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TABLE DES SÉANCES 5 page

je dis cela pour susciter votre intérêt

…pour distinguer par des positions, des situations différentes, trois phases, que je dois dire

il n'est que trop fréquent que vous confondiez

au point de glisser sans précautions de l'une à l'autre, le refoulé par exemple.

 

Nous aurons à dire des choses, ou simplement

à prendre la façon dont FREUD lui-même le définit :

- le refoulé,

- le désir, et

- l'inconscient.

 

Refaisons le au moins à petits pas, avant de le mettre en application, pour qu'il ne soit pas douteux que ce qui représente au moins ce que nous appellerons les deux étages, encore que bien entendu…

et c'est même cela qui serait la

difficulté pour beaucoup d'entre vous

…ces deux étages ne correspondent en rien à ce qui d'habitude vous est présenté au niveau de ce que

je pourrais appeler l'architectonie des fonctions supérieures et inférieures, automatismes et fonctions de synthèse.

 

C'est justement parce que vous ne la retrouvez pas que ces deux étages vous embarrassent, et c'est pourquoi je vais essayer de les réarticuler devant vous, puisqu'il semble que le second étage de la construction…

étage évidemment abstraitement défini,

parce que comme ce graphe est un discours,

on ne peut pas tout dire en même temps

…ce second étage, qui n'est pas forcément une seconde étape, fait pour certains difficulté.

 

Je reprends donc les choses : quel est le but de ce graphe ?

C'est de montrer les rapports…

pour nous essentiels en tant que nous sommes analystes

…du sujet parlant avec le signifiant.

 

En fin de compte, la question autour de laquelle

se divisent ces deux étages est la même…

pour lui le sujet parlant, c'est un bon signe

…est la même que pour nous.

 

Je disais à l'instant : savons-nous ce que nous faisons ?

Eh bien lui aussi sait-il ou non ce qu'il fait

en parlant ? Ce qui veut dire :

peut-il se signifier efficacement son action

de signification ?

C'est justement autour de cette question que

se répartissent ces deux étages dont je vous dis

tout de suite…

parce que cela semble, la dernière

fois, avoir échappé à certains

…je vous le dis tout de suite, dont il faut penser qu'ils fonctionnent tous les deux en même temps

dans le moindre acte de parole, et vous verrez ce que j'entends, et où j'étends le terme « acte de parole ».

 

En d'autres termes, si vous pensez aux procès

de ce qui se passe dans le sujet…

dans le sujet en tant qu'intervient

dans son activité le signifiant

…il faut que vous pensiez ceci…

que j'ai eu l'occasion d'articuler pour l'un d'entre vous à qui je donnais un petit supplément d'explications après mon séminaire, et si je vous le souligne, c'est parce que mon interlocuteur m'a fait remarquer ce que pouvait avoir pour lui de non-aperçu ce que je vais vous dire



…c'est à savoir par exemple ceci :

ce qu'il faut que vous considériez, c'est que

les procès en question partent en même temps

des quatre points : Δ, A, d, D.

 

C'est-à-dire…

vous allez voir ce qu'est cet

appoint aujourd'hui de mon exposé

…dans ce rapport respectivement :

 

- l'intention du sujet [Δ],

 

- le sujet en tant que je parlant [A],

 

- l'acte de la demande [D],

 

- et ceci [d] que nous appellerons tout à l'heure d'un certain nom et que je laisse pour l'instant réservé.

 

Les procès donc sont simultanés dans ces quatre trajets : D - Δ - I - S(A), je pense que c'est assez appuyé.

 

Il y a donc deux étages dans le fait que le sujet fait quelque chose qui est en rapport avec l'action prévalente, la structure prévalente du signifiant .

 

À l'étage inférieur il reçoit, il subit cette structure. Ceci est spécialement apparent.

Entendez bien tout ce que je dis, parce que cela

n'a rien d'improvisé, et c'est pour cela que ceux qui prennent des notes sont ceux qui sont dans le vrai.

 

Ceci prend sa valeur d'être spécialement

- pas uniquement mais spécialement - illustré .

 

Je veux dire que c'est là que c'est spécialement compréhensible, mais du même coup, d'abord c'est cela aussi qui peut faire que vous n'en voyez pas toute

la généralité, à savoir que cela engendre certaines incompréhensions.

 

Dites-vous le tout de suite :

chaque fois que vous comprendrez, c'est là que commence le danger.

C'est spécialement que ceci prend sa valeur dans

le contexte…

je dis le contexte de la demande

…c'est dans ce contexte que le sujet en tant qu'ici, à ce niveau, à cet étage, la ligne de l'intentionnalité du sujet, ce que nous supposons être le sujet…

 

- un sujet tant qu'il n'est pas devenu le sujet parlant,

 

- tant qu'il est le sujet dont on parle toujours, dont je dirais même, on parle jusqu'ici, car je ne sache pas que personne en ait jamais vraiment bien fait la distinction comme j'essaie ici de vous l'introduire

 

- le sujet de la connaissance pour tout dire,

 

- le sujet corrélatif de l'objet,

 

- le sujet autour de quoi tourne l'éternelle question de l'idéalisme, et qui est lui-même un sujet idéal,

 

…a toujours quelque chose de problématique, à savoir qu'après tout comme on l'a remarqué et comme son nom l'indique [ sub-jectum ], il n'est que supposé.

 

 

Il n'en est pas de même, vous le verrez, pour

le sujet qui parle, qui s'impose avec une complète nécessité.

 

Le sujet donc, dans le contexte de la demande, c'est

le premier état si je puis dire informe de notre sujet

à nous, de celui dont nous essayons d'articuler

par ce graphe les conditions d'existence.

 

Ce sujet n'est pas autre chose que le sujet du besoin,

car c'est ce qu'il exprime dans la demande,

et je n'ai pas besoin d'y revenir une fois de plus.

 

Tout mon point de départ consiste à montrer comment cette demande du sujet est du même coup, profondément modifiée par le fait que le besoin doit passer par les défilés du signifiant.

Je n'insiste pas plus parce que je le suppose acquis, mais je veux simplement à ce propos vous faire remarquer ceci :

que c'est précisément dans cet échange qui se produit entre la position primitive inconstituée du sujet du besoin et les conditions structurales imposées par

le signifiant, que réside ce qui se produit et qui est ici sur ce schéma représenté par le fait :

 

- que la ligne D → S est pleine jusqu'en A,

alors que plus loin elle reste fragmentée,

 

- qu'inversement c'est en tant qu'antérieure à s(A) que la ligne dite d'intentionnalité…

dans l'occasion du sujet

…est fragmentée et qu'elle n'est pleine qu'après, disons spécialement dans ce segment s(A) → I,

et même provisoirement…

car c'est secondairement que

j'aurai à insister là-dessus

…dans celui-ci :

en tant que vous n'avez pas à tenir compte

de la ligne : A → mi(a) → s(A).

 

 

Pourquoi en est-il ainsi ?

Il faut tout de même que je ne m'attarde pas éternellement sur ce graphe, d'autant plus

que nous aurons à y revenir.

 

Qu'est-ce que représente, en d'autres termes, cette continuité de la ligne jusqu'en ce point A dont vous savez que c'est le lieu du code, le lieu où gît le trésor de la langue dans sa synchronie, je veux dire la somme des éléments taxématiques ?

Sans quoi il n'y a pas moyen de communiquer entre

des êtres qui sont soumis aux conditions du langage.

 

Ce que représente la continuité de la ligne D→S jusqu'au point A est ceci :

c'est cette synchronie de l'organisation systématique de la langue.

 

Je veux dire que synchroniquement, il est donné là comme un système, comme un ensemble à l'intérieur duquel chacun de ces éléments a sa valeur en tant que distinct des autres, des autres signifiants, des autres éléments du système.

 

C'est là, je vous le répète, le point ressort de tout ce que nous articulons concernant la communication.

 

C'est ceci qui est toujours oublié dans les théories de la communication, c'est que ce qui est communiqué n'est pas le signe d'autre chose, et c'est simplement le signe

de ce que c'est la place où un autre signifiant n'est pas.

 

C'est de la solidarité de ce système…

synchronique en tant que reposant au lieu du code

…que le discours de la demande en tant qu'antérieur au code prend sa solidité.

 

En d'autres termes, que dans la diachronie

c'est-à-dire dans le développement de ce discours …apparaît ceci qui s'appelle « minimum de durée exigible pour la satisfaction »…

fût-elle ce qu'on appelle une satisfaction magique, du moins de refus

…à savoir le temps de parler.

C'est en raison de ce rapport que la ligne

du discours signifiant [ D → A ]…

du discours signifiant de la demande

…qui de lui-même…

puisqu'il est composé de signifiants

…devrait ici apparaître et se représenter sous

la forme fragmentée que nous voyons subsister ici…

à savoir sous la forme d'une succession d'élément discrets, donc séparés par des intervalles

…c'est en fonction de la solidité synchronique du code auquel

ces éléments successifs sont empruntés que se conçoit cette solidité de l'affirmation diachronique et la constitution de

ce qu'on appelle dans l'articulation de la demande, le temps de la formule.

 

Donc c'est antérieurement au code, ou en-deçà du code que cette ligne se présente comme continue.

Par contre ce que représente ici ce graphe par la ligne fragmentée qui est celle de l'intentionnalité du sujet, qu'est-ce que c'est ?

 

 

Observons que déjà le fait d'affirmer le contexte de la demande simplifie la diversité supposée du sujet, à savoir ceci qui se présente comme essentiellement mouvant des moments, des variations de ce point.

Vous le savez, ce problème de la continuité du sujet s'est posé depuis longtemps aux psychologues.

C'est à savoir pourquoi un être essentiellement livré à ce qu'on peut appeler les intermittences

non pas simplement du cœur comme on

l'a dit, mais de bien d'autres choses

…peut se poser et s'affirmer comme un moi.

 

C'est là le problème dont il s'agit, et assurément déjà la mise en jeu d'un besoin dans la demande est déjà quelque chose qui le simplifie, ce sujet, par rapport aux interférences plus ou moins chaotiques, plus au moins hasardeuses entre eux des différents besoins.

Ce que représente l'apparition sur ce schéma de

la forme fragmentée qui représente la première partie de la ligne Δ → I, ici jusqu'en ce A, c'est autre chose, c'est la rétroaction sur cette mouvance

à la fois continue et discontinue, assurément confuse, nous devons la supposer être celle de la forme primitive de la manifestation primitive de la tendance.

 

C'est la rétroaction sur elle précisément de la forme d'éléments discrets que lui impose le discours,

c'est ce qu'elle subit rétroactivement de la discursivité, c'est pourquoi dans cette ligne, c'est en-deça,

non pas du code mais du message lui-même,

que la ligne apparaît dans sa forme fragmentée.

Ce qui se produit au-delà, c'est ce que j'ai déjà suffisamment souligné à d'autres moments

pour y passer vite maintenant, c'est ceci :

c'est l’identification qui en résulte du sujet à l'Autre

de la demande en tant que celui-ci est tout-puissant.

 

Je ne pense pas que ce soit un thème sur lequel

j'ai besoin de revenir, que celui de l'omnipotence tantôt à la pensée, tantôt à la parole

dans l'expérience analytique.

 

À ceci près que je vous ai fait remarquer combien

il était abusif de le mettre dans la position dépréciative que prend d'habitude le psychologue…

pour autant qu'il est toujours plus ou moins,

au sens original du terme, un pédant

…de le mettre à la charge du sujet alors que l'omnipotence dont il s'agit, c'est celle de l'autre en tant qu'il dispose de la somme des signifiants, tout simplement.

 

En d'autres termes, pour donner le sentiment que nous ne nous éloignons pas de quelque chose de concret

en articulant les choses ainsi, je vais désigner très expressément ce que je veux dire par là dans l'évolution, dans le développement, dans l'acquisition du langage,

dans les rapports enfant-mère, pour le dire enfin :

c'est très précisément ceci que le quelque chose dont il s'agit et sur quoi repose cette identification primaire que je désigne par le segment s(A), signifié de A, et qui aboutit au premier « noyau »…

comme on s'exprime couramment dans l'analyse

sous la plume de Monsieur GLOVER, vous verrez cela articulé : « le premier noyau de la formation du moi »

…le noyau de l'identification auquel cela aboutit,

ce processus, il s'agit de ce qui se produit pour autant que la mère n'est pas simplement celle qui

donne le sein, je vous l'ai dit, elle est aussi celle qui donne le seing de l'articulation signifiante,

et pas seulement pour autant qu'elle parle à l'enfant…

comme il est bien manifeste qu'elle lui parle,

et bien avant qu'elle puisse présumer qu'il y entend quelque chose, de même qu'il y entend quelque chose bien avant qu'elle ne se l'imagine

…mais pour autant que toutes sortes de jeux de la mère, les jeux par exemple d'occultation qui si vite déchaînent chez l'enfant le sourire, voire le rire sont à proprement parler déjà une action symbolique au cours de laquelle ce qu'elle lui révèle, c'est justement

la fonction du symbole en tant que révélateur.

 

Elle lui révèle dans ces jeux d'occultation…

à faire disparaître quelque chose ou à le faire reparaître,

à faire disparaître son propre visage ou à le faire reparaître, ou à cacher la figure de l'enfant ou à la découvrir

…elle lui révèle la fonction révélatrice.

 

C'est déjà une fonction au second degré dont il s'agit.

C'est à l'intérieur de ceci que se font ces premières identifications à ce qu'on appelle dans l'occasion la mère…

la mère comme toute-puissante

…et vous le voyez, ceci a une autre portée que

la pure et simple satisfaction du besoin.

 

Passons au second étage de ce graphe, celui donc que

la dernière fois, il semble, au moins pour certains, que la présentation a fait quelques difficultés.

 

Ce second étage du graphe est autre chose que le sujet en tant qu'il passe sous les défilés de l'articulation signifiante. C'est le sujet qui assume l'acte de parler : c'est le sujet en tant que « je », encore ici me faut-il me suspendre à quelque articulation de réserve essentielle.

Après tout ce « je », je ne m'y attarderai pas,

je vais vous le faire remarquer, à l'origine ce « je »…

alors que j'y ai fait allusion dans quelque développement

…n'est pas notre affaire, c'est pourtant le « je »

du « Je pense donc je suis ».

 

Sachez simplement qu'il s'agit ici d'une parenthèse, toutes les difficultés qui m'ont été soumises me l'ont été à propos du « Je pense donc je suis », c'est à savoir que ceci n'avait aucune valeur probante puisque le « je » a déjà été mis dans le « Je pense » et qu'il n'y a après tout qu'un cogitatum, ça pense, et pourquoi donc serait-ce « je » là-dedans ?

Je crois que toutes les difficultés ici se sont élevées précisément de cette non distinction des deux sujets, telle que d'abord je vous l'ai articulée.

 

C'est à savoir que plus ou moins - d'abord - je pense que plus ou moins à tort on se reporte, dans cette expérience à laquelle nous convie le philosophe,

à la confrontation du sujet à un objet…

par conséquent à un objet imaginaire

…parmi lesquels il n'est pas étonnant que le « je »

ne s'avère être qu'un objet parmi les autres [9].

 

Si au contraire nous poussons la question au niveau du sujet défini comme parlant, la question va prendre une tout autre portée, comme la phénoménologie que je vais simplement vous indiquer maintenant va vous le montrer.

 

Pour ceux qui veulent des références concernant toute cette discussion autour du « je », du cogito, je vous rappelle qu'il y a un article déjà cité de M. SARTRE dans les Recherches philosophiques [10].

 

Le « je » dont il s'agit n'est pas simplement le « je » articulé dans le discours, le « je » en tant qu'il se prononce dans le discours et ce que les linguistes appellent, au moins depuis quelque temps, un shifter.

 

C'est un sémantème qui n'a pas d'emploi articulable qu'en fonction du code, je veux dire en fonction purement et simplement du code articulable lexicalement.

C'est à savoir que comme l'expérience la plus simple le montre :

 

- le « je » ne se rapporte jamais à quelque chose qui puisse être défini en fonction d'autres éléments du code dont un sémantème, mais simplement en fonction de l'acte du message.

 

- Le « je » désigne celui qui est le support du message, c'est-à-dire quelqu'un qui varie à chaque instant.

Ce n'est pas plus malin que cela, mais je vous ferai remarquer que ce qu'il en résulte, c'est que ce « je » est essentiellement, donc, distinct à partir de

ce moment là, comme je vais vous le faire très vite sentir, de ce qu'on peut appeler « le sujet véritable de l'acte de parler » en tant que tel, et c'est même ce qui donne

au discours en « je » le plus simple,

je dirais une toujours présomption de discours indirect.

 

Je veux dire que ce « je » pourrait très facilement être suivi dans le discours même d'une parenthèse :

« je qui parle » ou « je dis que », ceci qui d'ailleurs

est rendu très évident…

comme d'autres l'ont remarqué avant moi

…par le fait qu'un discours qui formule « je dis que »,

et qui rajoute ensuite : « et je le répète », ne dit pas

dans ce « je le répète » quelque chose d'inutile

car c'est justement pour distinguer les deux « je »

qui sont en question :

 

- celui qui a dit que

 

- et celui qui adhère à ce que « celui qui a dit que… » a dit.

 

En d'autres termes encore, je veux simplement…

s'il faut d'autres exemples

pour vous le faire sentir

…vous suggérer la différence qu'il y a entre le « je » de « je vous aime » ou de « je t'aime » et le « je » de « je suis là ».

 

Le « je » dont il s'agit est particulièrement sensible justement en raison de la structure que j'évoque,

là où il est pleinement occulté.

 

Et là où il est pleinement occulté c'est dans ces formes du discours qui réalisent ce que j'appellerai « la fonction vocative », c'est-à-dire celles qui ne font apparaître dans leur structure signifiante

que le destinataire n'est absolument pas le « je ».

 

C'est le « je » du « lève-toi et marche », c'est ce même « je » fondamental qui se retrouve dans n'importe quelle forme vocative impérative et un certain nombre d'autres.

Je les mets toutes provisoirement sous le titre de vocatif :

 

- c'est le « je » si vous voulez, vocatif,

 

- c'est le « je » dont je vous ai déjà parlé au moment du séminaire du Président SCHREBER,

parce qu'il était essentiel à faire apparaître… je ne sais pas si à ce moment là j'y suis pleinement parvenu, je ne l'ai même pas repris dans ce que j'ai donné concernant

le résumé de mon séminaire sur le Président SCHREBER …c'est le « je » sous-jacent à ce « tu es celui qui me suivras » et sur lequel j'ai tellement insisté,

et dont vous voyez comment il s'inscrit avec

tout le problème d'un certain futur d'ailleurs

à l'intérieur de vocatifs à proprement parler,

de vocatifs de la vocation.

 

Je rappelle pour ceux qui n'étaient pas là,

la différence qu'il y a en français…

c'est une finesse que toutes les langues

ne permettent pas de mettre en évidence

…entre « tu es celui qui me suivras » et « tu es celui qui me suivra ».

 

Cette différence de pouvoir performant…

du « tu » dans l'occasion

…c'est effectivement une différence actuelle du « je » en tant qu'il opère dans cet acte de parler qu'il représente et qu'il s'agit de montrer une fois de plus et à ce niveau que le sujet reçoit toujours son propre message

à savoir ce qu'il est ici à

s'avouer, c'est-à-dire le « je »

sous une forme inversée, à savoir par l'intermédiaire

de la forme qu'il donne au « tu ».

 

Ce discours…

donc le discours qui se formule au niveau

du second étage, et qui est le discours de toujours : nous ne distinguons qu'arbitrairement ces deux étages

…ce discours…

qui comme tout discours, est le discours de l'Autre

même quand c'est le sujet qui le tient

…est fondamentalement à son étage un appel de l'être.

 

Avec plus ou moins de force, il contient toujours…

et c'est là une fois de plus une des merveilleuses équivoques homophoniques

que contient le français

…il contient toujours plus ou moins un « sois »,

en d'autres termes un « fiat », un fiat qui est

la source et la racine de ce qui de la tendance

devient pour l'être parlant et s'inscrit dans

le registre du « vouloir », ou encore du « je » en tant qu'il se divise dans les deux termes étudiés

de l'un à l'autre :

- de l'impératif du « lève-toi et marche » dont je parlais tout à l'heure,

- ou par rapport au sujet, de l'érection de son propre « je ».

 

La question, si je puis dire, celle que la dernière fois j'ai ici articulée sous la forme du « Che vuoi ? » vous voyez maintenant à quel niveau elle se place.

 

Ce « Che vuoi ? » qui est, si l'on peut dire, la réponse de l'Autre à cet acte de parler du sujet,

elle répond, cette question, je dirais comme toujours, elle répond cette réponse avant la question à celle-ci, au point d'interrogation redoutable

dont la forme même dans mon schéma articule

cet acte de parler.

 

Est-ce que parlant, le sujet sait ce qu'il fait ?

 

C'est justement ce que nous sommes en train de nous demander ici, et c'est pour répondre à cette question que FREUD a dit non.

 

Le sujet dans l'acte de parler, et pour autant que

cet acte de parler va bien entendu beaucoup plus loin

que simplement sa parole :

 

- puisque toute sa vie est prise dans des actes de parler,

 

- puisque sa vie en tant que telle, à savoir toutes ses actions sont des actions symboliques, ne serait-ce que parce qu'elles sont enregistrées.

 

Elles sont sujettes à enregistrement,

elles sont souvent action pour prendre acte,

et qu'après tout, tout ce qu'il fera…

comme on dit, et contrairement à ce qui se passe, ou plus exactement conformément à tout ce qui se passe chez le juge d'instruction

…tout ce qu'il fera pourra être retenu contre lui , toutes ses actions seront imposées dans un contexte de langage et ses gestes mêmes sont des gestes qui ne sont jamais que des gestes à choisir dans un rituel préétabli, à savoir dans une articulation de langage.


Date: 2016-03-03; view: 454


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