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Ralentissement de la croissance industrielle

 

En dépit de divergences dans les estimations (voir chapitre 6), les principales évaluations vont dans le sens d’une décélération de la croissance industrielle par rapport à la période mid-victorienne :

 

Tableau 1 – Taux de croissance annuels moyens du produit industriel britannique (en %)

 

  (1) Rostow (1948) (2) Deane et Cole (1969) (3) Matthews, Feinstein et Oldin-Smee (1982)
1847-1873 3,2    
1856-1873   2,8 2,8
1873-1899   1,8 2,2
1873-1900 1,7    
1899-1913   1,9 1,6
1900-1910 1,5    

 

La tendance est cependant, dans l’esprit des apports de S.B. Saul, à réduire l’ampleur de cette décélération. Celle-ci s’est accompagnée d’une diminution très nette de la productivité de la main-d’œuvre industrielle :

 

Tableau 2 – Taux de croissance moyens annuels de la productivité de la main-d’œuvre industrielle

(en %) selon Floud et McCloskey (1995)

 

1861-1874 2,2 1875-1889 0,5
1866-1883 1884-1899 0,1

 

Le fléchissement de la croissance industrielle, durable, se prolonge en 1900-1914. Elle apparaît plus nette si on opère une comparaison avec l’Allemagne (presque 3% par an en moyenne de 1870 à 1914) et les Etats-Unis (plus de 4%). Les faiblesses structurelles de l’industrie britannique se résument en six éléments :

1/ l’industrie souffre de surcapacités excessives. Alors que le marché intérieur stagne, la concurrence limite les débouchés extérieurs. Il y a donc surproduction (Commission royale d’enquête de 1886).

2/ les prix anglais sont trop élevés par rapport à ceux des autres pays industriels. Les baisses de salaire (-10% environ) de la période 1875-1890 ne permettent pas de réduire suffisamment les coûts de production.

3/ l’autofinancement des entreprises apparaît insuffisant. Dans la plupart des industries, les entrepreneurs prennent peu de risques en matière d’investissement. Les industriels préfèrent acheter des machines déjà éprouvées ou améliorer et réparer le parc existant. Peter Mathias (1983) rappelle que certains industriels se vantent d’avoir utilisé les mêmes machines à vapeur pendant tout le XIXe siècle.

4/ les entreprises industrielles hésitent, même les plus grosses, à se transformer en sociétés par actions et à renoncer à leur structure familiale. A la veille de la Première guerre mondiale, les public companies ne constituent que 5 à 10% des grandes entreprises dans sa sidérurgie, les constructions navales ou l’agro-alimentaire. Le capitalisme des managers n’a pas encore remplacé celui familial.



5/ il n’existe pas de lien structurel, comme en Allemagne, entre banques d’affaires et entreprises industrielles. Les banques britanniques sont loin d’apporter le même soutien à long terme aux firmes industrielles qu’en Allemagne, même si le soutien apporté par les Grosse Banken aux entreprises allemandes n’est pas sans inconvénients. De plus, les Britanniques préfèrent investir à l’étranger plutôt que dans leur propre industrie.

6/ dans les secteurs de pointe de la second révolution industriel, investissements et innovations demeurent en deçà de ce que l’on observe en Allemagne, aux Etats-Unis, voire en France et en Belgique ou en Suisse.

 

 


Date: 2015-12-11; view: 758


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