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TABLE DES SÉANCES 6 page

 

Et FREUD à ceci : « Sait-il ce qu'il fait ? », répond non.

 

Ce n'est rien d'autre que ce qu'exprime le second étage de mon graphe, c'est à savoir que ce second étage ne vaut qu'à partir de la question de l'Autre…

à savoir « Che vuoi ? » : Qu'est-ce que tu veux ?

…que jusqu'au moment de la question, bien entendu nous restons dans l'ignorance et la niaiserie .

 

J'essaie ici de faire cette preuve que le didactisme ne passe pas obligatoirement par la niaiserie.

 

Ce ne peut évidemment être sur vous que l'on se base pour que la démonstration soit achevée !

 

Où donc par rapport à cette question, et dans les réponses, le second étage du schéma articule où se placent les points de recroisement entre le discours véritable qui est tenu par le sujet et ce qui se manifeste comme « vouloir » dans l'articulation de

la parole, où ces points de recroisement se placent, c'est là tout le mystère de ce symbole qui semble faire opacité pour certains d'entre vous.

 

Si ce discours qui se présente à ce niveau comme

appel de l'être, n'est pas ce qu'il a l'air d'être,

nous le savons par FREUD, et c'est cela que

le second étage du graphe essaie de nous montrer.

 

On ne peut au premier abord que s'étonner que vous ne le reconnaissiez pas, car c'est ce que FREUD a dit.

Qu'est-ce que nous faisons tous les jours,

si ce n'est ceci : de montrer qu'à ce niveau,

au niveau de l'acte de la parole, le code est donné par quelque chose qui n'est pas la demande primitive, qui est un certain rapport du sujet à cette demande en tant que le sujet est resté marqué par ses avatars.

 

C'est cela que nous appelons les formes orales, anales et autres, de l'articulation inconsciente, et c'est pour cela qu'il ne me paraît pas soulever beaucoup de discussions.

 

Je parle tout simplement, comme admission des prémisses que nous situons ici au niveau du code.

La formule S à a le sujet en tant que marqué par

le signifiant en présence de sa demande comme donnant le matériel, le code de ce discours véritable qui est le véritable discours de l'être à ce niveau.

 

Quant au message qu'il reçoit, ce message j'y ai déjà plusieurs fois fait allusion, je lui ai donné plusieurs formes, toutes - non sans quelques raisons - plus ou moins glissantes, comme c'est là tout le problème de la visée analytique, à savoir : quel est ce message.

 

Je peux le laisser pour aujourd'hui, et en ce temps tout au moins de mon discours, à l'état de problématique, et le symboliser par un signifiant présumé comme tel.

 

C'est une forme purement hypothétique, c'est un X,



un signifiant, un signifiant de l'Autre puisque c'est au niveau de l'Autre que la question est posée d'un autre manquée, d'une part qui est justement l'élément problématique dans la question concernant ce message.

 

Résumons-nous. La situation du sujet au niveau de l'inconscient telle que FREUD l'articule…

ce n'est pas moi c'est FREUD qui l'articule

…c'est qu'il ne sait pas avec quoi il parle, on a besoin de lui révéler les éléments proprement signifiants de son discours, et qu'il ne sait pas non plus le message qui lui parvient réellement au niveau du discours

de l'être, disons véritablement si vous voulez,

mais ce « réellement » je ne le récuse point.

En d'autres termes, il ne sait pas le message qui lui parvient de la réponse à sa demande dans le champ de ce qu'il veut.

 

Vous savez déjà vous la réponse, la réponse véritable, elle ne peut être qu'une : c'est à savoir le signifiant - et rien d'autre - qui est spécialement affecté à désigner justement les rapports du sujet au signifiant. Je vous ai dit, je veux quand même l'exprimer, pourquoi ce signifiant était le phallus.

Même pour ceux qui l'entendent pour la première fois, je leur demande provisoirement d'accepter ceci.

 

L'important n'est pas là, l'important est que c'est pour cela qu'il ne peut pas avoir la réponse parce que comme la seule réponse possible c'est le signifiant qui désigne ses rapports avec le signifiant, à savoir si c'était déjà

en question dans toute la mesure où il articule

cette réponse, lui, le sujet s'anéantit et disparaît.

 

C'est justement ce qui fait que la seule chose

qu'il puisse en ressentir, c'est cette menace directement portée sur le phallus, à savoir la castration ou cette notion du manque du phallus qui, dans un sexe

et dans l'autre, est ce quelque chose à quoi vient

se terminer l'analyse, comme FREUD - je vous le fais remarquer - l'a articulé.

 

Mais nous n'en sommes pas à répéter ces vérités premières.

Je sais que cela tape un peu sur les nerfs de quelques uns que l'on jongle un peu trop depuis quelques temps avec l'être et l'avoir, mais cela leur passera car cela ne veut pas dire qu'en route

nous n'ayons pas à faire une cueillette précieuse, une cueillette clinique, une cueillette qui permette même à l'intérieur de mon enseignement de se produire avec toutes les caractéristiques de ce que j'appellerais « le chiqué médical ».

 

Il s'agit maintenant à l'intérieur de ceci de situer ce que veut dire le désir. Nous l'avons dit, il y a donc à ce second étage aussi un trésor synchronique, il y a une batterie de signifiants inconscients pour chaque sujet, il y a un message où s'annonce

la réponse au « Che vuoi ? » et où elle s'annonce

comme vous pouvez le constater, dangereusement.

Même cela, je vous le fais remarquer en passant, histoire d'évoquer en vous des souvenirs imagés,

qui font de l'histoire d'ABÉLARD et d'HÉLOÏSE

la plus belle histoire d'amour.

 

Qu'est-ce que veut dire le désir ?

Où se situe-t-il ?

 

Vous pouvez remarquer que dans la forme complète

du schéma, vous avez ici une ligne pointillée qui va du code du second étage à son message par l'intermédiaire de deux éléments :

 

- d signifie la place d'où le sujet descend,

 

- et S en face de petit(a) [Sàa] signifie - je l'ai déjà dit, donc je le répète - le fantasme.

 

Ceci a une forme, une disposition homologique à la ligne qui de A, inclut dans le discours le moi, le m dans

le discours, disons la personne étoffée avec l’image de l'autre i(a), c'est-à-dire ce rapport spéculaire que je vous ai posé comme fondamental à l'instauration du moi.

Il y a là dans le rapport entre les deux étages, quelque chose qui mérite d'être plus pleinement articulé.

 

Je ne le fais pas aujourd'hui, uniquement…

non pas parce que j'en ai pas le temps

car je suis disposé à prendre tout mon temps

pour vous communiquer ce que j'ai à vous dire

…mais parce que je préfère prendre les choses d'une façon indirecte, parce qu'elle me parait susceptible de vous en faire sentir la portée.

 

Vous n'êtes pas dès maintenant incapables de deviner ce que peut avoir de riche le fait que ce soit

une certaine reproduction d'un rapport imaginaire au niveau

du champ de béance déterminé entre les deux discours,

en tant que ce rapport imaginaire reproduit homologiquement celui qui s'installe dans le rapport avec l'autre

du jeu de prestance.

 

Vous n'êtes pas incapable de le pressentir dès maintenant, mais bien entendu il est tout à fait insuffisant de le pressentir. Je veux simplement avant de l'articuler pleinement, vous faire vous arrêter un instant sur ce que comporte à l'intérieur, situé, planté à l'intérieur de cette économie,

le terme de désir.

 

Vous le savez, FREUD a introduit ce terme dès

le début de l'analyse. Il l'a introduit à propos

du rêve et sous la forme du « Wunsch », c'est-à-dire

en droit, de quelque chose qui s'articule sur cette ligne.

 

Le « Wunsch » n'est pas en lui-même, à soi tout seul, le désir, c'est un désir formulé, c'est un désir articulé. Ce à quoi je veux pour l'instant vous arrêter, c'est à la distinction de ce qui mérite…

dans ce que j'installe et introduis cette année

…d'être appelé désir et de ce « Wunsch » .

 

Vous n'êtes pas sans avoir lu La science des rêves,

et ce moment où je vous en parle marque le moment où nous allons nous-mêmes cette année commencer d'en parler. De même que nous avons commencé l'année dernière par le trait d'esprit, nous commençons cette année par le rêve.

 

Vous n'êtes pas sans avoir remarqué dès les premières pages et jusqu'à la fin, que si vous pensez au désir sous la forme où je dirais, vous avez affaire à lui tout le temps dans l'expérience analytique, c'est à savoir celle où il vous donne du fil à retordre par ses excès, par ses déviations, par - après tout disons-le - le plus souvent par ses défaillances,

je veux dire le désir sexuel, celui qui joue des tours, encore que depuis tout le temps s'exerce sur tout

le champ analytique là-dessus un accent de mise

à l'ombre tout à fait remarquable, celui dont

il s'agit constamment dans l'analyse.

 

Vous devez donc remarquer la différence…

à condition bien entendu que vous lisiez vraiment, c'est-à-dire que vous ne continuiez pas à penser à vos petites affaires pendant que vos yeux parcourent la Traumdeutung

…Vous vous apercevrez que c'est très difficile

à saisir ce fameux désir, que dans chaque rêve prétendument on retrouve partout.

 

Si je prends le rêve inaugural, Le rêve de l'injection d'Irma, dont nous avons déjà plusieurs fois parlé, sur lequel j'ai un peu écrit, et sur lequel je réécrirai,

et dont nous pourrions parler excessivement longtemps.

 

Rappelez-vous ce que c'est que Le rêve de l'injection d'Irma.

Que veut-il dire exactement ? Cela reste très incertain même dans ce qui arrive. Lui-même, FREUD, dans le désir du rêve veut faire céder Irma,

qu'elle ne soit plus, comme on dit là-dedans :

« se hérissant » à propos de toutes les approches de FREUD.

 

Que veut-il ?

 

- Il veut la déshabiller,

- il veut la faire parler,

- il veut discréditer ses collègues,

- il veut forcer sa propre angoisse jusqu'à la voir projetée dans l'intérieur de la gorge d'Irma,

ou il veut apaiser l'angoisse du mal ou du tort causé à Irma ?

Mais ce mal est, nous semble-t-il, sans recours,

il est assez articulé justement dans le rêve.

Est-ce de cela qu'il s'agit : qu'il n'y a pas eu de crime ?

 

Et ce qui n'empêche pas que l'on dise que, puisqu'il n'y a pas eu de crime, tout ira bien puisque tout est réparé, et puis que tout cela est dû au fait que tel et tel prennent de singulières libertés et que c'est le troisième terme qui en est responsable, et ainsi de suite.

Nous pourrions aller comme cela excessivement loin.

 

D'ailleurs je vous fais remarquer que FREUD lui-même souligne en un point de la Traumdeutung, et avec la plus grande énergie, au moins jusqu'à la septième édition, qu'il n'a jamais dit nulle part que le désir dont il s'agit dans le rêve soit toujours un désir sexuel.

 

Il n'a pas dit le contraire non plus, mais enfin

il n'a pas dit cela, ceci pour les gens qui,

au niveau de cette 7ème édition, le lui reprochent.

 

Ne nous trompons pas pour autant. Sachons que

la sexualité y est toujours plus ou moins intéressée. Seulement elle l'est en quelque sorte latéralement, disons en dérivation.

 

Il s'agit justement de savoir pourquoi, mais pour savoir pourquoi je veux simplement un petit instant m'arrêter là à ces choses évidentes que nous donnent l'usage et l'emploi du langage, c'est à savoir qu'est-ce que cela veut dire quand on dit à quelqu'un

si c'est un homme ou si c'est une femme, et dont il faut bien choisir que c'est un homme et que cela va peut-être entraîner nombre de références contextuelles

…qu'est-ce que cela veut dire quand on dit à

une femme « je vous désire » ?

 

Est-ce que cela veut dire…

comme l'optimisme moralisant sur lequel vous me voyez

de temps en temps rompre des lances à l'intérieur de l'analyse

…est-ce que cela veut dire :

 

« Je suis prêt à reconnaître à votre être autant, sinon plus de droits qu'au mien, à prévenir tous vos besoins, à penser à votre satisfaction. Seigneur que votre volonté soit faite avant la mienne ? »

Est-ce cela que cela veut dire ?

 

Je pense qu'il suffit d'évoquer cette référence pour provoquer en vous les sourires que je vois, heureusement, s'épanouir à travers cette assemblée.

 

Personne d'ailleurs, quand on emploie les mots qui conviennent, ne se trompe sur ce que veut dire la visée d'un terme comme celui-là, si génitale soit-elle.

 

L'autre réponse est celle-ci :

« je désire

disons pour employer des bons gros mots comme cela tout ronds

coucher avec vous ».

 

C'est beaucoup plus vrai, il faut le reconnaître, mais est-ce si vrai que cela ?

 

C'est vrai dans un certain contexte, je dirais social, et après tout parce que peut-être, vue l'extrême difficulté de donner son issue exacte à cette formulation « je vous désire », on ne trouve,

après tout rien de mieux pour le prouver.

 

Croyez-moi : peut-être suffit-il que cette parole

ne soit pas liée aux incommensurables embarras

et bris de vaisselle qu'entraînent les propos qui ont un sens, il suffit peut-être que cette parole ne soit prononcée qu'à l'intérieur pour qu'aussitôt

vous saisissiez que si ce terme a un sens,

c'est un sens bien plus difficile à formuler.

 

« Je vous désire » articulé à l'intérieur si je puis dire, concernant un objet, c'est celui-ci à peu près :

« vous êtes belle » autour de quoi se fixent, se condensent toutes ces images énigmatiques dont le flot s'appelle pour moi mon désir, à savoir :

« je vous désire parce que vous êtes l'objet de mon désir ».

 

Autrement dit : « Vous êtes le commun dénominateur de mes désirs ».

Et Dieu sait si je peux mettre Dieu dans l'affaire, et pourquoi pas ?

 

Dieu sait ce que remue avec soi le désir.

C'est quelque chose qui en réalité mobilise, oriente dans la personnalité bien autre chose que ce vers quoi par convention paraît s'ordonner son but précis.

 

En d'autres termes, pour nous référer à une

expérience beaucoup moins infiniment poétique

aussi peut-être il semble que je n'ai pas besoin d'être analyste pour évoquer combien vite

et immédiatement à ce niveau…

à propos de la moindre distorsion comme

on dit de la personnalité ou des images

…combien vite et au premier plan vient surgir à propos de cette implication dans le désir, ce qui peut,

ce qui le plus souvent, ce qui en droit y apparaît comme prévalent, à savoir la structure du fantasme.

 

Dire à quelqu'un : je vous désire, c'est très précisément lui dire…

mais cela ce n'est pas l'expérience qui le donne toujours, sauf pour les braves et instructifs petits pervers, petits et grands

…c'est dire :

« Je vous implique dans mon fantasme fondamental ».

 

C'est ici…

puisque j'ai décidé que je ne pousserai pas cette année au-delà d'un certain temps - j'espère m'y tenir encore - l'épreuve où je vous prie de m'entendre

…c'est ici, c'est-à-dire bien avant le point où

je pensais aujourd'hui conclure, que je m'arrêterai.

 

Je m'arrêterai en désignant ce point du fantasme qui est un point essentiel, qui est le point clef autour duquel je vous montrerai la prochaine fois donc à faire tourner le point décisif où doit se produire…

si ce terme de « désir » a un sens différent

de celui de « vœu » dans le rêve

…où doit se produire l'interprétation du désir.

 

Ce point est donc ici, et vous pouvez faire remarquer qu'il fait partie du circuit pointillé qui est celui de cette espèce de petite queue qui se trouve au second étage du graphe.

 

Je voudrais vous dire simplement, histoire de vous laisser un peu en appétit, que ce circuit pointillé, ce n'est rien d'autre que le circuit dans lequel

nous pouvons considérer que tournent

c'est pour cela qu'il est construit comme cela, c'est parce que ça tourne, une fois que c'est alimenté par le début, ça se met à tourner indéfiniment à l'intérieur

que tournent les éléments du refoulé.

 

En d'autres termes, c'est le lieu sur le graphe de l'inconscient comme tel, c'est de cela, et uniquement de cela

que FREUD a parlé jusqu'en 1915 quand il conclut par les deux articles qui s'appellent respectivement L'inconscient et Le refoulement.

 

C'est là que je reprendrai pour vous dire

à quel point est articulé dans FREUD d'une façon

qui soutient, qui est la substance même de ce que j'essaye de vous faire comprendre concernant

le signifiant, c'est à savoir que FREUD lui-même articule bel et bien de la façon la moins ambiguë quelque chose qui veut dire :

ne sont jamais - ne peuvent être jamais - refoulés que les éléments signifiants.

 

C'est dans FREUD, il n'y a que le mot « signifiant » qui manque. Je vous montrerai sans ambiguïté que ce dont FREUD parle dans son article sur L'inconscient, concernant ce qui peut être refoulé, FREUD le désigne.

 

Ce ne peuvent être que des signifiants.

 

Nous verrons cela la prochaine fois.

Et alors vous voyez deux systèmes ici s'opposer :

 

- ce système ici pointillé :

 

 

 

Nous l'avons dit, c'est cela dont il s'agit,

c'est le lieu de l'inconscient et le lieu où le refoulé tourne en rond jusqu'au point où il se fait sentir, c'est-à-dire où quelque chose du message au niveau du discours de l'être, vient déranger le message au niveau de la demande, ce qui est tout le problème du symptôme analytique.

 

Il y a un autre système, c'est celui qui prépare ce que j'appelle là le petit palier, à savoir

la découverte de l'avatar, découvert parce qu'on avait

déjà eu tellement de peine à s'habituer au premier système, que comme FREUD vous a fait le fatal bienfait de faire le pas suivant lui-même avant

sa mort, c'est-à-dire que FREUD dans sa seconde topique a découvert le registre de l'autre système pointillé : petit palier, c'est justement cela à quoi correspond sa seconde topique.

 

En d'autres termes, c'est concernant ce qui se passe, c'est dans la mesure où il s'est interrogé sur ce qui se passe au niveau du sujet prédiscours, mais en fonction même de ce fait que le sujet qui parle ne savait pas ce qu'il faisait en parlant, c'est-à-dire à partir du moment où l'inconscient est découvert comme tel, que FREUD a…

si vous voulez pour schématiser les choses

…ici cherché à quel niveau de cet endroit original d'où ça parle, à quel niveau et en fonction de quoi…

c'est-à-dire justement par rapport à une visée

qui est celle de l'aboutissement du processus en I

…à quel moment se constitue le moi, c'est-à-dire le moi en tant qu'il a à se repérer par rapport à

la première formulation, la première prise

dans la demande du Ça.

 

C'est aussi là que FREUD a découvert ce discours primitif en tant que purement imposé, et en même temps en tant que marqué de son foncier arbitraire, que cela continue à parler, c'est-à-dire le surmoi.

 

C'est là aussi bien entendu qu'il a laissé quelque chose d'ouvert, c'est là, c'est-à-dire dans cette fonction foncièrement métaphorique du langage, qu'il nous a laissé quelque chose à découvrir, à articuler, qui complète sa seconde topique et qui permet de

la restaurer, de la re-situer, de la restituer

dans l'ensemble de sa découverte.

 

26 Novembre 1958 Table des séances

 

Je commence par tenir mes promesses.

La dernière fois je vous avais indiqué l'article

de SARTRE qui s'appelle : La transcendance de l'ego, esquisse d'une description phénoménologique. Cet article

se trouve dans le VIème volume des Recherches philosophiques

excellente revue qui a cessé de paraître avec la guerre

et avec la disparition de son éditeur BOIVIN

…pages 85 à 103.

 

La remarque faite par FREUD que :

« L'affirmation que tous les rêves ont une signification sexuelle

plus exactement « exigent une interprétation sexuelle »,

contre laquelle toute la littérature infatigablement a polémiqué

est absolument étrangère à ma Traumdeutung »

 

Dans les sept éditions de ce livre…

ceci est écrit naturellement dans la VIIème

…elle se trouve dans une contradiction particulièrement saisissable avec le reste du contenu de ce qui se trouve dans les Gesammelte Werke N°2, 3

qui contiennent la Traumdeutung, à la page 402.

 

Beaucoup d'entre vous ont entendu hier soir

la relation clinique d'un de nos camarades, et excellent psychanalyste, sur le sujet de l'obsédé[11]. Vous l'avez entendu parler à propos du désir et de la demande.

 

Nous cherchons ici à mettre en relief…

parce qu'elle n'est pas seulement une question théorique, mais qu'elle est liée à l'essentiel de notre pratique

…cette question qui est celle autour de laquelle se joue le problème de la structure du désir et de la demande, et qui est quelque chose qui sans doute s'applique tout de suite à la clinique, la vivifie, la rend je dirais compréhensible.

Je dirais presque que c'est un signe qu'à l'avoir maniée trop au niveau de la compréhension, vous puissiez éprouver je ne sais quel sentiment d'insuffisance.

 

Et c'est vrai d'ailleurs, c'est que le niveau

de la compréhension est loin d'épuiser les ressorts de ce qui est la structure que nous cherchons à pénétrer, parce que c'est sur elle que nous cherchons à agir et que la clef autour de laquelle nous devons faire pivoter cette distinction de la demande et du désir, pour autant que tout de suite elle clarifie la demande, mais que par contre elle situe bien à sa place…

c'est-à-dire à son point strictement énigmatique

…la position du désir de l'Homme.

 

La clef de tout cela, c'est le rapport du sujet au signifiant.

Ce qui caractérise la demande, ce n'est pas seulement que c'est un rapport de sujet à un autre sujet,

c'est que ce rapport se fait par l'intermédiaire du langage, c'est-à-dire par l'intermédiaire du système des signifiants.

 

Puisque nous abordons - je vous l'ai annoncé - maintenant la question de ce qu'est le désir en tant qu'il est le fondement du rêve, et vous savez tout de suite il n'est pas simple de savoir quel est ce désir, s'il est le moteur du rêve, vous savez qu'à tout

le moins il est double :

 

- que ce désir d'abord est dans le maintien du sommeil. FREUD l'a articulé de la façon la plus expresse, c'est-à-dire de cet état où pour le sujet se suspend la réalité.

 

- Le désir est désir de mort, il l'est d'autre part et en même temps et parfaitement compatiblement je dirais, pour autant que c'est souvent par l'intermédiaire de ce second désir que le premier est satisfait, le désir étant ce en quoi le sujet du « Wunsch » [ désir, souhait, vœu ] se satisfait, et ce sujet, je voudrais le mettre dans une sorte de parenthèse : le sujet, nous ne savons pas ce que c'est, et le sujet du Wunsch, du rêve, la question est de savoir qui il est.


Date: 2016-03-03; view: 440


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