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La rencontre du Grand Palais

Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension2 — il a dix-huit ans —, il croise, à la sortie d'une exposition de peinture au Grand Palais, une grande et belle jeune fille, qui lui dira son nom dix jours plus tard : Yvonne de Quiévrecourt. Mais cet amour est impossible : Yvonne épousera, l'année suivante, un médecin de marine, Amédée Brochet. Bouleversé par cette brève rencontre, Fournier ne cessera, huit années durant, de penser à la jeune femme et de l’évoquer dans sa correspondance. Il s'en inspirera pour le personnage d’Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes.

La fin de la jeunesse

Après son échec à l'oral de Normale en juillet 1907, il effectue son service militaire d'octobre 1907 à septembre 1909, d'abord à Vincennes et dans diverses casernes de Paris, de Vanves et de Laval, puis comme sous-lieutenant de réserve au 88e Régiment d'Infanterie à Mirande (Gers). Libéré à l'automne de 1909, il ne reprend pas ses études, mais est engagé comme chroniqueur littéraire à Paris-Journal en 1910. Il commence à publier quelques poèmes, essais, ou contes, qui connaissent quelque succès. Il rencontre alors plusieurs grands peintres et écrivains de son temps : Maurice Denis, André Gide, Paul Claudel, André Suarès et Jacques Copeau, et se lie d'une grande amitié avec Charles Péguy et Marguerite Audoux. Mais surtout il élabore lentement l'œuvre qui le rendra célèbre : Le Grand Meaulnes, paru en novembre 1913 chez Émile-Paul. Ce roman manquera de peu le prix Goncourt, mais sera salué presque unanimement par la critique de l'époque.

Un nouvel amour

Le 5 mai 1912, présenté par Charles Péguy, il devient secrétaire de Claude Casimir-Perier, fils de l'ancien président de la République et l'aide à mettre au point un gros ouvrage Brest, port transatlantique qui sera publié en avril 1914 chez Hachette. Il fréquente dès lors l'épouse de celui-ci, Pauline Benda, célèbre au théâtre sous le nom de Madame Simone et lui rend de multiples services. Simone révèlera en 1957 la liaison passionnée, souvent orageuse, qu'elle a eue, à partir de juin 1913, avec le jeune écrivain, de neuf ans son cadet, dans son livre Sous de nouveaux soleils (Gallimard). Alain-Fournier est fréquemment reçu dans leur propriété de Trie-la-Ville, où sont également accueillis Charles Péguy ou Jean Cocteau. C'est sous les arbres du parc du château de Trie que Fournier écrira, en 1914, plusieurs chapitres de son second roman qu’il appelle alors « Colombe Blanchet », mais qu'il ne pourra achever avant la déclaration de guerre. La correspondance des deux amants a été publiée en 1992, présentée et annotée par Claude Sicard.



La publication du Grand Meaulnes

Durant cette même année 1913, qui voit, en juin, le début de sa liaison avec Pauline Benda-Perier - Madame Simone -, Fournier rencontre pour la seconde fois Yvonne de Quiévrecourt. Les chastes retrouvailles ont lieu au cours de l’été, sans doute du 1er au 4 août 1913, à Rochefort-sur-Mer, où la jeune femme, mère de deux enfants, est de passage chez ses parents. Le jeune homme est bouleversé — des notes sur un petit carnet noir en témoignent — mais sa vie sentimentale a pris désormais irrévocablement une direction nouvelle. Il échangera encore quelques lettres avec Yvonne de Quiévrecourt, mais ne la reverra pas.


Date: 2016-03-03; view: 755


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