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Chapitre 16: La soupe de poisson

Ce matin, notre chef d’équipe est entré dans la baraque et il nous a dit: « Eh, les gars! Pour changer, au lieu d’aller à la baignade avec les autres, ça vous amuserait d’aller à la pêche ? » «Oui! » on a répondu tous. Presque tous, parce que Paulin n’a rien dit, il se méfie toujours et il veut rentrer chez son papa et sa maman. Gualbert non plus n’a rien dit. Il dormait encore.

— Bon, a dit notre chef. J’ai déjà prévenu le cuisinier pour lui dire que nous lui apporterons du poisson pour midi. C’est notre équipe qui offrira la soupe de poisson à tout le camp. Comme ça, les autres équipes sauront que l’équipe OEil-de-Lynx est la meilleure de toutes. Pour l’équipe OEil-de-Lynx.., hip hip!

— Hourra! on a tous crié, sauf Gualbert.

— Et notre mot de passe, c’est ?... nous a demandé notre chef.

— Courage ! on a tous répondu, même Gualbert qui venait de se réveiller.

Après le rassemblement, pendant que les autres allaient à la plage, M. Rateau, le chef du camp, nous a fait distribuer des cannes à pêche et une vieille boîte pleine de vers. «Ne rentrez pas trop tard, que j’aie le temps de préparer la soupe !» a crié le cuisinier en rigolant. Il rigole toujours le cuisinier, et nous on l’aime bien. Quand on va le voir dans sa cuisine, il se met à crier : « Dehors, bande de petits mendiants ! Je vais vous chasser avec ma grosse louche! Vous allez voir ! » et il nous donne des biscuits.

Nous sommes partis avec nos cannes à pêche et nos vers, et nous sommes arrivés sur la jetée, tout au bout. Il n’y avait personne, sauf un gros monsieur avec un petit chapeau blanc qui était en train de pêcher, et qui n’a pas eu l’air tellement content de nous voir.

— Avant tout, pour pêcher, a dit notre chef, il faut du silence, sinon, les poissons ont peur et ils s’écartent! Pas d’imprudences, je ne veux voir personne tomber dans l’eau ! Restez groupés ! Interdiction de descendre dans les rochers! Faites bien attention de ne pas vous faire mal avec les hameçons

— C’est pas un peu fini? a demandé le gros monsieur.

— Hein ? a demandé notre chef, tout étonné.

— Je vous demande si vous n’avez pas un peu fini de hurler comme un putois, a dit le gros monsieur. A crier comme ça, vous effrayeriez une baleine !

— Il y a des baleines par ici? a demandé Bertin.

— S’il y a des baleines, moi je m’en vais! a crié Pau lin, et il s’est mis à pleurer, en disant qu’il avait peur et qu’il voulait rentrer chez son papa et sa maman. Mais il n’est pas parti, celui qui est parti, c’est le gros monsieur, et c’était tant mieux, parce que comme ça on était entre nous, sans qu’il y ait personne pour nous déranger.

— Quels sont ceux d’entre vous qui sont déjà allés à la pêche? a demandé notre chef.



— Moi, a dit Athanase. L’été dernier, j’ai pêché un poisson comme ça! et il a ouvert les bras autant qu’il a pu. Nous on a rigolé parce qu’Athanase est très menteur ; c’est même le plus menteur de nous tous.

— T’es un menteur, lui a dit Bertin.

— T’es jaloux et bête, a dit Athanase. Comme ça qu’il était mon poisson! Et Bertin a profité qu’Athanase ait les bras écartés pour lui coller une gifle.

Assez, vous deux, ou je vous défends de pêcher ! C’est compris ? a crié le chef. Athanase et Bertin se sont tenus tranquilles, mais Athanase a encore dit qu’on verrait bien le poisson qu’il sortirait, non mais sans blague! et Bertin a dit qu’il était sûr que son poisson à lui serait le plus grand de tous.

Le chef nous a montré comment il fallait faire pour mettre un ver au bout de l’hameçon. « Et surtout, il nous a dit, faites bien attention de ne pas vous faire de mal avec les hameçons ! » On a tous essayé de faire comme le chef, mais ce n’est pas facile, et le chef nous a aidés, surtout Paulin qui avait peur des vers et qui a demandé s’ils mordaient. Dès qu’il a eu un ver à son hameçon, Paulin, vite, vite, il a jeté la ligne à l’eau, pour éloigner le ver le plus possible. On avait tous mis nos lignes dans l’eau, sauf Athanase et Bertin qui avaient emmêlé leurs lignes, et Gualbert et Calixte qui étaient occupés à faire une course de vers sur la jetée. « Surveillez bien vos bouchons ! » a dit le chef.

Nous, les bouchons, on les surveillait, mais il ne se passait pas grand-chose, et puis, Paulin a poussé un cri, il a levé sa canne et au bout de la ligne il y avait un poisson. « Un poisson! a crié Paulin. Maman! » et il a lâché la canne qui est tombée sur les rochers. Le chef s’est passé la main sur la figure, il a regardé Paulin qui pleurait, et puis il a dit : « Attendez-moi là, je vais aller chercher la canne de ce petit... de ce petit maladroit. » Le chef est descendu sur les rochers, et c’est dangereux parce que c’est très glissant, mais tout s’est bien passé, sauf que ça a fait des histoires quand Crépin est descendu aussi pour aider le chef, et il a glissé dans l’eau, mais le chef a pu le rattraper, et il criait tellement fort le chef, que très loin, sur la plage, on a vu des gens qui se levaient pour voir. Quand le chef a rendu la canne à Paulin, le poisson n’était plus au bout de la ligne. Là où Paulin a été vraiment content, c’est que le ver n’y était plus non plus. Et Paulin a été d’accord pour continuer à pêcher, à condition qu’on ne lui remette pas de ver à l’hameçon.

Le premier poisson, c’est Gualbert qui l’a eu. C’était son jour à Gualbert : il avait gagné la course de vers, et maintenant, il avait un poisson. On est tous allés voir. Il était pas très gros, son poisson, mais Gualbert était fier quand même et le chef l’a félicité. Après, Gualbert a dit qu’il avait fini, puisqu’il avait eu son poisson. Il s’est allongé sur la jetée et il a dormi. Le deuxième poisson, vous ne devinerez jamais qui l’a eu ! C’est moi! Un poisson formidable ! Vraiment terrible ! Il était à peine un peu plus petit que celui de Gualbert, mais il était très bien. Ce qui est dommage, c’est que le chef s’est fait mal au doigt avec l’hameçon, en le décrochant (c’est drôle, je l’aurais parié que ça allait lui arriver). C’est peut-être pour ça que le chef a dit qu’il était l’heure de rentrer. Athanase et Bertin ont protesté parce qu’ils n’avaient pas encore réussi à démêler leurs lignes.

En donnant les poissons au cuisinier, on était un peu embêtés, parce que deux poissons pour faire la soupe pour tout le camp, c’est peut-être pas beaucoup. Mais le cuisinier s’est mis à rigoler et il nous a dit que c’était parfait, que c’était juste ce qu’il fallait. Et pour nous récompenser, il nous a donné des biscuits.

Eh bien, le cuisinier, il est formidable ! La soupe était très bonne et M. Rateau a crié :

« Pour l’équipe OEil-de-Lynx.., hip hip...»

« Hourra! » a crié tout le monde, et nous aussi, parce que nous étions drôlement fiers.

Après, j’ai demandé au cuisinier comment ça se faisait que les poissons de la soupe étaient si gros et si nombreux. Alors, le cuisinier s’est mis à rigoler, et il m’a expliqué que les poissons, ça gonfle à la cuisson. Et comme il est chouette, il m’a donné une tartine à la confiture.

 


Date: 2015-12-24; view: 745


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