François Rebsamen, 49 ans, sous-préfet, secrétaire national du parti socialiste, PS

Le grand débat – la circulation dans le centre-ville

Pour minimiser les nuisances sonores et faire baisser les taux de pollution, plusieurs villes se sont équipées d’un réseau de tramways. Que pensez-vous de la création de lignes de tramway à Dijon ? Faut-il interdire totalement toute circulation à moteur dans l’hyper centre au profit des vélos ou des piétons ? Deux candidats au poste du maire de Dijon et quatre habitants de la ville répondent.

Jean François Bazin, 58 ans, journaliste écrivain, premier adjoint sortant, RPR

Le tram ? On a eu bien tort naguère de le supprimer sans le rénover. Quand on pense à la ligne de Gevrey qui serait tellement utile de nos jours ! La Suisse, l’Allemagne ont des trams modernes et s’en portent bien. Mais n’ayons pas l’œil sur le rétroviseur. Voilà un vrai débat pour Dijon, de modernité et aussi de vie quotidienne. Nous y sommes prêts, ayant bien étudié le sujet.

Le tram ? Il existe en réalité une dizaine d’équipements de ce type, variés et offrant des services différents. Nous réfléchissons attentivement à cette possibilité. Elle présente des avantages et des inconvénients. La plupart des commerçants y sont hostiles. En revanche, c’est un mode de transport plus rapide, moins polluant. Contrairement à M. Rebsamen, nous ne promettons pas une ligne de tram durant ce mandat. Les délais (9 à 10 ans) ne le permettent d’ailleurs pas et c’est une promesse irresponsable, incompétente. Par ailleurs, il faut organiser un débat, un référendum sans doute. Pourquoi M. Rebsamen déciderait-il seul, comme il prétend le faire, d’un investissement de 1000 millions de F. ? Nous pensons, nous, que cette décision appartient aux Dijonnais. Le tram est un vrai sujet. Mais il y a aussi le tram-train et d’autres formules. Je m’intéresse beaucoup aux modes de transport modernes.

Interdire totalement toute circulation automobile dans l’hyper-centre ? On y viendra sans doute un jour. Regardez ce qui se passe dans toutes les villes européennes. Mais il faut y parvenir par étapes, de façon positive et avec l’accord de tous. C’est notre démarche : le dialogue sur un projet dynamique et bien étudié, porteur d’avenir.

François Rebsamen, 49 ans, sous-préfet, secrétaire national du parti socialiste, PS

Il faut organiser le partage de la rue et concilier le droit à la mobilité pour tous, le développement économique et social et la protection de l’environnement. Cela nécessite d’assumer une accessibilité complète pour les personnes à mobilité réduite aujourd’hui dans les bus et demain dans le tramway. Premièrement, il faut instaurer le principe d’une tarification sociale pour les plus démunis. Deuxièmement, il est urgent de créer davantage de zones réservées aux bus. Troisièmement, on doit réaménager et sécuriser les espaces publics en faveur des piétons et des cyclistes.

Pour faire évoluer les mentalités, il faut progressivement éliminer la voiture de l’hyper centre en favorisant les parkings relais ; pourquoi ne pas interdire la circulation des voitures dans l’hyper centre le dimanche ?

Nous n’oublierons pas d’aider les habitants du centre-ville en généralisant un tarif très préférentiel de parking, par la mise en place d’une carte de résident.

Après le «clou rouillé» attribué à la ville de Dijon pour sa négligence vis à vis du vélo, nous ne voulons pas avoir le bonnet d’âne des transports urbains modernes.

Incontestablement, le tram constitue une image de modernité pour les villes, nous lancerons les études nécessaires à sa réalisation. Cela ne pourra se faire qu’après écoute, dialogue et concertation avec les habitants. Telle a été notre méthode de campagne, telle sera demain notre méthode de gestion.

Date: 2015-12-24; view: 575