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TABLE DES SÉANCES 14 page

de révélation

…mais en même temps, au moment même où il nous parle…

à deux reprises au moins dans la Traumdeutung

de la andere Schauplatz, il sou­ligne toujours

qu'il ne s'agit nullement d'un autre lieu neurologique.

 

Nous disons que cet « autre lieu » est à chercher dans

la structure du signifiant lui-même.

 

Alors ce que j'essaie de vous montrer ici, c'est

la structure du signifiant lui-même, dès que le sujet s'y engage…

je veux dire avec les hypothèses minimales qu'exige le fait qu'un sujet entre dans son jeu

…je dis dès que le signifiant étant donné et le sujet étant défini comme ce qui va y entrer dans le signifiant, et rien d'autre, les choses s'ordonnent nécessairement.

 

Et à partir de cette nécessité, toutes sortes

de conséquences vont découler de ceci, qu'il y a

une topologie dont il faut et dont il suffit que nous

la concevions comme constituée par deux chaînes superposées,

et c'est dans cela que nous nous avançons.

 

Ici, au niveau du rêve d'Anna FREUD,

comment les choses se présentent-elles ?

 

Il est exact qu'elles se présentent d'une façon problématique, ambiguë, qui per­met à FREUD,

qui légitime jusqu'à un certain point de distinguer une différence entre le rêve de l'enfant et le rêve de l'adulte.

 

Où se situe la chaîne des nominations qui constitue le rêve d'Anna FREUD ? Sur la chaîne supérieure ou sur la chaîne inférieure ?

 

C'est une question dont vous avez pu remarquer

que la partie supérieure du graphe représente cette chaîne sous la forme pointillée, mettant l'accent

sur l'élément de discontinuité du signifiant, alors que la chaîne inférieure du graphe, nous la représentons continue.

 

Et d'autre part je vous ai dit que bien entendu dans tout processus les deux chaînes sont intéressées.

 

Au niveau où nous posons la question, qu'est-ce que veut dire la chaîne infé­rieure ?

 

La chaîne inférieure au niveau de la demande, et pour autant que je vous ai dit que le sujet en tant que parlant y prenait cette solidité empruntée à la soli­darité synchronique du signifiant, il est bien évident que c'est quelque chose qui participe de l'unité de la phrase, de ce quelque chose qui a fait parler d'une façon qui a fait couler tellement d'encre, de la fonction de l'holophrase,

de la phrase en tant que « tout ».

 

Et que l'holophrase existe, ce n'est pas douteux, l'holophrase a un nom, c'est l'interjection.

 

Si vous voulez, pour illustrer au niveau de la demande

ce que représente la fonction de la chaîne inférieure, c'est :



« du pain ! », ou « au secours ! »

 

Je parle dans le discours universel, je ne parle pas du discours de l'enfant pour l'instant.

 

Elle existe cette forme de phrase, je dirais même

que dans certains cas elle prend une valeur tout

à fait pressante et exigeante.

 

C'est de cela qu'il s'agit, c'est l'arti­culation

de la phrase, c'est le sujet en tant que ce besoin…

qui sans doute doit pas­ser

par les défilés du signifiant

…en tant que ce besoin est exprimé d'une façon déformée mais du moins monolithique, à ceci près que le monolithe dont il s'agit c'est le sujet lui-même,

à ce niveau, qui le constitue.

 

Ce qui se passe dans l'autre ligne, c'est tout à fait autre chose. Ce que l'on peut en dire n'est pas facile à dire, et pour une bonne raison,

c'est que c'est juste­ment ce qui est à la base de

ce qui se passe dans la première ligne, celle du bas.

 

Mais assurément ce que nous voyons, c'est que même dans quelque chose qui nous est donné pour aussi primitif que ce rêve d'enfant, le rêve d'Anna FREUD, quelque chose nous marque qu'ici, le sujet n'est pas simplement constitué dans la phrase et par la phrase, au sens où quand l'individu, ou la foule, ou l'émeute crie : « du pain ! », on sait très bien que là tout

le poids du message porte sur l'émetteur.

 

Je veux dire que c'est lui l'élément dominant, et on sait même que ce cri à lui tout seul suffit justement dans les formes que je viens d'évoquer, à le constituer, cet émetteur, même s'il est à cent bouches, à mille bouches, comme un sujet bel et bien unique. Il n'a pas besoin de s'annoncer, la phrase l'annonce suffisamment.

Alors que nous nous trouvons tout de même devant ceci, que le sujet humain, quand il opère avec

le langage, se compte, et c'est même tellement

sa position primitive que je ne sais pas si vous vous souvenez d'un certain test de M. BINET, à savoir les difficultés qu'a le sujet à franchir cette étape que je trouve quant à moi bien plus suggestive que telle ou telle étape indiquée par M. PIAGET, et cette étape…

que je ne vous dirai pas parce que

je ne veux pas entrer dans le détail

…paraît comme distinctive et consiste à ce que le sujet s'aperçoive qu'il y a quelque chose qui cloche à la phrase : « J'ai trois frères, Paul, Ernest et moi. »

 

Jusqu'à une étape assez avancée, cela lui paraît tout naturel et pour une meilleure raison, parce qu'à vrai dire tout est là de l'implication du sujet humain dans l'acte de la parole : c'est qu'il s'y compte, c'est qu'il s'y nomme, et que par conséquent c'est là l'expres­sion, si je puis dire, la plus naturelle,

la plus coordonnée.

 

Simplement l'enfant n'a pas trouvé la bonne formule qui serait évidemment celle-ci : « Nous sommes trois frères, Paul, Ernest et moi », mais à ceci près que nous serions très loin d'avoir à lui reprocher d'en donner les ambiguïtés de la fonction de l'être et de l'avoir.

 

Il est clair qu'il faut qu'un pas soit franchi

pour qu'en somme ce dont il s'agit, à savoir

que la distinction du « je » en tant que sujet de l'énoncé

et du « je » en tant que sujet de l'énonciation, soit faite,

car c'est de cela qu'il s'agit.

 

Ce qui s'articule au niveau de la première ligne quand nous faisons le pas sui­vant, c'est le procès de l'énoncé. Dans notre rêve de l'autre jour « il est mort ». Mais quand vous annoncez quelque chose de semblable dans lequel, je vous fais remarquer en passant, toute la nouveauté de la dimension qu'introduit la parole dans le monde est déjà impliquée, car pour pouvoir dire « il est mort », ça ne peut que se dire, autrement dit, dans toute autre perspective que celle du dire,

« il est mort » ça ne veut absolument rien dire.

« Il est mort », c'est : « il n'est plus », donc il n'a pas

à le dire, il n'est déjà plus là.

Pour dire « il est mort », il faut que ce soit déjà un être supporté par la parole. Mais ceci on ne demande à per­sonne de s'en apercevoir, bien entendu, mais simplement par contre de ceci, c'est que l'acte de l'énonciation de « il est mort » exige communément dans le

dis­cours lui-même toutes sortes de repères qui se distinguent des repères pris à par­tir de l'énoncé du procès.

 

Si ce que je dis là n'était pas évident, toute

la grammaire se volatiliserait. Je suis en train simplement de vous faire remarquer pour l'instant

la nécessité de l'usage du futur antérieur,

pour autant qu'il y a deux repérages du temps.

 

Un repérage du temps concernant l'acte

dont il va s'agir :

 

« À telle époque je serai devenu son mari. »

 

Par exemple, et il s'agit du repérage de ce qui va

se transfor­mer par mariage dans l'énoncé.

 

Mais d'autre part, parce que vous l'exprimez dans le terme du futur antérieur, c'est au point actuel d'où vous parlez, de l'acte d'énonciation qui vous repère.

 

Il y a donc deux sujets, deux « je », et l'étape à fran­chir pour l'enfant au niveau de ce test de BINET, à savoir la distinction de ces deux « je », me paraît quelque chose qui n'a littéralement rien à voir

avec cette fameuse « réduction à la réciprocité » dont PIAGET nous fait le pivot essentiel quant à l'appré­hension de l'usage des pronoms personnels.

 

Mais laissons donc ceci pour l'instant de côté.

Nous voilà arrivés à quoi ?

 

À l'appréhension de ces deux lignes comme représentant :

 

- l'une ce qui se rapporte au procès de l'énonciation,

- l'autre au procès de l'énoncé.

 

Quelles soient deux, ça n'est pas que chacune représente une fonction, c'est que toujours cette duplicité, chaque fois qu'il va s'agir des fonctions du langage, nous devions la retrouver.

 

Disons encore que non seulement elles sont deux, mais qu'elles auront toujours des structurations opposées, discontinue ici par exemple pour l'une quand l'autre est continue, et inversement.

 

Où se situe l'articulation d'Anna FREUD ?

 

Ce à quoi sert cette topologie, ce n'est pas à ce que je vous donne la réponse, je veux dire que je déclare comme cela tout de go parce que ça m'irait, ou même parce que je verrais un petit peu plus loin

étant donné que c'est moi qui ai fabriqué le truc

et que je sais où je vais, que je vous dise :

elle est ici ou là.

 

C'est que la question se pose.

 

La question se pose de ce que représente cette articulation dans l'occasion, qui est la face sous laquelle se présente pour nous la réalité du rêve d'Anna FREUD, et qui chez cette enfant qui a été fort bien capable de percevoir le sens de la phrase

de sa nourrice…

vrai ou faux, FREUD l'implique, et FREUD

le suppose, et à juste titre bien entendu, car une enfant de dix-neuf mois comprend très bien que sa nourrice va lui faire un « emmerde­ment »

…s'articule sous cette forme que j'ai appelée floculée :

 

- cette succession de signifiants dans un certain ordre,

 

- ce quelque chose qui prend sa forme de son empilement, de sa superposition si je puis dire, dans une colonne, du fait de se substituer les unes aux autres,

 

- ces choses comme autant – chacune - de métaphores de l'autre.

 

Ce qu'il s'agit alors de faire jaillir, est à savoir la réalité de la satis­faction en tant qu'inter-dite, et nous n'irons pas avec le rêve d'Anna FREUD plus loin.

 

Néanmoins nous ferons le pas suivant.

Alors, une fois que nous aurons suf­fisamment commencé de débrouiller cette chose en nous demandant maintenant ce que, puisqu'il s'agit de topologie

du refoulement, ce à quoi va pouvoir nous servir

ce que nous commençons d'articuler quand il s'agit

du rêve de l'adulte, à savoir comment, quelle est

la véritable différence entre :

 

- ce que nous voyons bien être une certaine forme que prend le désir de l'enfant à cette occasion dans le rêve,

 

- et une forme assurément plus compliquée puisqu'elle va donner bien plus de tintouin,

en tout cas dans l'interprétation, à savoir ce qui se passe dans le rêve de l'adulte.

 

FREUD là-dessus ne fait aucune espèce d'ambiguïté,

il n'y a aucune difficulté, il suffit de lire l'usage et la fonction de ce qui intervient, c'est de l'ordre de la cen­sure.

 

La censure s'exerce très exactement en ceci que j'ai pu illustrer au cours de mes séminaires antérieurs. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la fameuse his­toire qui nous avait tant plu, celle de :

 

« Si le roi d'Angleterre est un con alors tout est permis. »[21]

 

Dit la dactylo prise dans la révolution irlandaise. Mais ce n'était pas de cela qu'il s'agissait.

 

Je vous en avais donné une autre explication,

à savoir ce qui est dans FREUD pour expliquer

les rêves de châtiment.

 

Tout spécialement nous avions supposé la loi : « Quiconque dira que le roi d'Angleterre est un con aura la tête tranchée. »

 

Et je vous évoquais :

la nuit suivante je rêve que j'ai la tête tranchée !

Il y a des formes plus simples encore que FREUD également articule.

Puisque depuis quelques temps on réussit à me faire lire Tintin, je lui emprunterai mon exemple.

J'ai une manière de franchir la censure quand il s'agit de ma qualité de Tintinesque, je peux articuler tout haut :

« Quiconque dira devant moi que le général TAPIOCA

ne vaut pas mieux que le général ALCAZAR, aura affaire à moi. »

 

Or, il est bien clair que si j'articule une chose semblable, ni les partisans du géné­ral TAPIOCA,

ni ceux du général ALCAZAR ne seront satisfaits,

et je dirais que ce qui est bien plus surprenant, c'est que les moins satisfaits seront ceux qui seront les partisans des deux.

 

Voilà donc ce que nous explique FREUD de la façon

la plus précise, c'est qu'il est de la nature de ce qui est dit de nous mettre devant une difficulté très très particulière qui en même temps ouvre également des possibilités très spéciales. Ce dont il s'agit est simplement ceci : ce à quoi l'enfant avait affaire, c'était à l'inter-dit, au « dit que non ».

 

Tout le procès de l'éducation, quels que soient les principes de la censure, va donc former ce « dit que non », puisqu'il s'agit d'opérations avec le signifiant,

en un dicible, et ceci suppose aussi que le sujet s'aperçoive que le « dit que non », s'il est dit,

et même s'il n'est pas exécuté, reste dit.

 

De là le fait que de « ne pas le dire » est distinct

d'« obéir à ne pas le faire », autrement dit que la vérité du désir

est à elle seule une offense à l'autorité de la loi.

 

Alors l'issue offerte à ce nouveau drame est

de censurer cette vérité du désir.

Mais cette censure n'est pas quelque chose qui,

de quelque façon qu'elle s'exerce, puisse se soutenir d'un trait de plume, parce que là c'est le procès de l'énoncia­tion qui est visé, et que pour l'empêcher,

quelque pré-connaissance du procès de l'énoncé est nécessaire, et que tout discours destiné à bannir cet énoncé

du pro­cès de l'énoncé va se trouver en délit

plus ou moins flagrant avec sa fin. C'est la matrice de cette impossibilité qui à ce niveau…

et elle vous donnera bien d'autres matrices

…est donnée dans notre graphe.

 

Le sujet, du fait d'articuler sa demande, est pris dans un discours dont il ne peut faire qu'il n'y soit lui-même bâti en tant qu'agent de l'énonciation,

ce pourquoi il ne peut y renoncer sans cet énoncé, car c'est s'effacer alors tout à fait comme sujet, sachant ce dont il s'agit.

 

Le rapport de l'une à l'autre de ces deux lignes

du procès de l'énonciation avec le procès de l'énoncé,

c'est bien simple, c'est toute la grammaire !

 

Une gram­maire rationnelle qui s'articule dans ces termes…

si la chose vous amuse je pourrai vous dire où

et comment, en quels termes et en quels tableaux

ceci a été articulé, mais pour l'instant ce à quoi nous avons affaire est ceci, c'est que nous voyons que lorsque le refoulement s'introduit, il est absolument nécessaire que le sujet s'efface et disparaisse au niveau du pro­cès de l'énonciation.

 

Comment, par quelles voies empiriques le sujet accède-t-il à cette possibilité ?

 

Il est tout à fait impossible même de l'articuler si nous ne voyons pas quelle est la nature de ce procès de l'énonciation.

 

Je vous l'ai dit :

toute parole part de ce point de croisement que

nous avons désigné par le point A, c'est-à-dire

que toute parole en tant que le sujet y est impliqué, est discours de l'Autre.

C'est pour cela précisément que d'abord, l'enfant ne doute pas que toutes ses pensées ne soient connues, c'est parce que la définition d'une pensée n'est pas, comme ont dit les psychologues, quelque chose qui serait un acte amorcé.

 

La pensée est avant tout quelque chose qui participe de cette dimension du non-dit que je viens d'introduire par la distinction du procès de l'énonciation et du procès de l'énoncé, mais que ce non-dit subsiste bien entendu,

en tant que pour qu'il soit un non-dit, il faut dire,

il faut le dire au niveau du procès de l'énonciation, c'est­-à-dire en tant que discours de l'Autre.

 

Et c'est pourquoi l'enfant ne doute pas un seul instant que ce qui représente pour lui ce lieu où

se tient ce discours, c'est-à-dire ses parents,

ne sachent toutes ses pensées.

 

C'est en tout cas son premier mouvement.

C'est un mouvement qui subsistera aussi longtemps qu'il ne se sera pas introduit quelque chose

de nouveau que nous n'avons pas encore ici articulé concernant ce rapport de la ligne supérieure avec

la ligne inférieure, à savoir ce qui les maintient, en dehors de la grammaire, dans une certaine distance.

 

La grammaire, je n'ai pas besoin de vous dire comment elle les maintient à distance. Les phrases comme :

- « Je ne sache pas qu'il soit mort. »,

- « Il n'est pas mort, que je sache. »,

- « Je ne savais pas qu'il fût mort. »,

- « C'est la crainte qu'il ne fût mort. ».

 

Tous ces taxièmes subtils qui vont du subjonctif ici à un « ne », que M. LE BIDOIS appelle…

d'une façon véritablement incroyable

chez un philologue qui écrit dans Le Monde !

le « ne explétif ».

 

Tout ceci est fait pour nous montrer que toute

une partie de la grammaire, la partie essentielle, les taxièmes, sont faits pour main­tenir l'écart nécessaire entre ces deux lignes.

 

Je vous projetterai la prochaine fois sur ces deux lignes les articulations dont il s'agit, mais pour

le sujet qui n'a pas encore appris ces formes subtiles il est bien clair que la distinction des deux lignes se fait bien avant.

 

Il y a des conditions exi­gibles, et ce sont celles-là qui forment la base de l'interrogation que je vous apporte aujourd'hui.

 

Cette distinction est très essentiellement liée, comme chaque fois bien entendu que vous voyez qu'il s'agit de quelque chose qui n'est pas un repérage temporel, mais un repérage tensionnel, c'est-à-dire d'une diffé­rence de temps entre ces deux lignes,

vous voyez bien le rapport qu'il peut y avoir entre cela et la situation, et la topologie du désir.

 

Nous en sommes là.

 

L'enfant pendant un temps est en somme entièrement pris dans le jeu de ces deux lignes.

 

Pour que puisse se produire le refoulement,

que faut-il ici ?

 

Je dirais que j'hésite avant de m'engager dans

une voie dont après tout je ne voudrais pas qu'elle paraisse ce qu'elle est pourtant, une voie conces­sive.

 

À savoir que je fasse appel à des notions de développement à proprement parler, je veux dire

que tout soit impliqué, dans le processus empirique au niveau duquel ceci se produit, d'une intervention, d'une incidence empirique et certai­nement nécessaire, mais la nécessité à laquelle cette incidence empirique, cet accident empirique, la nécessité dans laquelle elle vient retentir, qu'elle précipite dans sa forme, est d'une nature autre.

 

Quoiqu'il en soit, l'enfant s'aperçoit à un moment donné que ces adultes sont censés connaître toutes ses pensées.

Et ici justement il ne va pas franchir ce pas…

d'une certaine façon il pourra reproduire plus tard la possibilité qui est la possibilité fondamentale

de ce que nous appellerons en bref et rapidement

la forme dite « mentale » de l'hallucination, qu'apparaît cette structure primitive de ce que nous appelons cet arrière-fond du procès de l'énonciation, parallèlement à l'énoncé courant de l'existence qui s'appelle l'écho des actes, l'écho des pen­sées expresses.

 

Que la connaissance d'une Verwerfung, c'est-à-dire - de quoi ? - de ce dont je vais vous parler maintenant, n'ait pas été réalisée - et qui est quoi ? - qui est ceci, que l'enfant à un moment s'aperçoit que cet adulte qui connaît toutes ses pensées, ne les sait pas du tout. L'adulte, il ne sait pas, qu'il s'agisse dans le rêve de « il sait » ou « il ne sait pas qu'il est mort ».

 

Nous verrons la prochaine fois la signification exemplaire dans l'occasion de ce rapport, mais pour l'instant nous n'avons pas à rapprocher ces deux termes pour la raison que nous ne sommes pas encore assez loin avancés dans l'articulation de ce qui va être frappé dans le refoulement.

 

Mais la possibilité fondamentale de ce qui ne peut être que la fin de ce refoulement, s'il est réussi, c'est-à-dire non pas simplement qu'il affecte

le non-dit d'un signe « non » qui dit qu'il n'est pas dit tout en le laissant dit, mais qu'effectivement

le non-dit soit un tel truc, sans aucun doute cette négation est une forme tellement primordiale qu'il n'y a aucune espèce de doute que FREUD met la Verneinung qui parait pourtant une des formes les plus élabo­rées, chez le sujet, du refoulement

puisque nous le voyons chez des sujets

d'une haute efflorescence psychologique

…que tout de même FREUD la mette tout de suite après la Bejahung primitive.

 

Donc c'est bien comme je suis en train de vous

le dire, par une possibilité, par une genèse, et même par une déduction logique qu'il procède…

comme je le fais pour l'instant devant vous

…et non pas génétique.

 

Cette Verneinung primitive, c'est ce dont je suis

en train de vous parler à propos du non-dit,

mais le « il ne sait pas » est l'étape suivante, et c'est précisément par l'intermédiaire de ce « il ne sait pas »

que l'Autre qui est le lieu de ma parole est le gîte de mes pensées, et que peut s'introduire l'Unbewusste dans lequel va entrer pour le sujet le contenu

du refoulement.

 

Ne me faites pas aller plus loin ni plus vite

que je ne vais.

 

Si je vous dis que c'est à l'exemple de cet Autre

que le sujet procède pour qu'en lui s'inaugure

le processus du refoulé, je ne vous ai pas dit

que c'était un exemple facile à suivre.

 

D'abord déjà je vous ai indiqué qu'il y en a plus d'un mode puisque j'ai énoncé à ce propos

la Verwerfung et que j'ai fait reparaître là…

je le réarticulerai la pro­chaine fois

…la Verneinung.

 

La Verdrängung, refoulement, ne peut pas être quelque chose qui soit si aisé à appliquer.

 

Car si dans le fond, ce dont il s'agit c'est que

le sujet s'efface, il est bien clair que c’est

ce qui est tout à fait facile à faire apparaître

dans cet ordre, à savoir que les autres, les adultes, ne savent rien.

 

Naturellement le sujet qui entre dans l'existence

ne sait pas que s'ils ne savent rien, les adultes, comme cha­cun sait, c'est parce qu'ils sont passés par toutes sortes d'aventures, précisément les aventures du refoulement.

 

Le sujet n'en sait rien, et pour les imiter, il faut dire que la tâche n'est pas facile, parce que pour qu'un sujet s'escamote lui-même comme un sujet, c'est un tour de prestidigitation un petit peu pus fort que bien d'autres que je suis amené à vous présenter ici.

 

Mais disons qu'essentiellement et d'une façon qui

ne fait absolument aucun doute, si nous avons à réarticuler les trois modes sous lesquels le sujet peut le faire, en Verwerfung, Verneinung et Verdrängung.

La Verdrängung va consister en ceci que pour frapper d'une façon qui soit au moins possible, sinon durable, ce qu'il s'agit de faire disparaître

de ce non-dit, le sujet va opérer par la voie que

je vous ai appelée la voie du signifiant.

 

C'est sur le signifiant, et sur le signifiant comme tel,

qu'il va opérer, et c'est pour cela que le rêve

que j'ai proféré la dernière fois…

autour duquel nous conti­nuons à tourner ici malgré que je ne l'ai pas réévoqué complètement dans ce séminaire d'aujourd'hui, le rêve du père mort


Date: 2016-03-03; view: 513


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