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TABLE DES SÉANCES 22 page

 

C'est nous dire que c'est au niveau de l'énonciation

et pour autant qu'elle implique cette forme de mise en valeur du signifiant qui est impliqué par l'association libre.

 

C'est à savoir que si la chaîne signifiante a deux aspects :

 

- celui qui est l'unité de son sens, la signification phrastique, le monolithisme de la phrase, l'holophrasisme ou plus exactement

à savoir qu'une phrase peut être prise comme ayant un sens unique, comme étant quelque chose qui forme un signifiant, mettons transitoire, mais qui, le temps qu'il existe, tient à lui tout seul comme tel,

 

- et l'autre face du signifiant, qu'on appelle association libre, comporte que pour chacun des éléments de cette phrase… et aussi loin qu'on peut aller dans la décomposition, s'arrêtant strictement à l'élément phonétique …quelque chose peut intervenir qui, faisant sauter un de ces signifiants, y implante à

la place un autre signifiant qui le supplante.

 

Et c'est là-dedans que git la propriété du signifiant c'est quelque chose qui se rapporte à ce côté-là

du vouloir du sujet.

 

Quelque chose, une incidente, à chaque instant le recroise, qui implique…

sans que le sujet le sache et

d'une façon pour lui inconsciente

…que dans ce discours même, dirigé au-delà de son intention, quelque chose dans le choix de ces éléments intervient dont nous voyons émerger à la surface les effets, sous la forme par exemple la plus élémentaire du lapsus phonématique :

qu'il s'agisse d'une syllabe changée dans un mot,

qui montre là la présence d'une autre chaîne signifiante

qui peut venir se recouper avec la première et enter, implanter un autre sens.

 

Ceci nous est indiqué par FREUD :

de qui…

au niveau de l'énonciation, au niveau en apparence

donc le plus élaboré de l'assomption du sujet,

au point où le « je » se pose comme conscient par rapport à, nous ne dirons pas sa propre production puisque justement l'énigme reste entière

…de qui est cet énoncé dont on parle ?

 

Le sujet ne tranche pas.

S'il dit « j'ai rêvé », c'est avec une connotation

et un accent propre qui fait que celui qui a rêvé, est tout de même quelque chose qui, par rapport à lui, se présente comme problématique.

 

Le sujet de cette énonciation, contenue dans l'énoncé

dont il s'agit, et avec un point d'interrogation,

a longtemps été considéré comme étant « le Dieu »,

avant de devenir le « lui-même » du sujet

(c'est à peu près avec ARISTOTE).

 

Pour revenir à cet « au-delà du sujet » qu'est l'inconscient freudien, toute une oscillation, toute une vacillation



se produit qui ne le laisse pas moins dans

une permanente question de son altérité.

 

 

Et ce que, de cela, le sujet reprend ensuite

est de la même nature morcelante, a la même valeur d'élément signifiant que ce qui se produit dans

le phénomène spontané de substitution, de dérangement du signifiant, qui est ce que FREUD nous montre d'autre part être la voie normale pour déchiffrer le sens du rêve.

 

En d'autres termes, le morcellement qui se produit

au niveau de l'énonciation…

en tant que l'énonciation est assomption du rêve par le sujet

…est quelque chose dont FREUD nous dit qu'elle est sur le même plan et de la même nature que ceci,

dont le reste de la doctrine nous montre que

c'est la voie de l'interprétation du rêve,

à savoir la décomposition signifiante maximale,

l'épellement des éléments signifiants,

pour autant que c'est dans cet épellement que va résider la mise en valeur des possibilités du rêve.

 

C'est-à-dire de ces entrecroisements, de ces intervalles qu'il laisse et qui n'apparaissent que pour autant que la chaîne signifiante est mise en rapport, est recoupée, entre­croisée par toutes les autres chaînes qui…

à propos de chacun des éléments du rêve

…peuvent s'entrecroiser, s'entremêler avec la première.

 

 

En d'autres termes, c'est pour autant…

et d'une façon plus exemplaire à propos du rêve que par rapport à n'importe quel autre discours

…c'est pour autant que :

 

- dans le discours du sujet, dans le discours actuel, nous faisons vaciller, nous laissons

se décrocher de la signification actuelle ce qui est intéressé de signifiant dans cette énonciation,

 

- c'est dans cette voie que nous nous approchons de ce qui chez le sujet est appelé, dans la doctrine freudienne « inconscient ».

 

C'est dans la mesure où le signifiant est intéressé, c'est dans les possibilités de rupture,

dans les points de rupture de cet inconscient,

que gît ce sur la piste de quoi nous sommes,

ce que nous sommes là pour rechercher, c'est à savoir ce qui s'est passé d'essentiel dans le sujet qui maintient certains signifiants dans le refoulement.

 

Et ce quelque chose va nous permettre d'aller

sur la voie précisément de son désir, à savoir

de ce quelque chose du sujet qui, dans cette prise par le réseau signifiant est maintenu, doit pour ainsi dire, pour être révélé, passer à travers ces mailles, est soumis à ce filtrage, à ce criblage

du signifiant, et est ce que nous avons pour but de restituer et de restaurer dans le discours du sujet.

 

Comment pouvons-nous le faire ?

Que signifie que nous puissions le faire ?

Je vous l'ai dit, le désir est essentiellement lié par la doctrine, par la pratique, par l'expérience freudienne, dans cette position :

il est exclu, énigmatique, ou il se pose par rapport au sujet être essentiellement lié à l'existence

du signifiant, refoulé comme tel, et sa restitution, sa restauration est liée au retour de ces signifiants.

 

Mais ce n'est pas dire que la restitution de ces signifiants énonce purement et simplement le désir :

 

- autre chose est ce qui s'articule dans ces signifiants refoulés et qui est toujours une demande,

 

- autre chose est le désir, pour autant que le désir est quelque chose par quoi le sujet se situe, du fait de l'existence du discours, par rapport à cette demande.

 

Ce n'est pas de ce qu'il demande qu'il s'agit,

c'est de ce qu'il est en fonction de cette demande

et ce qu'il est dans la mesure où la demande est refoulée, est masquée, et c'est cela qui s'exprime d'une façon fermée dans le fantasme de son désir. C'est son rapport à un être dont il ne serait pas question s'il n'y avait pas la demande, le discours qui est fondamentalement le langage, mais dont il commence à être question à partir du moment où

le langage introduit cette dimension de l'être

et en même temps la lui dérobe.

 

 

La restitution du sens du fantasme, c'est-à-dire de quelque chose d'imaginaire, vient entre les deux lignes :

 

- entre l'énoncé de l'intention du sujet,

 

- et ce quelque chose que d'une façon décomposée il lie, cette intention profondément morcelée, fragmentée, réfractée par la langue.

 

Entre les deux est ce fantasme où d'habitude

il suspend son rapport à l'être. Mais ce fantasme est toujours énigmatique, plus que n'importe quoi d'autre.

 

Et que veut-il ?

 

Ceci : que nous l'interprétions !

 

Interpréter le désir, c'est restituer ceci,

auquel le sujet ne peut pas accéder à lui tout seul,

à savoir l'affect qui désigne, au niveau de ce désir qui est le sien…

je parle du désir précis qui intervient dans tel ou tel incident de la vie du sujet, du désir masochiste, du désir-suicide, du désir oblatif à l'occasion

…il s'agit que ceci…

qui se produit sous cette

forme fermée pour le sujet

…en reprenant sa place, son sens par rapport au discours masqué qui est intéressé dans ce désir, reprenne son sens par rapport à l'être, confronte

le sujet par rapport à l'être, reprenne son sens véritable, celui qui est par exemple défini par

ce que j'appellerai « les affects positionnels par rapport à l'être ».

 

C'est cela que nous appelons amour, haine ou ignorance essentiellement, et bien d'autres termes encore dont il faudra que nous fassions le tour et le catalogue.

 

Pour autant que ce qu'on appelle « l'affect » n'est pas

ce quelque chose de purement et simplement opaque et fermé

qui serait une sorte d'au-delà du discours,

une espèce d'ensemble, de noyau vécu dont

on ne saurait pas de quel ciel il nous tombe

…mais pour autant que l'affect est très précisément

et toujours quelque chose qui se connote dans

une certaine position du sujet par rapport à l'être,

je veux dire par rapport à l'être en tant que :

 

- ce qui se propose à lui dans sa dimension fondamentale est symbolique,

- ou bien qu'au contraire, à l'intérieur de ce symbolique, il représente une irruption du réel, cette fois fort dérangeante.

 

Et il est fort difficile de ne pas s'apercevoir

qu'un affect fondamental comme celui de la colère n'est pas autre chose que cela :

le réel qui arrive au moment où nous avons fait

une fort belle trame symbolique, où tout va fort bien, l'ordre, la loi, notre mérite et notre bon vouloir.

On s'aperçoit tout d'un coup que les chevilles

ne rentrent pas dans les petits trous !

C'est cela, l'origine de l'affect de la colère :

tout se présente bien pour « le pont de bateaux au Bosphore »[37] mais il y a une tempête, qui fait battre la mer. Toute colère, c'est faire battre la mer !

 

Et puis aussi bien, c'est quelque chose qui se rapporte à l'intrusion du désir lui-même et qui est aussi quelque chose qui détermine une forme d'affect sur laquelle nous reviendrons.

Mais l'affect est essentiellement et comme tel…

au moins pour toute une catégorie

fondamentale d'affects

…connotation caractéristique d'une position du sujet, d'une position qui se situe…

si nous voyons essentiellement

les positions possibles

…dans cette mise en jeu, mise en travail, mise en œuvre de lui-même par rapport aux lignes nécessaires que lui impose comme tel son enveloppement dans le signifiant.

 

Voyons maintenant un exemple.

Cet exemple, je l'ai pris dans la postérité de FREUD. Il nous permet de bien articuler ce qu'est le [rêve dans ?] l'analyse. Et pour procéder d'une façon

qui ne laisse pas place à un choix plus spécialement arbitraire, j'ai pris le chapitre V de Dream Analysis [38]

de Ella SHARPE, où l'auteur prend comme exemple l'analyse d'un rêve simple - je veux dire d'un rêve qu'elle prend comme tel en poussant autant que possible jusqu'au bout son analyse.

 

Vous entendez bien que dans les chapitres précédents, elle a montré un certain nombre de perspectives,

de lois, de mécanismes, par exemple l'incidence du rêve dans la pratique analytique, ou même plus loin,

les problèmes posés par l'analyse du rêve ou de ce qui se passe dans les rêves des personnes analysées.

Ce qui fait le point pivot de ce livre, c'est justement le chapitre où elle nous donne un exemple singulier d'un rêve exemplaire dans lequel elle met en jeu, en œuvre, elle illustre tout ce qu'elle peut avoir d'autre part à nous produire concernant la façon dont la pratique analytique nous montre que nous devons être effectivement guidés dans l'analyse d'un rêve.

 

Et nommément ceci d'essentiel qui est ce que

le praticien apporte de nouveau après la Traumdeutung, qu'un rêve n'est pas simplement quelque chose

qui s'est révélé avoir une signifiance…

c'est la Traumdeutung

…mais quelque chose qui, dans la communication analytique,

dans le dialogue analytique, vient jouer son rôle actuel,

non pas à tel moment de l'analyse comme à tel autre, et que justement le rêve vient d'une façon active, déterminée, accompagner le discours analytique

pour l'éclairer, pour prolonger ses cheminements,

que le rêve est un rêve en fin de compte fait

non seulement pour l'analyse mais souvent pour l'analyste.

 

Le rêve, à l'intérieur de l'analyse, se trouve

en somme porteur d'un message.

L'auteur en question ne recule pas, pas plus que

les auteurs qui ont depuis eu à parler de l'analyse des rêves.

 

Il s'agit seulement de savoir quelle pensée,

quel accent nous lui donnerons. Et, vous le savez, j'ai attiré l'attention là-dessus dans mon rapport de Royaumont, ce n'est pas la moindre question que pose la question de la pensée à l'égard du rêve,

que certains auteurs croient pouvoir s'en détourner pour autant qu'ils y voient quelque chose comme une activité, du moins assurément, c'est quelque chose…

 

Je veux dire que le fait en effet que le rêve se présente comme une matière à discours, comme matière à élaboration discursive est quelque chose que,

si nous ne nous apercevons pas que l'inconscient n'est point ailleurs que dans les latences,

non pas de je ne sais quelle besace psychique où

il serait à l'état inconstitué, mais bel et bien,

en tant qu'inconscient, en deçà ou…

c'est une autre question

…immanent à la formulation du sujet, au discours de lui-même, à son énonciation, nous verrons comment

il est bel et bien légitime de prendre le rêve, comme il a toujours été considéré, pour la voie royale de l'inconscient.

 

Voici donc comment les choses se présentent

dans ce rêve que nous présente l'auteur.

 

Je vais commencer par lire le rêve lui-même.

Je vais montrer la façon dont les problèmes

se posent à son propos.

 

Elle nous donne d'abord un bref avertissement sur le sujet, dont nous aurons à faire grand cas.

 

Tout le chapitre devra d'ailleurs être revu, critiqué, pour nous permettre de saisir comment

ce qu'elle nous énonce est à la fois…

mieux que dans tout autre registre

…applicable sur les repères qui sont les nôtres,

et en même temps comment ces repères peut-être pourraient nous permettre de mieux nous orienter.

 

Le patient arrive à sa séance ce jour-là dans certaines conditions que je rappellerai tout à l'heure. C'est seulement après certaines associations dont vous verrez qu'elles sont extrêmement importantes, qu'il se rappelle : « Ceci me rappelle… »

Je reviendrai sur ces associations naturelles.

 

« Je ne sais pourquoi, je viens justement de penser - dit-il - à mon rêve de la nuit dernière.

C'était un rêve terrible, (tremendous). J'ai dû rêver pendant des éternités …//… je ne vais pas vous embêter avec cela pour la bonne raison que je ne m'en souviens plus. Mais c'était un rêve

très excitant, plein d'incidents et plein d'intérêt. Je me suis réveillé chaud et transpirant. »

 

[I do not know why I should now think of my dream last night. It was a tremendous dream. It went on for ages and ages. …//…I shall not bore you with it all for the simple reason that I cannot recall it. But it was an exciting dream, full of incident, full of interest. I woke hot and perspiring. p.132]

 

Il dit qu'il ne se souvient pas de cette infinité de rêve, de cette mer de rêve, mais ce qui surgit c'est cela : une scène assez courte qu'il va nous raconter.

 

« J'ai rêvé que je faisais un voyage avec ma femme…»

[I dreamt I was taking a journey with my wife around the world.... p.132]

Il y a ici une très jolie nuance qui n'est peut-être pas assez accentuée quant à l'ordre normal

des compléments dans la langue anglaise.

 

Je ne crois pas me tromper pourtant en disant que :

 

« J'avais entrepris un voyage avec ma femme autour du monde… »

 

est quelque chose qui mérite d'être noté.

Il y a une différence entre :

 

« un voyage autour du monde avec ma femme »

 

ce qui semblerait l'ordre français normal des compléments circonstanciels, et :

 

« j'ai entrepris un voyage avec ma femme autour du monde ».

 

Je crois qu'ici, la sensibilité de l'oreille

en anglais doit être la même.

 

« …nous sommes arrivés en Tchécoslovaquie, où toutes sortes de choses arrivaient. Je rencontrais une femme sur une route, une route qui maintenant me fait remémorer la route que je vous ai décrite dans deux autres rêves il y a quelque temps, et dans lesquels j'avais un jeu sexuel avec une femme devant une autre femme. »

[…and we arrived in Czechoslovakia where all kinds of things were happening. I met a woman on a road, a road that now reminds me of the road I described to you in the two other dreams lately in which I was having sexual play with a woman in front of another woman. p.132]

Là-dessus, c'est à juste titre que l'auteur change

la typographie, car c'est une réflexion latérale :

 

« C'est ainsi que cela se passait dans ce rêve. » [ Soit happened in this dream.]

 

« …Cette fois

il reprend le récit du rêve

 

« …ma femme était là pendant que l'événement sexuel se produisait. La femme que je rencontrais avait un aspect très passionné, very passionned looking… »

[…This time my wife was there while the sexual event occurred. The woman I met was very passionate looking… p.132 ]

 

Et là, changement typographique à juste titre parce que c'est un commentaire, c'est déjà une association :

 

« Et ceci me faisait me rappeler une femme que j'avais vue la veille dans un restaurant.

Elle était brune, dark, et avait les lèvres très pleines, très rouges, passionned looking…

 

Même expression, même aspect passionné.

 

« …et il est évident que si je lui avais donné le moindre encouragement, elle aurait répondu.

Elle peut bien avoir stimulé ce rêve. »

 

« Dans ce rêve, la femme voulait avoir avec moi un rapport sexuel et elle prenait l'initiative, ce qui, comme vous le savez, est une chose qui m'aide grandement… »

 

et il commente :

 

« Si la femme veut bien faire cela, je suis grandement aidé. »

 

« Dans le rêve la femme réellement était sur moi. Cela vient juste de me venir à l'esprit. Elle avait évidemment l'intention de s'introduire mon pénis. […] Je n'étais pas d'accord, mais elle était très désappointée, en sorte que je pensais que je devrais bien la masturber, but she was so désappointed

I thought I would masturbate her. » [p.133]

 

Ici, reprise du commentaire :

 

« Cela sonne tout à fait mal, wrong, d'user de ce verbe d'une façon transitive,

on doit dire : « I masturbated, je me masturbais… »

 

Le propre du verbe anglais est de ne pas avoir la forme réfléchie qu'il a dans la langue française. Quand on dit « I masturbate » en anglais cela veut dire « Je me masturbe ».

 

« …cela est tout à fait correct, mais il est tout à fait incorrect - fait-il remarquer - d'user du mot transitivement. »[39]

 

L'analyste ne manque pas de tiquer sur cette remarque du sujet, et le sujet à ce propos, fait en effet quelques remarques confirmatives, il commence d'associer sur ses propres masturbations.

Ce n'est d'ailleurs pas là qu'il en reste.

 

Voici l'énoncé de ce rêve.

Il doit amorcer l'intérêt de ce que nous allons dire. C'est, je dois dire, un mode d'exposition tout à fait arbitraire d'une certaine façon, je pourrais m'en passer.

 

Ne croyez pas non plus que ce soit la voie systématique sur laquelle je vous conseille de vous appuyer pour interpréter un rêve. C'est seulement histoire de jeter un jalon qui montre ce que nous allons chercher de voir et de démontrer.

De même que dans le rêve de FREUD, pris dans FREUD…

rêve de mort dont nous avons parlé

…nous avons pu désigner d'une façon dont vous avez pu voir en même temps qu'elle ne manque pas d'artifice, quels sont les signifiants du il est mort « selon son vœu », que son fils le souhaitait.

 

De même ici d'une certaine façon on le verra,

le point où culmine effectivement le fantasme du rêve à savoir :

« Je n'étais pas d'accord, mais elle était très désappointée,

en sorte que je pensais que je devrais la masturber. »

 

Avec la remarque…

que le sujet fait tout de suite

…que « c'est tout à fait incorrect d'employer ce verbe transitivement ».

Toute l'analyse du rêve va nous montrer que c'est effectivement en rétablissant cette intransitivité

du verbe que nous trouvons le sens véritable

de ce dont il s'agit.

 

Elle est « très désappointée… » de quoi ? Il semble que tout le texte du rêve l'indique suffisamment.

À savoir du fait que notre sujet n'est guère participant quoiqu'il indique que tout dans le rêve soit fait pour l'y inciter, à savoir qu'il serait normalement très grandement aidé dans une telle position.

 

Sans doute est­ce là ce dont il s'agit et nous dirons que la seconde partie de la phrase tombe bien dans ce que FREUD nous articule comme étant une des caractéristiques de la formation du rêve, c'est à savoir l'élaboration secondaire :

qu'il se présente comme ayant un contenu compréhensible.

 

Néanmoins le sujet nous fait remarquer lui-même

que cela ne va pas tout seul puisque le verbe même

qu'il emploie est quelque chose dont il nous indique qu'il ne trouve pas que cet emploi sonne bien.

Selon même l'application de la formule que nous donne FREUD, nous devons retenir cette remarque du sujet comme nous mettant sur la voie, sur la trace de ce dont il s'agit, à savoir de la pensée du rêve.

Et c'est là le désir.

En nous disant que « I thought… » doit comporter comme suite, que la phrase soit restituée sous la forme suivante :

« I thought she could masturbate »

 

Ce qui est la forme normale dans

laquelle le vœu se présenterait :

 

« Qu'elle se masturbe si elle n'est pas contente ! »

 

…le sujet nous indique ici avec assez d'énergie que la masturbation concerne une activité qui n'est pas transitive au sens de passant du sujet sur un autre mais, comme il s'exprime, intransitive.

 

Ce qui veut dire dans l'occasion une activité du sujet sur lui-même. Il la souligne bel et bien :

 

« Quand on dit « I masturbated » cela veut dire « je me suis masturbé ». »

 

Ceci est un procédé d'exposition, car l'important

ce n'est pas, bien entendu, de trancher sur ce sujet, encore que, je le répète, il soit important de nous apercevoir qu'ici, d'ores et déjà, immédiatement,

la première indication que nous donne le sujet

soit une indication dans le sens de la rectification de l'articulation signifiante.

 

Qu'est-ce que cela nous permet, cette rectification ?

C'est à peu près ceci :

tout ce que nous allons maintenant avoir à considérer est, au premier abord, l'entrée en jeu de cette scène, de cette séance.

 

L'auteur nous la donne par une description

qui n'est pas nécessairement une description générale du comportement de son sujet, même elle a été jusqu'à nous donner un petit préambule de ce qui concerne

sa constellation psychique.

En bref, nous aurons à y revenir puisque

ce qu'elle a mis dans ces prémisses se retrouvera dans ses résultats, et que ces résultats nous aurons à les critiquer.

Pour aller tout de suite à l'essentiel…

je veux dire : à ce qui va nous permettre d'avancer …nous allons dire qu'elle nous fait remarquer que

ce sujet est un sujet évidemment très doué et qu'il a un comportement… on le verra de mieux en mieux à mesure que nous allons centrer les choses.

 

C'est un monsieur d'un certain âge, déjà marié,


Date: 2016-03-03; view: 447


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