifiant, qui est la même. Le sujet est en position d'éclipse.

 

Pour autant que dans ces deux points de notre gramme, qu'il s'agisse du code au niveau de l'inconscient[S àD]…

c'est-à-dire de la série de rapports qu'il a

avec un certain appareil de la demande

…ou qu'il s'agisse du rapport imaginaire qui le constitue d'une façon privilégiée dans une certaine posture aussi définie par son rapport au signifiant devant

un objet (a) [S àa], dans ces deux cas le sujet est en position d'éclipse.

 

Il est dans cette position que j'ai commencé

à articuler la dernière fois sous le terme de fading.

 

J'ai choisi ce terme pour toutes sortes de raisons philologiques, et aussi parce qu'il est devenu tout à fait familier à propos de l'utilisation des appareils de communication qui sont les nôtres.

 

Le fading c'est exactement ce qui se produit

dans un appareil de communication, de reproduction

de la voix, quand la voix disparaît, s'effondre, s'évanouit, pour reparaître au gré de quelque variation dans le support lui-même, dans la transmission.

 

C'est en tant donc que le sujet est en un même moment d'oscillation qui est celui qui caractérise…

nous viendrons naturellement à donner son support et ses coordonnées réelles à ce qui n'est

qu'une métaphore

…le fading devant la demande et devant l'objet,

que la confusion peut se produire et qu'en fait,

ce qu'on appelle relation d'objet est toujours rapport du sujet…

dans ce moment privilégié et dit de fading du sujet

…à des…

non pas « objets » comme on le dit

…signifiants de la demande.

 

Et pour autant que la demande reste fixe, c'est au mode, à l'appareil signifiant qui correspond aux différents types, oral, anal et autres, que l'on peut articuler quelque chose qui a en effet une sorte de correspondance clinique.

 

 

Mais il y a un grand inconvénient à confondre :

- ce qui est rapport au signifiant,

- avec ce qui est rapport à l'objet.

 

Car cet objet est autre, car cet objet, en tant qu'objet du désir, a un autre sens, parce que toutes sortes de choses rendent nécessaire que nous ne méconnaissions pas…

même donnerions-nous toute leur valeur primitive déterminante, comme on le fait, aux signifiants de la demande en tant qu'ils sont signifiants oraux, anaux, avec toutes les subdivisions, toutes les différences d'orientation ou de polarisation que peut prendre cet objet en tant que tel par rapport au sujet, ce que la relation d'objet

telle qu'elle est pour l'instant articulée …méconnaissait

…justement cette corrélation au sujet qui est exprimée ainsi en tant que le sujet est marqué de la barre.

 

C'est ce qui fait que le sujet, même quand

nous le considérons aux stades les plus primitifs de la période orale telle que l'a articulée par exemple, d'une façon autrement proche, autrement rigoureuse, exacte, une Mélanie KLEIN :

nous nous trouvons, remarquez-le dans le texte même de Mélanie KLEIN, en présence de certains paradoxes, et que ces paradoxes ne sont pas inscrits dans la pure et simple articulation qu'on peut faire du sujet comme étant mis face à face avec l'objet correspondant à un besoin, nommément le mamelon, le sein dans l'occasion.

 

Car le paradoxe apparaît en ceci que, dès l'origine, un autre signifiant énigmatique se présente à l'horizon de cette relation. Ceci est parfaitement mis en évidence dans Mélanie KLEIN, qui n'a qu'un seul mérite en cette occasion, c'est de ne pas hésiter à foncer, c'est-à-dire à entériner ce qu'elle trouve dans l'expérience clinique et, faute d'explication, de se contenter d'explications fort pauvres.

Mais assurément elle témoigne que le phallus est déjà là comme tel et comme, à proprement parler, destructeur par rapport au sujet.

 

Elle en fait dès l'abord cet objet primordial qui est à la fois le meilleur et le pire, ce autour de quoi vont tourner tous les avatars de la période paranoïde comme de la période dépressive.

Je ne fais ici bien entendu qu'indiquer, que rappeler.

 

Ce que je puis articuler plus avant à propos de cet S, et pour autant qu'il nous intéresse, non pas en tant qu'il est confronté, mis en rapport avec la demande, mais avec cet élément que nous allons cette année essayer de serrer de plus près, qui est représenté par le (a).

 

Le (a), objet essentiel, objet autour de quoi tourne, comme telle, la dialectique du désir, objet autour

de quoi le sujet s'éprouve dans une altérité imaginaire, devant un élément qui est altérité au niveau imaginaire tel que nous l'avons déjà articulé et défini maintes fois. Il est image, et il est pathos.

 

Et c'est par cet autre qu'est l'objet du désir,

qu'est remplie une fonction qui définit le désir dans cette double coordonnée qui fait qu'il ne vise pas…

non pas du tout !

…un objet en tant que tel d'une satisfaction de besoin, mais un objet en tant qu'il est déjà lui-même relativé, je veux dire mis en relation avec le sujet, le sujet qui est présent dans le fantasme.

Ceci est une évidence phénoménologique,

et j'y reviendrai plus loin.

 

Le sujet est présent dans le fantasme.

Et la fonction de l'objet…

qui est objet du désir uniquement

en ceci qu'il est terme du fantasme

…l'objet prend la place, dirais-je, de ce dont

le sujet est privé symboliquement.

 

Ceci peut vous paraître un peu abstrait, je veux dire, à ceux qui n'ont pas fait tout le chemin qui précède avec nous. Disons pour ceux-là que c'est pour autant que dans l'articulation du fantasme, l'objet prend la place de ce dont le sujet est privé.

C'est quoi ?

 

C'est du phallus que l'objet prend cette fonction

qu'il a dans le fantasme, et que le désir,

avec le fantasme pour support, se constitue.

 

Je pense qu'il est difficile d'aller plus loin dans l'extrême de ce que je veux dire concernant ce que nous devons appeler à proprement parler le désir

et son rapport avec le fantasme.

 

C'est en ce sens…

et pour autant que cette formule :

« L'objet du fantasme est cette altérité, image et pathos par où un autre

prend la place de ce dont le sujet est privé symboliquement. »

…vous le voyez bien, c'est dans cette direction

que cet objet imaginaire se trouve en quelque sorte en position de condenser sur lui ce qu'on peut appeler les vertus ou la dimension de l'être, qu'il peut devenir ce véritable leurre de l'être qu'est l'objet du désir humain.

 

Ce quelque chose devant quoi Simone WEIL s'arrête quand elle pointe le rapport le plus épais, le plus opaque qui puisse nous être présenté de l'homme

avec l'objet de son désir, le rapport de l'avare

avec sa cassette, où semble culminer pour nous

de la façon la plus évidente ce caractère de fétiche qui est celui de l'objet du désir humain, et qui est aussi bien

le caractère ou l'une des faces de tous ces objets.

 

Il est assez comique de voir…

comme il m'a été donné récemment

…un bonhomme…

qui était venu nous expliquer le rapport de la théorie de la signification avec le marxisme

…dire qu'on ne saurait aborder la théorie de la signification sans la faire partir des relations inter-humaines : ceci allait assez loin !

 

Au bout de trois minutes nous apprenions que

le signifiant était l'instrument grâce à quoi l'homme transmettait à son semblable ses pensées privées… Cela nous a été dit textuellement dans une bouche

qui s'autorisait de MARX.

À ne pas rapporter les choses à ce fondement de

la relation inter-humaine nous tombions, parait-il, dans le danger de fétichiser ce dont il s'agit

dans le domaine du langage !

 

Assurément je veux bien qu'en effet nous devions rencontrer quelque chose qui ressemble fort au fétiche, mais je me demande si ce quelque chose qui s'appelle fétiche, cela n'est justement pas une des dimensions mêmes du monde humain, et précisément celle dont il s'agit de rendre compte.

 

Si nous mettons le tout dans la racine de la relation inter-humaine nous n'aboutissons qu'à une chose, c'est à renvoyer le fait de la fétichisation des objets humains à je ne sais quel malentendu inter-humain qui, lui-même donc, suppose un renvoi à des significations. De même que les pensées privées dont il s'agissait…

je pense dans une pensée génétique

…sont bien là pour vous faire sourire, car déjà

si les pensées privées sont là, à quoi bon aller chercher plus loin!

 

Bref, il est assez surprenant que ce rapport,


Date: 2016-03-03; view: 455


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