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Souvenez-vous des bonbons les plus extraordinaires mangées dans votre vie ?

 

 

  1. Lisez le texte et relevez des manières de se tenir à table dont on y parle.

 

LA TABLE EST SERVIE !

 

C'est seulement vers le XIIIe siècle que l'on a commencé à s'asseoir à table et la fourchette, elle, n’a fait son apparition que trois cents ans plus tard. C'est dire si, depuis les banquets antiques jusqu'aux fast-foods d'aujourd'hui, l'art et la manière de se tenir à table ont évolué. Voici leur histoire par le menu.

 

Comme le confirment les festivités de Noël et du jour de l'an, l'art de passer à table n'est pas mort sous les assauts du fast-food. Acte important qui confine au rituel, il réunit la communauté, la famille autour de nourritures plus ou moins savamment préparées qu'accompagnent des boissons exquises. Mais les grands signes se perdent. Alors que les nappes blanches laissent place à des textiles vivement colorés, l'ablution des mains elle-même, comme en témoigne un sondage sociologique, est de plus en plus négligée. Si 17 % des 15-24 ans résistant ainsi à l'autorité parentale n'ont jamais les mains propres avant de manger, il n'y a que 50 % de cadres supérieurs qui se lavent les mains avant de passer à table !

Tout commence avec le modèle assyrien du banquet couché qui sera repris par les Grecs. Seuls les hommes ont le privilège de s'allonger et, pour se servir, ils tendent la main directement dans les plats. Le repas se déroule en deux services, le premier consacré aux plats froids, huîtres, coquillages, salades, le second aux viandes, poissons ou ragoûts. Ce n'est que quand les invités ont fini de manger que viennent les friandises et la boisson. Alors commence le symposion. On sert du vin mélangé avec de l’eau dans un grand vase unique, le cratère, on boit dans le rhyton qui se termine en tête d'animal. Parfois, le vin a été rafraîchi. De la neige ramenée des montagnes a été placée dans le psykter qui flotte à la surface du cratère qui, comme celui retrouvé à Vix, datant de 500 av. J.-C, pouvait contenir jusqu'à 1 200 litres !

Les Romains poussent plus loin encore le raffinement atteint par les Grecs. Eux aussi arrivent dans la salle du repas, le triclinium, après s'être lavés. Déchaussés et revêtus de vêtements légers le plus souvent blancs, ils prennent soin d'y pénétrer du pied droit. Après la gustatio agrémentée d'oursins, d'huîtres, de palourdes, vient la caena composée de deux, trois, et même parfois sept services sous l'Empire : se succèdent les plats de résistance, côtelettes de chevreuil et de sanglier, pâté de poulet, etc. Puis commence la secunda mensa à base de fruits et de pâtisseries; enfin, le service des vins.



Ce banquet romain se perpétue quelque temps dans l'Europe barbare. Mais peu à peu, alors que partout dans le monde on continue de manger accroupi, voire allongé, les Européens se mettent à manger, assis. Certes, ils suivent en cela l'habitude des Francs, mais surtout ils imitent le signe du tout nouveau pouvoir de l'évêque qui trône sur sa cathèdre dans son église, là cathédrale. Et ce n'est qu'à partir du XIIIe siècle que l'on assiste à la renaissance des arts de la table avec l'apparition des coupes en verre pour les boissons et d'une vaisselle qui commence à se distinguer des ustensiles de cuisine. Mais les usages de la table médiévale se maintiennent encore longtemps. Peu encombrée, elle dispose les convives d'un seul côté pour faciliter le service et pour permettre d'apprécier au mieux les spectacles qui servent d'« entremets », avant que ces distractions ne soient elles-mêmes remplacées à leur tour par de véritables mets. Alors que l'on se partage les cuillères et les récipients à boire, chacun a son tranchoir, ou tailloir. Cette tranche de pain dur placée sur une lame de métal ou de bois sera longtemps le seul couvert individuel. A la fin du repas, on mange ce pain imbibé de sauce quand on ne le dépose pas dans le pot à aumônes pour qu'il soit offert aux pauvres.

Alors qu'au XVe siècle les dressoirs s'élèvent le long des murs jusqu'au plafond, on continue de manger avec ses mains et de découper sa viande en la prenant à pleine poigne. La fourchette, pourtant connue depuis l'époque romaine, n'apparaîtra timidement qu'au début du XVIe siècle. D'abord signe de distinction des Médicis à Florence, elle arme les invités des Noces de Cana que peint Véronèse en 1563. En 1730, la fourchette sert encore à piquer une nourriture que l'on porte ensuite à sa bouche du bout des doigts. En milieu rural, où l'ordinaire, jusqu'au début du XXe siècle, se compose de pain, de soupe et, parfois, d'un bout de lard, il n'y aura pas d'occasion d'utiliser de fourchettes. De même, les premières assiettes n'apparaissent que sur les fresques peintes en 1525 par Giulio Romano pour le palais du Te à Mantoue.

Le XVIIIe siècle marque l'apogée des arts de la table avec l'institution du « service à la française », qui propose deux fois ou plus de mets différents disposés symétriquement, et l'apparition des verres sur la table. Jusque-là celui qui voulait boire devait le demander à un valet et vider son verre d'un trait ! Les Lumières inventent la salle à manger et le menu avant que Beauvilliers, en 1782, fonde le premier restaurant.

En 1810 est adopté le « service à la russe », à l'exemple de la table célèbre de l'ambassadeur du tsar Alexandre Ier. Dès lors, en une succession bien ordonnée, c'est le même plat qui est proposé à tous les convives.

***

Inutile d'avoir potassé un guide des bonnes manières dédicacé par Nadine de Rothschild pour aller bâfrer deux hamburgers et une grosse frite chez McDonald's : dans un des spots de pub, la multinationale du steak haché décomplexe définitivement ses clients en les encourageant à rester...« nature ». Alors qu'une voix d'enfant énonce les interdits en matière de politesse, les images nous présentent des consommateurs en train de faire exactement le contraire : avaler un «Big Mac» en plantant bien les deux coudes sur la table, grignoter des bouts de poulet frits en lisant le journal, siroter un Coca en tapant sur la table au tempo d'un walkman... jusqu'à la scène surréaliste finale où un couple s'enlace en contre-jour, le temps d'un long baiser que l'on imagine parfumé au ketchup. Les consommateurs de chez McDo, des gens comme vous et moi, seraient-ils de gros dégueulasses ?

Sûrement pas, selon Pierre-Frédéric Roulot, directeur du marketing et responsable de cette campagne de pub: « Tout le monde a des souvenirs d'enfance de repas au restaurant plutôt pénibles. Il fallait être bien habillé, rester des heures à table, se tenir à carreau. Sans parler de la tête du restaurateur, qui n'aimait pas toujours la présence d'enfants dans son établissement... Bref, le repas au restaurant n'avait rien d'une partie de plaisir. A travers notre spot, on a simplement voulu montrer que nos restaurants, dont l'image de marque n'était pas formidable au départ, étaient des espaces de liberté où toutes lès petites choses contraignantes qui gâchaient le repas étaient permises. Je ne crois pas pour autant que l'on défende les mauvaises manières. Notre message, qui fait appel à l'expérience de chacun, est beaucoup plus basique : vivons simplement et prenons du plaisir. »

Dernière précision à l'usage des enfants : malgré toutes les licences accordées par McDonald's en matière de bonnes manières, il est toujours interdit de bombarder le clown Ronald avec du cheeseburger dégoulinant de sauce. Dommage ! J'en connais plus d'un que ça amuserait…

D’après L’Evénement du Jeudi.

Commentaires :

1. Par le menu – en détails. Ici un jeu de mots : le menu au restaurant est toujours affiché à l’entrée, près de la porte ; c’est une liste détaillée des mets dont se compose un repas, avec des prix fixés. On peut demander le menu, par exemple, à 12 ou à 18 euros et choisir les plats proposés par le restaurateur pour ce prix. Si l’on veut manger autre chose ou dépenser une autre somme d’argent, on peut demander la carteet choisir ce que l’on veut.

2. Les Lumières – les grands philosophes du siècle des Lumières (le XVIIIe siècle).

Consignes après le texte :

  1. Etes-vous d’accord avec le titre du texte ? Pouvez-vous en proposer un autre ?
  2. Faites le plan du texte. Soulignez dans chaque partie une phrase clé.
  3. Parmi les phrases mentionnées, lesquelles vous paraissent plus importantes que les autres. Traduisez-les.

· Si 17 % des 15-24 ans résistant ainsi à l'autorité parentale n'ont jamais les mains propres avant de manger, il n'y a que 50 % de cadres supérieurs qui se lavent les mains avant de passer à table !

· On sert du vin mélangé avec de l’eau dans un grand vase unique, le cratère, on boit dans le rhyton qui se termine en tête d'animal. Parfois, le vin a été rafraîchi. De la neige ramenée des montagnes a été placée dans le psykter qui flotte à la surface du cratère qui, comme celui retrouvé à Vix, datant de 500 av. J.-C, pouvait contenir jusqu'à 1 200 litres !

· Mais peu à peu, alors que partout dans le monde on continue de manger accroupi, voire allongé, les Européens se mettent à manger, assis.

· Alors que l'on se partage les cuillères et les récipients à boire, chacun a son tranchoir, ou tailloir. Cette tranche de pain dur placée sur une lame de métal ou de bois sera longtemps le seul couvert individuel. A la fin du repas, on mange ce pain imbibé de sauce quand on ne le dépose pas dans le pot à aumônes pour qu'il soit offert aux pauvres.

· A travers notre spot, on a simplement voulu montrer que nos restaurants, dontl'image de marque n'était pas formidable au départ, étaient des espaces de liberté où toutes lès petites choses contraignantes qui gâchaient le repas étaient permises. Je ne crois pas pour autant que l'on défende les mauvaises manières. Notre message, qui fait appel à l'expérience de chacun, est beaucoup plus basique : vivons simplement et prenons du plaisir.

  1. Répondez aux questions :

· Décrivez les habitudes des Grecs. Leurs banquets, comment se déroulaient-ils?

· Le banquet romain, de quoi se composait-il ?

· Comment était née l’habitude de manger assis à table ?

· Décrivez l’histoire de la fourchette ?

· Comment les gens buvaient-ils du vin ? Décrivez leurs habitudes tout au long de l’histoire.

· Comment était la table médiévale ?

· Qu’est-ce que c’était « le service à la française » ?

· Qui a introduit « le service à la russe »?

· Le spot publicitaire des restaurants de McDonald’s, que représentait-il ? Quelle était l’idée principale de cette campagne publicitaire ?

  1. Etes-vous d’accord avec l’idée que les bonnes manières se perdent ? Vous-mêmes, connaissez-vous ces manières et les suivez-vous ?
  2. Savez-vous, comment servir la table du dîner ?
  3. Savez-vous comment manger des brochettes, des côtelettes, des fromages, des cerises, une pomme, une orange, un gâteau, des œufs au plat et des œufs brouillés. Consultez les livres de bonnes manières.

 


Date: 2016-01-14; view: 574


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D’après Le Nouvel Observateur | Le dîner dans un restaurant
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