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Chapitre 7 : On a joué à la marchande

Ce qu’il y a avec les filles, c’est que ça ne sait pas jouer, ça pleure tout le temps et ça fait des histoires. A l’hôtel, il y en a trois.

Les trois filles qu’il y a à l’hôtel s’appellent Isabelle, Micheline et Gisèle. Gisèle, c’est la soeur de mon copain Fabrice et ils se battent tout le temps et Fabrice m’a expliqué que c’était très embêtant d’avoir une fille comme soeur et que si ça continuait, il allait quitter la maison.

Quand il fait beau et que nous sommes à la plage, les filles ne nous gênent pas. Elles jouent à des jeux bêtes, elles font des tas de pâtés, elles se racontent des histoires et puis avec des crayons, elles se mettent du rouge sur les ongles. Nous, avec les copains, on fait des choses terribles. On fait des courses, des galipettes, du foot, on nage, on se bat. Des choses chouettes, quoi.

Mais quand il ne fait pas beau, alors, c’est autre chose, parce qu’on doit tous rester à l’hôtel ensemble. Et hier, il ne faisait pas beau, il pleuvait tout le temps. Après le déjeuner, on a eu des raviolis et c’était drôlement meilleur que le ragoût, nos papas et nos mamans sont partis faire la sieste. Avec Blaise, Fructueux, Mamert, Irénée, Fabrice et Côme, tous des copains de l’hôtel, on était dans le salon et on jouait aux cartes, sans faire de bruit. On ne faisait pas les guignols, parce que quand il pleut, les papas et les mamans, ça ne rigole pas. Et pendant ces vacances, c’est souvent que les papas et les mamans n’ont pas rigolé.

Et puis, les trois filles sont entrées dans le salon.

— On veut jouer avec vous, a dit Gisèle.

— Laisse-nous tranquilles, ou je te flanque une claque, Zésèle ! a dit Fabrice. Ça, ça ne lui a pas plu à Gisèle.

— Si on ne peut pas jouer avec vous, tu sais ce que je vais faire, Fafa? a dit Gisèle. Eh bien, j’irai tout raconter à papa et à maman et tu seras puni, et tes copains seront punis et vous n’aurez pas de dessert.

— Bon, a dit Mamert, mais qu’il est bête celui-là! Vous pouvez jouer avec nous.

— Toi, on t’a pas sonné, a dit Fabrice. Alors, Mamert s’est mis à pleurer, il a dit qu’il n’avait pas envie d’être puni, que c’était pas juste et que s’il était privé de dessert,, il se tuerait. Nous, on était embêtés, parce qu’avec tout le bruit que faisait Mamert, il allait finir par réveiller nos papas et nos mamans.

— Alors, qu’est-ce qu’on fait ? j’ai demandé à Irénée.

— Bof, m’a répondu Irénée, et on a décidé de laisser jouer les filles avec nous.

— A quoi on joue? a demandé Micheline, une grosse qui me fait penser à Alceste, un copain de l’école qui mange tout le temps.



— On joue à la marchande, a dit Isabelle.

— T’es pas un peu folle? a demandé Fabrice.

— C’est bon, Fafa, a dit Gisèle, je vais réveiller papa. Et tu sais comment est papa quand on le réveille! Alors Mamert s’est mis à pleurer et il a dit qu’il voulait jouer à la marchande. Blaise a dit que plutôt que de jouer à la marchande, il préférait aller réveiller lui-même le papa de Fabrice. Mais Fructueux a dit qu’il croyait que ce soir il y avait de la glace au chocolat comme dessert, alors, on a dit, bon d’accord.

Gisèle s’est mise derrière une table du salon, et sur la table elle a mis les cartes et puis des cendriers et elle a dit qu’elle serait la marchande et que la table ce serait le comptoir, et que ce qu’il y avait sur la table ce serait les choses qu’elle vendait et que nous, on devait venir et lui acheter les choses.

— C’est ça, a dit Micheline, et moi, je serais

une dame très belle et très riche et j’aurais une auto et des tas de fourrures.

— C’est ça, a dit Isabelle, et moi, je serais une autre dame, encore plus riche et encore plus belle, et j’aurais une auto avec des fauteuils rouges comme celle de tonton Jean-Jacques, et des chaussures avec des talons hauts.

— C’est ça, a dit Gisèle, et Côme, ce serait le mari de Micheline.

— Je veux pas, a dit Côme.

— Et pourquoi tu veux pas? a demandé Micheline.

— Parce qu’il te trouve trop grosse, voilà pourquoi, a dit Isabelle. Il préfère être mon mari à moi.

— C’est pas vrai ! a dit Micheline et elle a donné une claque à Côme et Mamert s’est mis à pleurer. Pour faire taire Mamert, Côme a dit qu’il serait le mari de n’importe qui.

— Bon, a dit Gisèle, alors, on va commencer à jouer. Toi, Nicolas, tu serais le premier client, mais comme tu serais très pauvre, tu n’aurais pas de quoi acheter à manger. Alors moi, je serais très généreuse, et je te donnerais des choses pour rien.

— Moi, je joue pas, a dit Micheline, après ce que m’a dit Isabelle, je ne parlerai plus jamais à personne.

— Ah! la la! mademoiselle fait des manières, a dit Isabelle, tu crois que je ne sais pas ce que tu as dit de moi à Gisèle quand je n’étais pas là?

— Oh! La menteuse! a crié Micheline, après tout ce que tu m’as dit de Gisèle!

— Qu’est-ce que tu as dit de moi à Micheline, Isabelle ? a demandé Gisèle.

— Rien, j’ai rien dit de toi à Micheline, voilà ce que j’ai dit, a dit Isabelle.

— Tu as du toupet, a crié Micheline, tu me l’as dit devant la vitrine du magasin, là où il y avait le maillot noir avec des petites fleurs roses, celui qui m’irait si bien, tu sais ?

— C’est pas vrai, a crié Isabelle, mais Gisèle m’a raconté ce que tu lui avais dit de moi sur la plage.

— Dites, les filles, a demandé Fabrice, on joue, oui ou non? Alors, Micheline a dit à Fabrice de se mêler de ce qui le regardait et elle l’a griffé.

— Laisse mon frère tranquille ! a dit Gisèle et elle a tiré les nattes de Micheline et Micheline s’est mise à crier et elle a donné une claque à Gisèle et ça, ça a fait rigoler Fabrice, mais Mamert s’est mis à pleurer et les filles faisaient un drôle de bruit et des tas de papas et de mamans sont descendus dans le salon et ils ont demandé ce qui se passait.

— Ce sont les garçons qui ne nous laissent pas jouer tranquilles à la marchande, a dit Isabelle. Alors, on a été tous privés de dessert.

Et Fructueux avait raison, ce soir-là, c’était la glace au chocolat!

 

Et puis, le soleil est revenu, radieux, le jour de la fin des vacances. Il a fallu dire au revoir à tous les amis, faire les bagages et reprendre le train, Le patron de l’hôtel Beau-Rivage a proposé au père de Nicolas de lui donner un peu de ragoût pour le voyage, mais le père de Nicolas a refusé. Il a eu tort, car cette fois-ci, c’étaient les oeufs durs qui étaient dans la malle marron, qui était, elle-même, dans le fourgon.

 


Date: 2015-12-24; view: 603


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