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TABLE DES SÉANCES 20 page

 

C'est ceci littéralement que dans telle ou telle interprétation où nous lui faisons sentir

la structuration orale, anale, ou autre de sa demande :

 

- nous ne faisons pas simplement recon­naissance du caractère anal de la demande, nous confrontons le sujet à ce carac­tère anal ou oral,

- nous n'intéressons pas simplement à quelque chose qui est immanent dans ce que nous articulons comme étant la demande du sujet, nous confrontons le sujet à cette structure de sa demande.

 

Et c'est là justement que doit balancer, osciller, vaciller l’accentuation de notre interprétation.

Car accen­tuée d'une certaine façon :

 

- nous lui apprenons à reconnaître quelque chose qui, si l'on peut dire, est à ce niveau supérieur, niveau votif, niveau de ses vœux, de ce qu'il souhaite, en tant qu'ils sont inconscients.

 

- Nous lui apprenons si l'on peut dire à parler, à se reconnaître dans ce qui correspond au D à ce niveau, mais nous ne lui donnons pas pour autant les réponses.

En soutenant l'interprétation entièrement dans

ce registre de la reconnaissance des supports signifiants cachés dans sa demande, inconscients, nous ne faisons rien d'autre.

 

Si nous oublions ce dont il s'agit…

c'est-à-dire de confronter

le sujet avec sa demande

…nous ne nous apercevons pas que ce que

nous produisons c'est juste­ment le collapse, l'effacement de la fonction du sujet comme tel dans la révéla­tion de ce vocabulaire inconscient,

nous sollicitons le sujet de s'effacer et de disparaître.

Et c'est bel et bien dans beaucoup de cas ce dont il s'agit.

 

C'est à savoir que dans « un certain apprentissage »

que l'on peut faire dans l'analyse de l'inconscient, d'une certaine façon, ce qui disparaît, ce qui fuit, ce qui est de plus en plus réduit, ce n'est rien d'autre que cette exigence qui est celle du sujet de se manifester au-delà de tout cela dans son être.

 

À le ramener sans cesse au niveau de la demande

on finit bien par quelque côté…

et c'est ce que l'on appelle « dans une

certaine technique » l'analyse des résistances

par réduire purement et simplement ce qui est son désir.

Or s'il est simple et facile de voir :

 

- que dans la relation du sujet à l'Autre,

la réponse se fait rétroactivement et ailleurs,

 

- que là quelque chose retourne en arrière sur

le sujet pour le confirmer dans le sens de la demande, pour l'identi­fier à l'occasion à sa propre demande,

 

…il est clair de même…

au niveau où le sujet cherche à se situer,

à se reconnaître justement dans ce qu'il est

au delà de cette demande :

 

- qu'il y a une place pour la réponse,



- que cette place pour la réponse, là schématisée par S signifiant de A barré, S(A).

 

…c'est-à-dire le rappel :

 

- que l'Autre lui aussi, est marqué par le signifiant,

- que lui aussi - l'Autre - est aboli d'une certaine façon dans le discours,

 

…cela n'est rien qu'indiquer un point théorique dont nous verrons la forme qu'il doit prendre.

 

Cette forme, elle est essentielle­ment, justement

la reconnaissance de ce qu'a de châtré tout ce qui, de l'être vivant, tente de s'approcher de l'être vivant tel qu'il est évoqué par le langage.

Et bien entendu, ce n'est point à ce niveau que nous pouvons d'abord donner la réponse.

 

Mais par contre, respecter, viser, explorer, utiliser ce que déjà on exprime au­-delà de ce lieu de la réponse chez le sujet, et qui est représenté par la situation imaginaire

où lui-même se pose, se maintient, se suspend comme dans une sorte de position qui assurément participe par certains côtés des artifices de la défense,

c'est bien cela qui fait l'ambiguïté de tellement

de manifestations du désir, du désir pervers par exemple.

 

C'est pour autant que là, quelque chose s'exprime

qui est le point le plus essentiel où l'être du sujet tente de s'affirmer.

 

Et ceci est d'autant plus important à considérer qu'il faut considérer que c'est précisément là,

en ce lieu même, que doit se produire ce que nous appelons si aisément « l'objet achevé », « la maturation génitale », autrement dit tout ce qui constituera…

comme s'exprime quelque part bibliquement M. JONES

…les rapports de l'homme et de la femme, se trouvera…

du fait que l'homme est un sujet parlant

…marqué des difficultés structurelles qui sont celles qui s'expriment dans ce rapport du S avec le (a).[Sàa]

 

 

Pourquoi ?

 

Parce que précisément, si l'on peut dire que jusqu'à un certain moment, un certain état, un certain temps du développement, le vocabulaire, le code de la demande peut passer dans un certain nombre de relations, lesquelles comportent un objet amovible…

à savoir la nourriture pour ce qui est du

rapport oral, l'excrément pour ce qui est du rapport anal,

pour nous limiter pour l'ins­tant à ces deux-là

…quand il s'agit du rapport génital il est bien évident que ce n'est que par une espèce d'emprunt,

de prolongation de ce morcellement signi­fiant du sujet

dans le rapport de la demande que quelque chose peut nous appa­raître…

et nous apparaît en effet, mais à titre morbide, à titre de toutes ces ­incidences symptomatiques

…à savoir le phallus.

 

Pour une très simple et bonne raison, c'est que bel et bien le phallus ne l'est pas cet objet amovible, qu'il ne le devient que par son passage au rang de signifiant et que tout ce dont il s'agit dans

une maturation génitale complète repose sur ceci

que tout ce qui chez le sujet doit se présenter comme étant ici l'achèvement de son désir est bien,

pour le dire en clair, quelque chose qui ne peut pas se demander.

Et l'essence de la névrose, et ce à quoi nous avons affaire, consiste très préci­sément en ceci :

que ce qui ne peut pas se demander sur ce terrain…

chez juste­ment le névrosé, ou dans le phénomène névrotique, à savoir dans ce qui apparaît de plus ou moins sporadique dans l'évolution de tous les sujets qui participent de la structure de la névrose

…consiste justement…

on retrouve toujours cette structure

…en ceci que ce qui est de l'ordre du désir s'inscrit, se formule, dans le registre de la demande.

 

Au cours d'une relecture que je faisais récemment

de M. JONES, je reprenais tout ce qu'il a écrit

sur La phase phallique[35] :

c'est très saisissant à tout instant ce qu'il apporte de son expérience la plus fine, la plus directe :

 

« Je voudrais rela­ter quelque chose d'un très grand nombre de patients masculins qui présentent une déficience à achever ou à accomplir leur virilité en relation à d'autres hommes ou à des femmes, et à montrer que leur failure, leur manque dans cette occasion, leur achoppement, et de la façon la plus stricte […] leur attitude de besoin d'abord d'acquérir quelque chose des femmes, quelque chose que pour une bonne raison, ils ne peuvent jamais réellement acquérir ».

 

« Pourquoi ? » dit JONES, et quand il dit « pourquoi ? » dans son article et dans son contexte c'est un vrai pourquoi .

 

Il ne sait pas pourquoi mais il le constate.

Il le ponctue comme un point d'horizon, une ouverture,

une perspective, un point où les guides lui échappent.

 

« Pourquoi un acte, c'est imparfait. Aussi peut-il donner au garçon ce sentiment de la possession imparfaite de son propre pénis. Je suis tout à fait convaincu que les deux choses sont tout à fait intimement reliées l'une à l'autre, alors que la connexion logique entre ces deux choses

n'est certainement pas évi­dente. » [ La Psychanalysen°7, pp. 282-3 ]

 

En tout cas pas évidente pour lui…

 

À tout instant nous retrouvons ces détails sur

la phénoménologie la plus affleurante, je veux dire les successions nécessaires par lesquelles un sujet se glisse, pour arriver à l'action pleine de son

désir, les préalables qui lui sont nécessaires.

Nous pouvons les reconstituer, retrouver ce que j'appellerai les cheminements labyrinthiques où se marque le fait essentiel de la position que le sujet a prise dans cette référence, dans cette relation, structurale pour lui, entre désir et demande.

 

Et si le maintien de la position incestueuse

dans l'inconscient est quelque chose qui a un sens,

et qui a des conséquences effectivement diver­sement ravageantes sur les manifestations du désir,

sur l'accomplissement du désir du sujet,

ce n'est justement pour rien d'autre que ceci :

c'est que la position dite incestueuse conservée quelque part dans l'inconscient, c'est justement cette position de la demande.

 

Le sujet à un moment dit-on…

et c'est ainsi que s'exprime M. JONES

…a à choisir entre son objet incestueux et son sexe. S'il veut conserver l'un, il doit renoncer à l'autre. Je dirai que ce entre quoi et quoi il a à choisir

à tel moment initial, c'est entre sa demande et son désir.

 

Reprenons maintenant…

après ces indications générales

…le cheminement dans lequel je désire vous introduire pour vous montrer la commune mesure qu'a cette structuration du désir et comment effectivement

elle se trouve impliquée.

 

Les éléments imaginaires pour autant qu'ils…

ils doivent être infléchis, ilsdoi­vent être pris dans le jeu nécessaire de la partie signifiante

pour autant qu'il est commandé - ce jeu –

par la structure double du « votif » et du « quésitif ».

 

Prenons un fantasme, le plus banal, le plus commun, celui que FREUD lui-même a étudié, auquel il a accordé une attention spéciale, le fantasme « On bat un enfant ».

Reprenons-le maintenant, avec la perspective qui est celle dont nous nous approchons, pour essayer

de saisir comment peut se formuler la nécessité

du fantasme en tant que support du désir.

FREUD, parlant de ces fantasmes tels qu'il les a observés sur un certain nombre de sujets à l'époque avec une prédominance chez les femmes, nous dit que la pre­mière phase de la Schlag fantasie est restituée…

pour autant qu'elle parvient à être réévoquée

soit dans les fantasmes, soit dans les souvenirs du sujet

…par la phrase suivante :

 

« Der Vater schlägt das Kind »

et que l'enfant qui est battu dans l'occa­sion,

est par rapport au sujet ceci :

 

« Le père bat l'enfant que je hais. »

 

Nous voici donc portés par FREUD, du point initial

au cœur même de quelque chose qui se situe dans

la qualité la plus aiguë de l'amour et de la haine, celle qui vise l'autre dans son être.

Et pour autant :

- que cet être dans cette occasion est soumis au maximum de la déchéance, dans la valorisation symbolique

- que par la vio­lence et le caprice paternel,

il est là.

 

L'injure ici, si on l'appelle narcissique est quelque chose qui en somme, est totale. Elle vise, chez le sujet haï, ce qui est demandé au-delà de toute demande.

Elle vise ceci qu'il est absolument frustré, privé d'amour.

 

Le caractère de déchéance subjective qui est lié

pour l'enfant à la rencontre avec la première punition corporelle laisse des traces diverses suivant le caractère diversement répété.

 

Et chacun peut constater à l'époque où nous vivons, où ces choses sont extrêmement ménagées aux enfants que, s'il arrive qu'après qu'un enfant n'ait jamais été battu, il soit l'objet une fois de quelques sévices, fussent-ils le plus justifiés, du moins

à une époque relativement tardive, on ne saurait imaginer les conséquences, au moins sur l'instant, prostrantes qu'a cette expérience pour l'enfant.

Quoi qu'il en soit, nous pouvons considérer comme donné que l'expérience primitive est bien là ce dont il s'agit, telle que FREUD nous l'exprime :

 

« Entre cette phase et la suivante il doit se passer quelques grosses transformations ».

 

En effet cette seconde phase, FREUD nous l'exprime ainsi :

 

« la personne qui bat est restée être le père, mais l'enfant battu est devenu régulièrement, dans

la règle, l'enfant du fantasme lui-même. Le fantasme est à un très très haut degré teinté de plaisir,

et s'accomplit d'une façon tout à fait significative à laquelle nous aurons affaire plus tard »

 

Et pour cause !

 

« Sa formule articulée est maintenant ainsi: je suis battu par le père. »

Mais FREUD ajoute que ceci qui est :

 

« la plus importante et la plus lourde en conséquence de toutes les phases, nous pouvons dire d'elle quand même dans un certain sens qu'elle n'a jamais d'existence réelle. Elle n'est jamais en aucun cas ré-évoquée, elle n'est jamais portée à la conscience. Elle est une construction de l'analyse,

mais elle n'en est pas moins une nécessité. »

 

Je crois qu'on ne soupèse pas assez les conséquences d'une telle affirmation chez FREUD.

En fin de compte, puisque nous ne la rencontrons jamais, cette phase la plus significative, il est tout de même très important de voir…

puisqu'elle aboutit à une troisième

phase, la phase en question

…qu'il est nécessaire que nous concevions cette seconde phase comme […] et cherchée par le sujet.

 

Et bien entendu, ce quelque chose qui est cherché nous intéresse au plus haut degré, puisque ce n'est rien d'autre que la formule du masochisme primordial, c'est-à­-dire justement ce moment où le sujet va chercher au plus près sa réalisation à lui, de sujet, dans la dialectique signifiante.

 

Quelque chose d'essentiel…

comme dit FREUD à juste titre

…s'est passé entre la première et la seconde phase.

C'est à savoir ce quelque chose où il a vu l'autre comme précipité de sa dignité de sujet érigé, de petit rival.

 

Quelque chose s'est ouvert en lui qui lui fait percevoir :

- que c'est dans cette possibilité même d'annulation subjective que réside tout son être en tant qu'être existant,

- que c'est là, en frôlant au plus près cette abolition, qu'il mesure la dimension même dans laquelle il subsiste comme être, sujet à vouloir, comme être qui peut émettre un vœu.

 

Qu'est-ce que nous donne toute la phénoménologie

du masochisme, telle qu'il faut bien tout de même aller la chercher dans la littérature masochiste, qu'elle nous plaise ou qu'elle ne nous plaise pas, que ce soit pornographique ou pas ?

 

Prenons un roman célèbre, ou un roman récent paru chez une maison demi clandestine.

Qu'est-ce que l'essence du fantasme masochiste

en fin de compte ?

 

C'est la représentation par le sujet de quelque chose, d'une pente, d'une série d'expériences imaginées, dont le versant, dont le rivage tient essentiellement à ceci qu'à la limite, il est purement et simplement traité comme une chose, comme quelque chose qui à

la limite se marchande, se vend, se maltraite, est annulé dans toute espèce de possibilité à proprement parler « votive » de se saisir autonome.

 

Il est traité comme un fantasme, comme un chien dirons-nous, et pas n'importe quel chien, un chien qu'on maltraite, précisément comme un chien déjà mal­traité.

 

Ceci c'est la pointe, le point pivot, la base de transformation supposée chez le sujet qui cherche à trouver où est ce point d'oscillation, ce point d'équilibre, ce produit de ce S qui est ce en quoi

il a précisément à entrer, s'il entre, si une fois entré dans la dialectique de la parole il a quelque part à se formuler comme sujet.

 

Mais en fin de compte, le sujet névrotique est comme PICASSO : « il ne cherche pas, il trouve »…

car c'est ainsi que s'est exprimé un jour PICASSO …for­mule vraiment souveraine.

 

Et à la vérité, il y a une espèce de gens qui cherche et il y a ceux qui trouvent, croyez-moi : les névrosés

à savoir tout ce qui se pro­duit de spontané

de cette étreinte de l'homme avec sa parole

…trouvent.

 

Et je ferai remarquer que « trouver » vient du mot latin « tropus », très expressément de ce dont je parle sans cesse : des difficultés de rhétorique.

Le mot qui dans les langues romanes désigne « trouver »…

au contraire de ce qui se passe dans les langues germaniques où c'est une autre racine qui sert pour cela

…il est curieux qu'il soit emprunté au langage

de la rhétorique.

 

Suspendons-nous un instant sur ce moment tiers,

au point où le sujet a trouvé. Celui-là nous l'avons tout de suite, il vaut peut-être de s'y arrêter.

 

Dans le fantasme On bat un enfant qu'est-ce qu'il y a ?

ce qui bat, c'est « on », c'est tout à fait clair,

et FREUD y insiste.

 

Il n'y a rien à faire, on lui dit : mais qui bat ?

C'est un tel ou un tel ?

Le sujet est vraiment évasif.

 

Ce n'est qu'après une certaine éla­boration interprétative…

quand on aura retrouvé la première phase

…qu'on pourra y retrouver une certaine figure ou image paternelle sous cette forme, la forme où

le sujet a trouvé son fantasme, en tant que

son fantasme sert de support à son désir,

à l'accomplissement masturbatoire.

 

À ce moment là, le sujet est parfaitement neutralisé. Il est « on ».

Et quant à ce qui est tant battu, ce n'est pas moins difficile à saisir, c'est multiple : immer nur Buben, beaucoup d'enfants, des garçons, nur Mädel quand

il s'agit de la fille, mais pas forcément avec

un rapport obligatoire entre le sexe de l'enfant

qui fantasme et le sexe de l'image fantasmée.

 

Les plus grandes variations, les plus grandes incertitudes règnent aussi sur ce thème

où nous savons bien que par quelque côté :

que ce soit a ou a' :

 

 

que ce soit i(a) ou (a) :

 

 

l'enfant, jusqu'à un certain point, participe puisque c'est lui qui fait le fantasme.

 

Mais enfin, nulle part

d'une façon précise, d'une façon non-équi­voque, d'une façon qui ne soit pas précisément indéfiniment oscillante

…l'enfant se situe.

Mais ce sur quoi ici nous aimerions mettre l'accent, c'est sur quelque chose de fort voisin de ce que

j'ai appelé tout à l'heure la répartition entre

les éléments intra-subjectifs du rêve.

 

D'une part dans le fantasme sadique…

celui-ci est dans les fantasmes qu'on peut observer à peu près dans leur plus grande expansion

…je demanderai où est l'affect accentué ?

 

L'affect accentué…

de même qu'il était dans le rêve porté sur

le sujet rêvant cette forme de la douleur

…est incontesta­blement un fantasme sadique,

porté sur l'image fantasmée du partenaire :

c'est le partenaire, non pas tellement en tant

qu'il soit battu, qu'en tant qu'il va l'être,

ou qu'il ne sait même pas comment il va l'être.

 

Cet élément extraordinaire sur lequel je reviendrai

à propos de la phé­noménologie de l'angoisse, et où déjà je vous indique cette distinction qui est dans le texte de FREUD…

mais dont naturellement jamais personne

n'a fait le moindre état à propos de l'angoisse

…entre ces nuances qui séparent :

 

- la perte pure et simple du sujet dans la nuit

de l'indétermination subjective,

 

- et ce quelque chose qui est tout différent

et qui est déjà avertissement, érection, si l'on peut dire, du sujet devant le danger et qui, comme tel, est articulé par FREUD

dans Inhi­bition, symptôme, angoisse, où FREUD introduit une distinction encore plus éton­nante,

car elle est tellement subtile, phénoménologique, qu'elle n'est pas facile à traduire en français :

entre abwarten que j'essayerais de traduire par « subir », « n'en pouvoir mais », « tendre le dos »,

et erwarten qui est « s'attendre à ».

 

C'est dans ce registre, dans cette gamme que se situe, dans le fantasme sadique, l'affect accentué, et pour autant qu'il est attaché à l'autre, au partenaire,

à celui qui est en face, dans l'occasion petit(a).

En fin de compte où est-il ce sujet qui dans cette occasion, est en proie à quelque chose qui lui manque justement pour savoir où il est ?

 

Il serait facile de dire qu'il est entre les deux.

J'irai plus loin, je dirai qu'en fin de compte le sujet l'est tellement, vraiment entre les deux, que s'il y a quelque chose ici à quoi il soit identique, ou qu'il illustre d'une façon exemplaire, c'est le rôle de ce avec quoi on frappe, c'est le rôle de l'instrument.

 

C'est à l'instrument [Φ] qu'il est ici en fin de compte identique, puisque l'instrument ici nous révèle…

et toujours à notre stupeur, et toujours

a la plus grande raison de nous étonner,

sauf à ce que nous ne voulions pas voir

…qu'il intervient très fréquemment comme

le per­sonnage essentiel dans ce que nous essayons d'articuler de la structure imagi­naire du désir.

 

Et c'est bien là ce qui est le plus paradoxal,

le plus avertissant pour nous, c'est qu'en somme c'est sous ce signifiant…

ici tout à fait dévoilé dans sa nature de signifiant

…que le sujet vient à s'abolir en tant qu'il

se saisit en cette occasion dans son être essentiel, s'il est vrai qu'avec SPINOZA, nous puissions dire que cet être essentiel, c'est son désir.

 

Et en effet, c'est à ce même carrefour que nous sommes amenés chaque fois que se pose pour nous la problématique sexuelle. Si le point de pivot d'où nous somme partis il y a deux ans, qui était justement celui de la phase phallique chez la femme, est constitué par ce point de relais où JONES revient toujours au cours de sa discussion, pour en repartir, pour l'élaborer, pour vraiment le […], le texte de JONES sur ce sujet a la valeur d'une élaboration analytique :

le point central c'est ce rapport de la haine de la mère

avec le désir du phallus, c'est de là que FREUD est parti.

 

C'est autour de cela qu'il fait partir le caractère vraiment fonda­mental, génétique, de l'exigence phallique, au débouché de l'œdipe chez le gar­çon, dans l'entrée de l'œdipe pour la femme.

 

C'est ce point de connexion : haine de la mère,désir du phallus,

ce qui est le sens propre de ce Penisneid.

 

Or JONES, à juste titre, souligne les ambiguïtés qui sont rencontrées chaque fois que nous nous en servons.

 

Or, si c'est le désir d'avoir un pénis à l'égard d'un autre

c'est-à-dire une rivalité

…il faut quand même qu'il se présente sous un aspect ambigu qui nous montre bien que c'est au-delà

qu'on doit chercher son sens.

 

Le désir du phallus, cela veut dire désir médiatisé

par le médiatisant-phal­lus, rôle essentiel que joue

le phallus dans la médiatisation du désir.

 

Ceci nous amène à poser…

pour introduire ce que nous aurons à développer ultérieurement dans notre analyse de la construction du fantasme, à ce carrefour qui est celui-ci

…que le problème en fin de compte est de savoir comment va pouvoir être soutenu ce rapport du signifiant phallus dans l'expérience imagi­naire qui est la sienne,


Date: 2016-03-03; view: 529


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