Home Random Page


CATEGORIES:

BiologyChemistryConstructionCultureEcologyEconomyElectronicsFinanceGeographyHistoryInformaticsLawMathematicsMechanicsMedicineOtherPedagogyPhilosophyPhysicsPolicyPsychologySociologySportTourism






Exercices pour le travail individuel des étudiants

1. Composez des phrases avec le substantif « caractère » en employant les épithètes ci-dessus. Ex. : Ce garçon a un caractère méchant : il dévaste des nids des oiseaux, maltraite des petits enfants et ne cède jamais la place aux personnes âgées dans les transports communs.

2. Choisissez un homme de génie et expliquez en quoi consiste son génie, quel apport a-t-il fait à la science ou à l’art.

3. Ecrivez quelques cartes postales à vos parents ou à vos amis avec des souhaitsà cause de différentes dates mémorables. Essayez d’éviter des banalités.

4. Trouvez pour les mots et expressions en italique des mots et expressions de sens analogue . Ex. : Vous êtes très jeune. – Vous êtes bien jeune.

1. Doguereau vint à l’hôtel où demerait son futur Walter Scott. 2. Le libraire se ravisa. 3. Lucien préférait brûler son manuscrit. 4. Dites-moi votre sujet très brièvement. 5. Il a gardé toute sa vie l’habitude de faire la sieste après le déjeuner. 6. Lucien vivait dans une grande pauvreté. 7. C’est un roman dans le style de Walter Scott. 8. Il désirait voir son roùan imprimé. 9. Elle fut très étonnée de cette nouvelle. 10. Laissez-moi le temps de penser.

 

Guy de Maupassant (1850-1893)

Guy de Maupassant, célèbre écrivain français, est un des plus brillants représentants du réalisme critique du XIXème siècle. Né au château de Miromesnil, il connut une vie heureuse auprès de sa mère qui favorisa dès l’enfance sa vocation littéraire. Il écrivait ses premiers vers au séminaire d’Yvetot, puis au lycée de Rouen.

A Paris, fonctionnaire au Ministère de la Marine, puis à celui de l’Instruction publique, il apprit son métier d’écrivain sous la direction de Flaubert. A Flaubert, Maupassant dut encore une introduction dans les milieux littéraires parisiens et ses premières collaborations aux journaux. Ce fut comme poète que Maupassant se fit d’abord connaître. Son premier livre « Des Vers » (1880) groupait en effet l’essentiel de sa production poétique à cette date. A la même époque, Maupassant fut reçu chez Zola : une nouvelle « Boule de Suif », parue en 1880 lui valut son premier succès et détermina sa vocation de conteur.

De 1880 à 1891, il donna environ trois cents nouvelles, plusieurs livres de voyages, d’innombrables articles et six romans dont les plus célèbres sont « Une Vie », « Bel-Ami » et « Mont-Oriol ». Le succès lui ouvrit les portes de la haute société : ses derniers romans dépeignaient la vie mondaine.



Atteint d’une grave maladie, il s’éteignit le 6 juillet 1893. Maupassant se classe parmi les premiers grands maîtres de la langue française. La simplicité, la précision, la limpidité sont les qualités principales de son style.

 

 

Le Protecteur

Il n’aurait jamais rêvé une fortune si haute ! Fils d’un huissier de province, Jean Marin était venu faire son droit au Quartier latin. Dans les différentes brasseries qu’il avait fréquentées, il était devenu l’ami de plusiers étudiants bavards qui crachaient de la politique en buvant des bocks.[...]

Puis il se fit avocat et plaida des causes qu’il perdit. Or, voilà qu’un matin, il apprit dans les feuilles qu’un de ses anciens camarades du quartier venait d’être nommé député. Il fut de nouveau son chien fidèle, l’ami qu’on envoie chercher quand on a besoin de lui et avec qui on ne se gêne point. Mais il arriva par aventure parlementaire que le député devint ministre ; six mois après Jean Marin était nommé conseiller d’Etat.

Il eut d’abord une crise d’orgueil. Il allait dans les rues pour le plaisir de se montrer comme si on avait pu deviner sa position rien qu’à le voir. Il trouvait le moyen de dire aux marchands chez qui il entrait, aux vendeurs de journaux, même aux cochers de fiacre, à propos des choses les plus insignifiantes :

- Moi, qui suis conseiller d’Etat...

Puis il éprouva un impérieux besoin de protéger. Il offrait son appui à tout le monde, en toute occasion, avec une inépuisable générosité. Quand il rencontrait sur les boulevards une figure de connaissance, il s’avançait d’un air ravi, s’informait de la santé, puis sans attendre les questions, déclarait :

- Vous savez, moi, je suis conseiller d’Etat et tout à votre service. Si je puis vous être utile à quelque chose, ne vous gênez pas. Dans ma position on a le bras long...

Et il ... écrivait des lettres de recommandation, dix, vingt, cinquante par jour.

Il en écrivait à tous les fonctionnaires de la République, jusqu’aux ministres. Et il était heureux, tout à fait heureux.

Un matin, comme il sortait de chez lui pour se rendre au Conseil d’Etat, la pluie se mit à tomber. M. Martin fut obligé de se refugier sous une porte. Un vieux prêtre était déjà là.[...] Avant d’être conseiller d’Etat, M. Marin n’aimait point le clergé. Maintenant il le traitait avec considération depuis qu’un cardinal l’avait consulté poliment sur une affaire difficile. M. Marin, qui éprouvait toujours la démangeaison de parler pour se faire valoir, déclara :

-Voici un bien vilain temps, monsieur l’abbé. Le vieux prêtre s’inclina :

- Oh ! oui, monsieur, c’est bien désagréable lorsqu’on ne vient à Paris que pour quelques jours.

- Ah ! vous êtes de province ?

- Oui, monsieur, je ne suis ici qu’en passant...

- Peut-on vous demander dans quel quartier vous allez ?

- Je vais du côté du Palais-Royal.

- Dans ce cas, si vous le permettez, monsieur l’abbé, je vais vous offrir l’abri de mon parapluie. Moi, je vais au Conseil d’Etat. Je suis conseiller d’Etat.

Le vieux prêtre leva le nez et regarda son voisin, puis déclara :

-Je vous remercie beaucoup, monsieur, j’accepte avec plaisir.

M. Marin reprit :

- C’est pour vous distraire un peu que vous venez à Paris, sans doute ?

Le bonhomme répondit :

-Non, j’ai une affaire.

- Ah ! C’est une affaire importante ? Oserais-je vous demander de quoi il s’agit ? Si je puis vous être utile, je me mets à votre disposition.

Le curé paraissait embarassé. Il murmura :

-Oh ! C’est une petite affaire personnelle. Une petite difficulté avec... avec mon évêque.

-Mais c’est justement le Conseil d’Etat qui règle ces choses-là.

-Oui, monsieur, c’est au Conseil d’Etat que je vais. J’ai à voir M.Lerepère et M. Savon, et aussi peut-être M Petitpas.

M. Marin s’arrêta net.

-Mais ce sont mes amis, monsieur l’abbé, mes meilleurs amis, d’excellents collègues, des gens charmants. Je vais vous recommander à tous les trois. Comptez sur moi.

Le curé remercia. M. Marin était ravi.

-Vous allez voir, monsieur l’abbé, vous allez voir que, grâce à moi, votre affaire ira comme sur des roulettes.

Ils arrivaient au Conseil d’Etat. M. Marin fit monter le prêtre dans son cabinet, lui offrit un siège, l’installa devant le feu, puis prit place lui-même devant la table, et se mit à écrire :

« Mon cher collègue, permettez-moi de vous recommander de la façon la plus chaude un vénérable ecclésiastique M. L’abbé... »

Il s’interrompit et demanda :

-Votre nom, s’il vous plaît ?

-L’abbé Ceinture.

M. Marin se remit à écrire :

« M. l’abbé Ceinture, qui a besoin de vos services pour une petite affaire dont il vous parlera. Je suis heureux de cette circonstance, qui me permet, mon cher collègue... » Et il termina par les compliments d’usage. Quand il eut écrit trois lettres, il les remit à son protégé qui s’en alla après un nombre infini de remerciements.

M. Marin accomplit sa besogne, rentra chez lui, passa la journée tranquillement, dormit en paix, se réveilla enchanté et se fit apporter les journaux.

Le premier qu’il ouvrit était une feuille radicale. Il lut : « Notre clergé et nos fonctionnaires.

« Nous n’en finirons pas d’enregistrer les méfaits du clergé. Un certain prêtre, nommé Ceinture, accusé d’avoir conspiré contre le gouvernement existant, soupçonné en outre d’être un ancien jésuite, et appelé à Paris pour donner des explications sur sa conduite, a trouvé un ardent défenseur dans le nommé Marin, conseiller d’Etat, qui n’a pas craint de donner à ce malfaiteur en soutane les lettres de recommandation pour tous les fonctionnaires républicains, ses collègues. »

M. Marin se dressa d’un bond, s’habilla, courut chez son collègue Petitpas qui lui dit :

-Ah ça, vous êtes fou de me recommander ce vieux conspirateur.

Et M. Marin, éperdu, bégaya :

- Mais non... voyez-vous... J’ai été trompé... Il avait l’air si brave homme... Je vous en prie, faites-le condamner sévèrement, très sévèrement. Dites-moi à qui il faut écrire pour le faire condamner. J’irai voir le procureur général et l’archevêque de Paris, oui, l’archevêque...

Et s’asseyant brusquement devant le bureau de M. Petitpas, il écrivit :

« Monseigneur, j’ai l’honneur de porter à la connaissance de Votre Grandeur que je viens d’être victime des intrigues et des mensonges d’un certain abbé Ceinture. Trompé par cet ecclésiastique, j’ai pu... »

Puis, quand il eut signé et cacheté sa lettre, il se tourna vers son collègue et déclara :

- Voyez, mon cher ami, que cela vous soit un enseignement, ne recommandez jamais personne.

D’après Guy de Maupassant , Le Protecteur.

Questionnaire

 

1. Commentez les phrases ci-dessous :

Il fut de nouveau son chien fidèle, l’ami... avec qui on ne se gêne point.

Dans ma position on a le bras long.

...il arriva par aventure parlementaire que le député devint ministre.

M. Marin éprouvait toujours la démangeaison de parler pour se faire valoir...

2. Que veut dire Maupassant par la phrase : « Il n’aurait jamais rêvé une fortune si haute ! » A quoi Jean Marin devait-il son poste de conseiller d’Etat ?

3. Ne trouvez-vous pas qu’un des traits de caractère de Jean Marin soit la suffisance ? Comment se manifeste chez lui le désir de se faire valoir ? Relevez dans le texte tous les faits et toutes les phrases qui le montrent.

4. M. Marin est-il un homme intelligent ? Comment sont les idées qu’il énonce ? Que pensez-vous du ton et de la façon dont il les énonce ?

5. Quels moyens stylistiques l’auteur a-t-il employé dans ce texte ?

 


Date: 2015-12-24; view: 884


<== previous page | next page ==>
Lucien donna son adresse, sans soupçonner chez ce viellard la moindre | Exercices pour le travail individuel des étudiants
doclecture.net - lectures - 2014-2024 year. Copyright infringement or personal data (0.008 sec.)