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Excédent des échanges de services et exportations de capitaux

 

Au cours de la période mid-victorienne, les revenus invisibles ont joué un rôle croissant dans les transactions internationales de la Grande-Bretagne au XIXe siècle. Les revenus invisibles sont difficiles à appréhender. Il convient cependant de distinguer entre revenus de la vente de services et revenus des investissements britanniques à l’étranger. En forte augmentation, les revenus des services ont suffi seuls à combler le déficit de la balance commerciale. Ils l’emportent jusqu’en 1891 sur les revenus des investissements placés à l’étranger. Les deux tiers du total proviennent de la marine marchande (4-5 % du revenu national par an), mais importent aussi les revenus des assureurs britanniques à l’étranger (Lloyds, une bourse des assurances), le commerce d’entrepôt et de réexportation, l’activité des maisons de commerce à l’étranger (Singapour, Hong Kong, Shanghai) et celle des banques de la City (bills on London). La balance des services invisibles est toujours très largement positive, d’où un fort excédent de la balance des comptes courants.

 

De plus, les épargnants britanniques ont exporté et investi à l’étranger des quantités croissantes de capital. En effet, les titres étrangers donnent la plupart du temps des rendements supérieurs à ceux des titres britanniques. En Grande Bretagne, les capitaux abondent, d’où des taux d’intérêt bas et orientés à la baisse. En revanche, de nombreux pays manquent de capitaux, d’où des taux intérêts plus élevés qu’en Grande-Bretagne : tel est le cas des pays neufs ou coloniaux. Avant le premier conflit mondial, les risques apparaissent modérés, d’où le capital se dirige vers les placements offrant le rendement le plus élevé. Le nombre des intermédiaires s’accroît de façon sensible à partir du milieu du XIXe siècle : à côté des merchant banks apparaissent les Anglo-foreign et Anglo-imperial banks ainsi que les investment trusts (vide infra). Après 1850, le marché se perfectionne peu à peu : dans la City et en Ecosse notamment, de nombreuses banques et sociétés financières se spécialisent dans l’émission d’emprunts étrangers et de titres de sociétés opérant à l’étranger.

 

Jusqu’en 1854, les exportations de capitaux se développent en trois vagues : en 1824-1825, vers les Etats-Unis dans les années 1930, vers l’Europe continentale, surtout la France, dans les années 1840. En 1854, les capitaux britanniques placés à l’étranger ne représentent que 2 % du PNB. De 1856 à 1875 en revanche, le montant des actifs britanniques placés à l’étranger quadruple, au détriment de l’Europe et au profit des pays d’outre-mer, y compris l’Empire. Cette période voit une première grande vague d’investissement extérieur, avec un sommet en 1872. Ces investissements profitent d’abord aux chemins de fer américains, mais aussi à l’Inde (surtout), au Canada et, en fin de période, à l’Argentine. Au total, les actifs à l’étranger de la Grande-Bretagne représentent 10 % du capital national en 1865. Les intérêts et les dividendes qui en sont tirés atteignent environ 2,4 % du PIB entre 1855 et 1859 (Feinstein, 1972). De plus, jusqu’en 1870, il existe une très nette corrélation entre exportations de marchandises et exportations de capitaux, qui montrent que les premières tirent avantage des secondes et vice-versa.



 


Date: 2015-12-11; view: 719


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