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Aucun contrat d'ampleur

Doper les investissements

Le président français n'était pas à Moscou uniquement pour parler diplomatie. Un protocole d'accord visant à doper les investissements entre la France et la Russie a été signé jeudi à Moscou. Le document lie les banques publiques française Caisse des dépôts et consignations (CDC) et russe Vneshekonombank (VEB) avec le Fonds russe des investissements directs (RDIF). Il a été paraphé au Kremlin en présence du président russe Vladimir Poutine et de François Hollande, qui avait insisté jeudi matin face aux milieux d'affaires français sur la nécessité de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays.

La CDC, la VEB et le RDIF "se sont mis d'accord pour coopérer afin de faciliter l'accès des sociétés russes et françaises aux investissements à long terme", a précisé dans un communiqué le RDIF, organisme créé en 2011 par le gouvernement russe pour attirer les capitaux privés dans les entreprises russes via des mécanismes de co-investissement. Lors d'un discours devant des hommes d'affaires français jeudi matin à Moscou, François Hollande avait jugé "souhaitable qu'il y ait avec la Caisse des dépôts et un fonds souverain russe, ou plusieurs, un partenariat de manière à ce que nous puissions développer les investissements". "L'enjeu est simple : être davantage présent sur le marché russe, exporter davantage, créer des emplois, attirer des capitaux russes en France", avait résumé le président français.

La série d'accords conclus lors de la visite comprend notamment la création par la SNCF et les chemins de fer russes (RZD) d'un centre de recherche sur les trains à grande vitesse, un renforcement de la coopération spatiale avec Astrium et Thales Alenia Space, ou encore une entreprise commune à Technip et la société d'État russe Rostekh dans la production d'hydrocarbures.

Aucun contrat d'ampleur

Dans le bâtiment, Lafarge et Saint-Gobain ont signé une déclaration d'intention avec le bureau d'étude russe. A priori pour coopérer dans la construction de maisons énergétiquement efficaces, un vaste chantier dans un pays où nombre de logements datent de l'époque soviétique et demandent des investissements massifs pour être rénovés. Mais la rencontre, qui s'est déroulée dans une atmosphère plutôt froide, ne s'est soldée par aucune annonce fracassante de contrat d'ampleur.

La Russie est le quatrième partenaire commercial de la France et les échanges entre les deux pays ont progressé de 15 % en trois ans, a rappelé jeudi matin François Hollande, qui effectuait sa première visite en Russie depuis le début de son mandat. La France est le sixième fournisseur de la Russie et "nous pouvons progresser", a martelé le chef de l'État français. "Les capitaux français en Russie sont investis dans pratiquement tous les secteurs. Nous avons exprimé notre intérêt pour que les investissements russes en France augmentent également", a déclaré de son côté Vladimir Poutine.



François Hollande a promis devant les hommes d'affaires français, qui l'ont interpellé sur la mauvaise image de la Russie en France, de faciliter l'accès du marché français pour les investisseurs russes. Il a reconnu "une sorte de suspicion à l'endroit des investissements (russes, NDLR) que cet argent ne serait pas forcément le plus pur possible". "Nous avons des règles. (...) Nous appliquerons ces règles sans considérer qu'il y aurait une fatalité qui toucherait tel ou tel pays", a-t-il indiqué.

A Moscou, François Hollande met à l'épreuve sa diplomatie économiqueLE MONDE | 01.03.2013

Pologne, Inde, Emirats arabes unis, et maintenant Russie : voyage après voyage, François Hollande affine son concept phare en matière de politique extérieure, la diplomatie économique. Un choix autant qu'une nécessité, en période de sinistre industriel et financier sur le continent européen. En visite à Moscou, jeudi 28 février, le président français s'est fait l'apôtre d'une approche pragmatique et concrète des relations bilatérales. Avant tout, les emplois : "Notre croissance, dont nous parlons beaucoup tellement elle est faible, viendra de tous les éléments qui font l'activité", a expliqué M. Hollande devant les chefs d'entreprise français.

Parmi ces éléments, il y a l'augmentation significative de la présence française sur les marchés émergents, et notamment en Russie. Moscou est le quatrième partenaire commercial de la France en dehors de l'Union européenne. Les investissements français se sont élevés à près de 10 milliards d'euros en 2012, dans les secteurs du gaz, de l'énergie, de l'automobile ou encore de l'espace. Un chiffre en nette progression, mais la marge reste grande pour rattraper l'Allemagne. "Le développement de la Russie est impressionnant, a noté M. Hollande au cours d'une conférence de presse commune au Kremlin avec son homologue, Vladimir Poutine. L'ouverture de ses marchés ouvre des possibilités."

Loin des contraintes françaises, le président a exposé sa vision du rôle de la puissance publique dans cette diplomatie économique. "L'équipe de France, ce n'est pas l'Etat qui décide et qui fait le jeu, a lancé M. Hollande aux entrepreneurs, surpris par ses accents libéraux. L'équipe de France, ce sont les entreprises." Se plaçant "au service" de ces dernières, l'Etat "facilite, organise, fournit l'ensemble du matériel pour gagner la partie", a-t-il déclaré. En privé, un cadre de la délégation, issu d'un puissant groupe industriel, se réjouit du contraste avec Nicolas Sarkozy, qui choisissait ses dossiers stratégiques et prétendait les porter seul. "Ce président tient un discours de réhabilitation de l'entrepreneur", estime-t-il.

"JE N'AI PAS À JUGER, JE N'AI PAS À ÉVALUER"

Ce discours paraissait aussi en rupture avec la sémantique d'Arnaud Montebourg et de la gauche du Parti socialiste, chantres d'une approche interventionniste de l'Etat. Mais, surtout, il laissait peu de place aux interpellations au sujet des droits de l'homme dans le pays hôte. Lors de la conférence de presse au Kremlin, la seule question posée sur les répressions contre l'opposition a été vite évacuée par les deux chefs d'Etat. Contre toute évidence, Vladimir Poutine a affirmé qu'il n'y avait pas eu de problèmes particuliers en 2012, si ce n'est un durcissement classique du combat politique en année électorale, comme ailleurs dans le monde. François Hollande, lui, a refusé de s'avancer. "Je n'ai pas à juger, je n'ai pas à évaluer", a-t-il déclaré.

"LES VISAS VONT ÊTRE CONSIDÉRABLEMENT SIMPLIFIÉS"

Avant d'intervenir dans la soirée devant les expatriés français à l'ambassade, le chef de l'Etat a reçu plusieurs responsables de la société civile russe, à huis clos. Il a fallu insister pour connaître leur nom auprès de l'entourage de M.Hollande. Le matin même, sur la radio Ekho Moskvy, média historique non affilié au régime, le président avait précisé pour la première fois la position française sur un dossier brûlant : les sanctions individuelles contre des responsables russes impliqués dans des violations graves de droits de l'homme.

En décembre 2012, les Etats-Unis ont adopté une "liste Magnitski", du nom d'un avocat mort en prison en 2009 des suites de mauvais traitements, ouvrant un débat sur le sujet en Europe. M. Hollande, lui, a expliqué que la France ne votait pas de loi contre un pays en particulier.

La priorité était ailleurs, dans ces accords bilatéraux signés sous le patronage des deux chefs d'Etat, ou bien dans les pistes techniques qui permettraient d'intensifier les échanges économiques. "Les visas vont être considérablement simplifiés pour leur délivrance", a promis François Hollande dans l'enceinte solennelle du Kremlin. Cette question des "formalités administratives désuètes", obstacles à la présence russe en France, selon l'expression du président de la République, a été souvent posée aux ministres français présents par leurs homologues. "Tu t'es occupé des visas ?", a lancé Arnaud Montebourg à Manuel Valls au Musée Pouchkine, dans la matinée, au moment de visiter l'une des salles consacrées aux impressionnistes. "On n'entend parler que de ça !" M. Valls a écouté attentivement le président : il facilitera la venue et le séjour en France des étudiants et des hommes d'affaire russes.


Date: 2016-01-03; view: 788


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