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TABLE DES SÉANCES 25 page

Son livre ayant l'originalité d'être un livre important sur les rêves, fait après une trentaine d'années d'expérience analytique générale,

si nous considérons que ces séminaires d'Ella SHARPE représentent des expériences se référant aux trente années précédentes.

 

Ce rêve qui a fait l'objet d'une séance de son patient, est un rêve extrêmement intéressant, et les développements qu'elle donne, la connexion qu'elle établit…

non seulement entre ce qui est à proprement parler associations du rêve, voire interprétations, mais tout message de la séance dans son ensemble

…le mérite est à lui rendre de cela qui indique

chez elle une grande sensibilité de la direction, du sens de l'analyse.

 

Il est d'autant plus frappant de voir que ce rêve dont je rappellerai les termes…

elle l'interprète, on le verra, ligne par ligne comme il convient de le faire

…elle l'interprète dans le sens d'un désir lié au vœu d'omnipotence chez son patient, nous verrons ceci en détail.

 

C'est justifié ou non, mais d'ores et déjà vous devez bien penser que si ce rêve peut nous intéresser, c'est ici dans ce biais par où j'essayais de vous montrer ce qu'il y a d'ambigu et de leurrant dans cette notion unilatérale, ce que comporte ce vœu d'omnipotence, de possibilités, de perspectives de puissance, ce qu'on peut appeler le vœu névrotique.

 

Est-ce que c'est toujours de l'omnipotence du sujet qu'il s'agit ? J'ai introduit ici cette notion.

 

Il est bien évident que l'omnipotence dont il s'agit, qu'elle soit l'omnipotence du discours n'implique nullement que le sujet s'en sente le support

et le dépositaire :

s'il a affaire à l'omnipotence du discours,

c'est par l'intermédiaire de l'Autre qu'il profère.

 

Ceci est oublié, tout particulièrement dans l'orientation qu'Ella SHARPE donne à son interprétation du rêve.

 

Et pour commencer par la fin, vous verrez comment nous n'arriverons probablement pas à boucler cela dans cette leçon, parce qu'un travail aussi élaboré soulève un monde… D'autant plus un monde, qu'on s'aperçoit en fin de compte que presque rien n'a été dit - encore que tous les jours, ce soit le terrain même sur lequel nous opérions.

 

Donc, je commence à indiquer ce qui va apparaître à la fin. Nous verrons en détail comment elle argumente son patient sur le sujet de son vœu d'omnipotence, et de

son « vœu d'omnipotence agressive », souligne Ella SHARPE[42].

 

C'est ce patient dont elle ne nous donne pas absolument toutes les coordonnées, mais qui se trouve avoir au premier plan des difficultés majeures dans sa profession - il est au barreau - difficultés dont le caractère névrotique est si évident qu'elle les définit d'une façon nuancée puisqu'elle précise



qu'il ne s'agit pas tellement d'échec que d'une peur de trop bien réussir.

 

Elle avait souligné dans la modulation même de

la définition du symptôme quelque chose qui méritait de nous retenir par le clivage, la subtilité évidente de la nuance ici introduite dans l'analyse.

Le malade donc, qui a d'autres difficultés que

celles qui se produisent dans son travail, qui a…

elle-même le signale

…des difficultés dans l'ensemble des rapports

avec les autres sujets.

 

Rapports qui débordent ses activités professionnelles,

qui peuvent tout spécialement s'exprimer dans les jeux, et nommément dans le jeu de tennis comme nous le verrons par les indications qu'elle nous donne

à la suite sur quelques autres séances.

 

Elle indique la peine qu'il a à faire ce qui lui serait bien nécessaire au moment d'enlever un set,

ou une partie, to corner, de coincer son adversaire,

de l'acculer dans un coin du court pour renvoyer comme il est classique, sa balle dans un autre coin où il ne la rattrapera pas. C'est le type d'exemple des difficultés qu'a assurément ce patient.

 

Et ce ne sera pas un mince appui que des symptômes comme cela puissent être mis en valeur par l'analyste pour confirmer qu'il s'agit chez le patient

d'une difficulté de manifester sa puissance,

ou plus exactement son pouvoir.

 

Elle interviendra donc d'une certaine façon,

se trouvera en somme, toute réjouie d'un certain nombre de réactions qui vont suivre, ce qui sera vraiment le moment sommet, où elle va pointer où

est le désir au sens vraiment où nous le définissons.

 

On pourrait presque dire, pointer que ce qu'elle vise est justement ce que nous localisions dans une certaine référence par rapport à la demande.

Vous le verrez, c'est tout à fait cela.

 

Seulement, ce désir, elle l'interprète d'une certaine façon dans le sens d'un conflit agressif, elle le met sur le plan d'une référence essentiellement

et profondément duelle, du conflit imaginaire.

 

je montrerai aussi pourquoi c'est justifié

qu'elle aborde les choses sous ce biais.

Seulement je pose ici la question :

pouvons-nous considérer comme une sanction de l'opportunité de ce type d'interprétation,

deux choses qu'elle va elle-même nous déclarer être :

 

La première…

suivant la première ébauche de son interprétation du type duel, du type interprétation de l'agressivité du sujet fondée sur un retour, sur un transfert du vœu d'omnipotence

…elle note cette chose effarante, frappante chez un sujet adulte, que le sujet lui apporte ce résultat que pour la première fois depuis des temps immémoriaux de son enfance : il a pissé au lit !

Nous reviendrons en détail là-dessus pour pointer où se poser problème.

 

Et dans les quelques jours qui auront suivi cette séance qu'elle choisit parce que le sujet rapporte un très beau rêve mais aussi un rêve qui a été un moment crucial de l'analyse, au tennis…

où précisément il se trouve avoir ces embarras bien connus de tous les joueurs de tennis qui peuvent avoir un peu l'occasion de s'observer sur la façon dont ils mettent en œuvre leurs capacités, et dont aussi leur échappe quelquefois ce qui est la dernière récompense d'une supériorité qu'ils connaissent mais qu'ils ne peuvent pas manifester

…ses partenaires habituels…

avec cette sensibilité à l'endroit des difficultés, des impasses inconscientes qui forment en fin de compte la trame de ce jeu des caractères, des façons dont s'imposent entre les sujets le ferraillement du dialogue, la taquinerie, la raillerie, la supériorité prise

…le raillent comme d'habitude à propos de la partie perdue et il se met assez en colère pour prendre son adversaire au kiki et le coincer dans un coin du court, lui intimant l'ordre de ne plus jamais recommencer cette sorte de plaisanterie.

 

Je ne dis pas que rien ne fonde la direction, l'ordre dans lequel Ella SHARPE poussait son interprétation. Vous verrez que, sur la base de la plus fine dissection du matériel, les éléments dont elle s'est servie

sont situés, sont avérés pour elle.

 

Nous essayerons de voir aussi quelles idées a priori, quelles idées préconçues, souvent fondées…

après tout, jamais une erreur ne s'engendre

que d'un certain manque de vérité

…fondées sur autre chose qu'elle ne sait pas articuler,

encore qu'elle nous en donne…

c'est là le précieux de cette observation

…les éléments de l'autre registre.

Mais l'autre registre, elle ne songe pas à le manier.

 

Le centre, le point où elle va faire porter son interprétation, a un degré au­dessous de complexité. Vous verrez là ce que ce je veux dire, encore que

je pense que j'en dise assez, que vous comprenez :

en le mettant sur le plan de la rivalité imaginaire, du conflit de pouvoir, elle laisse de côté quelque chose dont il s'agit maintenant, en triant

à proprement parler dans son texte même…

 

C'est son texte qui va nous montrer…

et je crois de façon éclatante

…ce qu'elle laisse perdre et qui se manifeste…

avec une cohérence telle !

…être là ce dont il s'agit dans cette séance analysée et le rêve qui la centre, pour qu'évidemment nous essayions de voir si les catégories qui sont celles que je propose depuis longtemps et dont j'ai essayé de donner le repère…

ce schéma topologique, ce graphe dont nous nous servons

…si nous n'arrivons pas tout de même à mieux centrer les choses.

 

Je rappelle qu'il s'agit d'un rêve où le patient fait un voyage avec sa femme autour du monde.

Il va arriver en Tchécoslovaquie où toutes sortes

de choses vont lui arriver.

 

Il souligne bien qu'il y a un monde de choses avant ce petit moment qu'il va raconter assez rapidement, car ce rêve n'occupe qu'une séance.

Ce sont seulement les associations qu'il donne…

Ce rêve est très court à raconter.

 

Et parmi ces choses qui arrivent, il rencontre une femme sur une route qui lui rappelle celle-là même qu'il a décrite à son analyste deux fois déjà,

où il se passait quelque chose, un :

 

« sexuel play avec une femme devant une autre femme… ».

[sexual play with a woman in front of another woman.p.132]

 

Cela arrive encore, nous dit-il en marge dans ce rêve, et il reprend :

 

« Cette fois c'est ma femme qui est là pendant que l'événement sexuel arrive. Cette femme

que je rencontrais dans le rêve avait un aspect véritablement passionné, très passionné,

et ceci me rappelle - dit-il - une femme que j'ai rencontrée au restaurant l'autre jour, très exactement la veille. Elle était noire et avait les lèvres très pleines, très rouges et avait ce même aspect passionné, il était évident que si je lui avais donné le moindre encouragement, elle aurait répondu à mes avances. Cela peut avoir stimulé le rêve. Et dans le rêve, la femme voulait

la relation sexuelle avec moi, elle prenait l'initiative et comme vous le savez évidemment,

c'est toujours ce qui m'aide beaucoup ».

[This time my wife was there while the sexual event occurred. The woman I met was very passionate looking and I am reminded of

a woman I saw in a restaurant yesterday. She was dark and had very full lips, very red and passionate looking,

and it was obvious that had I given her any encouragement she would have responded.

She must have stimulated the dream, I expect. In the dream the woman wanted intercourse with me and she took the initiative which as you know is a course which helps me a great deal. p.132-133]

 

Il répète en commentaire :

 

« Si la femme fait cela je suis grandement aidé.

Dans le rêve la femme effectivement était sur moi. C'est juste maintenant que j'y pense. Elle avait évidemment l'intention to put my penis in her body (de mettre mon pénis dans son corps). Je peux dire cela d'après les manœuvres qu'elle faisait. Je n'étais pas du tout d'accord, elle était si désappointée que je pensais que je devais la masturber ».

[If the woman will do this I am greatly helped. In the dream the woman actually lay on top of me; that has only just come to my mind. She was evidently intending to put my penis in her body. I could tell that by the manœuvres she was making. I disagreed with this, but she was so disappointed I thought that I would masturbate her. p.133]

 

Tout de suite après, la remarque qui ne vaut vraiment qu'en anglais :

 

« Cela sonne mal, tout à fait mal, cette façon d'utiliser le verbe masturbate d'une façon transitive. On peut simplement dire I masturbate

ce qui veut dire « je me masturbe »

et ceci est correct… ».

 

[It sounds quite wrong to use that verb transitively. One can say « I masturbated » and that is correct… p.133]

On verra dans la suite du texte un autre exemple

qui montre bien que, lorsqu'on emploie to masturbate,

il s'agit de « se masturber ». Ce caractère primitivement réfléchi du verbe est assez marqué pour qu'il fasse cette remarque à proprement parler de philologie,

et ce n'est évidemment pas pour rien qu'il fait cela à ce moment-là.

Je l'ai dit, d'une certaine façon nous pouvons compléter

si nous voulons procéder comme nous

l'avons fait pour le précédent rêve

compléter cette phrase de la façon suivante,

en complétant les signifiants éludés, nous verrons que la suite

nous le confirmera :

 

« Elle était très désappointée » de n'avoir pas mon pénis (ou de pénis), je pensais :

She should masturbate (et non pas I should [43]) : Qu'elle se masturbe !

Vous verrez dans la suite ce qui nous permet

de compléter les choses ainsi.

 

À la suite de cela, nous avons une série d'associations, il n'y en a pas très long mais cela suffit amplement à nos méditations.

Il y en a presque trois pages et pour ne pas vous fatiguer, je ne les reprendrai qu'après avoir donné le dialogue avec le patient qui suit ce rêve.

 

Ella SHARPE a écrit ce chapitre à des fins pédagogiques. Elle fait le catalogue de ce que le patient

lui a en somme apporté.

Elle saura montrer à ceux qu'elle enseigne sur quel matériel elle va faire son choix :

 

- premièrement sur son interprétation par devers elle,

 

- deuxièmement sur ce que, de cette interprétation, elle va transmettre au patient,

 

…signalant, insistant elle-même sur le fait que

les deux choses sont loin de coïncider puisque

ce qu'il y a à dire au patient n'est probablement pas tout ce qu'il y a à dire du sujet.

 

De ce que le patient lui a fourni, il y a des choses bonnes à dire et d'autres à ne pas dire.

Comme elle se trouve dans une position didactique, elle va d'abord faire le bilan de ce qu'on voit,

de ce qu'on lit dans cette séance.

 

- La toux.

 

La dernière fois, je vous ai dit ce dont il s'agissait : il s'agit de cette « petite toux » que le patient a faite ce jour-là avant d'entrer à la séance.

 

Cette « petite toux » dont Ella SHARPE…

 

vu la façon dont ce patient se comporte,

si contenue, compassée, si manifeste d'une défense

dont elle-même sent très bien les défenses et les difficultés, dont elle est loin d'admettre au premier plan que ce soit une défense de l'ordre « défense contre ses propres sentiments »,

 

…voit quelque chose qui serait d'une présence plus immédiate que cette attitude où tout est réfléchi,

où rien ne reflète.

 

Et c'est bien à cela que nous réfère cette « petite toux ». C'est une chose à laquelle d'autres ne se seraient peut-être pas arrêtés.

 

Si peu que ce soit, c'est quelque chose qui lui fait entendre l'annonce…

littéralement comme un rameau d'olivier

…de je ne sais quelle décrue.

 

Et elle se dit « Respectons cela ! ».

 

Or justement il se produit tout le contraire.

C'est ce que le patient dit lui-même :

il fait un long discours sur le sujet de cette « petite toux ».

 

Je l'ai indiqué la dernière fois et nous allons revenir sur la façon dont à la fois Ella SHARPE le comprend, et dont à notre sens, il faut le comprendre.

Voici en effet comment elle analyse elle-même ceci,

à savoir ce qu'elle apprend du patient, venant à la suite de la « petite toux » ».

 

Car le sujet est loin d'amener tout de suite le rêve, c'est par une série d'associations qui lui sont venues à la suite de la remarque que lui-même a faite de cette toux :

- qu'elle lui a échappé,

- et que sans doute, elle veut dire quelque chose,

- qu'il s'était même dit que cette fois-ci

il ne recommencerait pas, parce que ce n'est pas la première fois, que cela lui est déjà arrivé.

 

Après avoir monté cet escalier…

qu'elle ne l'entend pas monter

tellement il est discret

…il a fait cette « petite toux » - lui-même emploie le terme - et il s'en interroge.

 

Nous allons maintenant reprendre ce qu'il a dit

dans la perspective de la façon dont l'enregistre Ella SHARPE elle-même.

 

Elle fait le catalogue de ce qu'elle appelle

« Idées concernant le but d'une toux ». Voici comment elle l'enregistre. Premièrement :

 

« Cette petite toux apporte l'idée d'amants qui sont ensemble.»[Brings thoughts of lovers being together. p.136]

 

Qu'est-ce qu'a dit le patient ? Le patient, après avoir parlé de sa toux et posé la question « Quel but peut bien servir ceci ? » […but what possible purpose can be served by a little cough …? p.131 ] dit :

 

« Oui! c'est une sorte de chose qu'on peut faire si on va entrer dans une chambre où deux amants sont ensemble. Si on approche on peut tousser un petit peu avec discrétion et par là leur faire savoir qu'ils vont être dérangés. J'ai fait cela, moi, par exemple …//… quand mon frère était avec sa girl friend dans le salon. J'avais l'habitude de tousser un peu avant d'entrer de façon à ce que s'ils étaient en train de s'embrasser, ils pouvaient s'arrêter. …//… car dans ce cas, ils ne se trouveraient quand même pas aussi embarrassés que si je les avais surpris en train de faire cela. »

 

[ Well, it is the kind of thing that one would do if one were going into a room where two lovers were together.

If one were approaching such a place one might cough a little discreetly and so let them know they were going to be disturbed. I have done that myself when, for example …//… my brother was with his girl in the drawing-room I would cough before I went in so that if they were embracing they could stop …//…They would not then feel as embarrassed as if I had caught them doing it. p.131]

Cela n'est pas rien que de souligner, à ce propos donc, que premièrement la toux, le patient l'a manifestée, et nous nous en doutons parce que toute la suite nous l'a développé, la toux est un message.

 

Mais notons tout de suite ceci…

qui déjà dans la façon dont Ella SHARPE

analyse les choses, apparaît

…c'est qu'elle ne saisit pas, qu'elle ne met pas en relief

 

cela peut paraître un peu pointilleux,

un peu minutieux comme remarque, mais néanmoins vous verrez que cet ordre de remarques

que je vais introduire, c'est à partir de là

que tout le reste s'ensuit, à savoir ce que

j'ai appelé la chute de niveau qui marquera l'interprétation d'Ella SHARPE

 

…que, si la toux est un message, il est évident…

il ressort du texte même d'Ella SHARPE

…que ce qui est important à relever, c'est que

le sujet n'ait pas simplement toussé, mais justement…

c'est elle qui le souligne

à sa plus grande surprise

…c'est que le sujet vient dire : « C'est un message ».

[ One would think some purpose is served by it… p131]

 

Ceci elle l'élide, car elle signale dans le catalogue de son tableau de chasse - nous n'en sommes pas encore à ce qu'elle va choisir et qui va d'abord dépendre de ce qu'elle aura reconnu…

 

Or il est clair qu'elle élide ceci qu'elle-même

nous a expliqué, ceci que premièrement :

il y a la toux sans aucun doute, mais que le sujet…

c'est là le point important sur cette

toux-message, si message elle est

…en parle en disant « Quel est son but ? Qu'est-ce qu'elle annonce ? ».

Le sujet exactement commence par dire de cette toux,

il le dit littéralement : « C'est un message ».

Il la signale comme message. Et plus encore, dans cette dimension où il annonce que c'est un message, il pose une question « Quel est le but de ce message ? »

[… what possible purpose can be served by a little cough… p131]

Cette articulation, cette définition que nous essayons de donner de ce qui se passe dans l'analyse…

en n'oubliant pas la trame structurale

…de ce qui repose sur le fait que ce qui se passe dans l'analyse c'est avant tout un discours,

ici sans procédé d'aucun raffinement spécial

d'être désarticulé, analysé à proprement parler.

 

Et on va voir quelle en est l'importance.

 

je dirai même que, jusqu'à un certain point,

nous pouvons dès maintenant commencer de nous repérer sur notre graphe.

 

Quand il pose cette question « Qu'est-ce que c'est que cette toux ? », c'est une question au second degré sur l'événement. C'est une question qu'il pose à partir de l'Autre, puisque aussi bien, c'est dans la mesure où il est

en analyse qu'il commence à la poser, qu'il en est, je dirais, à cette occasion…

on le voit à la surprise d'Ella SHARPE

…bien plus loin qu'elle-même ne l'imagine,

à peu près à la façon dont les parents sont toujours en retard sur le sujet de ce que les enfants comprennent et ne comprennent pas.

 

Ici, l'analyste est en retard sur le fait que le patient a depuis longtemps pigé le truc, c'est-à-dire qu'il s'agit de s'interroger sur les symptômes de

ce qui se passe [dans ?] l'analyse, de la moindre anicroche qui est là posant une question.

 

Bref, cette question à propos de « C'est un message »,

elle est bien là, avec sa forme d'interrogation,

dans la partie supérieure du graphe…

Je vous mets la partie inférieure pour vous permettre de vous repérer là où nous sommes

…elle est justement dans cette partie que

j'ai définie à un autre propos en disant que

c'était au niveau du discours de l'Autre, ici,

pour autant que c'est bien le discours analytique dans lequel entre le sujet.

Et c'est une question – littéralement ! - concernant l'Autre qui est en lui, concernant son inconscient.

C'est à ce niveau d'articulation qui est toujours

en instance dans chaque sujet pour autant que le sujet se demande « Mais qu'est-ce qu'il veut ? » mais qui ici, ne fait aucune espèce de doute dans sa distinction du premier plan verbal de l'énoncé innocent, pour autant que cela n'est pas un énoncé innocent qui est fait à l'intérieur de l'analyse.

 

Et qu'ici, le lieu où pointe cette interrogation

est bien celui où nous plaçons ce qui doit être finalement « le schibboleth » de l'analyse…

à savoir le signifiant de l'Autre

…mais qui est précisément ce qui au névrosé est voilé.

 

Et voilé pour autant justement qu'il ne connaît pas cette incidence du signifiant de l'Autre, et que, dans cette occasion, non seulement il le reconnaît, mais que

ce sur quoi il l'interroge, loin d'être la réponse, c'est l'interrogation, c'est effectivement :

« Qu'est-ce que c'est que ce signifiant de l'Autre en moi ? »

 

Pour tout dire, disons au départ de notre exposé qu'il est loin - et pour cause ! - d'avoir reconnu

le pouvoir, de pouvoir reconnaître ceci que l'Autre, pas plus que lui soit châtré.

Pour l'instant simplement, il s'interroge…

de cette innocence ou ignorance docte qui

est constituée par le fait d'être en analyse

…sur ceci :

qu'est-ce que ce signifiant, en tant qu'il est signifiant de quelque chose dans mon inconscient,

il est signifiant de l'Autre ?

 

Ceci est élidé dans le progrès d'Ella SHARPE.

Ce qu'elle va énumérer, ce sont « les idées concernant la toux », c'est ainsi qu'elle prend les choses. Bien sûr, ce sont des « idées concernant la toux », mais ce sont des idées qui, déjà, en disent beaucoup plus qu'une simple chaîne linéaire d'idées qui, nous le savons,

est repérée ici nommément sur notre graphe.

C'est à savoir que déjà quelque chose s'ébauche.

 

Elle nous dit :

 

« Qu'est-ce qu'elle apporte, cette petite toux ? Elle apporte d'abord l'idée d'amants ensemble. »

 

Je vous ai lu ce qu'a dit le patient.

Qu'est-ce qu'il a dit ?

 

Il a dit quelque chose qui ne me semble pas pouvoir en aucune manière se résumer de cette façon, à savoir que ceci apporte « L'idée d'amants ensemble ».

 

Il me semble qu'à l'ouïr, l'idée qu'il apporte,

c'est le quelqu'un qui arrive en tiers auprès de ces amants qui sont ensemble.

 

Il arrive en tiers, pas de n'importe quelle façon, puisqu'il s'arrange pour ne pas arriver en tiers


Date: 2016-03-03; view: 486


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