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Réussites et échecs du mouvement écologiste

Mobilisation collective

 

L’action de Brigitte Bardot pour sauver les éléphants Baby et Népal en menaçant de quitter la France pour la Russie interroge sur les moyens dont disposent les mouvements écologistes pour porter leurs revendications.

Alors que l’ancienne star française semble inscrire son action dans une préservation immédiate des animaux, le développement d’un mouvement écologiste s’inscrit dans un objectif plus large de préservation de l'être humain dans son cadre de vie naturel.

L’écologisme (ou l’environnementalisme) est à la fois un courant de pensée idéologique ou philosophique et un corpus de valeurs et de propositions. L'orientation de l'activité politique vise au respect, à la protection, la préservation ou la restauration de l'environnement dans une forme très poussée. Cependant l'environnementalisme n’est pas homogène, il englobe plusieurs courants comme par exemple l'anarcho-écologisme, l'écoféminisme, etc.

L’intérêt pour des revendications post-matérialistes apparaît dans les années 60 aux Etats-Unis. Les préoccupations écologistes surgissent en effet avec des problèmes de pollution, par exemple avec le DDT, qui est un pesticide moderne.

Ce type de mouvement va par la suite prospérer dans l’ensemble du monde occidental, en particulier dans la lutte anti-nucléaire.

Pour autant, l’écologisme n’est pas une idée récente, les courants de pensée l’inspirant proviennent dans sa version moderne de l'Europe et des États-Unis du XIXe siècle. Les préoccupations « écologistes », de protection de la nature sur des bases éthiques, philosophiques ou religieuses sont en effet largement antérieures : beaucoup de lois ont été promulguées depuis l'Antiquité : de la protection des forêts à Ur vers -2700, aux édits de protection des animaux de l'empereur Ashoka en Inde (-256), de la première « réserve naturelle » du monde (un sanctuaire de la vie sauvage) au Sri Lanka quelques décennies plus tard jusqu'à la première loi de protection des oiseaux sur l'île de France en 676, etc.

En 1864, George Marsh publie Man and nature, la première analyse systématique de l'impact destructif de l'humanité sur l'environnement, qui devient un travail de référence pour le mouvement environnementaliste. Deux ans plus tard, le terme écologie est créé par le zoologiste allemand Ernst Haeckel.

Les premières créations d'organisations écologistes remontent à 1815 avec la Commons Open Spaces & Footpaths preservation society au Royaume-Uni et à 1854 en France avec la Société nationale de protection de la nature.



Le mouvement écologiste connaît également un développement supranational, notamment avec la première organisation internationale de conservation de la nature fondée en 1948. Le jour de la terre pour demander la protection de l'environnement a lieu le 22 avril 1970.

Dans les années 1970 apparait un nouveau type de mobilisation : les interventions d'urgence. Par exemple, face au non-respect de l'embargo sur la chasse à la baleine, l'organisation Greenpeace protège les baleines en se plaçant devant les baleiniers.

Nous limiterons notre étude au cas français. Le mouvement écologiste français, apparut selon Dominique Simonnet en mai 1968, s’inscrit d’abord dans ce type d’action ponctuelle. On peut noter la lutte contre la création d'une station de ski dans le parc national de la Vanoise en 1970, les manifestations de 1971 contre les centrales nucléaires de Fessenheim (quelques centaines de personnes) et de Bugey (15 000 personnes). De même, la manifestation contre l'extension du camp militaire du Larzac regroupe quelques centaines de manifestants le 9 mai 1971, puis près de 20 000 le 14 juillet 1972. Le principal animateur de ces manifestations est Pierre Fournier, journaliste à Charlie Hebdo, militant antinucléaire et antimilitariste.

Cependant le mouvement écologiste ne s’est pas cantonner à un rôle seulement contestataire, il s’est peu à peu institutionnalisé en se politisant et en prenant part aux élections.

Toute stratégie a pour objet d’augmenter la réussite d’un mouvement. La réussite du mouvement écologistes peut tout d’abord signifier une augmentation de l’audience des idées défendues par le mouvement dans la société, le but ultime étant que ces idées deviennent valeurs communes.

Cependant, le mouvement écologiste s’inscrit depuis son origine dans le pacifisme. La réussite d’un tel mouvement doit dès lors également se mesurer aux moyens mis en œuvre.

 

La question se pose donc de savoir se cette institutionnalisation du mouvement écologiste a permis de plus grandes avancées dans les revendications qu’il porte en France.

 

 

En première temps les contraintes premières au succès du mouvement écologiste en France (I) et dans le deuxième l’institutionnalisation comme une condition de réussite (II).

 

 


Date: 2015-12-11; view: 613


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