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TABLE DES SÉANCES 27 page

un psychiatre ou un psychanalyste d'enfants, plutôt que n'importe lequel des livres de M. PIAGET, je lui conseillerais de commencer par lire Alice au pays des merveilles.

 

Car il saisirait effectivement cette chose

dont j'ai les meilleures raisons de penser…

étant donné ce qu'on sait de Lewis CARROLL

…que c'est quelque chose qui repose sur la profonde expérience du jeu d'esprit de l'enfant et qui effectivement nous montre la valeur, l'incidence, la dimension

du jeu de nonsense comme tel.

 

Je ne peux ici qu'amorcer cette indication.

Je l'ai amorcée en manière de parenthèse et à propos du « c'est un chien » de notre sujet.

 

Je veux dire de la façon formulée, signifiante dont il convient d'interpréter ce qui ici s'ébauche de fantasme et dont, à tout le moins, vous repérerez ici je crois facilement le titre aux termes du fantasme.

Je veux dire dans ce fantasme « C'est un chien, ce n'est qu'un chien ».

 

Vous retrouverez ce que je vous ai donné être

la formule du fantasme : Sàa.

À savoir que ce que le sujet paraît élider,

ce n'est pas lui pour autant qu'il y a là un autre,

un autre imaginaire : (a).

 

Première indication de la convenance de ce schéma pour vous faire repérer la validité du fantasme comme tel.

 

d) J'arrive au quatrième élément associatif que nous donne à cette occasion Ella SHARPE :

 

« Un chien encore apporté à la mémoire sous cette forme d'un chien qui se masturbe. ».

[ Dog again brought memory of masturbating a dog. p.136 ]

 

Emploi naturellement intransitif :

il s'agit d'un chien qui se masturbe, comme le patient l'a raconté, à savoir que comme tout de suite après, le schéma :

 

- (Analyst) « A dog ? », un chien ?

 

- (Patient) « Ceci me rappelle un chien qui se frottait contre ma jambe, réellement, se masturbant lui-même, avec grand-honte de vous en parler parce que je ne l'ai pas arrêté, je l'ai laissé continuer et quelqu'un pourrait être entré à ce moment-là. »

[That reminds me of a dog rubbing himself against my leg, really masturbating himself. I'am ashamed to tell you because I did not stop him. I let him go on and someone might have come in. p.132]

 

Est-ce que la connotation de la chose comme

un élément à mettre à la suite de la chaîne

par l'analyste à savoir « souvenir d'un chien qui se masturbe »

est quelque chose qui doive ici complètement

nous satisfaire ?

 

je crois que non. Parce que cet élément nous permet d'avancer encore un peu plus loin, dans ce dont

il s'agit dans ce message apportant le rêve.

 

Et pour vous montrer la première boucle qui a été parcourue par les associations du patient, et vous montrer là où elle est, je dirai que rien n'est plus évident dans cette occasion que la ligne associative.



 

C'est précisément celle que je vous dessine ici en pointillé, pour autant qu'elle est dans l'énonciation du sujet.

 

Ces éléments signifiants, rompus, vont passer…

comme dans la parole ordinaire et normale

…par ces deux points-repères du « message » et du « code » et « le message » et « le code » étant ici d'une bien autre nature que le partenaire qui parle la même langue dont il s'agit chez le terme de l'Autre, A.

 

 

Et ce que nous voyons ici, dans cette ligne associative parcourue, est justement d'abord le fait que nous sommes arrivés là sous la forme :

 

« Il s'agit du signifiant de l'Autre qui est en moi. »

 

C'est la question.

 

Et ce que le sujet à ce propos commence à dévider,

ce n'est rien moins que de passer par ce point-ci, [S(A)] auquel nous reviendrons dans la suite,

puis ici, à d, à ce niveau où est la question

de son désir. [S(A)→(S à a) → d]

 

Qu'est-ce qu'il fait en faisant cette « petite toux », c'est-à-dire au moment d'entrer dans un endroit où

il y a quelque chose dont il ne sait pas ce que c'est :

 

« Fantaisie sexuelle à propos de l'analyste. »

 

Laquelle ?

 

Ce qui se montre après, c'est son propre fantasme,

à savoir lui là, s'il était à la place de l'autre, songerait d'abord à ne pas y être, ou plus exactement à être pris pour un autre que lui-même.

 

Et maintenant, nous arrivons à quoi ?

 

Mais très exactement à ce qui se passe :

La scène ici tout d'un coup se découvre,

est développée par le patient.

 

Ce qui se passe, c'est quoi ?

 

Ce chien en tant qu'il est lui-même, il n'est pas là. Ce chien le voilà non plus fantasmatique,

mais bel et bien en réalité.

 

C'est un autre cette fois-ci, non plus du tout signifiant, mais une image, un compagnon dans cette pièce,

et un compagnon d'autant plus évidemment proche de lui, assimilé à lui, que c'est contre sa propre jambe,

au patient, que le chien vient se masturber.

 

Quel est le schéma de ce qui se passe à ce moment ? Il est essentiellement fondé en ceci que l'autre

ici l'animal en tant que réel et dont nous savons qu'il a un rapport au sujet parce que le sujet

a pris soin auparavant de nous en informer :

il pouvait être imaginairement cet animal,

à condition de s'emparer du signifiant « aboyant »

…cet autre présent se masturbe :

il lui montre quelque chose, très précisément

à se masturber.

 

Est-ce que la situation est là déterminée ?

 

Non, comme nous le dit le patient lui-même :

il y a la possibilité que quelqu'un d'autre entre,

et alors quelle honte !

 

La situation ne serait plus tenable.

Le sujet littéralement disparaîtrait de honte

devant cet Autre, témoin de ce qui se passe.

 

En d'autres termes, ce qui s'articule ici :

montrez-moi ce qu'il faut que je fasse à condition que l'autre, en tant qu'il est le grand Autre,

le tiers, ne soit pas là.

 

Je regarde l'autre que je suis, ce chien, à condition que l'Autre n'entre pas, sinon je disparais dans la honte.

Mais par contre cet autre que je suis, à savoir ce chien, je le regarde comme Idéal du moi, comme faisant ce que

je ne fais pas, comme « idéal de puissance » comme dira plus tard Ella SHARPE. Mais assurément pas dans le sens

où elle l'entend, parce que justement cela n'a rien

à faire avec les mots.

 

Là, c'est pour autant justement que le chien, lui,

n'est pas un animal parlant qu'il peut être ici le modèle

et l'image, et que le sujet peut voir en lui

ce qu'il désire voir, à savoir qu'on lui montre

ce qu'il doit faire, ce qu'il peut faire,

et ceci tant qu'il est hors de la vue de l'Autre,

de celui qui peut entrer et de celui qui parle.

 

Et en d'autres termes, c'est en tant que je ne suis pas entré encore chez mon analyste que je peux l'imaginer, Ella SHARPE nommément, la pauvre chère femme,

me montrant à se masturber, et je tousse pour l'avertir, elle, d'avoir à reprendre une position normale.

 

C'est dans ce jeu entre les deux « autre » :

- celui qui ne parle pas, qu'on imagine,[ l’autre ]

- et celui à qui on va parler [ l’Autre ], qui est prié

de faire attention à ce que la confrontation ne se produise pas trop vite, que le sujet ne se mette pas à disparaître

…c'est là où est le point-pivot où tout d'un coup

va surgir à la mémoire, comme le rêve…

 

Eh bien le rêve, nous le reprendrons la prochaine fois pour que nous nous apercevions que l'intérêt du rêve, et du fantasme qu'il va nous montrer,

c'est très précisément d'être tout le contraire

de ce fantasme forgé à l'état de veille,

dont nous avons aujourd'hui cerné les linéaments.

28 Janvier 1959 Table des séances

 

Le rêve d'Ella SHARPE (3)


Cette recherche, cet exercice qui est le nôtre

pour vous montrer comment…

dans l'usage que nous faisons d'ores et déjà,

dans notre expérience, pratiquement, de la notion du désir

…nous supposons sans le savoir un certain nombre

de rapports, de coordonnées qui sont celles que j'essaie

de situer, en vous montrant que ce sont toujours les mêmes, qu'il y a donc intérêt à les reconnaître, car faute de les reconnaître, la pensée glisse toujours

un peu plus à droite, un peu plus à gauche, se raccroche

à des coordonnées mal définies, et ceci n'est pas toujours sans inconvénients pour la conduite de l'interprétation.

 

Je vais aujourd'hui continuer l'analyse du rêve

que j'ai choisi dans Ella SHARPE précisément

pour son caractère exceptionnellement bien élucidé.

 

Et nous allons voir les choses sous cette double face : combien dans ce qu'elle dit…

et ce qu'elle dit de plus aigu, de plus fin,

de plus remarquable dans cette observation

de la séance où ce rêve est analysé et les deux séances qui suivent

…ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que

c'est quelque chose qui s'inscrit si bien dans

les catégories qui sont celles dont j'essaie de vous apprendre l'usage, que c'est grâce à cela qu'on peut donner à ces éléments toute leur valeur et combien…

faute justement de distinguer

l'originalité de ces éléments

…elle arrive :

 

- à en réduire en quelque sorte la portée,

- à en faire tomber d'un niveau la couleur, le relief,

- à les mélanger, les réduire à des notions plus frustes, plus sommaires qui l'empêchent de tirer tout le parti qu'elle pourrait de ce qu'elle a dans la main.

Mais d'ores et déjà, pour fixer, si vous voulez,

dans votre esprit quelque chose qui est destiné à se dessiner toujours plus précisément et un peu mieux, je pense que vous commencez d'entrevoir ce que veut dire le double étage du graphe. En somme ce parcours qui retourne sur lui-même, de l'énonciation analytique en tant que, je dirais, libérée par

le principe, la règle de l'association libre, il tend à quoi ?

 

À mettre en valeur autant que possible ce qu'il y a d'inclus dans tout discours, une chaîne signifiante en tant que morcelée de tout ce que chacun sait, c'est-à-dire d'éléments interprétables.

 

Et ces éléments interprétables en tant que morcelés apparaissent précisément dans la mesure où le sujet essaie de se reconquérir dans son originalité,

d'être au­delà de ce que la demande en lui a figé,

a emprisonné de ses besoins.

 

Et pour autant que le sujet, dans l'expression de

ses besoins se trouve primitivement pris, coulé dans les nécessités propres à la demande, et qui sont essentiellement fondées sur le fait que déjà la forme de la demande est altérée, aliénée par le fait que nous devons penser sous cette forme du langage : c'est déjà dans le registre de l'Autre comme tel, dans le code de l'Autre qu’elle doit s'inscrire.

 

C'est à ce niveau-là que se produit le primitif écart, la primitive distance du sujet par rapport

à quelque chose qui, dans sa racine, est son besoin, mais qui ne peut pas, à l'arrivée, être la même chose, puisqu'il ne va être reconquis à l'arrivée…

mais conquis au-delà de la demande

…que dans une réalisation de langage, dans la forme du sujet qui parle.

 

Et que ce quelque chose qui s'appelle « ce que le sujet veut » se réfère à ce que le sujet va se constituer comme étant, dans un rapport non plus en quelque sorte immanent, complètement inclus dans sa participation vitale, mais au contraire comme « déclarant », comme « étant » et donc dans un certain rapport à l'être.

Dans cet intervalle, c'est entre :

 

- le langage purement et simplement quésitif,

 

- et le langage qui s'articule où le sujet répond à la question de ce qu'il veut, où le sujet se constitue par rapport à ce qu'il est,

 

…c'est dans cet intervalle que va se produire ce quelque chose qui va s'appeler nommément le désir.

Et ce désir, dans cette double inscription du graphe, est quelque chose…

 

Qu'il y ait quelque homologie entre ce désir…

pour autant qu'il est situé quelque part

dans la partie supérieure de ces coordonnées

…et la fonction qu'a le moi pour autant que

ce discours de l'Autre se reprend lui-même,

et que l'appel à l'autre pour la satisfaction d'un besoin s'institue par rapport à l'Autre dans ce que j'ai appelé quelquefois « la parole pleine », la parole d'engagement, dans un rapport tel que celui-ci, où le sujet se constitue lui-même par rapport à l'autre, où il dit

à l'autre « Tu es mon maître », « Tu es ma femme », ce rapport qui prend le moi et qui l'institue par rapport à un objet pour revenir ici sous forme de message.

 

Il y a quelque homologie entre ce rapport où le moi est pris dans le discours de l'Autre et le simple fait que quelqu'un parle :

 

- de moi comme moi,

- de soi comme soi.

 

Il y a quelque chose, articulé de façon fragmentaire, qui nécessite un déchiffrage d'un ordre spécial

dans le désir.

 

De même que le moi se constitue dans un certain rapport imaginaire à l'autre, de même le désir s'institue, se fixe quelque part dans le discours

de l'Autre, à mi-chemin de ce discours où le sujet,

par toute sa vie tend à s'achever dans quelque chose où son être se déclare à mi-chemin.

Le désir est une réflexion, un retour dans cet effort par où un sujet se situe quelque part en face de

ce que je vous désigne par le fantasme, c'est-à-dire

le rapport du sujet en tant qu'évanouissant, en tant qu'il s'évanouit en un certain rapport à un objet électif.

 

Le fantasme a toujours cette structure,

il n'est pas simplement relation d'objet.

 

Le fantasme est quelque chose qui coupe,

un certain évanouissement, une certaine syncope signifiante du sujet en présence d'un objet.

 

Le fantasme satisfait à une certaine accommodation,

à une certaine fixation du sujet,

à quelque chose qui a une valeur élective.

 

L'électivité de cette valeur, c'est ce que j'essaie cette année de vous démontrer à l'aide d'un certain nombre d'exemples.

 

Déjà cette opposition du sujet avec un certain objet

est quelque chose qui dans le fantasme est implicite,

tel qu'il est la préface, le prélude du rêve énoncé par le sujet.

 

Je vous l'ai déjà, je crois, fait sentir la dernière fois : le sujet arrive et commence à parler de sa toux,

message sur le message

…de sa toux qui est faite pour mystérieusement avertir, avant d'entrer dans la pièce où pourraient être deux autres, deux autres qui seraient en train de s'aimer, pour les avertir qu'il est temps de se séparer.

 

D'un autre côté, dans les associations, nous voyons que cette toux est quelque chose qui est très proche d'un fantasme qu'il donne tout de suite :

c'est à savoir qu'il a imaginé dans un fantasme passé, qu'étant quelque part…

et ne voulant pas y être trouvé parce qu'il

ne devrait pas y être, dans ce quelque part

…il pourrait aboyer comme un chien et tout le monde se dirait « tiens, c'est un chien ! »

 

Il se révèle, l'aboiement, comme étant le signal par où le sujet s'absente profondément de là où il est, se signale comme étant autre, et la corrélation de

la toux avec ceci qu'un couple d'autres dans lequel une troisième association nous montre que le sujet est aussi inclus :

car ce chien qu'il a été pour aboyer, c'est-à-dire pour se faire autre qu'il est, voici maintenant que dans un troisième souvenir, lui du réel, il nous dit que ce chien est un chien qui est venu se masturber contre sa jambe, et qu'est-ce qui serait arrivé

si on les avait surpris tous les deux ?

 

Bref, nous voyons se dessiner quelque chose qui,

de l'ordre structural, est essentiel.

 

Quand les deux qui sont à l'intérieur d'une certaine enceinte sont là, confrontés l'un en face de l'autre dans le rapport proprement imaginaire qui fait que

ce dont il s'agit est assez bien marqué par le fait que ce chien se masturbe contre sa jambe, ce chien dans l'occasion et par le fantasme même à propos duquel il est amené, est aussi lui-même imaginaire, celui qui montre à se masturber, et aussi bien

qu'il n'est pas absent du couple de ces amants.

 

Mais ce qui est essentiel, ce n'est pas simplement

de décrire que l'identification du sujet…

comme on peut s'y attendre

…est partout. Il est aussi bien avec le sujet qui

est dehors et qui s'annonce, et avec le sujet qui

est dedans et qui est pris dans la relation du couple avec ce qu'elle comporte de commune fascination imaginaire.

 

C'est que :

 

- ou bien les deux éléments du couple imaginaire, duel, restent conjoints dans la commune fascination ici de l'acte, entre l'étreinte, entre l'accouplement et la fascination spéculaire,

 

- ou ils restent conjoints et l'autre ne doit pas être là, ou l'autre se montre et alors les autres se séparent et se dissolvent.

C'est la structure qui est importante à mettre en relief. C'est celle-là qui fausse le problème, car en fin

de compte, qu'est-ce que le sujet nous dit ?

 

- Qu'il a eu une « petite toux » avant d'entrer chez son analyste alors qu'il est clair que

si on l'a fait monter, c'est qu'il n'y avait personne d'autre, qu'elle est toute seule.

- Qu'au reste, « ce ne sont pas ces choses-là, dit-il, que je me permettrais de penser à votre propos. » Pourtant, c'est bien le problème…

 

Le sujet en toussant…

c'est-à-dire d'une part en faisant cet acte dont il ne sait pas lui-même la signification, puisqu'il pose la question de la signification

…en se faisant par cette toux…

comme le chien, par son aboiement

…autre qu'il n'est, il ne sait pas lui-même quel est ce message, et pourtant il s'annonce par cette toux.

 

Et s'annonçant, qu'est-ce qu'il imagine ?

Qu'est-ce qu'il imagine qu'il y a à l'intérieur de cette pièce pour que cette toux qu'il nous signale comme étant à cette occasion une impulsion, une compulsion, quelque chose qui l'irrite parce que cela a débordé ?

 

C'est lui-même qui le signale et j'ai mis en relief

à ce propos combien est frappant qu'Ella SHARPE ait cru qu'à ce propos il ne fallait pas qu'elle en parle, que le sujet n'en était pas conscient et qu'il ne fallait pas le rendre conscient, alors que c'est

lui-même qui amène ces questions, qui dit c'est un message, je ne sais pas lequel mais c'est très clair

 

Qu'est-ce qu'il imagine qu'il y a à l'intérieur ?

 

Quel est l'objet qui est là tandis que lui est à l'extérieur et s'annonce de cette façon qui l'aliène, par ce message qu'il ne comprend pas, par ce message dont l'association de l'aboiement du chien est là pour montrer que c'est pour s'annoncer comme un autre, comme quelqu'un d'autre que lui-même,

que cette condition se manifeste ?

 

 

Et je vous signale après avoir fait cette boucle :

 

- un premier tour où il nous a parlé d'abord

de sa toux comme message,

 

- ensuite de ce fantasme où il s'est plu à s'imaginer être un chien, nous avoir signalé dans la réalité le couplage de lui-même avec un chien dans une pièce, avoir en quelque sorte tracé ce passage d'une façon flottante, ambiguë parce qu'il passe successivement par quelque chose qui reflète son désir, puis incarne son fantasme,

 

…il revient après avoir bouclé la boucle quelque part. Car il va à partir de ce moment changer de registre.

 

« À ce moment-là - où se terminait ma dernière leçon - le sujet tousse encore » nous dit l'analyste. Il fait une « petite toux » comme s'il ponctuait. Après cette « petite toux » il énonce le rêve que j'ai déjà lu.

 

Ce que je veux vous dire, c'est quelle va être…

à partir de là et dans ce rêve, à propos de ce rêve …notre visée.

 

Je vous ai dit, ce qui se manifeste dans le rêve

de la relation du désir au fantasme, se manifeste avec une accentuation qui est exactement l'opposée

de celle qui était donnée dans ce fantasme

qui était venu dans les associations.

 

ce qui était accentué, c'était que le sujet – lui - aboie. Il aboie, c'est un message, une annonce.

Il s'annonce comme autre essentiellement.

 

C'est sur le plan d'un rapport qui le déguise, en tant :

- qu'il aboie comme un chien,

- qu'il ne comprend pas pourquoi il procède ainsi,

- qu'il se met dans la posture ou bien de ne pas être là, ou s'il est là, de s'annoncer comme un autre, et de façon telle que les autres à ce moment-là - c'est-à-dire ce qu'il y a à voir -

se séparent, disparaissent, ne montrent plus

ce qu'il y a à montrer.

L'énigme, c'est évidemment ce qu'il imagine.

Le caractère énigmatique étant bien souligné par

le fait qu'en effet, qu'est-ce qu'il peut bien avoir à annoncer, à désirer annoncer, pour qu'au moment d'entrer dans le cabinet de son analyste,

il ait cette toux ?

 

Ce qui est voilé, c'est ce coté-là du rapport avec cet objet X qui est à cette occasion, je ne dirai pas son analyste, mais ce qui est dans la chambre.

 

Dans le rêve, ce que nous allons voir mis tout à fait au premier plan, c'est quelque chose qui est ceci : c'est un élément imaginaire - nous allons le voir -

qui n'est pas n'importe lequel. Et comme il faut vous y attendre, étant dans un rêve, il est marqué d'une certaine fonction. Ce que je vous aurai appris sur le rêve n'aurait pas de sens si cette fonction n'était pas une fonction de signifiant. Nous savons bien que ce qui est de ce côté-là du rapport dans le fantasme du sujet est quelque chose aussi qui doit avoir une fonction complexe, n'être pas seulement une image mais quelque chose de signifiant. Mais ceci nous reste voilé, énigmatique.

Nous ne pouvons pas l'articuler comme tel.

 

Tout ce que nous savons, c'est que de l'autre côté

de la relation, le sujet s'est annoncé lui-même :

comme autre, c'est-à-dire comme sujet marqué du signifiant, comme sujet barré.

 

Dans le rêve, c'est l'image que nous avons, et ce que nous ne savons pas, c'est ce qui est de l'autre côté, à savoir : qu'est-ce qu'il est lui dans ce rêve ? C'est-à-dire ce que Madame Ella SHARPE va, dans son interprétation du rêve, essayer d'articuler pour lui.

 

Nous prenons maintenant les associations à propos du rêve, tout de suite après que le sujet ait fait cette remarque qui conclut le rêve, à propos de l'usage du verbe « se masturber » qu'il a employé au sens transitif et dont il fait remarquer que c'est intransitivement qu'il aurait dû l'employer pour l'utiliser d'une façon correcte, qu'ayant dit « elle était si désappointée que j'avais eu l'idée de la masturber », il s'agit évidemment d'autre chose.

Soit qu'il s'agisse que le sujet se masturbe,

- c'est bien ce que pense l'analyste et c'est ce qu'elle va tout de suite lui suggérer en soulignant ce que le sujet lui-même vient de faire remarquer,

à savoir que le verbe aurait dû être mis en usage

au sens intransitif.

 

Le sujet à ce propos fait remarquer qu'en effet,

il est excessivement rare qu'il ait masturbé quiconque. Il ne l'a fait qu'une fois avec un autre garçon.

 

« C'est la seule fois dont je puisse me souvenir. »


Date: 2016-03-03; view: 652


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